Marché du travail : quelles incidences économiques de l’action pour le climat ?

Contribution de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion au rapport de la mission d’évaluation des impacts macroéconomiques de la transition climatique dirigée par Jean Pisani-Ferry.

Mission Pisani-Ferry : un rapport, onze contributions

Par une lettre du 12 septembre 2022, la Première ministre a confié à Jean Pisani-Ferry une mission d’évaluation des impacts macroéconomiques de la transition climatique, afin que ces incidences soient mieux prises en compte par les décideurs dans l’ensemble des politiques publiques. Le rapport et les onze contributions thématiques, dont celle du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, ont été publiés lundi 22 mai à 11h00 après avoir été remis à la Première ministère.

Des conséquences économiques multiples

La transition écologique va entraîner des chocs significatifs sur le marché du travail. Si la littérature économique s’est jusqu’ici plutôt concentrée sur les effets sur le niveau de l’emploi, le rythme de l’ajustement du marché du travail et l’ampleur des frictions associées ont encore été peu abordés. Pourtant, ces dimensions apparaissent au moins aussi importantes pour apprécier l’ampleur des transformations qu’il faudra accompagner au cours des prochaines décennies.

Celles-ci dépendront pour beaucoup d’un ensemble de facteurs : l’importance des réallocations d’emploi, l’horizon retenu, l’évolution des compétences requises ou encore la modification de la géographie des activités. Dès lors, cette étude vise à apporter des éclairages sur ces différentes dimensions à partir des travaux existants. De fortes incertitudes demeurent néanmoins, liées notamment au scénario de la transition lui-même et aux politiques qui l’accompagneront qui affecteront les (dés)équilibres sur le marché du travail.

Des effets relativement faibles de la transition écologique sur le niveau agrégé d’emploi

Les résultats des travaux recensés semblent montrer que les emplois directement impactés par la transition écologique ne représenteront qu’une part relativement limitée de l’emploi total – même si, au niveau des secteurs les plus impactés, la dynamique et les tensions associées pourront être importantes à court terme.

Ces constats traduisent notamment la forte concentration des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur quelques secteurs (comme l’agriculture, l’énergie, la construction, le transport et l’industrie) qui seront naturellement les plus impactés par la transition.

Toutefois, les effets indirects pourraient être potentiellement plus importants du fait à la fois de la concentration territoriale de certains secteurs comme l’énergie (avec des impacts négatifs sur l’ensemble des activités des territoires les accueillant) et de leur insertion dans des chaînes de valeur (avec des effets en cascade sur les sous-traitants, comme pour l’industrie ou les transports).

Photo : service d’information du gouvernement