Lancement de la canditature Worldskills Paris 2019

Discours de François REBSAMEN

Mesdames, messieurs,

Je le disais en préambule, les Worldskills représentent une occasion unique de valoriser les métiers et les savoir-faire de ceux qui les exercent. C’est un grand rendez-vous, une chance pour la France et pour la jeunesse de notre pays – je pense que personne n’en doute dans cette salle.
Mais nous devons convaincre.
Il me revient donc d’exposer, en quelques mots, ce qui fait la légitimité et la force de la candidature de Paris, que nous lançons officiellement aujourd’hui.

Pourquoi la France ?

Comme l’a rappelé Patrick Kanner, l’action en faveur de la jeunesse était une promesse du candidat Hollande, et elle est aujourd’hui l’une des priorités du gouvernement. Elle est même la priorité, car, en formant les jeunes et en leur permettant de trouver leur place dans notre société, c’est l’avenir de notre pays que nous construisons.

C’est pour offrir à la jeunesse toutes les chances de réussir que nous avons engagé la relance de l’apprentissage, qui constitue, comme chacun sait, l’une des voies les plus sures pour accéder à un emploi durable et de qualité.

Le Président de la République a fixé l’objectif de 500 000 apprentis en 2017. Ce sont donc 500 000 jeunes qui seront, d’ici 2017, formés à l’école de l’exigence, et qui représenteront, sur notre territoire et à l’étranger, l’excellence du savoir-faire français.

Ce savoir-faire constitue une part du patrimoine national. Et il est la meilleure garantie du rayonnement de notre pays à l’international, et de l’excellence du « made in France ». Il faut l’entretenir, le développer. Et il faut pour cela que les métiers soient davantage valorisés.

C’est cet engagement en faveur des métiers que traduisent tant la relance de l’apprentissage que la loi du 5 mars 2014 relative à la réforme de la formation professionnelle.
Et c’est cette dynamique réformatrice, portée par le gouvernement, qui permet aujourd’hui à la France de replacer les métiers au cœur de son modèle économique et social.

De son modèle économique, puisque les entreprises ont besoin, aujourd’hui plus que jamais, des compétences qui garantissent leur compétitivité.
De son modèle social, puisque la formation initiale et continue constitue un atout précieux sur le marché du travail, mais aussi une garantie de mobilité et d’évolution professionnelle.

Je viens d’évoquer l’emploi, la compétitivité… Mais un métier, c’est plus que cela.
Ce sont aussi des valeurs : la transmission, la solidarité entre les générations et l’épanouissement personnel. Des valeurs qu’il faut aujourd’hui cultiver, car elles fondent le projet d’une société d’ouverture, de générosité et de partage.

L’épanouissement par le travail est un aspect auquel je suis particulièrement sensible. Je crois en effet en un travail qui émancipe et permet de se réaliser. Mais je mesure aussi tous les efforts qui restent à accomplir, tant au niveau de l’orientation que de la formation, pour que le travail puisse assumer pleinement cette dimension émancipatrice. C’est là toute l’ambition du nouvel élan donné à la formation, et c’est, au fond, le sens d’une réforme comme celle de la formation professionnelle.

Nous voulons offrir à chacun – quels que soient son âge, son sexe, sa condition sociale – la possibilité de changer, d’évoluer, de construire, étape après étape, un véritable parcours. Et tout doit être fait, dans la formation initiale comme dans la formation continue, pour promouvoir le choix individuel et la maîtrise par chacun de sa propre destinée.
La France porte déjà et continuera de porter cette dynamique.
Et c’est l’aboutissement de cette dynamique que symboliserait l’organisation des Worldskills à Paris, en 2019.

Un métier, ce sont des valeurs – je le disais –, mais c’est aussi une passion ; une passion qui conduit au dépassement de soi et à l’excellence dans la maîtrise des savoir-faire. Ce n’est pas à l’Equipe de France des Métiers, qui s’est classée deuxième aux Euroskills, que je vais l’apprendre.

En valorisant les métiers, et celles et ceux qui les exercent, les concours comme les Worldskills jouent un rôle particulièrement important pour la reconnaissance et le développement de l’excellence des filières de la formation professionnelle. Et c’est en montrant cette excellence et cette passion que nous ferons naître les vocations de demain.

Qu’attendre de mieux de la société, si ce n’est qu’elle transmette des valeurs et des passions ? Qu’attendre de mieux de l’Etat, si ce n’est qu’il donne à chacun les moyens de construire son parcours professionnel et de s’émanciper par le travail ? Il n’est pas de plus beau legs que nous puissions faire aux jeunes générations.

Pourquoi Paris ?

Tout d’abord parce que la ville dispose de toutes les infrastructures nécessaires à l’accueil, dans les meilleures conditions, des mille concurrents issus des sélections nationales, dans les soixante-douze pays-membres de Worldskills International.
Mais aussi parce que Paris est une ville cosmopolite et parce qu’elle est la ville de la jeunesse.

La compétition se déroulerait donc sur un site à la hauteur des ambitions de la compétition, et à la hauteur d’un succès qui se confirme et grandit à chaque édition.

Comme vous le voyez, la candidature de Paris repose sur un projet d’ampleur. Un projet qui vise à faire des métiers le levier de la compétitivité mais aussi de l’épanouissement personnel et de l’émancipation par le travail. Je sais que je peux compter sur vous pour faire entendre ce message.

Nous devons rester mobilisés pour continuer de convaincre, par-delà nos frontières, de la légitimité de la candidature de Paris, car elle mérite, nous en sommes convaincus, de devenir la capitale de la jeunesse et des savoir-faire.

Jaurès disait : « Le courage, dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c’est de choisir un métier et de bien le faire ». Au-delà de la compétition, des rencontres et de la confrontation amicale, c’est aussi ce courage qui appartient à la jeunesse du monde entier, que les Worldskills nous donneraient l’occasion de célébrer.

Je lance donc officiellement la candidature de Paris à l’organisation des Worldskills 2019.

Je vous remercie.