La retraite progressive
Publié le Mis à jour le 19/12/2025 |
- La retraite progressive permet à un actif, à partir de 60 ans, de réduire son activité professionnelle tout en percevant une partie de sa pension de retraite, sous réserve de remplir certaines conditions :
- Avoir atteint l’âge requis, lequel est fixé à 60 ans, pour les pensions prenant effet à compter du 1er septembre 2025,
- Justifier d’au moins 150 trimestres validés tous régimes de retraite confondus ;
- Réduire son activité professionnelle à temps partiel, en travaillant entre 40 % et 80 % d’un temps plein ouentre 50 % et 90 % d’un temps complet dans la fonction publique, ou réduire ses revenus professionnels lorsque le salarié est soumis à un contrat au forfait jours,
- Réduire ses revenus professionnels de 20 % à 60 % pour les travailleurs non-salariés et salariés non-soumis à une quotité de travail.
- Ce dispositif s’appuie sur une liquidation provisoire d’une fraction de la ou des pensions de retraite du bénéficiaire ;
- La quotité de pension de retraite versée vient compenser la différence entre le revenu à temps plein et le revenu à temps partiel ou temps réduit ;
- La retraite progressive offre une transition souple vers la retraite définitive, en permettant aux travailleurs en fin de carrière d’alléger leur charge de travail, de continuer à cotiser pour leurs futurs droits à la retraite et de percevoir un revenu correspondant à un temps plein ;
- La retraite progressive est également particulièrement intéressante pour l’entreprise et permet d’organiser une gestion anticipée de ses effectifs, tout en facilitant le transfert de compétences et la préparation de la relève.
Qui peut bénéficier de la retraite progressive ?
Peuvent bénéficier de la retraite progressive :
- Les actifs qui exercent une activité salariée ou non salariée, ainsi que les actifs qui exercent à titre exclusif une activité de chef d’exploitation ou d’entreprise agricole (article L161-22-1-5 du Code de la sécurité sociale) ;
- Les agents non titulaires de la fonction publique ou encore les fonctionnaires (article L161-22-1-6 du Code de la sécurité sociale).
Seules certaines catégories d’actifs exerçant à titre exclusif des activités très spécifiques sont exclues du dispositif (sur ces activités, se reporter aux 21°, 24°, 25°, 27°, 28°, 31°, 36° à 38° de l’article L. 311-33 du Code de la sécurité sociale).
Les travailleurs qui bénéficient d’un avantage de préretraite, dans le cadre de dispositions réglementaires ou de stipulations conventionnelles ou résultant d’une décision unilatérale de l’employeur, sont également exclus de l’accès au dispositif de la retraite progressive, sauf si cet avantage était acquis à la date de publication de la loi n° 2023-1250 du 26 décembre 2023 de financement de la sécurité sociale pour 2024, soit le 27 décembre 2023.
Par ailleurs, si la loi dite en faveur de l’emploi des salariés expérimentés et relatif à l’évolution du dialogue social s du 24 octobre 2025 citée en référence permet, en fin de carrière, que l’indemnité de départ à la retraite soit affectée au maintien de la rémunération du salarié dans le cadre d’un passage à temps partiel ou à temps réduit, les travailleurs bénéficiant d’un tel dispositif ne peuvent prétendre à la retraite progressive (article L. 161-22-5 précité du Code de la sécurité sociale ).
Conditions de mise en œuvre de la retraite progressive
Pour bénéficier du dispositif de la retraite progressive, trois conditions doivent être réunies.
Le bénéficiaire doit avoir atteint l’âge de 60 ans (pour les pensions prenant effet à compter du 1er septembre 2025).
Il doit justifier d’au moins 150 trimestres d’assurance validés tous régimes de retraite confondus.
Enfin, pour prétendre à la retraite progressive, l’actif doit exercer son activité :
- à temps partiel (entre 40 % minimum et 80 % maximum d’un temps plein ou entre 50% et 90% d’un temps complet dans la fonction publique) lorsque le salarié ou le fonctionnaire est soumis à une durée du travail en heures ;
- à temps réduit, (également entre 40 % minimum et 80 % maximum d’un temps plein) lorsque le salarié est soumis à une durée du travail exprimée en jours (convention de forfait jours).
Lorsque le travailleur n’est pas soumis à une durée de travail (travail non salarié, par exemple), il doit réduire son revenu d’activité d’au moins 20 % et, au plus, de 60 % (Articles L. 161-22-1-5 et D. 161-2-24-1 du Code de la sécurité sociale).
Demande d’autorisation de passage à temps partiel ou temps réduit auprès de l’employeur
Le temps partiel ou temps réduit peut avoir été mis en œuvre bien avant la demande de retraite progressive, ou débuter en même temps que cette dernière. (Circ. CNAV n° 2014-65, 23 déc. 2014).
Dans ce second cas, il convient d’obtenir l’accord de l’employeur quant au passage à temps partiel ou à temps réduit.
La demande du salarié de travailler à temps partiel est adressée à l’employeur par lettre recommandée avec avis de réception.
Cette demande précise la durée de travail souhaitée ainsi que la date d’effet envisagée pour la mise en œuvre du travail à temps partiel ou temps réduit ; elle est adressée au moins deux mois avant cette date.
L’employeur répond à la demande du salarié par lettre recommandée avec avis de réception dans un délai de deux mois à compter de la réception de celle-ci.
À défaut de réponse écrite et motivée dans un délai de deux mois à compter de la réception de la demande, l’accord de l’employeur est réputé acquis.
Le refus de l’employeur est justifié par l’incompatibilité de la durée de travail demandée par le salarié avec l’activité économique de l’entreprise. Pour faciliter les aménagements de fin de carrière, la loi n° 2025-989 du 24 octobre 2025 (citée en référence) précise que le refus de l'employeur doit notamment rendre compte des conséquences de la réduction de la durée de travail sollicitée sur la continuité de l'activité de l'entreprise ou du service ainsi que, si elles impliquent un recrutement, des difficultés pour y procéder sur le poste concerné. (Articles L. 3123-4-1 modifié par la loi précitée, en vigueur depuis le 26 octobre 2025 et D. 3123-1-1 du Code du travail.)
En tout état de cause, les modalités pratiques d’exécution du temps partiel ou réduit devront faire l’objet d’une mise en œuvre concertée avec l’employeur.
Formalités relatives à la demande de retraite progressive
Au moins quatre mois avant le début envisagé de la retraite progressive, pour bénéficier de la garantie de versement de la retraite à la date de départ choisie, l’actif souhaitant bénéficier de ce dispositif doit transmettre à la caisse d’assurance retraite à laquelle il est affilié au jour de sa demande le formulaire de demande de retraite progressive disponible sur le site de l’assurance retraite.
Ce formulaire peut également être transmis en ligne, après création de son espace personnel à l'adresse https://www.lassuranceretraite.fr/portail-services-ng/authentication.
Si le demandeur est salarié, il fournit les pièces suivantes :
- Le ou les contrats de travail à temps partiel ou à temps réduit par rapport à la durée maximale exprimée en jours, en cours d’exécution à la date d’entrée en jouissance de la pension de vieillesse ;
- Une déclaration sur l’honneur attestant qu’il n’exerce plus aucune autre activité professionnelle que celle ou celles faisant l’objet du ou des contrats de travail, accompagnée de tout document justifiant de cette situation ;
- Sauf pour les salariés de particuliers employeurs, une attestation de l’employeur faisant apparaître la durée du travail à temps complet ou la durée de travail maximale exprimée en jours, applicables à l’entreprise ou à la collectivité publique ;
- Les bulletins de paie des douze mois civils précédant la date de dépôt de la demande.
Si sa demande est fondée sur une baisse de revenu d’activité professionnelle (activités non salariées, notamment), l’actif sollicitant la liquidation provisoire de sa pension de vieillesse et le bénéfice de la retraite progressive fournit :
- Une déclaration sur l’honneur attestant qu’il n’exerce qu’une seule activité professionnelle et de tout document justifiant de cette situation ;
- Ses déclarations fiscales des revenus des cinq années précédant sa demande. Pour chaque année suivante, il produit avant le 1er juillet de l’année en cours la déclaration fiscale des revenus de l’année précédente.
(Article R. 161-19-7 du Code de la sécurité sociale)
Cotisations de retraite durant la période de retraite progressive
Le dispositif de la retraite progressive permet de continuer à cotiser pour la retraite.
Sur accord écrit de l’employeur, le salarié qui bénéficie du dispositif de retraite progressive peut être autorisé à cotiser à la retraite sur la base d’un temps plein.
Modification de temps de travail ou de revenu d’activité
Toute modification de temps partiel ou de temps réduit globale doit être déclarée auprès de l’organisme d’assurance retraite.
En effet, si cette modification a une incidence sur la fraction de pension à laquelle peut prétendre l’assuré, la pension est révisée au premier jour du mois civil suivant la survenue de cette modification (Article D161-2-24-4 du Code de la sécurité sociale).
Lorsque c’est la diminution du revenu d’activité qui permet de bénéficier de la retraite progressive, les bénéficiaires doivent transmettre leur revenu d’activité à l’organisme d’affiliation tous les ans (voir ci-dessus, « Formalités relatives à la demande de retraite progressive »). En cas de modification ayant une incidence sur la fraction de pension à laquelle peut prétendre l’assuré, la pension est révisée à la date du premier versement suivant la fin de la dernière période annuelle écoulée (articles D161-2-24-4 du Code de la sécurité sociale).
Fin de la retraite progressive
Le bénéfice de la retraite progressive est supprimé à titre définitif, sans possibilité d’exercer une nouvelle demande si :
- Le bénéficiaire de la retraite progressive reprend une activité à temps complet ;
- Le revenu tiré de l’activité professionnelle atteint ou excède le montant de revenu professionnel perçu antérieurement ;
- Les conditions de la cessation d’activité agricole ne sont pas respectées.
Cette suppression intervient au premier jour du mois suivant celui où les conditions de suppression sont remplies (Articles. L. 161-22-1-8 et R. 161-19-11, I du Code de la sécurité sociale).
Textes de références
- Code de la sécurité sociale : articles L161-22-1-5 à L161-22-1-9
- Code de la sécurité sociale : articles R161-19-5 à R161-19-11
- Code de la sécurité sociale : articles D161-2-24 à D161-2-24-7
- Décret n° 2025-681 du 15 juillet 2025 fixant l'âge d'ouverture du droit à la retraite progressive à soixante ans
- Loi n° 2025-989 du 24 octobre 2025 portant transposition des accords nationaux interprofessionnels en faveur de l'emploi des salariés expérimentés et relatif à l'évolution du dialogue social
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