Retour sur le conseil Emploi et Affaires sociales (EPSCO) du 2 décembre 2024
Stages, démographie, compétences et dimension sociale du semestre européen au cœur des échanges
Publié le |
Ce lundi 2 décembre, les ministres du Travail européens étaient réunis à Bruxelles pour le conseil EPSCO Emploi et Affaires sociales. Un agenda dense était à l’ordre du jour, avec notamment la proposition de la directive concernant les stages de qualité, ainsi que des discussions autour des compétences, de la démographie et de la dimension sociale du semestre européen. Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi, et Paul Christophe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Egalité entre les femmes et les hommes, se sont relayés au Conseil pour représenter la France.
Dernier rendez-vous de la présidence hongroise du Conseil de l’Union européenne, le conseil EPSCO Emploi et Affaires sociales a permis l’adoption de plusieurs conclusions du Conseil portant sur :
- la conciliation entre la vie professionnelle et personnelle dans le contexte démographique ;
- les pénuries de compétences et de main-d’œuvre ;
- l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap ;
- l’amélioration de l’accès aux services publics en particulier de l’emploi ;
- la santé mentale des femmes et des filles.
En revanche, le compromis de la Présidence hongroise concernant la proposition de directive sur les stages de qualité n’a pas fait consensus. Compte tenu de la minorité de blocage issue des discussions, il appartiendra à la future Présidence polonaise du Conseil de reprendre les travaux en vue d’une orientation générale.
Semestre européen 2025 : des priorités en matière d’emploi et de politiques sociales
La Présidence a invité les ministres en charge du Travail et des Affaires sociales à échanger sur les priorités en matière d’emploi et de politiques sociales. Mme Astrid Panosyan-Bouvet a rappelé l’engagement de la France en faveur du développement de notre compétitivité industrielle dans la mesure où nos entreprises font face à de très lourds défis de transformation de leur modèles économiques dans un contexte concurrentiel et commercial international accru. Elle a rappelé le besoin de nos entreprises de simplification, d’accès à du capital à moindre coût et de travailleurs qualifiés et engagés pour continuer à investir ainsi que la nécessité de poursuivre la dynamique engagée avec le socle européen des droits sociaux pour favoriser une convergence sociale vers le haut et toujours chercher le juste équilibre entre cohésion sociale et compétitivité. Le développement des compétences pour répondre aux besoins du marché du travail et pour que celui-ci soit plus inclusif, le dialogue social et une protection sociale adéquate sont des éléments clés pour appréhender globalement les mutations du travail et leur impact sur les travailleurs et les entreprises.
Répondre aux défis démographiques
Sujet phare de la Présidence hongroise, la démographie a fait l’objet de plusieurs débats lors des Conseils informels organisés ce semestre. La Présidence a cette fois-ci orienté la discussion sur les mesures favorisant la natalité et la promotion de la solidarité intergénérationnelle. M. Paul Christophe a souligné la nécessité de repenser les modèles de société pour permettre aux jeunes générations de retrouver confiance en l’avenir et d’avoir des enfants en précisant qu’avoir un enfant relève avant tout d’un choix personnel. Ont en outre été rappelés les principaux dispositifs favorables à la parentalité, au bien-être des familles et aux droits des femmes, tels que le développement de modes de gardes plus diversifiés grâce au service public de la petite enfance et à la valorisation des métiers du soin.
Assurer l’avenir en investissant dans les compétences
La Présidence a inscrit le sujet du déficit de compétences face aux transitions verte et numérique à l’ordre du jour du déjeuner après avoir rappelé, à la lumière du rapport Draghi, que les pénuries de main-d’œuvre dans l'Union européenne constituent un obstacle majeur à la croissance durable et à la compétitivité.
Le déjeuner a été l’occasion pour Mme Astrid Panosyan-Bouvet d’évoquer les instruments mis en œuvre en France pour anticiper les besoins de compétences liés à l’intelligence artificielle et à la transition écologique.