Emploi des 50 ans et plus, comptons sur l’expérience
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À 50 ans et plus, on a encore toute sa place dans le monde de l’entreprise !
Employeurs, salariés et demandeurs d'emploi, accédez ici à l’ensemble des dispositifs et outils, des ressources utiles et accessibles en ligne sur l’emploi des 50 ans et plus : des témoignages d’entreprises, des informations pratiques sur les dispositifs de formation et de reconversion professionnelle, les moyens de lutter contre les stéréotypes liés à l’âge, des conseils sur l’aménagement des conditions de travail pour favoriser le maintien en emploi et le bien-être au travail des 50 ans et plus.
L’emploi des travailleurs de plus de 50 ans est un enjeu stratégique pour la France : humain, social et économique.
Si les 50 ans et plus sont des professionnels expérimentés, fiables et engagés, leur accès à l’emploi demeure néanmoins freiné par des stéréotypes persistants, une formation continue limitée et des pratiques de ressources humaines peu adaptées. L’âge constitue aujourd’hui la première cause de discrimination au travail en France.
Pour relever le défi de l’emploi des 50 ans et plus, plusieurs leviers doivent être actionnés : recrutement et employabilité, maintien en emploi, formation et reconversion, prévention des risques professionnels, et de mettre en œuvre des dispositifs adaptés tout au long du parcours professionnel.
Le maintien en emploi passe par un investissement accru dans la formation continue, l’adaptation des postes de travail et la prévention de l’usure professionnelle, avec un accompagnement individualisé de l’employeur pour développer des actions afin de réduire les risques professionnels (reclassement, aménagement des horaires de travail).
Leur recrutement doit également être encouragé, en valorisant leur expérience et leur capacité à transmettre leurs savoir-faire, notamment dans les secteurs en tension.
Enfin, proposer des parcours de formation et de reconversion professionnelle pour accompagner la montée en compétences des salariés ou pour leur permettre de changer de voie.
Découvrir des témoignages et exemples inspirants
Ludovic Lutz, chef de chantier chez NGE
Bonjour, je m'appelle Ludovic Lutz, 50 ans.
Je suis chef de chantier pour le groupe NGE.
J'ai commencé avec un CAP conducteur d'engin.
J'ai fait une année de bac pro.
Je suis passé chauffeur de pelle avec un petit titre qu'on peut dire de chauffeur d'engin référent.
De là, je suis passé chef d'équipe, moi aussi formé par un mentor qui m'a beaucoup appris et qui m'a permis aujourd'hui d'avoir eu ce poste d'être chef de chantier depuis trois ans.
Nous, on est toujours en formation pour justement les dernières technologies qu'il peut y avoir, les dernières mises en sécurité.
Je repasse mon sauveteur secouriste, je me remets à jour de toutes les formations qui peuvent y avoir. Il n'y a pas d'âge, on est tout le long de notre vie en formation.
Ce n'est pas parce qu'on a 50 ans qu'on arrête de se former, qu'on arrête d'apprendre de nouvelles choses. À mon entretien, on m'a proposé d'être un peu moins sur le terrain et j'ai refusé tout simplement parce que j'ai envie de transmettre cette expérience que j'ai avec mes jeunes, même mes anciens. Ça peut être des anciens qui démarrent dans le métier pour des reconversions professionnelles. Je sais que le groupe le fait aussi.
Ludovic, pour moi, c'est mon tuteur.
C'est lui qui me donne les consignes pour la période d'entreprise.
C'est lui qui me partage son savoir-faire pour que moi, je puisse aussi grandir dans ma formation. Ça fait 33 ans d'expérience, donc j'ai été formé moi-même et j'ai formé pas mal de jeunes.
J'ai appris des anciens, j'apprends aux jeunes.
Je pense que c'est un cercle et c'est ça qui est notre force.
Nos valeurs de l'entreprise, c'est de transmettre.
Et c'est ce que je fais aujourd'hui.
Moi, je trouve qu'être avec Ludo aussi, c'est très bien parce qu'il est passionné.
Il arrive à me retransmettre cette passion, même après 33 ans d'expérience.
Donc, je trouve que c'est quand même exceptionnel.
« Ce n’est pas parce qu’on a 50 ans qu’on arrête de se former et d’apprendre de nouvelles choses. »
À 50 ans, Ludovic Lutz, chef de chantier chez NGE, continue à se former… et forme la relève ! Son expérience, il la partage avec Enzo, jeune apprenti. Un duo intergénérationnel qui montre que l’expérience est un atout pour l’entreprise.
Dominique Demongivert, appareilleur chez Vermorel
J'ai un savoir-faire, et ce savoir-faire, j'essaie de le retransmettre aux plus jeunes.
Je m'appelle Demongivert, Dominique, j'ai 57 ans et je suis appareilleur.
L'appareilleur, c'est celui qui va prendre contact avec les maîtres d'ouvrage ou les architectes et qui va décider quelles sont les pierres à changer et, après, reprendre toutes les dispositions pour changer ces pierres.
Il y a 30 ans que je suis dans l'entreprise.
On était 8 et, aujourd'hui, on est 60.
Disons que je vois que j'ai eu une évolution.
Je suis parti apprenti tailleur de pierres et on arrive à la fin comme appareilleur.
C'est pour ça que je forme un jeune pour me remplacer.
Les avantages d'avoir plusieurs générations dans l'entreprise, ils sont multiples.
D'abord et avant tout, c'est les différents points de vue que les gens peuvent avoir sur leur métier et la façon de l'exercer, les différentes périodes auxquelles ils ont été apprentis, auxquelles ils ont appris, et donc des méthodes qui peuvent évoluer au fil du temps, qui sont connues des différentes générations qui travaillent dans l'entreprise.
C'est aussi l'échange, bien sûr, entre les plus jeunes et les plus anciens, les plus expérimentés et les plus novices, qui est toujours aussi une source de progression pour l'entreprise.
En ce moment, il y a un plus jeune qui est destiné à reprendre ma place.
Moi, je l'aide et j'ai aussi une fonction de contrôle, un petit peu, de voir qu'il y ait pas trop de bêtises, et d'orientation.
La relation que je peux avoir avec les employés expérimentés, c'est complémentaire, parce que moi, je peux lui donner quelque chose que j'ai appris récemment, que lui n'a pas forcément appris.
Alors que lui, justement, il va m'apprendre plein de savoir-faire anciens que lui, il a appris bien avant moi. Ça me plaît beaucoup, oui.
J'aime beaucoup ce que je fais.
Tous les détails qu'on peut avoir sur une pierre, ou... sur un bâtiment, c'est magnifique, je trouve.
Oui, moi, ça me motive beaucoup pour continuer.
On a un métier, c'est beaucoup d'astuce.
Moi, j'ai fait beaucoup d'erreurs.
Donc on apprend de ses erreurs et je lui dis lesquelles il faut éviter et, après, c'est le savoir-faire.
« J’ai un savoir-faire que je transmets aux plus jeunes. »
Dominique Demongivert, 57 ans, appareilleur chez Vermorel, forme aujourd’hui Clément, jeune apprenti tailleur de pierre. Un passage de flambeau où l’expérience rencontre un regard neuf : Clément apprend les gestes du métier pendant que Dominique redécouvre le sien sous un autre angle. Des liens intergénérationnels qui assurent à Vermorel la continuité de ses compétences clés.
Susie Labalette, cheffe de projet chez Lidl
Bonjour, je m'appelle Susie.
Je suis Project Manager Export chez Lidl.
J'ai été recrutée il y a deux ans.
Le métier que je fais actuellement chez Lidl est un nouveau métier pour moi.
Susie a été recrutée en 2023 dans l'équipe achats packaging,sur notre siège de Châtenay-Malabry.
Susie a été recrutéesur la base de ses compétences.
Elle est trilingue.
Elle a une expérience riche.
Elle est allemande.
Elle apporte aussi une autre culture, donc elle apporte beaucoupau sein de l'équipe,par la diversité de son parcourset par la personnequ'elle est, avec toutes ses qualités.
J'ai été formée par mes collèguesaux techniques du packaging,de la création, que je ne maîtrisais pas,parce que j'étaisplutôt dans la communicationet dans la traduction auparavant.
Donc j'ai été formée et aujourd'hui,deux ans plus tard, je forme également des jeunes.
Aujourd'hui, j'ai l'impression d'êtreun pilier de l'équipe.
On se tourne vers moi pour gérercertaines situations conflictuelles.
Je suis assez habituéeà les avoir géréesdans le passé pour d'autres entreprises.
Je peux aider mes jeunes collèguesqui abordentces situations,peut-être pour la première fois.
On met en place une politique RH,des mesures pour favoriser l'emploiet le maintien des 50+
Quatre grands volets sur nos mesures :
L'entretien pour les salariés de 55 anset plus pour s'adapterà leur projet individuel.
L'aménagement des conditions de travailet du temps de travail. Deuxième volet.
Le troisième, sur la transmission des savoirset le développement des compétences.
Et enfin la préparation à la retraite.
L'idée, c'est de communiquerle plus largement possiblepour enlever tous tabous liés à l'âge.
Je suis toujours partantepour de nouvellesaventures et de nouvelles expérienceset apprendre davantage.
On m'a fait confiance à 58 ans,on m'a recrutée et on m'a donné une chanceet ça se passe très très bien.
« Je suis toujours partante pour de nouvelles aventures et continuer à apprendre tous les jours. »
À 58 ans, Susie Labalette a relevé un nouveau défi professionnel. Formée par ses collègues chez Lidl, elle est aujourd’hui un pilier de son équipe Branding & Packaging Export. Lidl s’engage pour l’intégration des salariés de 50 ans et plus, en brisant les tabous liés à l’âge.
Kenan Deniz, team leader outillage chez Schneider Electric
Kenan Deniz
Je m'appelle Kenan Deniz, j'ai 52 ans, je suis chez Schneider depuis 27 ans et je suis team leader outillage.
Je suis rentré là en tant qu’opérateur et au fil des années, j'ai évolué.
J'ai demandé à évoluer et je demande encore à évoluer.
Dominique Laurent, directeur des ressources humaines
Schneider Electric en France c'est 17 000 collaborateurs dont 40 % de plus de 50 ans.
Un point qui est central dans cette politique de gestion des seniors, c'est le moment où on va s'asseoir avec le collaborateur pour comprendre quelles sont ses aspirations. Et ces entretiens de carrière c'est l'occasion, c'est le moment pour le manager d'avoir une discussion avec son collaborateur pour comprendre quelles sont ses aspirations au regard des dernières années qu'il va devoir accomplir dans l'entreprise.
Et nous ce qu'on a souhaité faire à travers ça, c'est créer quatre personas qui vont permettre effectivement à ces seniors de pouvoir s'identifier dans un profil. Donc ça va être soit je souhaite accélérer, soit je souhaite continuer, soit je souhaite transmettre, soit je souhaite préparer mon départ à la retraite.
Mais le temps de cette discussion, il est absolument central dans une politique de gestion des ressources humaines dédiée aux seniors.
Kenan Deniz
Il y a trois ans, j'ai dit à mon hierarchique que je voulais d’autres challenges
et j'ai eu à faire une rencontre avec les RH qui m'a guidé, qui m'a proposé des nouveaux postes. Je me sens soutenu par ma direction puisque ce n'est pas seulement une volonté de ma part d'évoluer, c'est aussi que la direction me fait confiance.
Donc en effet, ils me soutiennent beaucoup dans ce dans ce registre là. J'ai été accompagné, j'ai même été formé par mon responsable, par des gens que je côtoie tous les jours. Alors aujourd'hui, je suis très satisfait, je découvre un nouveau métier qui me plaît beaucoup.
Je gère une équipe, je leur attribue des tâches en fonction du besoin de la production. Si j'ai un conseil à donner à tous mes collègues de plus de 50 ans qui ont une envie d'évoluer ou qui souhaitent évoluer : n'hésitez pas, tout est possible.
« Aujourd’hui je suis très satisfait ; j’ai découvert un nouveau métier qui me plaît beaucoup »
À 52 ans, Kenan a donné un nouvel élan à sa carrière chez Schneider Electric. Entré dans l’entreprise il y a 27 ans comme opérateur, il occupe aujourd’hui un nouveau poste qui le passionne et encadre une équipe. Un parcours inspirant qui montre qu’à tout âge, on peut progresser, se former, et prendre de nouvelles responsabilités.
Mohammed Guermouche, chauffeur de bus chez Transdev
Mohammed Guermouche
Je m'appelle Mohamed Guermouche, j'ai 52 ans, j'ai une carrière de taxi de 30 ans et il y a un an, j'ai décidé de me reconvertir en tant que chauffeur de bus.
J'ai donc fait une formation qui a duré trois mois et j'ai été recruté par la suite chez Transdev.
Corinne El Fassy, directrice de la formation France, Transdev
Chez Transdev, plus de 60 % de nos collaborateurs, lorsqu'ils arrivent chez nous,
ont déjà exercé d'autres métiers.
Ce sont souvent des métiers de service à la personne, des métiers en relation avec la clientèle.
Mohammed Guermouche
J'ai choisi chauffeur de bus parce que ces deux métiers chauffeur de taxi, chauffeur de bus, sont très liés parce qu'on fait du transport.
Moi je suis passionné, j'aime beaucoup la conduite et on a un métier de contact avec les clients qui sont en direct.
À plus de 50 ans, on se pose souvent la question de revenir en formation et est-ce qu’on a la capacité de revenir sur les bancs de l'école ?
Et ça ne pose aucun problème.
Corinne El Fassy
Nous abordons le besoin de développement de compétences des seniors de la même manière que nous abordons ce besoin là pour l'ensemble de nos collaborateurs.
C'est à dire que nous regardons les nouvelles compétences qu'ils doivent acquérir dans leur métier, ce qui va leur apporter plus de confort à leur travail, et nous les accompagnons dans leur développement de carrière.
Mohammed Guermouche
Aujourd'hui, je suis chauffeur de bus, je fais du Noctilien et après j'envisage également peut-être de devenir formateur ou d’être manager de proximité parce qu'il y a des possibilités d'évolution dans ce milieu là.
Corinne El Fassy
Chez Transdev, nous recrutons également bien sûr des jeunes et dans nos parcours de formation, avoir sur une même session des personnes seniors et des jeunes générations, c'est toujours très riche parce que les échanges d'expériences sont très complémentaires.
Mohammed Guermouche
Je tenais aussi à préciser qu'à 50 ans on a toute la forme et on tient toujours la route et qu'on est plein de bonne volonté, on est très motivé.
« À plus de 50 ans, on se pose la question de revenir sur les bancs de l’école ; et ça, ça ne pose aucun problème. »
Passionné par la conduite, Mohammed, 52 ans et chauffeur de taxi durant 30 ans, a effectué une formation de trois mois pour évoluer professionnellement. Désormais chauffeur de bus chez Transdev, il s’épanouit dans un cadre nouveau et envisage déjà de nouvelles perspectives. Chez Transdev, formation et accompagnement vont de pair pour le développement de carrière des travailleurs de plus de 50 ans