Le délégué à la protection des données (DPO) : un métier en forte évolution

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 4 minutes

Le délégué à la protection des données (DPO) : un métier en forte évolution

Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités mobilise à nouveau l’Agence pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) dans le cadre de sa mission de service public afin de conduire une étude pour observer les enjeux en termes d'emploi et de compétences liées au Règlement général sur la protection des données (RGPD) et plus particulièrement les évolutions significatives de la fonction de délégué à la protection des données (DPO).

Cette étude est pilotée par la Délégation générale à l'emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) du ministère du Travail et de l'Emploi et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), en partenariat avec l'Association française des correspondants à la protection des données (AFCDP). Les résultats présentés dans cette étude sont issus d'une enquête réalisée auprès de 3 625 DPO désignés auprès de la CNIL.

Étude 2024.

Évolution de la fonction de délégué à la protection des données.

Quelles évolutions pour le métier de délégué à la protection de données ?

Grâce à la mobilisation et aux témoignages des DPO, cette étude met en valeur les grandes dynamiques et évolutions du métier entre 2019 et 2024.
 

  • Augmentation du nombre de DPO, passant de 21 000 en 2018 à 28 810 en 2021.
  • 47 % sont issus d’autres domaines d’expertise que le domaine juridique et informatique (+ 12 point depuis 2019).
  • Une forte augmentation du nombre de DPO désignés auprès de la CNIL de 21 000 en 2019 à 34 440 en début 2024.
  • 72 % des répondants DPO internes et mutualisés estiment que leurs recommandations sont écoutées et régulièrement suivies.
  • 62 % des DPO répondants sont conviés lorsque la thématique RGPD est abordée en plus haute instance.
  • 91 % sont convaincus de l'utilité sociale de la fonction et du métier de DPO pour la protection des données personnelles des clients, des usagers, des citoyens.
  • 54 % des répondants sont satisfaits de l'exercice de leur fonction. 
  • 42 % exercent cette fonction de façon isolée par rapport aux autres DPO (+14 points).

Le profil d’un DPO en 2024

  • 78 % des DPO sont internes ;
  • Plus des deux tiers des DPO exercent hors Île-de-France ;
  • 51 % des DPO sont des femmes ;
  • 60 % ont une formation supérieure, de niveau master ou doctorat ;
  • 69 % ont 40 ans et plus ;
  • 61 % exercent la fonction depuis 3 à 5 ans.

Télécharger l’étude pour découvrir d’autres caractéristiques des DPO

DPO interne, mutualisé ou externe : caractéristiques

L’étude propose également une lecture comparée des DPO internes et mutualisés tant sur leur caractéristiques socio-professionnelles, leurs cadres d’activités et leurs vécus professionnels.

En fonction des choix d’organisation des structures, il existe trois types de DPO :

  • Le DPO interne qui est salarié d’un seul organisme ;
  • Le DPO interne mutualisé qui est salarié mutualisé pour plusieurs responsables de traitement ;
  • Le DPO externe qui est indépendant, ou salarié d’un organisme spécialisé (organismes publics de services numériques, cabinet de conseil, cabinet d’avocats…).

Les besoins de formation des DPO

Plus la taille de l'organisation est importante, plus les profils juridiques sont représentés. À l'inverse, plus l'organisation est de petite taille, plus les DPO hors profils « informatique » et « 56 % juridique » sont nombreux. Par ailleurs, il ressort de cette enquête de 2024 une présence renforcée de DPO dans les petites structures mais avec moins de moyens.

  • 57 % des répondants DPO internes et mutualisés travaillent dans des structures de moins de 250 salariés en 2024 (+19 points par rapport à 2019). Ce développement au sein de plus petites structures est souvent associé à moins de moyens et à la prédominance des profils de DPO issus de domaine d'expertise « hors juridique et informatique ». Cette évolution comporte un risque que ces DPO soient moins en capacité d'évaluer les risques et de réaliser leurs missions ;
  • 85 % des répondants exercent à temps partiel (dont 61 % consacrent moins de 25 % de leur temps de travail aux missions de DPO).

Pour en savoir plus, plusieurs fiches thématiques synthétisant les données clés ont été réalisées et sont à retrouver sur le site de la cnil

En savoir plus

Pour cette étude, le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion a mobilisé l’Agence pour la Formation Professionnelle des Adultes (Afpa) dans le cadre de sa mission de service public sur la thématique de la mise en œuvre du règlement général sur la protection des données (RGPD).
Cette initiative a reçu le soutien de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), de l’Association Française des Correspondants à la Protection des Données (AFCDP) ainsi que de l’ISEP, école d’ingénieurs du numérique.