Une étude de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (ANACT) met en lumière des impacts différenciés du travail sur la santé des femmes et sur celle des hommes. Des améliorations sont nécessaires en termes d’organisation du travail et de prévention pour répondre davantage aux besoins différenciés et aux postes des femmes et des hommes.
Ce colloque a permis aux différents intervenants de partager leur expertise et d’échanger à ce sujet : Florence Chappert (responsable de la mission égalité intégrée, ANACT), Patrice Adam (professeur de droit, université de Lorraine), Christelle Chambarlhac (directrice du travail, direction générale du travail), Agnès Aublet-Cuvelier (adjointe au directeur des études et recherches, INRS), Karen Messing (professeure émérite, université du Québec à Montréal).
Rapports sociaux de genre et inégalités
Juridiquement, les femmes ont le même statut que tous les autres travailleurs. Dès lors, il est de la responsabilité des employeurs de prendre en compte ces facteurs de genre dans leur appréhension des problèmes de santé au travail et d’instaurer une politique adéquate. L’ensemble des acteurs de chaque entreprise présents à ce colloque, et notamment les représentants du personnel, ont été invités par les intervenants à réfléchir sur ces questions et à proposer des pistes d’amélioration.
Les échanges ont également permis d’interroger les rapports sociaux de genre dans le monde professionnel, et notamment les inégalités qui ont une incidence directe sur la santé au travail.
Une situation dégradée depuis 2001
L’étude de l’ANACT formule les constats suivants :
- La baisse globale des accidents de travail depuis 2001 masque la hausse des accidents de travail pour les femmes ;
- Les maladies professionnelles progressent deux fois plus rapidement pour les femmes que pour les hommes depuis 2001 ;
- Les accidents de trajet avec arrêt sont stables pour les hommes en progression nette pour les femmes depuis 2001 ;
- La prise en compte de « l’impact différencié à l’exposition au risque en fonction du sexe ».
Ces préoccupations concernent tous les secteurs d’activité, appelant de nouvelles mesures plus adaptées en matière de santé au travail des femmes.