Silice cristalline

Données générales

La silice est un minéral dur et transparent qui existe sous différentes formes (roches sédimentaires, roches magmatiques…).

L’écorce terrestre est constituée à 75 % de silice :

  • Soit à l’état libre, il existe alors deux types de silice, la silice amorphe et la silice cristalline
  • Soit à l’état associé, c’est-à-dire en combinaison avec d’autres éléments (aluminium, fer, Mg, Ca, Na…), on parle alors de silicates.

La silice cristalline inclut elle-même plusieurs types de silices, les trois principales étant le quartz, la tridymite et la cristobalite.

Les secteurs les plus touchés par la silice cristalline :

La silice cristalline est connue pour provoquer et avoir provoqué de nombreux dommages parmi les mineurs.

Présente dans la quasi totalité des matériaux d’origine minérale, on la retrouve en tant que matière première ou en tant que matériel de charge dans de nombreux secteurs :

  • Verrerie, cristallerie : la silice constitue l’un des 3 éléments de base pour la vitrification
  • Céramique et porcelaine : appareils sanitaires
  • Fonderie : fabrication des moules de sable, décochage, ébarbage et dessablage
  • Industrie des réfractaires : démolition et réparation des fours industriels en briques réfractaires
  • Plastiques et caoutchouc : la silice modifie les propriétés physiques du plastique
  • industrie de la pierre et de la construction : taillage et polissage des pierres (grès, granite) riche en silice…
  • Fabrication de prothèses dentaires : sablage, ponçage, meulage
  • Industrie du bâtiment : exposition à la poussière de silice lors des travaux de balayage, percement, de rabotage ou de sciage du béton. Des travaux souterrains, de reprise de sous-œuvre, de projection de béton (voie sèche) et ceux de ravalement de façade…
  • Secteurs de l’extraction : mines et carrières de matériaux siliceux

Quels sont les risques

Les particules de silice les plus fines (d’un diamètre inférieur à 5 microns) pénètrent par les voies respiratoires jusqu’aux alvéoles pulmonaires et s’y déposent.

L’organisme réagit en produisant une substance aboutissant à la constitution de nodules (nombreux petits nœuds) qui vont se concentrer jusqu’à obstruer et détruire peu à peu le poumon (maladie de la silicose).

C’est un processus lent (il existe un temps de latence de plusieurs années entre l’inhalation de poussières et la formation de nodules) et évolutif (le processus se poursuit même après la cessation d’activité : le retrait du poste de travail ne suffit pas à stopper l’évolution de la maladie).

La maladie se traduit par un essoufflement progressif à l’effort puis évolue vers une insuffisance respiratoire grave associée à des infections et complications : insuffisance cardiaque, emphysème (bulle d’air qui crève la plèvre), tuberculose, mycose.

Les moyens de prévention

Par ordre de priorité :

  • Remplacer, si possible la silice cristalline par un autre matériau
  • Travailler en vase clos et étanche (port de gants) ou cabine maintenue en dépression.
  • Travailler par voie humide (opérations de sciage)
  • Aspirer à la source les poussières (opérations de polissage)
  • Porter des équipements de protection individuels adaptés (appareils respiratoires) lorsque les moyens de prévention collective ne peuvent assurer le respect des V.L.E.P (valeur limite d’exposition professionnelle)
  • Pour les opérations de sablage, l’abrasif utilisé en cabine ou à l’air libre ne doit pas contenir plus de 5 % de silice libre en poids (sauf projection conjointe d’eau, pour les ravalements de façade par exemple). Obligation dans ce cas de porter un appareil respiratoire à adduction d’air assurant un débit d’air pur d’au moins 165 litres par minute. La mention de la présence de silice libre dans l’abrasif doit figurer sur le sac.
  • Pour l’industrie de la métallurgie (chaudronnerie) les travaux de sablage doivent se faire en principe dans une cabine ventilée équipée d’un dispositif de récupération automatique des sables. Lorsque les opérateurs pénètrent dans la cabine avec leurs appareils respiratoires à adduction d’air, il convient de vérifier les conditions dans lesquelles l’air leur parvient (filtration de l’air, maintenance du compresseur d’air pour assurer une bonne qualité d’air aux opérateurs). Une surveillance extérieure de la cabine est requise.
  • Information et formation du personnel sur les risques encourus et les moyens de s’en prémunir
  • Surveillance médicale des salariés
  • Surveillance périodique de l’atmosphère de travail aux différents postes

Sources réglementaires

  • Article R. 4412-149 prévoyant les concentrations moyennes en silice des poussières alvéolaires inhalées par un salarié sur 8 heures : VLEP 0,1 mg/m³ pour la silice quartz, 0,05 mg/m³ pour les silices cristobalite et tridymite
  • Article R. 4412-152 et R. 4412-153 (mélange poussières alvéolaires silice + poussières alvéolaires non silicogènes)
  • Article D. 4153-26 13° (travaux exposant à la silice libre : interdits aux jeunes de moins de 18 ans)
  • Arrêté du 14/01/87 sur l’information des utilisateurs sur la présence de silice libre dans les abrasifs destinés aux opérations de décapage, dessablage ou dépolissage au jet
  • La silice cristalline n’est pas classée cancérogène par la réglementation européenne mais figure dans la classification du CIRC (groupe 1 depuis 1997)

Pour en savoir plus