Travail de plateforme et usages de la protection sociale | Retour sur le colloque du 4 octobre 2022

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 3 minutes

Travail de plateforme et usages de la protection sociale | Retour sur le colloque du 4 octobre 2022

Usages de la protection sociale, diversité des modèles d'affaires et des statuts des travailleurs, discriminations... Retrouvez les échanges du colloque co-organisé par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) et la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) le 4 octobre 2022.

En seulement quelques années, les plateformes de mise en relation ont fait évoluer les modes de consommation et de production. En ligne ou via une application, offreur et demandeur d’un service ou d’un bien peuvent se rencontrer sur un espace numérique, sans contrainte de temps ou de distance.

Sur ce marché du travail digitalisé, le « travailleur de plateforme » a de multiples visages : amateur ou qualifié, travailleur d’un jour ou régulier, fidèle à une plateforme ou passant de l’une à l’autre, il exerce en tant que particulier, indépendant, même si, parfois, son autonomie est limitée et les conditions d’exercice de son activité peu éloignées de celles d’un salarié.

Les modèles économiques et organisationnels des plateformes donnent aussi à voir des formes diverses aux contours labiles. Si certaines reposent sur un modèle d’affaires purement marchand et concurrentiel, d’autres se fondent sur une approche coopérative et se positionnent comme des alternatives aux plateformes dominantes sur le marché. Par leurs modes de fonctionnement, parfois innovants, les plateformes génèrent de nouvelles opportunités de travail. Mais, dans le même temps, elles peuvent poser des problématiques d’accès à l’emploi et de conditions de travail. Par ailleurs, les nouveaux modes de mobilisation de la main-d’œuvre développés par les plateformes ont diversifié les statuts d’emploi, recomposant les besoins et les droits à la protection sociale.

Ce colloque visait à présenter et discuter des différents enjeux autour du travail de plateforme en s’appuyant sur les travaux et analyses d’experts et de chercheurs de disciplines diverses. Il prolonge les recherches menées dans le cadre d’un appel à projets sur l’économie collaborative, coordonné par les missions recherche de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) et de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).

Les échanges sont accessibles en ligne.

Programme

1er table ronde : Diversité des modèles d'affaires des plateformes et des statuts des travailleurs
avec Philippe Askenazy, Tristan d’Avezac, Odile Chagny, Yannick Fondeur et Corinne Vercher Chaptal
 

Les plateformes alternatives, dès que leur modèle économique le permettent, ont recours au salariat de manière prioritaire.Corinne Vercher Chaptal, sciences de gestion – Université Sorbonne Paris Cité

2ème table ronde : Usage et recomposition(s) de la protection sociale
avec Isabelle Vacarie, Flora Bajard, Hélène Bussy-Socrate, Isabelle Daugareilh, Josepha Dirringer et Maya Leclercq


La mobilisation collective a ramené finalement au modèle historique que constituent les sociétés coopératives, les Scop.Isabelle Vacarie, juriste – Université de Nanterre

Session 1 : Travail de plateforme et discriminations
avec Guénolé Marchadour, Philippe Besse, Dylan Glover, Stéphane Le Lay et Fabien Lemozy


Les algorithmes se trompent plus pour certains types de populations, par exemple, les femmes d'origine africaine plutôt que les blancs d'origine européenne. Et ça peut amener à stigmatiser certains types de populations dans le cadre de reconnaissance automatique des personnes. Philippe Besse, mathématicien – Université de Toulouse, Institut national des sciences appliquées (Insa)

Session 2 : Mesure du travail de plateforme
avec Sylvie Célérier, Marion Plault, Nathan Rémila, Marine Snape, Marie Trespeuch et Elise Verley


On note une forme de contamination du travail sur tous les espaces de la vie, un débordement du travail. La frontière est floue entre ces activités de travail et les autres. – Sylvie Célérier, socio-économiste – Université de Lille

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