10 ans de l’association « 100 chances, 100 emplois »

Discours de François REBSAMEN

Monsieur le président de l’association « 100 chances, 100 emplois »,
Monsieur le délégué général de l’UIMM,
Monsieur le président de Schneider Electric France,
Madame la déléguée générale à l’Emploi et à la Formation professionnelle, chère Emmanuelle,

Mesdames, messieurs,

Si je suis présent parmi vous aujourd’hui, c’est parce que l’insertion professionnelle et sociale des jeunes est l’une des priorités du gouvernement. Une priorité, mais aussi une bataille de tous les instants, que mon ministère mène sans relâche depuis 2012. A l’heure où la crise menace l’avenir d’une partie de nos jeunes, il est en effet vital pour la cohésion sociale de notre pays de la mener sur tous les fronts : logement, mobilité, santé, mais aussi et peut-être avant tout, emploi et formation.

La garantie jeunes, les emplois d’avenir, le contrat de génération, le plan de relance de l’apprentissage sont autant de réponses concrètes aux difficultés que peuvent rencontrer les jeunes de notre pays, autant de dispositifs qui les accompagnent dans la délicate transition vers l’emploi. Mais il faut faire plus. Et pour faire plus, l’Etat doit pouvoir s’appuyer sur des partenaires qui partagent ses convictions et qui les font vivre, par leur action, sur les territoires.

Depuis 10 ans, l’association « 100 chances, 100 emplois » en fait partie. Cet anniversaire est pour moi l’occasion de vous féliciter pour la constance de votre engagement, et de vous encourager à poursuivre l’effort.

Voici 10 ans que vous agissez, sur le terrain, pour rétablir l’égalité des chances là où elle est rompue, dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, notamment.
10 ans que vous collaborez avec le service public de l’emploi, et que vous développez une méthode efficace pour rapprocher de l’emploi ceux qui en sont le plus éloignés, en levant un à un les obstacles qu’ils rencontrent.
10 ans, enfin, que vous pouvez compter sur des entreprises qui s’engagent, toujours plus nombreuses : elles sont aujourd’hui 600, réparties sur 20 bassins d’emploi.

Je veux y voir le signe d’un changement. De plus en plus d’entreprises prennent conscience de leur responsabilité sociale. Elles ne sont plus seulement des lieux de travail, des lieux de production de richesses. Elles sont aussi des lieux de solidarité, où l’on échange, où l’on transmet. Des lieux où l’on donne aux jeunes les clefs de leur autonomie. Cela passe par des stages, des mises en situation en milieu professionnelle, des parrainages, des contrats d’alternance, mais aussi par des CDD ou des CDI.
Et cela passe aussi, vous le savez, par la mobilisation renforcée et toujours mieux coordonnée des services de l’Etat, du service public de l’emploi et des collectivités territoriales, en lien avec les associations et les entreprises.
Pour que la solidarité ne soit pas un vain mot, et l’égalité, une vaine promesse, elles doivent en effet se construire au plus près du terrain. Et cela, les entreprises partenaires de l’association, Schneider Electric en tête, l’ont parfaitement compris.

Votre engagement ne relève-t-il que du social ? Non, il prend en compte la réalité économique et c’est là tout l’intérêt de votre démarche. Vous partez des besoins d’un territoire, d’un bassin d’emploi donné, et vous démontrez que les jeunes, qu’ils soient ou non issus de quartiers sensibles, constituent une ressource pour l’entreprise. Un dynamisme, des compétences, une envie de bien faire, voilà ce que toute entreprise peut trouver aujourd’hui en chaque jeune de notre pays.
A travers une initiative comme la vôtre, ce qui se trouve transformé, c’est à la fois le regard de ces jeunes sur l’entreprise et le regard des entreprises sur ces jeunes. Et c’est à mon sens la clef d’un profond changement dans notre pays.

Ce changement, le gouvernement s’est engagé à le mettre en marche et à l’accompagner.
Les mesures concernant l’emploi, annoncées le 6 mars dernier par le Comité interministériel sur l’Egalité et la Citoyenneté, sont une première étape. Et celles qui seront annoncées sur la base des conclusions du groupe de travail que Patrick Kanner et moi-même avons installé en octobre dernier, permettront de proposer de nouvelles solutions pour lutter contre les discriminations au travail.

Cette dynamique est aussi symbolisée par le nouvel accord que nous signons aujourd’hui : d’ici 2018, vous vous engagez à accompagner 1 500 jeunes de plus, soit 4 500 au total depuis le début de votre action. Vous vous engagez également à développer cette démarche sur six bassins d’emploi supplémentaires et à contribuer à la mise en œuvre de dispositifs tels que la garantie jeunes ou l’apprentissage. C’est pour tous ces engagements que l’Etat vous renouvelle son plein soutien pour les trois années à venir.

Je veux le dire avec force : il n’y a pas de part incompressible du chômage, pas de fatalité, et en temps de crise, les jeunes de notre pays ne peuvent être considérés comme une variable d’ajustement. _ Ensemble, nous agissons et nous devons continuer d’agir en poursuivant l’idéal républicain d’une société sans centre ni périphérie.
Au-delà de la signature de l’accord, c’est ce message que je souhaitais partager avec vous aujourd’hui.

Je vous remercie.