Une Europe sociale comme moteur de l’économie

À quatre mois de la présidence française de l’Union Européenne, Mme Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, et M. Clément Beaune, secrétaire d’État, chargé des Affaires européennes, se sont rendus à Stockholm et à Copenhague, lundi 23 et mardi 24 août 2021.
L’objectif : échanger avec leurs homologues suédois et danois sur les priorités de la présidence française, en particulier sur les sujets sociaux.


Préparer la présidence française de l’Union européenne

Le renforcement des acquis sociaux sera au cœur des priorités et des actions de la France durant les six mois de sa présidence qui aura lieu au premier semestre 2022. L’ambition est de viser une convergence sociale vers le haut, comme les ministres s’y sont collectivement engagés lors du Sommet social de Porto : projet de directive sur les salaires minimum, projet de directive sur la transparence salariale et les droits des travailleurs des plateformes.

Le renforcement de la protection sociale que l’Europe doit à ses citoyens passe par des marqueurs très concrets, notamment sur les questions sociales, comme :

  • Établir un salaire minimal européen sans affaiblir le modèle de négociation collective de certains États membres ;
  • Renforcer les droits des travailleurs des plateformes numériques ;
  • Renforcer la transparence salariale pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes en entreprise.

Comprendre le système suédois et danois

Les ministres ont échangé avec leurs homologues suédois, les ministres Eva Nordmark, ministre du Travail et Hans Dahlgren, ministre des Affaires européennes et avec leurs homologues danois, Peter Hummerlgard, ministre de l’Emploi et Jeppe Kofod, ministre des Affaires étrangères sur le projet de directive sur le smic européen avec l’objectif de comprendre leurs réticences et d’étudier la manière de la concilier avec les modèles suédois et danois.

Ils ont également rencontré les représentants des organisations patronales et syndicales suédois et danois, avec lesquels ils ont pu discuter du rôle des partenaires sociaux dans la définition de la politique de l’emploi et des conditions des travailleurs et plus particulièrement de leur modèle de négociation collective. Les ministres ont pu rappeler que le but de la Commission européenne est d’assurer un niveau de vie décent à tous les travailleurs européens et de limiter la concurrence déloyale entre les états et en aucun cas de venir modifier le fonctionnement des modèles suédois et danois qui sont très protecteurs pour les salariés.


Enrichir la réflexion sur l’accompagnement des jeunes vers l’emploi

Ce déplacement a également été l’occasion pour les deux ministres de mieux comprendre comment fonctionnent les systèmes de formation professionnelle, d’accompagnement des demandeurs d’emploi et en particulier des jeunes dans ces deux pays.

« Les résultats des pays nordiques en matière d’accompagnement des jeunes vers le marché du travail sont impressionnants, tout comme la fluidité entre l’emploi et la reprise des études » a déclaré la ministre Elisabeth Borne en visite dans un Pôle emploi au Danemark.
La proportion des jeunes entre 15 et 29 ans ni en emploi ni en formation dans ces pays est plus basse que dans les autres pays européens, dont la France, qui souhaite s’inspirer de leurs bonnes pratiques.

Afin d’accompagner les jeunes dans la crise sanitaire, la France a mis en place un plan massif « 1 jeune, 1 solution » qui a porté ses fruits : plus de 2 millions de jeunes ont bénéficié d’une solution du plan depuis son lancement en juillet 2020 dont plus de 900 000 dans un parcours d’insertion et plus de 525 000 en apprentissage sur l’année 2020.

Pour aller plus loin et investir dans la durée dans notre jeunesse, le président de la République présentera à la rentrée le Revenu d’Engagement pour les jeunes, qui concernera des milliers de jeunes sans emploi ou formation.