Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), environ 50 000 victimes de la traite des êtres humains ont été détectées et signalées par 148 pays en 2018. Cependant, étant donné la nature cachée de ce crime, le nombre réel de victimes est bien plus élevé. Selon les estimations mondiales de la fondation Walk Free et de l’OIT, 25 millions de personnes étaient soumises au travail forcé et à l’exploitation sexuelle dans le monde en 2016.
La France est un des pays de destination des victimes de la traite et si l’exploitation sexuelle est la forme de traite la plus développée sur le territoire national, l’exploitation par le travail est une réalité encore peu repérée. En raison de son positionnement géographique, la France est également devenue un pays de transit.
Pour qu’une infraction de traite d’êtres humains soit définie en tant que telle, il faut que trois éléments soient réunis (selon l’article 225-4-1 du code pénal) :
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Le gouvernement et le ministère du Travail se mobilisent
Depuis 2016, les agents de contrôle de l’inspection du travail sont compétents pour constater les infractions de travail forcé et de réduction en servitude. La qualification des faits de traite d’êtres humains permet à la victime de bénéficier de droits spécifiques (notamment en matière de droit au séjour, d’hébergement ou de protection et d’action en justice).
La France a placé la lutte contre la traite des êtres humains parmi les priorités du gouvernement. Cette attention particulière se retrouve à travers l’adoption de mécanismes législatifs (ex : la loi du 27 mars 2017 relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des sociétés donneuses d’ordre), de plans interministériels spécifiques ou d’initiatives politiques.
La France a notamment obtenu en 2021 le statut de pays pionnier de l’Alliance 8.7 (partenariat global pour lutter contre le travail forcé, l’esclavage moderne, le travail des enfants etc.).