Monoxyde de carbone

Données générales

Toute combustion du carbone incomplète, due à une insuffisance d’air ou d’oxygène, est source de monoxyde de carbone (CO) (charbon, bois, gaz naturel, huile, essence, fuel, etc.).

Le CO est un gaz toxique, inodore, incolore, à peine plus léger que l’air et se mélangeant donc très vite avec celui-ci, qui est très utilisé en milieu industriel en tant que combustible.

Il est particulièrement connu pour les décès qu’il cause très rapidement dans des circonstances d’exposition accidentelles, telles que :

  • Les foyers sans tirage ;
  • Les incendies (fumées) ;
  • Le percement d’un conduit de chaudière ;
  • Le gaz d’échappement.

NB : on estime que les intoxications au CO représentent plusieurs milliers d’accidents du travail par an en France dont quelques centaines sont mortels. Il s’agit également de la première cause d’accident domestique.

Les secteurs les plus touchés par le monoxyde de carbone

  • Le forage et le raffinage dans l’industrie pétrolière (sous forme de gaz s’échappant naturellement des puits ou lors des opérations de crackage)
  • Les fonderies de métaux ferreux (au niveau des fours de fusion)
  • Le soudage
  • Les cimenteries
  • Les papeteries
  • Les secteurs où se produisent des émissions de moteurs à explosions (garages, parkings souterrains, tunnels)
  • Les fermentations végétales (silos, champignonnières)
  • Les fermentations animales (porcheries, égouts, fosses à purin)
  • L’incinération des ordures
  • Les secteurs qui font usage d’appareils thermiques tels que scies à béton, décolleuses à gaz de papiers peints, chariots automoteurs au gaz…

Quels sont les risques ?

La toxicité du CO est fonction de la dose absorbée (il s’agit toujours et exclusivement d’une absorption respiratoire). Il pénètre très librement et très rapidement jusqu’aux alvéoles pulmonaires, de sorte que la quasi-totalité du CO inhalé est absorbée dans le sang.

  • 5000 PPM pendant 20 minutes = décès
  • 2000 PPM pendant 3 heures = coma
  • 1000 PPM pendant 2 heures = perte de connaissance brève
  • 400 – 500 PPM pendant une heure ou 100 PPM pendant plusieurs = pas de signe clinique

Intoxication légère

  • Céphalées
  • Vertiges
  • Nausées, vomissements
  • Palpitations
  • Douleurs ou oppressions thoraciques

Intoxication aiguë

  • Paralysie
  • Coma
  • Convulsion
  • Décès
  • Risques de graves séquelles neurologiques

Cas particulier

Exposition d’une femme enceinte

Intoxication possible du fœtus dont les conséquences sont fonction de l’âge de la grossesse et de l’importance de l’intoxication (avortement, mort du fœtus, encéphalopathie…) en raison du passage aisé du CO dans la barrière placentaire.

Exemple d’accident : Dégagement accidentel de CO par utilisation d’une scie à béton thermique (essence) par un artisan pour la réalisation d’une saignée dans le sol (passage tuyau d’évacuation de sanitaire) sans ventilation naturelle et sans système de ventilation forcée (extracteurs mobile avec base souple).
Bilan : 4 jours d’hospitalisation et 15 jours d’arrêt.

Les moyens de prévention

  • Informer les salariés est primordial, tant sur les circonstances d’exposition que sur les premiers symptômes d’intoxication, car ceux ci ne sont pas spécifiques et peuvent ne pas être interprétés correctement : sensations de nausées, maux de tête, impression de fatigue et d’étourdissement.
  • Faire connaître aux travailleurs les circonstances de production de CO est essentielle à la prévention d’accidents. Des campagnes de sensibilisation peuvent être très utiles (en particulier pour les travaux dans un espace confiné tels que local fermé ou parking…).
  • Prévoir une ventilation mécanique dans les locaux en plus de la ventilation naturelle ou un captage à la source des gaz d’échappement pour éviter l’accumulation de gaz et la création d’un espace confiné.

Sources réglementaires

Les dispositions générales sur l’aération/assainissement des locaux de travail (article R.4221-1 et suivants) et sur la prévention du risque chimique (article R.4412-1 et suivants).

Classement et étiquetage

Le monoxyde de carbone est classé dans la catégorie 1 des substances toxiques pour la reproduction (classification européenne). Il est donc soumis aux dispositions des articles R. 4412-59 à R. 4412-93 du code du travail, relatives aux risques d’exposition aux CMR applicables dans les établissements présentant de tels risques et à l’article D. 4152-10 du code du travail relatif aux dispositions particulières pour les femmes enceintes et allaitantes.

Valeur limite à ne pas dépasser

VME (Valeur d’exposition moyenne) égale à 50 PPM ou 55 mg/ m3.

Tableaux de maladie professionnelle

Tableau n° 64 des maladies professionnelles

Pour en savoir plus

INRS : Fiche toxicologique n° 47

Institut national de prévention et d’éducation pour la santé