Scieries

Données macro

Scieries : usines ou ateliers dans lesquels est effectuée la transformation de bois ronds (portions de troncs d’arbre appelées grumes, billes ou billons selon leur longueur) en produits sciés dont le nom (planche, volige, chevron, bastaing, poutre, latte, baguette, frise…) varie selon les dimensions, les essences ou encore les usages. Les scieries sont parfois liées à une exploitation forestière mais doivent être géographiquement installées sur des lieux distincts des coupes pour pouvoir conserver l’appellation « scieries ».

D’après les chiffres de l’Observatoire du métier de la scierie, 2106 scieries, d’origine familiale pour la plupart, étaient implantées en France en 2005. Bien que les scieries soient de tailles très variables, elles restent majoritairement des entreprises familiales : 67% des établissements recensés employaient ainsi moins de 19 salariés. La moitié de la production française était localisée dans treize départements situés sur un axe qui relie l’Aquitaine à l’Alsace.

En outre, la Mutuelle Sociale Agricole indique qu’en 2004, 12 378 salariés travaillaient dans les scieries agricoles qui employaient en moyenne 9,5 salariés. De son côté, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie indiquait en 2006 que 4 434 personnes étaient recensées dans le secteur des scieries dépendant du régime général (y compris les prestations de services, l’abattage et coupe de bois dans les DOM et fabrication de charbon de bois à usage domestique).

D’après l’enquête SUMER de 2003, les salariés des établissements appartenant au secteur du travail du bois et fabrication d’articles en bois sont essentiellement de sexe masculin (à 84,3%). Ils appartiennent, pour 77% d’entre eux à la catégorie des ouvriers (36,2% d’ouvriers qualifiés et 40,8% d’ouvriers non qualifiés/agricoles) et ont généralement plus de 30 ans (à 82,2%). En outre, le Bureau International du Travail (BIT) indique dans son Encyclopédie de Sécurité et Santé au Travail parue en 2002 que les usines nouvelles ou modernisées emploient habituellement des procédés mécanisés et automatisés, ainsi que des systèmes de contrôle électroniques et des commandes informatisées : elles nécessitent donc relativement peu d’employés par unité de production. Les gains de productivité ont donc entrainé des suppressions d’emploi dans de nombreux pays industriels. Les emplois manuels peu qualifiés, liés au tri du bois ou à l’alimentation des machines sont ceux qui ont le plus souffert de cette modernisation industrielle.

Le domaine d’activité de la scierie fait appel à de nombreux métiers et spécialisations. Il ne sera retenu dans cette fiche « métiers » que certains métiers spécifiques de cette industrie. Il s’agit donc d’une liste non exhaustive.

Affuteur

  • Cet emploi nécessite une formation de type CAP ou BEP dans les secteurs de la mécanique générale, un CAP conducteur opérateur de scierie, conducteur bois ou encore mécanicien conducteur de scierie, option affûteur de sciage, tranchage, déroulage ou encore un BEP bois et matériaux associés, première transformation du bois. Un Bac Pro technicien de scierie peut parfois être suffisant.
  • L’affuteur affûte, mécaniquement ou manuellement tout ou une partie des lames de scies circulaires ou à rubans et entretient les chaînes de tronçonneuses. De façon plus générale, il s’occupe de maintenir en état de fonctionnement tout instrument coupant.
  • Ce métier demande une grande vigilance, notamment visuelle, de la minutie et expose particulièrement aux risques de coupures liées à l’utilisation de machines, outils ou objets dangereux. Le métier s’exerce de plus généralement en atelier dans une atmosphère souvent bruyante et il s’agit d’une activité très physique car le matériel à entretenir tel que les scies à ruban ou circulaires sont parfois très lourdes.

Ouvrier polyvalent en scieries.

  • Cet emploi nécessite une formation de type CAP ou BEP dans les secteurs de la mécanique générale, un CAP conducteur opérateur de scierie, conducteur bois ou encore un BEP bois et matériaux associés, première transformation du bois. Un Bac Pro technicien de scierie peut parfois être suffisant.
  • L’ouvrier manipule le bois tout au long de la chaîne de production. Il alimente, conduit et effectue les réglages au niveau des machines d’écorçage, de délignage ou encore d’éboutage ou de sciage. Il est susceptible également d’effectuer la manutention des éléments sciés et notamment leur empilage.
  • Ce métier expose aux dangers présentés par les machines à bois (coupure, entrainement…), au bruit des machines mais aussi aux risques liés à l’utilisation d’engins de manutention ou de levage.
  • Scieur/ Scieur de tête / Scieur de reprise (ou repreneur) et mérandier (ou fendeur de merrain).
  • Cet emploi nécessite une formation de type BEP bois et matériaux associés, dominante première transformation du bois ou éventuellement un bac Pro Technicien de scierie.
  • Le scieur débite les billes de bois en fonction des commandes. Il change les lames de scie et effectue la maintenance du banc de sciage. Plus précisément, le scieur de tête extrait du billon ou de la grume les principales pièces de bois visualisées au moment du tronçonnage de la grume. Le repreneur est responsable des sciages secondaires en utilisant les sciages primaires réalisés par le scieur de tête pour valoriser ces pièces (finitions). Le mérandier pour sa part, réalise la fente des merrains, en bois de chêne ou de châtaignier pour faire des douelles qui, assemblées donneront des tonneaux.
  • Ce métier expose aux dangers présentés par les machines à bois (coupure, entrainement…) et au bruit des machines et aux vibrations qu’elles engendrent.

Tronçonneur en cabine

  • Cet emploi nécessite une formation de type BEP bois et matériaux associés, dominante première transformation du bois ou éventuellement un bac Pro Technicien de scierie.
  • Le tronçonneur en cabine repère la grume dans les différents lieux de stockage, la saisit avec la griffe prévue à cet effet, la pose sur une chaîne et la tronçonne en morceaux.
  • Ce métier expose aux dangers présentés par les machines à bois (coupure, entrainement…) et au bruit des machines et aux vibrations qu’elles engendrent.

Les risques du métier

Statistiques accidents du travail

En 2006 [1], 1792 accidents du travail avec arrêt (durée moyenne de l’arrêt : 57 jours) ont été répertoriés par la MSA dans les scieries du régime agricole. 17% d’entre eux étaient des accidents graves. L’étude de l’évolution du nombre d’accidents depuis 1996 montre que celui-ci diminue petit à petit : en 2000, 2463 accidents avaient ainsi été déclarés, soit 671 de plus qu’en 2006.

En 2006, 506 accidents du travail avec arrêt ont été répertoriés par la CNAM dans le secteur des scieries dépendant du régime général, en y rajoutant les prestations de services, abattage et coupe de bois dans les DOM et fabrication de bois à usage domestique. De part l’élargissement du secteur considéré, il est évident que les résultats présentés seront moins précis et moins caractéristiques des risques présentés par la MSA dans les scieries agricoles. Toutefois, l’exploitation de ces chiffres permet de donner un certain nombre d’informations intéressantes. Ainsi 51% des salariés victimes d’accidents de travail dans le secteur « élargi » des scieries du régime général sont des ouvriers qualifiés et 39,5% des ouvriers non qualifiés. Les tableaux suivants répertorient les statistiques sur les accidents du travail à partir des données de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie datant de 2006.

 

Nature des lésions Pourcentage relatif au nombre d’accidents du travail.
Plaies (coupures…) 25 %
Contusions 20 %
Douleurs (lumbagos) 16,4 %
Entorses 11,3 %

 

Siège des lésions Pourcentage relatif au nombre d’accidents du travail.
Mains 33 %
Membres inférieurs (hors pied) 18,8 %
Tronc 15,2 %
Membres supérieurs (hors mains) 11,7 %

 

Eléments matériels causant les accidents du travail Pourcentage relatif au nombre d’accidents du travail
Objets en cours de manipulation 35 %
Accidents de plain pied 30 %
Objets en mouvements accidentels 10,7 %
Chute avec dénivellation 5,5 %
Scies 4,5 %
Outils individuels à main 3,4 %

Par ailleurs, le Bureau International du Travail dans son Encyclopédie de Santé et Sécurité parue en 2002 signale que les accidents graves dans les scieries sont fréquents, notamment de part l’utilisation de machines dangereuses. En effet, les processus impliquent le déplacement et le débitage de grosses pièces de bois très lourdes à des vitesses relativement élevées. Parmi les causes fréquentes d’accidents ou de lésions graves ou mortelles, il faut ainsi signaler les collisions avec le matériel mobile, les chutes du haut des passerelles et plates-formes, les opérations d’entretien sur des machines non verrouillées ou les manœuvres faites pour libérer des pièces bloquées. Les rebonds de scies, de déligneuses ou de raboteuses sont également souvent à déplorer. Des noyades dans les basses ou voies d’eaux où sont entreposées les grumes ont été par ailleurs raportées. Les risques de lésions non mortelles sont également élevés. Les particules ou petits morceaux de bois ou de débris éjectés des machines peuvent blesser l’œil et le contact du bois avec la peau non protégée est à l’origine d’échardes, de coupures et autres lésions cutanées. Les efforts fournis pour pousser, tirer ou soulever des objets lourds pendant le tri, le classement et d’autres opérations peuvent entraîner des foulures, des entorses et des troubles musculo-squelettiques.

La base de données ARIA, exploitée par le ministère de l’écologie et du développement durable recense les événements accidentels qui ont, ou qui auraient pu porter atteinte à la santé ou à la sécurité publique, l’agriculture, la nature ou encore l’environnement dans des entreprises classées au titre de la législation relative aux Installations Classées ainsi que du transport de matières dangereuses. Exploiter cette base permet donc de compléter les chiffres répertoriés dans les paragraphes précédents qui ne prenaient en compte que les accidents ayant donné lieu à des blessures au personnel sans prendre en compte les accidents n’ayant engendré « que » des dégâts matériels. Ce recensement ARIA est non exhaustif mais permet de donner des informations sur les accidents professionnels notamment dans le secteur de la fabrication de pâte à papier, de papier et de carton pour lequel elle comptabilise 326 accidents comptabilisés entre 1979 et 2008 dans le monde entier. L’exploitation de ces rapports d’accidents montre que les incendies représentent plus de 97% des accidents recensés entrainant des dégâts matériels souvent considérables (destructions partielles et même parfois totales des installations) et entrainant de fait, dans plus de 25% des cas, du chômage technique pour des salariés des scieries. Les dommages massifs sont dus à une propagation rapide des incendies dans les locaux via notamment les conduites d’évacuation des sciures et à la présence de quantité importante de matériaux combustibles (bois et sciures) dans les ateliers et lieux de stockage. Des accidents du travail sont parfois à déplorer (brûlures ou difficultés respiratoires liées à l’inhalation de fumées). La plupart des feux se sont déclarés dans les locaux de stockage de sciures ou de déchets de bois (notamment silos), d’autres se sont déclarés dans les locaux de stockage de bois ou encore au niveau des machines à bois. Les causes identifiées des départs d’incendie sont les suivantes :

  • Auto échauffements liés à la fermentation des sciures et autres déchets du bois dans les lieux de stockage, silos etc… L’utilisation de caméras thermique dans ces lieux a en effet permis de démontrer l’existence de nombreux points chauds, à l’origine de départ d’incendie.
  • Auto échauffements par frottements dans les broyeurs, au niveau des aspirations de poussières de bois, des trémies des silos ou au niveau des lames de scies (notamment dans le cas de présence de mitraille de fer dans les grumes).
  • Causes d’origine électrique (chaufferies, transformateurs…)
    Outre les incendies, la base ARIA dénombre quelques explosions et émissions de polluants (lindane, arséniate Cuivre-Chrome et autres produits de traitement du bois) dans les cours d’eaux environnants.

Statistiques maladies professionnelles

La Mutualité Sociale Agricole indiquait dans son rapport de 2006 dans lequel elle exploitait les déclarations d’accidents du travail et les enquêtes d’accidents du travail mortels que 60 cas de maladies professionnelles avaient été déclarés, dont 70% avaient engendrés des arrêts de travail.

Les chiffres édités par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés montrent que 2419 maladies avec arrêt dont 1293 ayant entrainé une incapacité permanente ont été répertoriées dans le secteur de l’industrie du bois, de l’ameublement, du papier-carton, des cuirs et peaux, vêtements, pierre et terres à feu. Encore une fois, les chiffres recueillis par la CNAM, s’ils portent moins spécifiquement sur les scieries en les englobant dans un secteur d’activité bien plus vaste, permettent d’avoir des informations plus précises sur les maladies professionnelles rencontrées. Ainsi, les affections périarticulaires représentent 81% des maladies professionnelles tandis que les affections dues à l’amiante en représentent 4,7%. Des affections du rachis lombaire liées à des manutentions manuelles ou à des vibrations (3,7%), ont également été constatées. Notons à ce propos que les travaux de manutention manuelle habituelle de charges lourdes dans les scieries sont indiquées comme étant une cause reconnue de sciatique ou de radiculalgie par hernie discale et inscrite dans le tableau de maladies professionnelles n°57 bis du régime agricole.

D’autres maladies professionnelles moins fréquentes sont également à souligner : surdité (2,8%), affections liées à la silice (1,8%) ou encore des affections cutanées ou respiratoires allergiques (1%). A ce propos, le BIT, dans son Encyclopédie de Sécurité et de Santé au Travail indique que l’on a notamment rattaché des cas d’asthmes professionnels à des expositions à la poussières de certaines essences particulières (notamment érable africain, zébra africain, frêne et séquoia de Californie, cèdre du Liban, noyer d’Amérique Centrale, thuya occidental, ébène, iroko, acajou, chêne, ramin et cèdre de l’Ouest).

Bien que les chiffres sur les maladies professionnelles déclarées dans les scieries recueillis par la MSA et la CNAM ne permettent pas de le mettre en évidence, le travail dans les industries du bois peut entraîner l’exposition à des cancérogènes connus ou présumés. Des risques très élevés de cancer naso-sinusien et plus particulièrement d’adénocarcinome de l’ethmoïde et des sinus ont été observés chez les travailleurs exposés à de grandes quantités de poussières de bois de feuillus tels que le bouleau, le chêne et l’acajou. En ce qui concerne les poussières de bois de résineux, le BIT indique que les preuves sont moins concluantes et les risques excessifs paraissent moins nombreux. Il semble en effet que l’acide tanique, plus présent dans les bois de feuillus que dans celui des résineux soit un des facteurs principaux responsable des cancers attribués aux poussières de bois. La finesse des particules de bois (inférieure à 5 µ) est un cofacteur important auquel s’ajoutent les différents produits de traitement du bois utilisés dans le passé (arsenic, chromates, dérivés du goudron, formaldéhyde). Ainsi, une étude canadienne effectuée en 1997 sur une cohorte de 26 000 travailleurs a mis en évidence une fréquence deux fois supérieure à la normale pour le cancer naso-sinusien. S’il s’agit de la seule étude de grande importance qui ait été faite sur les risques pour la santé pour les travailleurs des scieries, d’autres, plus modestes, menées notamment en Finlande en 1989 montrent un nombre excessif de cas de cancers de la peau, de la bouche et du pharynx ainsi que de lymphomes et de leucémies. Les cancers engendrés par les poussières de bois sont reconnus par la Sécurité Sociale agricole et du régime général (cf respectivement tableaux de maladies professionnel n° RG 47 et n° RA 36).

Finalement, il est important de signaler la possibilité d’apparition de silicose, notamment chez les ouvriers travaillant des bois exotiques tels que le movingui dont les poussières peuvent contenir jusqu’à 2% de silice.

Risques inhérents aux lieux de travail

  • Les températures dans les ateliers de scieries sont parfois très élevées à proximité des endroits où le bois entre dans le bâtiment et en sort, de même qu’autour des séchoirs. A l’inverse, le fait que certaines scieries soient ouvertes sur l’extérieur, pour faciliter le transport de grume de leur lieu de stockage à l’atelier par exemple, engendre parfois de très basses températures aux postes de travail, notamment en hiver.
  • L’humidité est parfois importante lors du sciage de grumes humides et favorise les dermites et la pénétration des fongicides du bois dans la peau lors du contact cutanée de celui-ci.
  • Bruit : Les travailleurs se trouvant à proximité des scies et autres machines de transformation du bois sont en effet généralement exposés à des niveaux sonores supérieurs à 90 ou 95 dBA. L’enquête SUMER 2003 souligne pour sa part qu’en France, dans le secteur du travail du bois et fabrication d’articles en bois, 78,9% des salariés sont soumis à des nuisances sonores alors que, tous secteurs confondus 31,9% des salariés seulement disent être exposés à ce risque. Plus précisément, 70, 6% des salariés seraient exposés à des bruit de niveaux supérieurs à 85 dBA (pour 17,8 pour l’ensemble des secteurs). L’entrechoquement des grumes sur les convoyeurs et les trieuses par longueur est également responsable du bruit dans les scieries. Une étude américaine réalisée dans des scieries souligne ainsi que ces contraintes physiques fortes se traduisent chez les travailleurs par des troubles de l’audition pour une ou plusieurs des fréquences contrôlées par les tests audiométriques.
  • Système d’aspiration des poussières : Toute poussière organique mise en suspension en quantité suffisante dans un espace confiné (nuage de poussières de bois) peut provoquer des explosions et des incendies. De plus, la présence de sciures et de déchets du bois sur le sol peut engendrer des chutes de plain pied.

Principaux risques inhérents aux tâches

  • Opérations d’affûtage : Les affûteurs de scie peuvent être exposés à des concentrations dangereuses de fumées métalliques telles que le cobalt, le chrome et le plomb pendant le meulage et le soudage.
  • Entretien : Les opérations de maintenance exposent parfois les travailleurs à des produits dangereux : émission de chrome et de nickel lors de soudage inox, poussières de bois lors du nettoyage des machines. Certaines tuyauteries anciennes des séchoirs contiennent également encore de l’amiante.
  • Manutentions manuelles lors du tri et de l’empilage des grumes et conditionnement des éléments sciés. Ces manutentions tendent toutefois à être diminuées, notamment avec l’automatisation, la mécanisation et la modernisation croissante des scieries.

Principaux risques inhérents aux produits

Risques pour la santé présentés par les produits xyloprotecteurs / fongicides.

Il arrive souvent que le bois découpé et travaillé dans les scieries ait reçu au préalable un traitement fongique et xyloprotecteur de façon à empêcher la croissance de champignons qui provoquent un bleuissement ou un noircissement du bois (coloration de l’aubier). Si le tétrachlorophénate ou pentachlorophénol était le produit le plus utilisé depuis les années 60, il semble que celui-ci soit de plus en plus substitué par des produits moins toxiques. Il est en effet visé par le tableau n°14 des maladies professionnelles reconnues par la sécurité sociale du régime général pour ses effets particulièrement nocifs pour la santé humaine. Les produits de remplacement actuellement utilisés sont le chlorure de didécyldiméthylammonium, le 3-iodo-2-propynyl-butyl carbamate, l’azaconazole, le borax ou encore le 2-(thiocyanomeéthylthio)benzothiazole. Ces produits de protection du bois peuvent être nocifs par pénétration respiratoire, digestive ou cutanée. Ils peuvent causer des irritations cutanées et/ou des voies respiratoires et oculaires voire provoquer l’apparition de cancers (cf note de bas de page sur le borax). Des intoxications graves aux xyloproteurs peuvent également avoir lieu provoquant céphalées, hypertermie, tachycardie, malaise avec vomissements et même coma et mort en cas d’intoxication massive.

Caractère irritant des poussières de bois.

Outre leur caractère cancérogène (cf B), les poussières de bois peuvent occasionner des irritations des muqueuses tant au niveau des conjonctives que du nez, voire de la gorge. Plusieurs dizaines de bois sont à cet égard particulièrement irritants, c’est le cas du moavi et du movingui. Ces irritations peuvent provoquer à terme, des bronchites chroniques. Les poussières de bois sont également irritantes pour la peau et peuvent entrainer des dermites irritatives surtout au niveau des mains et des avant-bras.

Sensibilisations / irritations et/ou réactions allergiques liées au contact ou à l’inhalation de composés chimique provenant du bois.

Outre la cellulose et la lignine, le bois contient, à l’état naturel un grand nombre de substances chimiques. Si la liste est non exhaustive, on retrouve notamment des sensibilisation/irritation et/ou réactions allergiques engendrées par :

  • Les lactones sesquiterpéniques du Frullania.
    Le Frullania est une sorte de « mousse » qui se développe sur les arbres à écorce lisses : peuplier, chêne, acacia… De fait, les salariés les plus exposés à ces composés sont ceux qui manipulent le bois non écorcé, les conducteurs d’écorceuses et ceux qui sont responsables de l’évacuation des déchets du bois. Les allergies se manifestent par des lésions eczématiformes dans les zones non protégées par les vêtements (mains, avant-bras, visage, cou…).
  • La colophane et ses dérivés.
  • L’acide plicatique.
    A l’état naturel, on retrouve essentiellement cet acide dans le cèdre de l’Ouest et dans le thuya occidental. Il engendre des allergies et de l’asthme.
  • Les monoterpènes (α-pinède, β-pinède et δ-carène ou encore limonène).
    Il s’agit de produits de faible poids moléculaire très volatils présents dans les résines qui se dégagent facilement pendant le passage au séchoir, le sciage ou encore l’éboutage. Ils sont associés à des irritations de la bouche et de la gorge mais aussi à des dyspnées voire de l’asthme.
  • L’essence de térébenthine.
    On retrouve cette essence dans les germes et les bourgeons du pin. Elle peut provoquer chez certains une sensibilisation cutanée et des réactions allergiques étendues.
  • Certaines essences de bois.
    Il a été prouvé que certaines essences de bois pouvaient provoquer des eczémas allergiques. Des études ont par ailleurs permis d’établir un lien entre la survenance de dermatoses et les poussières provenant de plus de 100 essences forestières, y compris certains feuillus, résineux et arbres tropicaux courants (okoumé, pallissandre, makoré…)
    De même, les poussières de bois (cèdre rouge, conifères…) peuvent engendrer des allergies respiratoires se manifestant sous forme de rhinite ou d’asthme.

Risques pour la santé présentés par les conservateurs et ignifugeants.

Dans certaines scieries, le bois peut être traité chimiquement au moyen de conservateurs et d’ignifugeants ou d’autres produits pour les protéger contre l’usure mécanique et les intempéries. Par exemple les traverses de chemin de fer, les pieux, les piquets de clôture, les poteaux télégraphiques ou toutes les pièces de bois devant être en contact prolongé avec le sol ou l’eau. On utilise pour cela des produits de conservation du bois tel que l’arséniate de cuivre chromaté ou ammoniacal, pentachlorophénol, créosote.

Principaux risques inhérents aux équipements de travail

  • Risques mécaniques liés aux organes en mouvement des appareils (entrainement, écrasement) risques de traumatisme à l’épaule, au bras, au poignet, à la main, d’écrasement, de fractures, coupures…
  • Bruit des machines (cf II.C. risques inhérents aux lieux de travail).

Autres risques

  • Production de poussières de bois potentiellement explosibles (cf II.C. risques inhérents aux lieux de travail).
  • Risque biologique lié à la présence de champignons, de moisissures ou de bactéries pathogènes sur/dans le bois.
    La croissance des champignons/moisissures ainsi que la multiplication des bactéries est favorisée dans les endroits humides et chauds. De fait, les travailleurs évoluant au voisinage des séchoirs sont les plus exposés à ces risques et ceci d’autant plus qu’ils sont susceptibles d’être exposés à des agents volatils émis par le bois. Les salariés ayant pour tâche la manutention et l’entreposage des copeaux ou déchets du bois sont également très exposés. Les moisissures peuvent être la cause d’une pathologie pulmonaire appelée alvéolite allergique extrinsèque. Il s’agit d’une pneumopathie liée à l’inhalation chronique de ces particules organiques due à un mécanisme immunoallergique. Les symptômes sont rythmés par la journée de travail et apparaissent quelques heures après la fin de l’activité : toux et dyspnée, fièvre, douleurs musculaires… L’alvéolite allergique extrinsèque peut évoluer vers une fibrose pulmonaire avec insuffisance respiratoire chronique.
  • Utilisation de rayons X ou de rayons laser (pour instruments de repère et guide de coupe) : lésions oculaires.

Les moyens de prévention

Risques « généraux ».

Risques de chute et de glissade liés aux déplacements

  • Installer un sol antidérapant, en particulier à l’occasion d’un projet de réaménagement ou de construction de nouveaux locaux notamment au voisinage des procédés effectués à l’humide (ex : écorçage).
  • Mettre en place des systèmes de nettoyage rapide pour évacuer le plus vite possible les sciures et déchets de bois répandus sur le sol près des machines à bois malgré les systèmes de captage des poussières à la source.
  • Mettre en place des rambardes sur les passerelles le long de la chaine de production ou en hauteur.

Risques liés aux manutentions et postures contraignantes

  • Utiliser des aides à la manutention notamment les convoyeurs, les bandes transporteuses ou encore les chariots élévateurs pour le transport et l’empilage des grumes et des éléments sciés dans les zones de stockage. Dans les parcs à grumes, favoriser l’utilisation d’agents automoteurs munis de pince ou de chariots à grue sur pince par exemple.
  • Favoriser les stations de tri automatiques pour remplacer les « chaînes de tri » manuelles.

Lésions cutanées liées aux échardes.

  • Mettre à disposition des gants adaptés pour éviter le contact de la peau de l’opérateur avec le bois.

 

 

 

 

Risques incendie/explosion : Toute poussière organique mise en suspension en quantité suffisante dans un espace confiné (nuage ou fin dépôt de poussières de bois) peut provoquer des explosions et des incendies.

 

 

 

 

 

 

 

 

Risques incendie/explosion (suite) : Toute poussière organique mise en suspension en quantité suffisante dans un espace confiné (nuage ou fin dépôt de poussières de bois) peut provoquer des explosions et des incendies.

 

 

 

 

 

 

 

Risques incendie/explosion (suite) : Toute poussière organique mise en suspension en quantité suffisante dans un espace confiné (nuage ou fin dépôt de poussières de bois) peut provoquer des explosions et des incendies.

 

 

 

  • Règles générales.
  • Favoriser l’écorçage du bois de façon à diminuer les émissions de poussières tout au long de la chaîne de production.
  • Privilégier la conservation des bois sous arrosage, plus tendres, ils permettent des vitesses d’avancement plus élevés et une diminution du niveau d’empoussièrement des ateliers.
  • Envisager l’abattage humide des poussières par pulvérisation haute pression par exemple afin de faciliter la collecte des poussières par captage ou par gravité ou par brumisation dans l’atmosphère des atelier afin d’accélérer leur sédimentation.
  • Vérifier la qualité des grumes introduites dans les machines : la présence de grenaille de fer à l’intérieur de celles-ci peut engendrer un échauffement par frottement lors du sciage et déclencher un incendie/explosion des poussières présentes au niveau de la machine.
  • Limiter au maximum les quantités de déchets de bois dans l’atelier et dans les lieux de stockage (parcs à grume ou à sciage par exemple).
  • Réaliser le zonage ATEX (Atmosphères Explosives) dans toutes les zones dans lesquelles des explosions de poussières de bois sont susceptibles d’avoir lieu.
  • N’utiliser que des appareils électriques adaptés aux zones ATEX repérées (pour ne pas engendrer de départ d’incendie ou d’explosion causée par une défaillance électrique d’un appareil/machine non adaptée).
  • Mettre en place un revêtement de sol anti-électrostatique.
  • Au niveau des machines fixes :
    • Optimiser le choix du couple vitesse d’avance du bois/vitesse de rotation de l’outil pour contrôler la géométrie des copeaux et générer moins de poussières. L’asservissement de la variation de la vitesse de rotation de l’outil à la vitesse d’avance du bois permet cette optimisation du procédé.
    • Utiliser des dents de scies de petite largeur qui demandent une plus grande maintenance des outils de coupe mais qui permettent également une réduction de la quantité de sciures et de poussières produites.
    • Permettre un captage des poussières à la source, sur chaque machine.
    • Veiller à relier les tuyauteries d’aspiration des poussières à la terre pour empêcher toute accumulation de charges électrostatiques.
    • Eviter au maximum le recyclage de l’air et favoriser le rejet de l’air à l’extérieur.
    • Si le rejet est fait à l’extérieur, mettre en place un système de compensation de l’air extrait (en hiver, cet air doit être réchauffé avant être introduit dans l’atelier).
    • Si, pour des raisons économiques, le recyclage doit être envisagé, ne rejeter l’air épuré qu’après passage dans un dépoussiéreur adapté (placé à l’extérieur ou dans un local à part) et muni d’un système de contrôle de la concentration résiduelle en poussières (interdiction de dépassement de la valeur limite de 1 mg/m3 (cf Partie Risque Chimique/ poussières de bois).
  • Au niveau des machines portatives :
    • Mise en place de dispositifs de captage intégrés à la conception et reliées à une aspiration spécifique (utilisation d’un aspirateur mobile ou d’une installation spécialement adaptée constituée d’une centrale d’aspiration à haute pression placée dans un local à part et reliée au machines portatives aux moyens d’un réseau collecteur équipé de bouches de raccordement obturables et flexibles).
    • Même remarques pour le rejet à l’extérieur/recyclage que pour les machines fixes.

 

  • Au niveau du nettoyage des locaux et/ou des machines.
    • Lors du nettoyage des locaux et/ou des machines, limiter au maximum l’utilisation du balai ou de la soufflette qui remettent les poussières en suspension dans l’air en donnant naissance à une atmosphère potentiellement explosible : favoriser donc l’utilisation d’aspirateurs adaptés.
    • Il ne faut pas oublier de nettoyer régulièrement les locaux abritant les parcs de sciage qui peuvent être également fort empoussiérés de part :
      • La présence de poussières collées aux débits qui sont remises en suspension lors des chocs.
      • La pollution provenant des machines de sciage lorsqu’elles sont présentes dans le même local.

Utilisation de rayons X ou de rayons laser (pour instruments de repère et guide de coupe).

  • Mettre en place des panneaux d’avertissements pour signaler les zones à risque et empêcher la circulation dans ces zones (mise en place de barrières de protection par exemple).

Bruit
Ordre de grandeur : le niveau sonore global d’une scie circulaire ou d’une scie à ruban est de 91 dBA, soufflette 115 dBA. Outre le bruit causé par le fonctionnement des différentes machines, l’entrechoquement des grumes sur les convoyeurs, dans les écorceurs ou dans les trieuses par longueur est également générateur d’un bruit important.

  • Isoler les machines de coupe et autres machines bruyantes dans des locaux insonorisés.
  • Utiliser des matériaux absorbants le son en entrée et en sortie des machines.
  • Construire des écrans en matériaux insonorisant au voisinage des machines bruyantes.
  • Abaisser le volume sonore des scies circulaires tournant à vide en installant des lames à denture de forme adéquate ou en ajustant la vitesse de rotation.
  • Mise en place de roues support en caoutchouc et rembourrage des parois intérieures des tambours des écorceuses avec des tampons en caoutchouc.
  • Prévoir un local insonorisé pour la commande et le contrôle de la machine avec un système vidéo pour réduire les durées de travail de l’opérateur au voisinage de la machine.
  • Après la mise en place de toute les mesures d’insonorisation à la source et si les volumes sonores sont toujours trop élevés, envisager :
    • La pose de matériaux insonorisants sur les murs et les plafonds pour réduire la réflexion du son sur les parois, sols et plafond.
    • Mise à disposition d’équipements de protection auditive adaptés.

 

Température excessive (plus de 60° près de certaines machines ou près des séchoirs à bois)

  • Mettre à disposition de l’eau réfrigérée.
  • Former à la conduite à tenir en cas d’hyperthermie et aménagement des horaires de travail pour permettre des périodes d’acclimatation et de repos.
  • isoler autant que possible les opérateurs dans des salles de contrôle climatisées, isolées phoniquement et les protégeant des produits chimiques, de l’humidité et des vibrations.

Humidité

  • isoler autant que possible les opérateurs dans des salles de contrôle climatisées, isolées phoniquement et les protégeant des produits chimiques, de l’humidité et des vibrations.

Vibrations

  • Vérification régulière des scies pour s’assurer qu’elles n’ont pas de dents cassées, de fissures ou d’autres défauts et qu’elles sont bien équilibrées.
  • isoler autant que possible les opérateurs dans des salles de contrôle climatisées, isolées phoniquement et les protégeant des produits chimiques, de l’humidité et des vibrations.

Risques liés aux machines

Règles générales pour toutes les machines utilisées dans les ateliers de sciage du bois : écorceurs, scie de tête, scie circulaire, scie à ruban, scies alternatives, slabbers, canters, déligneuses, scies à ébouter, raboteuses, raboteuses-dresseuses, moulurières, déchiqueteuses.

Risques d’entrainement au niveau des angles rentrants des machines à bois (engrenages, courroies, chaines, pignons) …

 

Risques d’entrainement au niveau des angles rentrants des machines à bois (engrenages, courroies, chaines, pignons)(suite) …

  • Conception de la machine de façon à permettre une distance suffisamment importante entre les éléments mobiles et fixes pour empêcher l’entrainement de l’opérateur dans les mécanismes de la machine.
  • Rendre inaccessible par la mise en place de protection des zones de convergence et d’enroulement résiduelles par des protecteurs, des barres de protection, des clôtures de protection, des carters…
  • Asservir le fonctionnement de la machine à bois à la mise en place adéquate des protecteurs (interdire toute mise en marche dans des conditions où les zones dangereuses ne sont pas totalement protégées).

 

 

 

 

Risques de coupures au niveau des outils tranchants des machines à bois (scies, lames…) …

 

 

 

 

 

Risques de coupures au niveau des outils tranchants des machines à bois (scies, lames…) (suite)…

  • Lors de l’utilisation des machines :
    • Conception de la machine de façon à permettre une distance suffisamment importante entre l’opérateur et les outils tranchants, de façon à ce qu’il soit impossible pour le travailleur de rentrer en contact avec ceux ci.
    • Mise en place de protecteurs (carters…) pour rendre la zone dangereuse inaccessible.
    • Asservir le fonctionnement de la machine à bois à la mise en place adéquate des protecteurs (interdire toute mise en marche dans des conditions où les zones dangereuses ne sont pas totalement protégées).
    • Faire en sorte que les mises en marche des machines soit volontaires en remplaçant par exemple tous les interrupteurs à deux positions par un organe de commande à impulsion.
    • Mettre en place un arrêt d’urgence qui permette d’arrêter la machine dans un délai plus court que l’arrêt normal (en cas d’accident). De même, faire en sorte que l’ordre d’arrêt soit prioritaire par rapport à l’ordre de mise en marche.

 

  • Lors du nettoyage des machines :
    • Préférer les dispositifs de nettoyage automatique.
    • En cas d’impossibilité de mise en place de ces systèmes de nettoyage automatique : favoriser des dispositifs manuels qui ne nécessitent pas de s’approcher trop près ou de rentrer en contact avec les éléments dangereux de la machine (appareils à air comprimé par exemple).
    • Mettre en place des notices précises et simples de compréhension pour décrire les opérations à effectuer et limiter les risques : s’assurer notamment du verrouillage et de l’arrêt des machines lors des phases de nettoyage et/ou de maintenance.
  • Lors de la maintenance des lames (réaffutage, remplacement…) :
    • Définition dans une notice d’instruction pour le remplacement des outils de coupe et mise à disposition des équipements de protection individuelle. pour prévenir les coupures : chaussures ou bottes de sécurité et gants adaptés pour prévenir le risque de coupure.
    • Transport des éléments dangereux (tranchants, coupants)… dans des caissons de transport adaptés.
    • Préférer l’utilisation de couteaux/lames… pour lesquels il n’est pas nécessaire d’enlever le cache lame pour effectuer leur remplacement.

 

 

Risques de projection de grumes / de déchets / copeaux de bois.

 

 

 

Risques de projection de grumes / de déchets / copeaux de bois.(suite)

  • Mettre en place de dispositifs anti rebond sur les machines (notamment sur les scies circulaires et dans les écorceuses) pour éviter que le bois bloqué soit éjecté.

 

  • Sur les écorceuses, mettre en place des protections interceptrices prenant en compte des éjections à vitesse élevée et avec des angles différents pour empêcher les risques de lésions au niveau de l’éjection du tambour et de la zone d’alimentation de la machine.
  • Sur les écorceuses ou les déchiqueteuses : mettre en place des couvercles verrouillés.
  • Mettre en place des panneaux en verre de sécurité ou dans une matière analogue entre les opérateurs et les zones de coupe.
  • Prévoir un local insonorisé pour la commande et le contrôle de la machine avec un système vidéo pour réduire les durées de travail de l’opérateur au voisinage de la machine.
  • Mettre à disposition des lunettes, des casques et des chaussures de sécurité.

Risques biologiques

Bactéries, champignons et autres agents aériens (spores…).
Mesures de prévention pouvant être envisagées pour réduire les risques qu’ils présentent :

  • Augmenter ou abaisser la température dans les séchoirs de façon à rendre le milieu moins propice voire hostile au développement et à la multiplication des champignons et des bactéries.
  • Mettre en place des procédures visant à limiter la manutention de bois encore humide.
  • Utiliser des produits fongicides / bactéricides pour traiter le bois dès l’entrée de celui-ci dans l’entreprise.
  • Encourager l’écorçage du bois avant sciage, l’écorce étant le principal lieu de présence de bactéries, de champignons ou d’agents aériens pathogènes. L’écorça permet donc de limiter leur diffusion tout au long de la chaîne de production.
  • Mettre en place une surveillance médicale adaptée à l’exposition à ces agents biologiques.

Origine du risque biologique.

Postes de travail exposés aux substances ou préparations dangereuses et / ou procédé ou phase de travail les engendrant et métiers des travailleurs exposés.

Agents aériens (provenant du sol et de l’écorce)

  • Agents biologiques provenant du sol et des écorces.
  • Agents biologiques particulièrement présents dans les cours à bois, bassin d’entreposage, écorçage, déchiquetage (présence de l’écorce sur laquelle se développent la plupart des champignons et bactéries).
  • Présence de traces de bactéries et de champignons dans toutes les phases d’opérations sur le bois.
  • Les séchoirs, étant des lieux humides et chauds par définition peuvent également être un endroit propice pour le développement et la multiplication des bactéries et des champignons.

Salariés exposés : Conducteurs de machines à bois, des séchoirs à bois ainsi que les opérateurs de nettoyage.

Bactéries.

Champignons.

Matières volatiles du bois : monoterpènes, aldéhydes, cétones et autres substances analogues.

  • Matières volatiles du bois dégagées dans presque toutes les opérations de sciage, rabotage… Elles sont toutefois particulièrement présentes au voisinage des séchoirs où les températures élevées favorisent les émissions des matières les plus volatiles.
  • Salariés exposés : Conducteurs de machines à bois, des séchoirs à bois ainsi que les opérateurs de nettoyage.

 

Risques liés aux produits chimiques.

Les agents cancérogènes (catégorie 1 et 2)
La mesure de prévention principale concernant les CMR est d’engager une démarche visant à la substitution de ces composés par d’autres moins dangereux. En cas d’impossibilité technique de substitution, il s’agit de prendre des mesures pour restreindre le nombre de salariés exposés à ces substances/préparations et de ne les manipuler qu’en vase clos. Si l’encoffrement lui-même n’est pas réalisable techniquement, il faut aspirer les éventuelles vapeurs polluantes à la source. La fourniture des équipements de protection individuels adaptés doit également être prise en compte mais après avoir étudié toutes les démarches de prévention citées ci-dessus (pour les phases de nettoyage des locaux notamment, il est conseillé le port d’un masque respiratoire de type P2 voire P3).
Pour les poussières de bois en particulier, la substitution étant impossible, il existe des mesures techniques qui peuvent être mises en œuvre pour réduire les émissions de poussières (cf risque « incendie et explosion).

Famille ou nom de substance / préparation.

Valeurs limites d’exposition.

Postes de travail exposés aux substances ou préparations dangereuses et / ou procédé ou phase de travail les engendrant et métiers des travailleurs exposés.

Amiante.
Cancérigène de catégorie 1.

  • Valeur limite contraignante de 0,1 fibre/cm3 pour une heure de travail.
  • Présence d’amiante résiduelle dans certains tuyaux de vapeurs de séchoirs à bois.
  • Salariés exposés : Opérateurs de maintenance.

Poussières de bois.
Cancérigène de catégorie 1.

  • Valeur limite contraignante de 1 mg/m 3

Attention, cette valeur limite concerne les poussières de tous les types de bois !

  • La valeur limite d’exposition aux poussières de bois, par ailleurs classées CMR de catégorie 1, est une valeur limite contraignante. Par conséquent, l’employeur est responsable de la réalisation de mesures une fois par an pour en vérifier le respect. Tout dépassement est une infraction et des mesures doivent être prises pour y remédier.
  • Stockage des sciures, des copeaux de bois et des déchets (silos par exemple).
  • Présence de poussières de bois au niveau des machines à bois (scies circulaires, à rubans…) et des déchiqueteuses autonomes ou intégrées aux scies de tête essentiellement. Les niveaux d’empoussièrement peuvent être également importants au niveau des écorceuses et dans les parcs de sciage (cf risque « incendie-explosion).
  • Au voisinage des chaudières : les sciures et déchets de bois sont souvent valorisés en tant que combustible dans les scieries.
  • Salariés exposés : Conducteurs de machines à bois, travailleurs responsables du nettoyage des machines et de l’atelier, opérateurs responsables de l’alimentation des chaudières ou de la gestion des parcs de sciage, convoyeurs des déchets de bois.

Les agents fongicides / insecticides.
La première mesure de prévention est de réduire au maximum l’utilisation de ces produits. Il s’agit également de choisir les produits les moins toxiques mis sur le marché pour une même application.
Si la pulvérisation des fongicides ou insecticides se fait dans des aires d’entreposage fermée, il est indispensable de mettre en place un système d’aspiration localisée des vapeurs avec rideaux et séparateurs de gouttelettes. Qu’elle soit réalisée à l’intérieur ou à l’extérieur, il faut également mettre à disposition et s’assurer du port des protections respiratoires adaptées aux produits utilisés.
Ces produits présentent une toxicité cutanée importante, il est donc fondamental de mettre à disposition des salariés des vêtements de travail et des gants adaptés (qui prennent en compte la nature et la toxicité des agents chimiques xyloprotecteurs utilisés et le risque d’échardes) pour toute manutention du bois. Il faut également mettre en place des procédures visant à limiter la manutention de bois encore humide suite à un traitement fongique et insecticide.

Famille de substance / préparation.

Noms des produits retrouvés dans les scieries et appartenant à la famille visée.

Postes de travail exposés aux substances ou préparations dangereuses et / ou procédé ou phase de travail les engendrant et métiers des travailleurs exposés.

Produits fongicides / insecticides.

  • Tétrachlorophénate/tétrachorophénol.
  • Didécyldiméthylammonium.
  • 3-iodo-2-propynyl-butyl carbamate.
  • Azaconazole.
  • Borax (classement prochain en cancérogène de catégorie 1)
  • 2-(thiocyanomeéthylthio)benzothiazole.
  • Aires d’entreposage à sec : l’application de produits fongicides ou d’insecticides y est réalisée si les grumes doivent y séjourner longtemps avant être transformées. Ils permettent d’empêcher la croissance des champignons qui provoquent un bleuissement ou un noircissement du bois (coloration de l’aubier).
  • Salariés exposés : Opérateurs responsables de l’imprégnation du bois, conducteurs des séchoirs, manutentionnaires et responsable du conditionnement des éléments traités.

Produits de conservation du bois

  • Arséniate de cuivre chromaté ou ammonical.
  • Pentachlorophénol (cancérogène de catégorie 3)
  • Créosote.
  • Utilisation des produits de conservation du bois après le sciage et avant envoi des éléments sciés aux clients (permettent leur conservation et la protection de leur surface contre l’usure mécanique et les intempéries).
  • Salariés exposés : Opérateurs responsables de l’imprégnation du bois, conducteurs des séchoirs, manutentionnaires et responsable du conditionnement des éléments traités.

Autres composés auxquels les salariés des scieries peuvent être exposés.

Les mesures de prévention qui peuvent être prises à cet égard sont les suivantes :

  • Pour les fumées de soudure lors des travaux d’entretien.
    • Mettre à disposition un local avec aspiration centralisées à la source pour les affûteurs de scies.
    • Favoriser l’utilisation d’outils portatifs avec aspirations à la source intégrée.
  • Pour les gaz d’échappement :
    • Mise en place de filtres à particules sur les engins de manutention diesel.
    • Favoriser l’emploi d’engins de manutention électriques.
    • Mettre en place un renouvellement d’air et une ventilation adaptée dans les ateliers.

Famille de substances / préparation.

Noms des produits retrouvés dans les scieries et appartenant à la famille visée.

Postes de travail exposés aux substances ou préparations dangereuses et / ou procédé ou phase de travail les engendrant et métiers des travailleurs exposés.

Fumées de soudure

Concentrations importantes et dangereuses de composés métalliques telles que le cobalt, le chrome et le plomb.

  • Lors des opérations de maintenance et lors de la réparation des scies.
  • Salariés exposés : Opérateurs de maintenance, affuteurs de scies.

Monoxyde de carbone

 

  • Composés émis lors de l’utilisation d’engins de manutention ou lors de travaux de maintenance générale.
  • Salariés exposés : tous, en particulier les conducteurs d’engins de manutention des grumes ou des éléments sciés et les opérateurs de maintenance.

Gaz d’échappement diesel / essence

Textes applicables

Code du travail

  • Notamment partie IV

Normes

  • Norme NF X 43-257 : Prélèvement individuelle de la fraction inspirable de la pollution particulaire (norme fixant les règles pour la vérification du non-dépassement de la VLEP associée aux poussières de bois)
  • Norme NF EN 1034-2 : Prescriptions de sécurité pour la conception et la construction de machines de fabrication et de finition du papier (Partie 2 : Tambours écorceurs).
  • Norme NF EN 1807 : Sécurité des machines pour le travail du bois – Machines à scier à rubans.
  • Norme NF EN 940 : Sécurité des machines pour le travail du bois – Machines combinées pour le travail du bois.
  • Norme NF EN 847-3 : Machines semi-fixes à scier à lame circulaire pour le travail du bois et des matières similaires – Prévention des accidents d’origine mécanique.
  • Norme NF EN 1870—1 à 1870-17 : Sécurité des machines pour le travail du bois – Machines à scier circulaires.

Pour en savoir plus

DIRECCTE Alsace

pdf Dossier d’installation aspiration-ventilation : Réparation automobile et (...) Téléchargement du pdf (4.3 Mo)

INRS

 Bochure Poussières de bois. Guide de bonnes pratiques dans le secteur des scieries INRS ED 6029

 Guide méthodologique INRS ED.841. Conception des dispositifs de captage sur machines à bois.

 Guide méthodologique INRS ED.945. Mise en œuvre de la réglementation relative aux atmosphères explosives.

CTBA

 Manuel scierie –Techniques et matériels publié en 2001 par la Confédération des Travailleurs du Bois et de l’Ameublement (CTBA). Ce manuel rassemble l’ensemble des connaissances disponibles sur la technologie du sciage, des techniques de coupe aux règles d’entretien des machines et des machines de scieries en passant par un tour d’horizon des étapes de la transformation d’un bois rond en bois scié.

Observatoire du métier de la scierie

Etude de l’Observatoire du métier de la scierie :
-* Article sur « la scierie française, de l’artisanat à l’industrie, des logiques complémentaires ».

Sources

 Document d’études de la DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques) n°109, Mars 2006 : Résultats de l’enquête SUMER 2003 sur les expositions aux risques professionnels par secteur d’activité.

 Base de données ARIA du BARPI (Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industrielles) qui répertorie un certain nombre d’accidents ayant eu lieu dans les industries du secteur papetier.

 Encyclopédie de sécurité et de santé au travail. Volume III. Bureau International du Travail. 3ème édition française. 2002. Rubriques 71 et 86.

 Données statistiques sur les maladies professionnelles et les accidents du travail dans les scieries agricoles recueillies par la MSA

  • Guide méthodologique INRS ED.6029 de Juillet 2008. Poussières de bois. Guide de bonnes pratiques dans le secteur des scieries.

[1Ces chiffres ne prennent pas en compte les accidents du travail d’Alsace-Moselle qui sont comptabilisés à part, de part le régime spécial local dont ils bénéficient.