G20 Travail - Emploi | Retour sur une année de présidence brésilienne

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Ce jeudi 25 et ce vendredi 26 juillet 2024, les ministres du Travail du G20 étaient présents à Fortaleza au Brésil pour la ministérielle travail et emploi du G20. L’occasion pour les ministres de revenir sur les [[priorités de la présidence brésilienne et d’adopter une déclaration commune. Anousheh Karvar, déléguée du Gouvernement français auprès de l’OIT et des G7-G20 travail et emploi, représentait la ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité, Catherine Vautrin, lors de cette ministérielle.

Ce jeudi 25 et ce vendredi 26 juillet 2024, les ministres du Travail du G20 étaient présents à Fortaleza au Brésil pour la ministérielle travail et emploi du G20. L’occasion pour les ministres de revenir sur les [[priorités de la présidence brésilienne et d’adopter une déclaration commune. Anousheh Karvar, déléguée du Gouvernement français auprès de l’OIT et des G7-G20 travail et emploi, représentait la ministre du Travail, de la Santé et de la Solidarité, Catherine Vautrin, lors de cette ministérielle.

« Construire un monde plus juste et une planète durable ». La thématique générale de la présidence brésilienne illustre les enjeux cruciaux du monde actuel, auxquels l’ensemble des pays doivent répondre. Pour cette année, la présidence brésilienne avait identifié quatre priorités pour la filière emploi et travail :

  1. Créer des emplois de qualité et promouvoir le travail décent pour lutter contre l’exclusion sociale et éliminer la pauvreté et la faim ;
  2. Promouvoir la technologie comme moyen d’améliorer la qualité de vie pour tous ;
  3. Promouvoir l’égalité des genres et la diversité au travail ;
  4. Lutter contre le changement climatique, les transformations numériques et énergétiques et le défi d’une transition juste dans le monde du travail.

En amont de la réunion des ministres, le groupe de travail sur l’emploi s’était réuni à sept reprises pour discuter des priorités, défendre leurs positions et préparer la déclaration finale, à sept reprises depuis le début de l’année, signe de l’âpreté des débats entre pays développés et pays émergents du « Sud global » dont le Brésil revendique le leadership.

Les pays du G20 se sont accordés sur l’adoption d’une déclaration finale reprenant les priorités de la présidence brésilienne et proposant quatre livrables :

  1. La création d’un registre des politiques publiques qui favorisent l’inclusion sociale dans le monde du travail ;
  2. L’encouragement de l’adhésion par tous les pays du G20 à la Coalition internationale pour l’égalité salariale (Equal Pay International Coalition) pilotée par l’OCDE, l’OIT et ONU-Femmes ;
  3. Des recommandations afin de lutter contre les inégalités dans le monde du travail ;
  4. Des recommandations en faveur de la santé-sécurité au travail.

L’action de la France sous présidence brésilienne du G20

La France a soutenu, au cours des discussions, les priorités brésiliennes, en particulier : la promotion du dialogue social et de la négociation collective, la lutte contre le travail forcé et le travail des enfants, le droit à l’éducation et l’importance de l’accès à la formation des filles et des femmes aux sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM), secteurs dans lesquels les femmes sont aujourd’hui encore sous-représentées.

Sur le thème des discriminations au travail et de l’égalité de genre, la France a permis l’introduction d’une référence à la Convention C190 de l’OIT sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail que nous avons récemment ratifiée, et a soutenu la proposition de l’UNESCO d’inclure un appel à promouvoir un langage « non sexiste » dans les offres d’emploi. La France s’est fermement opposée, tout au long des négociations, à l’affaiblissement des références aux conventions internationales du travail de l’OIT et aux traités onusiens.

Pour faire face aux nouveaux défis posés par les transitions démographique, digitale et écologique, la France a renouvelé son soutien à l’Accélérateur mondial pour l’emploi et la protection sociale et des transitions justes de l’ONU, piloté par l’OIT. Elle a plaidé pour la recherche d’une plus grande cohérence dans l’action des organisations internationales et des institutions financières sur le terrain dans les pays où ils interviennent, dans l’esprit du Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial.

Sur la technologie comme moyen d’améliorer la qualité de vie pour tous : la France a appelé à dépasser les clivages sur les effets des transitions et mis l’accent, dès le début des négociations sur la nécessité de garantir un travail décent et protéger les droits des travailleurs dans l'économie des plateformes et les chaînes d'approvisionnement de l’intelligence artificielle (IA). La France a également plaidé pour reconnaître l'importance de la participation de tous les pays aux discussions sur la gouvernance de l'IA et pour la régulation de l’usage de toutes les technologies numériques sans pour autant entraver le potentiel d’innovation et d’amélioration de la compétitivité pour nos économies. Elle a valorisé les travaux du Partenariat mondial pour l'IA (PMIA) pour établir un cadre de gouvernance inclusif.

Un autre pays émergent, l'Afrique du Sud, présidera le G20 en 2025 et a déjà révélé les trois priorités de son agenda :

  1. L'emploi des jeunes ;
  2. Combler les inégalités en promouvant un salaire égal pour un travail égal ;
  3. La numérisation et l'économie des plateformes.