Données macro
Les électriciens monteurs sont au nombre de 136 160 salariés et exercent dans 24045 établissements.
Le rôle de l’électricien monteur en atelier :
- Il câble les armoires ou les coffrets à l’aide de fils ou câbles électriques qu’il coupe, dénude, visse, soude à l’étain ou fixe à l’aide de fiches
- Il mesure et coupe des profilés en acier cadmié ou aluminium qu’il boulonne ensuite pour réaliser des chemins de câbles, des supports ou des cadres.
Le rôle de l’électricien monteur sur un chantier :
- Il est en coordination avec le gros œuvre, incorpore les gaines et les boîtiers électriques dans les banches ou les place sur les prédalles avant le coulage du béton
- Il boulonne les chemins de câbles sur leurs supports qui sont préalablement boulonnés sur des charpentes métalliques (usine) ou scellés dans les maçonneries (sous-sols ou plafonds de bâtiments)
- Il tire, en équipe, les gros câbles enroulés sur des tourets manuellement ou au treuil
- A l’intérieur des bâtiments, il tire manuellement les câbles à travers les gaines ou en cas d’un faux plafond, il les fixe sur des chemins de câbles ou directement sur les parois. Il pose ensuite les boîtes à fusibles, les prises électriques et les interrupteurs et enfin il effectue les raccordements
- S’il est habilité, il peut travailler ou procéder aux essais sous tension
- Il procède au traçage électrique - ce qui consiste à poser une résistance électrique autour d’une canalisation, d’une capacité ou d’instruments de mesure pour les réchauffer (mise hors gel…).
L’équipe (2 personnes au minimum) intervient sur les sites industriels pour l’installation et la maintenance. Le traceur manutentionne la bobine de cordon chauffant et prépare, généralement au sol, les connexions ; équipé d’un harnais relié à un point d’ancrage ou à une ligne de vie, le traceur déroule le cordon chauffant et le fixe avec un ruban adhésif sur la structure à protéger, puis le connecte à un boîtier d’alimentation électrique - Il participe au (dé)chargement manuel ou mécanisé du matériel : tourets de câbles, support type chemin de câbles, candélabres, dispositifs d’éclairage, radiateurs, caisse à outils, échelle
- L’électricien de maintenance entretient et répare les appareils et les installations électriques : moteurs, groupes électrogènes, transformateurs.
Les risques du métier
Risque électrique, chute, glissade, postures contraignantes, ambiances chimiques, travail isolé, intempéries, vibrations du membre supérieur, manutention manuelle lourde, bruit, empoussiérage, amiante, solvants résine, TMS, risques psychosociaux.
Statistiques accidents du travail en 2006
Le taux de fréquence des accidents de travail s’élevaient à 38,7%
Le taux de gravité était de 1,8%.
Il y a eu 14 décès
Risques liés aux lieux de travail
- Risques électriques
- Chute et glissade : liés aux déplacements
- Risques liés aux manutentions et postures contraignantes
- Risques liés aux ambiances chimiques
- Risque lié au travail isolé
- Risque travail pour une entreprise utilisatrice (co-activité et coordination)
- Exposition aux intempéries
Principaux risques liés aux tâches
- Risques électriques
- Contraintes posturales
- Vibrations du membre supérieur
- Manutention manuelle lourde
- Hypersollicitation des membres
Bruit supérieur à 80dB - Empoussiérage
- Silice : perforation béton
- Amiante
- Gaz, vapeurs et fumées de soudage
- Ciments
- Décapants caustiques
- Solvants organiques
- Résines- époxydiques
- Colophane
- Silicones
- Dioxines (intervention sur des transformateurs aux PCB - Polybichlorobiphényles après incendie)
- Bruit, chaleur, poussières, amiante, toxiques, agents infectieux, radioactivité : nuisances spécifiques à l’entreprise utilisatrice :
- TMS et risques psychosociaux : liés à l’organisation du travailFaire un lien avec la fiche « TMS »
Autres risques
- Repas médiocres, bien souvent pour les agents de maintenance
- Risque routier
Les moyens de prévention
Rappel important : La prévention doit toujours obéir à la logique suivante :
1°) suppression du risque (substitution d’un produit …)
2°) évaluation du risque qui ne peut être supprimé (document unique d’évaluation)
3°) recours en priorité à la protection collective (captage des polluants, protecteur sur machine…)
4°) protection individuelle (quand la protection collective est impossible, insuffisante ou dans l’attente de son installation) .Dans tous les cas, l’information et la formation des travailleurs s’imposent.
Risques liés à la présence de tension électrique
- Privilégier le travail hors tension, le travail sous tension ne peut être la règle, en cas d’impossibilité :
- Utilisation d’équipements de protection individuelle
- Utilisation d’outils adaptés
- Formation du personnel, habilitation électrique
Risques de chute et de glissade
- Nettoyage et entretien des locaux de travaux
- Utiliser des passerelles, des échafaudages, des plateformes individuelles, des nacelles : pour le travail en hauteur
- Proscrire l’utilisation d’échelles, escabeaux et autres plans de travail « bricolés »
Risques liés aux manutentions et postures contraignantes
- Utiliser des aides à la manutention (tireuse de câble et chariots divers)…
Risques liés aux équipements de travail
- Utilisation de matériel conforme aux règles techniques, antivibratiles
Risques liés aux ambiances chimiques
- Utilisation des équipements de protection collective et/ou individuelle adaptés : pour les travaux dans des locaux insalubres
Risque amiante
- En présence d’amiante : nécessitée du « document technique amiante » et adaptation du mode opératoire en fonction du niveau d’amiante présent
- Amiante secteur 3 :
- évaluer les risques ;
- fiche d’exposition remplie et transmise au médecin du travail par l’employeur ;
- balisage de la zone d’intervention ;
- outillage à main ou électroportatif à vitesse lente et à aspiration intégrée ;
- humidification du matériau ;
- protection du sol, voire calfeutrement ou confinement localisé étanche ;
- décontamination ;
- Identifier les déchets de type « a » et les évacuer vers une décharge habilitée.
Risque bruit
- Mise en place d’un programme de mesures techniques et d’organisation du travail visant à réduire l’exposition au bruit des personnes qui travaillent : lorsque le niveau d’exposition quotidien est de 85 dB(A) ou la Lpc de 137 dB© sont dépassés
- Protections individuelles antibruit en fonction du niveau de bruit
Co-activité
- Coordination entre entreprises intervenantes et entreprise utilisatrice
- Co-activité entre les différents corps de métier
Travailleur isolé (dangereux)
- Confier le travail isolé (après évaluation des risques) à une équipe ou à un temployé formé et expérimenté
- Il doit bénéficier d’une surveillance constante (télésurveillance, système de ronde ou appel systématique par signal sonore/visuel, dispositif individuel d’alarme à sécurité positive relié à une centrale d’assistance) et
- Il doit disposer d’un moyen de télécommunication (liaison avec l’entreprise et les services de secours).
- La présence constante d’un responsable habilité sur le lieu de travail : pour les travaux sous tension ou au voisinage de pièces sous tension
Textes applicables
Risques électriques
- Décret 88.1056 du 14 novembre 1988 pris pour l’exécution des dispositions du livre II du code du travail (Titre III : hygiène, sécurité et conditions du travail) en ce qui concerne la protection des travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques et l’article R.4215.1 du Code du Travail
- Coordination en matière de Sécurité et de Protection de la Santé : L 4532-2 et suivants, R 4532-1 à R 4532-98
- Entreprise intervenante : R 4512-6 à 12
- Levage de personnes, Autorisations de conduite : L4153-9, et R4412-39 du code du travail
- Travail en hauteur : R 4534-1 à 6, R 4534-74 à 102
- Dérogations travaux jeunes moins de 18 ans : L4153-9, D4153-1 et suivants du code du travail
- Surveillance médicale : arrêté du 11 juillet 1977
- Information, formation à la sécurité, formation renforcée à la sécurité pour certains risques : L 4141-1 et suivants du Code du Travail, R 4141-1 à R 4141-20
- Habilitation UTE C18-510 : Habilitation électrique basse tension
Travaux au voisinage de lignes, canalisations et installations électriques : R 4534-107 à 130
Tableau des maladies professionnelles :
Tableau n° 69
Tableau n° 98
Tableau n° 57
Tableau n° 42
Tableau n° 25
Tableaux n° 30, 30
Tableau n° 8
Tableau n° 51
Tableau n° 65
Pour en savoir plus
CISME
INRS
Accidents d’origine électrique
Le risque électrique en milieu de travail, s’il est mieux maîtrisé, reste toujours présent. Les statistiques prouvent la diminution du nombre d’accidents tout en soulignant leur exceptionnelle gravité. L’ensemble des supports d’information conçus par l’INRS pour aider à leur application sont rappelés ici.
_ Dossier web(2008)
Consignations et déconsignations
Ce guide est réalisé pour aider à établir une procédure de consignation adaptée à une situation considérée, en rappelant toutefois qu’il existe d’autres méthodes de mise en sécurité.
ED 754 (1993, 24p.)
L’habilitation en électricité. Démarche en vue de l’habilitation du personnel
Ce document est destiné aux entreprises du secteur non électrique notamment les PME/PMI, pour les aider à remplir au mieux leurs obligations dans le domaine de la prévention des accidents d’origine électrique.
ED 6127 (2015)
Sources
FAST, INRS, forsapre