WorldSkills Lyon 2024 | La France se mobilise en faveur de l’excellence des métiers

Publié le Mis à jour le | Temps de lecture : 10 minutes

L’État réaffirme son soutien à la compétition mondiale des métiers WorldSkills Lyon 2024, le plus grand événement d’excellence en matière de formation professionnelle et de compétences au monde, qui se déroulait à Lyon du 10 au 15 septembre.

Placé sous le haut patronage du président de la République, cet événement exceptionnel a rassemblé 1 400 jeunes compétiteurs issus de plus de 70 pays et régions du monde, pour concourir dans une soixantaine de métiers. L’Équipe de France des métiers, composée de 63 compétitrices et compétiteurs issus de 11 régions, y portait haut les couleurs de la France et a décroché la troisième place, avec 37 médailles, dont 6 médailles d’or, 4 médailles d’argent, 3 médailles de bronze et 24 médailles d’excellence. Elle est la première nation européenne dans cette compétition.

Pour l’État, la compétition WorldSkills Lyon 2024 représentait une occasion inédite de valoriser les voies professionnelles et d’amplifier les liens entre la formation professionnelle et le monde économique. La conférence internationale WorldSkills, qui s’est tenue en parallèle les 11 et 12 septembre, a également permis de favoriser le dialogue entre les pays et les organisations internationales sur les stratégies de développement de compétences.

Valoriser les métiers et les voies professionnelles 

La compétition mondiale des métiers WorldSkills se tient tous les deux ans dans différents pays membres du mouvement WorldSkills. Elle réunit des jeunes de moins de 23 ans issus des cinq continents, qu’ils soient étudiants, apprentis ou jeunes professionnels, et qui ont été investis champions nationaux dans leurs métiers. Placés dans des conditions réelles, les compétiteurs sont soumis à des épreuves variées dans un délai restreint. Sous le regard d’un jury d’experts, ils sont appelés à faire la démonstration de savoir-faire pointus sur des sujets complexes et de leur capacité à se dépasser individuellement et collectivement, et ainsi tenter leur chance de devenir champions mondiaux.

Photo : Ministères sociaux/ DICOM / Konrad K / Sipa

Les candidats se présentent

Laura Harnois, cheffe de partie au restaurant La Maison Bleue d’Annecy présente son parcours.

Laura

Bonjour, moi c’est Laura et j’ai la cuisine dans la peau.

Ce qui me fait vibrer dans mon métier, c’est de faire plaisir aux gens : les voir manger, et puis quand ils ont un petit sourire… Et c’est surtout travailler en équipe, apprendre aux autres, recevoir… Et le service, là où l’on court un petit peu, et c’est ça : l’adrénaline.

J’ai eu un déclic pour ce métier-là, donc un métier manuel, car mes parents sont agriculteurs et, en fait, ils transforment énormément de produits.

Mon parcours à l’école, je l’ai fait en Belgique, parce que je suis originaire de là-bas. J’ai eu mon bac pro à 18 ans, et après je me suis engagée dans la restauration directement. Après, je suis partie en France pour travailler, et maintenant je suis cheffe de partie depuis quatre ans dans un restaurant étoilé.

Pour moi, l’apprentissage ça m’a changé énormément de choses. J’ai appris à m’organiser. Ça m’a appris à gérer mon stress, aussi. Ça m’a appris énormément de choses, aussi, sur le produit. Quand je suis arrivée en France, je ne connaissais pas certaines plantes. Ici, le chef travaille avec beaucoup de plantes sauvages et j’ai pu apprendre, aller en cueillette, et ça, c’est vraiment un truc que j’adore. J’ai une soif d’apprendre par rapport à ça.

Julien Valéro, chef exécutif au restaurant La Maison Bleue d’Annecy

Aujourd’hui, c’est important de garder nos apprentis, parce qu’on les a formés pendant un moment. Ça prend un temps. On ne devient pas cuisinier du jour au lendemain. Et après, l’intérêt, c’est de les garder pour qu’ils puissent, eux, continuer à évoluer ici.

Nous, on a un devoir de transmission envers les jeunes : on essaie aujourd’hui de les accompagner en leur donnant des conditions de travail un peu plus avantageuses qu’avant et de les accompagner dans leurs démarches, dans leur vie, pour qu’ils puissent s’épanouir dans leur lieu de travail et rester au maximum.

Laura

Moi, dans cinq ans, je me vois toujours ici. Je me vois évoluer, ça je le sais : dans l’hôtellerie, toujours. Je vais m’y accrocher.

Pour quelqu’un qui hésite… Ben justement, il ne faut pas hésiter. Il faut y aller, il faut essayer, et puis… Il faut aller en apprentissage pour voir, pour pouvoir comprendre le métier, et puis il faut y aller. Il n’y a que ça à dire !

Quiterie Ducournau, championne de France de peinture et décoration, présente son parcours.

Quiterie

Salut, moi c’est Quiterie et ma passion c’est la peinture.

J’aime faire du beau avec mes mains et dans la peinture, dans le bâtiment, on touche à tout : peinture, papier peint et on rend un intérieur comme le client le veut. Et donc on exauce un peu son rêve d’intérieur, et c’est ça qui me plaît.

Pour mon parcours, j’ai passé un bac général où j’ai mêlé arts plastiques et sciences de l’ingénieur. Mais depuis la fin du collège, je savais que je voulais faire quelque chose de manuel. Je me suis dit que ça pourrait m’intéresser parce que j’ai toujours fait de l’art.

Je suis partie chez les Compagnons pour faire un CAP "Peinte applicateur de revêtements" et un brevet professionnel, tout ça en apprentissage dans une entreprise.

L’apprentissage, c’est une expérience qui est très riche, parce qu’on a l’école, où l’on apprend les bases, mais aussi le chantier avec toute une équipe. Donc, on apprend à vivre ensemble, à s’entraider et à apprendre des techniques différentes de l’école.

Valentin Paillard, associé gérant chez Paillard Décoration, Laval

Moi-même j’ai été alternant, au sein de l’entreprise. On forme deux à trois alternants par an et on investit, justement, pour la jeunesse, pour notre métier et pour qu’on continue à avoir des compagnons de qualité et qu’ils soient formés de la bonne manière.

Quiterie

Le lycée, pour s’entraîner, c’est vraiment une très bonne chose, parce qu’on a tout à disposition : de la peinture, des matériaux, du matériel. On a des cabines qui peuvent être créées et on a toute une équipe autour de nous qui est là pour nous monter vers le haut.

Dans ce métier, pour les qualités, il faut énormément de patience et de précision. Ce sont les qualités qu’il faut absolument, parce qu’il y a beaucoup de travail, comme le papier peint ou la peinture, qui demande de se poser, être calme et faire les choses bien.

Philippe Paillard, professeur au lycée Gaston Lesnard, Laval

Il y a plein de débouchés dans nos métiers, avec toutes les formations que l’on a, que ce soit du CAP jusqu’au BTS-Licence, et ça permet d’avoir un panel complètement différent au niveau des jeunes. Donc ils peuvent être sur les chantiers, ils peuvent être dans les bureaux d’études, ils peuvent être pour des décors de théâtre, de cinéma…

Donc, ça ouvre énormément de métiers différents, simplement en commençant par un CAP.

Quiterie

Pour les jeunes qui hésitent, il ne faut pas hésiter, il faut foncer et essayer parce que c’est toujours une expérience gagnée. Il ne faut pas avoir peur.

L'État apporte tout son soutien à cet événement d'exception

L’événement, ouvert au public, était une nouvelle démonstration de l’excellence professionnelle dans l’ensemble des métiers représentés. Véritable lieu de découverte et de présentation de domaines variés, WorldSkills 2024 rassemblait près de 60 métiers représentés dans six secteurs économiques différents : les arts créatifs et la mode ; la technologie de fabrication et l’ingénierie ; le transport et la logistique ; la construction et la technologie du bâtiment ; les services sociaux et les services à la personne ; les technologies de l’information et de la communication.

Pour favoriser la venue des publics scolaires au parc d’exposition Eurexpo, un programme de visitorat scolaire était organisé en lien avec les autorités locales, l’association WorldSkills France et l’Onisep. Une plateforme nommée « Mission Future » permettait aux enseignants de préparer leur visite sur place avec leurs classes. Cette plateforme permettait également aux classes connectées à distance de suivre en direct le parcours de compétiteurs français.

Au-delà de ces actions, l’État a mobilisé de nombreuses parties prenantes pour promouvoir auprès des jeunes, les différentes opportunités et savoir-faire qu’offre la filière économique française. Ainsi, le ministère de l’Économie et des Finances mettait en valeur le secteur de l’artisanat, tandis que les opérateurs de compétences présentaient leurs principales branches professionnelles. Le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, quant à lui, proposait aux jeunes de mieux connaître l’apprentissage et offrait en outre une possibilité complémentaire de vivre l’événement à distance à travers des contenus digitaux. Ainsi, un espace de streaming accueillait anciens compétiteurs et acteurs de l’économie pour voir la compétition sous un autre jour. De plus, les équipes de France Travail et des Missions Locales sont venues conseiller les jeunes sur leur orientation et leur parcours. Enfin, la chaîne Twitch des Missions Locales LabOnID proposait huit heures de programme, en direct, sur deux jours de compétition. Cette mobilisation, sous la coordination du haut-commissariat à l’Enseignement et la Formation professionnels, montrait l’engagement de l’État en faveur de la jeunesse.

 

Un événement international 

Les WorldSkills Lyon 2024 étaient un événement international d’envergure.

Aussi, plusieurs ministres étrangers en charge de l’Éducation ou du Travail étaient attendus, de même que des responsables d’organisations internationales qui œuvrent pour la jeunesse, le développement économique et le dialogue international sur le travail et l’emploi (l’OCDE, l’UNESCO, l’OIT, l’Union africaine, etc.).

La cérémonie d’ouverture, organisée le 10 septembre, a permis de découvrir les 72 délégations venues des cinq continents. L’équipe de France WorldSkills y défilait à la fin d’une parade des nations ouverte par l’Australie, dans laquelle on retrouvait les 1 400 compétiteurs en lice. Puis, après un spectacle mettant en valeur les compétences nécessaires pour exercer les métiers en compétition et les bouleversements engendrés par l’intelligence artificielle, le président de la République, Emmanuel Macron, a officiellement ouvert cette nouvelle édition.

La conférence internationale WorldSkills, organisée les 11 et 12 septembre, a permis de rassembler des décideurs publics, des acteurs privés, des organisations internationales et de jeunesse, ainsi que des experts de haut-niveau pour échanger sur les stratégies nationales et internationales de développement de la formation professionnelle. Ce moment était dédié au partage de stratégies entre les pays en matière d’emploi et de compétences. Elle accordait une priorité aux thématiques de l’agenda français et européen, à savoir :

  • Le développement de l’apprentissage et des compétences ;
  • L’évolution des compétences face aux transitions, notamment climatique et numérique ;
  • L’équité entre les femmes et les hommes en matière de compétences.

De plus, en complément de cette programmation dense, l’enjeu international de la francophonie, présente sur les cinq continents était également évoqué à travers un espace qui offrait l’opportunité de mieux connaitre cette zone permettant aux jeunes de se former, et de développer leur mobilité internationale et ainsi à renforcer leur employabilité et développer des parcours dans de nombreux pays des 88 de l’espace de la Francophonie.

La troisième édition du Forum sur l’excellence professionnelle (VET Forum) rassemblait également les acteurs européens de la formation professionnelle en Europe. Il visait à valoriser et à promouvoir l’excellence et la mobilité dans la formation professionnelle et le développement et l’adaptation des compétences sectorielles. Il rassemblait notamment les représentants de tous les Centres d’Excellence Professionnelle (CoVE) financés par Erasmus+, qui contribuent à ces objectifs ainsi qu’à la création d’écosystèmes de compétences.

Le VET Forum se tenait sur 3 jours :

  • 10 septembre : lancement des travaux, sessions plénières et tables rondes,
  • 11 septembre : focus sur les CoVE et les Campus des métiers et des qualifications (CMQ), visite des 7 villages de l’excellence professionnelle, ateliers et sessions de mises en relation,
  • 12 septembre : visite de la compétition, restitution des ateliers et discours de clôture.

Pour Geoffroy de Vitry, haut-commissaire à l’Enseignement et la Formation professionnels :

« Les WorldSkills sont une formidable occasion pour la jeunesse de montrer son savoir-faire et je compte sur l’équipe de France WorldSkills pour porter haut nos couleurs dans cette compétition internationale. »

Photo : WorldSkills

Le stand du gouvernement

Un stand fédérait les acteurs de l’État en charge de l’accompagnement des jeunes et des entreprises. Une présentation des métiers d’art y était proposée par la Direction générale des entreprises, un escape game avec France Travail, une émission en direct sur Twitch avec les Missions locales, des découvertes interactives des métiers par les opérateurs de compétences (OPCO). Le ministère des Armées était également présent. Walt, la mascotte de l’apprentissage, distribuait régulièrement des exemplaires du Guide du routard de l’alternant aux jeunes, venus en nombre.

Plus de cent volontaires de services de l’État et de ses partenaires se sont ainsi mobilisés jusqu’au samedi 14 septembre, date de la fin de la compétition.

Photo : Ministères sociaux/ DICOM / Konrad K / Sipa

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