Contrats uniques d’insertion et insertion par l’activité économique : quelles différences ?
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Les dispositifs de contrats uniques d’insertion (CUI) et d’insertion par l’activité économique (IAE) poursuivent un objectif commun : faciliter l’accès à l’emploi des personnes en difficulté. Pourtant, leurs modalités, leurs publics et leurs résultats diffèrent sensiblement.
Deux dispositifs pour lever les freins à l’emploi
Les CUI apportent aux salariés bénéficiaires une expérience professionnelle en entreprise, associée à un accompagnement socioprofessionnel et parfois une formation. Les employeurs perçoivent en contrepartie une aide financière, versée par les pouvoirs publics. En 2023, deux formes existent :
- CUI-CIE dans le secteur marchand,
- PEC dans le secteur non marchand (associations, collectivités territoriales, établissements publics).
L’IAE repose sur des structures spécialisées qui accueillent des personnes éloignées de l’emploi pour une durée limitée, avec un accompagnement professionnel et social, en contrepartie d’une aide versée par l’État. Quatre types de structures sont concernés : ateliers et chantiers d’insertion (ACI), entreprises d’insertion (EI), associations intermédiaires (AI) et entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI).
Des publics aux profils contrastés
En 2023, 276 000 personnes sortent d’un CUI ou d’un dispositif IAE :
- 37 000 de CUI-CIE,
- 68 000 de PEC,
- 171 000 de l’IAE.
Les bénéficiaires de CUI-CIE sont les plus proches de l’emploi : 55 % ont au moins le baccalauréat, contre 41 % en PEC et 21 % en IAE. À l’inverse, les sortants de l’IAE en sont les plus éloignés : ils sont plus souvent bénéficiaires du RSA (32 % contre 9 % en CUI-CIE) et résident davantage en quartier prioritaire de la politique de la ville (24 % contre 8 %). Les CUI-CIE ciblent surtout les jeunes : 87 % ont moins de 26 ans à l’entrée dans le dispositif.
Des contrats et des secteurs très différents
Les CUI-CIE se distinguent par une majorité de CDI (61 %) et de temps complet (75 %). À l’inverse, les contrats en PEC sont presque exclusivement des CDD (95 %) et majoritairement à temps partiel (76 %). En IAE, la quasi-totalité des contrats sont à durée limitée et 79 % des contrats en ACI et EI sont à temps partiel, notamment dans les ACI.
Les secteurs d’activité reflètent ces différences :
- CUI-CIE : hébergement-restauration (24 %), commerce (23 %), industrie manufacturière (12 %).
- PEC et IAE : santé humaine et action sociale (31 % et 32 %), services administratifs et de soutien (44 % en IAE), administration publique (37 % en PEC).
Une insertion en emploi salarié très variable
Six mois après la sortie, 73 % des sortants de CUI-CIE sont en emploi salarié, contre 51 % en PEC et 44 % en IAE. Les écarts s’expliquent par la nature des contrats et les profils des bénéficiaires. Les sortants de CUI-CIE sont plus fréquemment en emploi durable : 61 % des sortants sont en CDI ou en CDD de plus de six mois, contre 40 % en PEC et 27 % en IAE.
L’emploi en contrat aidé, une composante notable de l’emploi dans les Drom. Les CUI, PEC et l’IAE représentent une part plus importante de l’emploi salarié dans les départements et régions d’outre-mer (Drom) : 34 pour 1 000 dans les Drom (hors Mayotte) contre 7 pour 1000 en France métropolitaine.
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