Données macro
Les effectifs des informaticiens (452 100 en 2002) continuent de croître, portés notamment par la diffusion des nouvelles technologies d’information et de communication. Le nombre d’emplois dans ce secteur a été multiplié par deux et demi au cours des vingt dernières années. Cette profession regroupe 64 % d’ingénieurs et 36 % de techniciens. Leurs tâches sont très variées. Certains conçoivent et développent des applications, d’autres répondent aux appels d’offres et gèrent les contacts clients, enfin une partie assure la maintenance des réseaux.
Les risques du métier
Statistiques accidents du travail et maladies professionnelles :
De part sa nature, l’activité d’informaticien n’entraine pas d’accident spécifique. On retrouve [1] par conséquent une majorité d’accident de plain pied et de chute avec dénivellation (50 %), des accidents de manutention manuelle ou avec des masses en mouvement (23 %) et enfin des accidents liés à des déplacements en véhicule (13 %).
En ce qui concerne les maladies professionnelles, les affections périarticulaires (N°57) restent la première source de maladies professionnelles de la profession (90%). [1]Chiffres nationaux 2006]
Risques inhérents aux lieux de travail.
En règle générale, l’activité des informaticiens s’exerce dans des bureaux isolés ou dans des espaces collectifs. Leur aménagement est souvent un facteur aggravant des risques professionnels en induisant des nuisances supplémentaires (bruit, éblouissement, …).
Risques inhérents aux tâches.
Le travail continu sur écran cathodique ou LCD engendre une fatigue oculaire. Selon les conditions d’éclairage, le phénomène peut être aggravé (reflets). Il est à noter que l’hygrométrie ambiante participe au confort oculaire.
L’activité oblige à maintenir des positions statiques assises prolongées induisant des contraintes visuelles et rachidiennes. La position des mains et des bras sur le clavier de l’ordinateur, ainsi que les frappes répétitives peuvent entraîner des troubles musculo squelettiques.
Risques inhérents aux agents chimiques ou biologiques.
Le métier n’implique pas normalement d’exposition à des agents chimiques ou biologiques. Cependant il faut prendre garde aux polluants environnementaux qui peuvent contaminer les locaux comme l’ozone généré par les technologies d’impression laser ou agents biologiques (légionnelles) qui peuvent proliférer dans les systèmes de ventilation/climatisation.
Risques psychosociaux
Les observations cliniques des médecins du travail montrent chez les salariés de la filière : fatigue mentale, symptômes d’épuisement, troubles du sommeil, troubles dépressifs, anxiété…
L’origine des troubles est ainsi identifiée :
- l’urgence des travaux à effectuer et l’impossibilité de négocier les délais,
- l’obligation de résultats,
- le déficit managérial,
- l’absence de reconnaissance
- les périodes intercontrats ou le salarié n’est pas affecté à une activité précise
- la culture du jeunisme
Organisation du travail :
Le schéma d’organisation le plus fréquent est le mode projet. Des équipes transversales sont constituées en mêlant des salariés internes à des salariés extérieurs (consultants) sans liens hiérarchiques et sont dirigées parfois à distance, parfois par un pool de managers. Ce type d’organisation rend très compliqué la gestion des relations de travail et engendre souvent des ordres contradictoires.
La charge mentale :
La charge mentale dans cette activité est très importante. Selon le modèle KARASEK elle est liée à :
l’importance de la demande psychologique
l’importance de la latitude décisionnelle
l’importance du support social
Dans ce secteur, les contraintes de temps entraînent une demande psychologique forte. La nature des tâches à accomplir offre de l’autonomie pour les réaliser ( sans que cela soit forcement assorti d’autonomie de décision ).Cependant , le manque de moyens, les contraintes de temps, le déficit organisationnel et un faible soutien social( équipe et encadrement ) peuvent conduire à des situations de « job strain » [tension au travail]
Les moyens de prévention
Textes applicables
- Partie IV du code du travail, notamment les articles L 4121-1 et 2, R 4121-1 et suivants, R 4213-1 à R 4213-9, R 4214-22 et suivants ;
- Articles R. 4542-1 et suivants s’agissant de l’utilisation d’écrans de visualisation ;
- Arrêté du 11 juillet 1977 fixant la liste des travaux nécessitant une surveillance médicale spéciale, Travail d’opérateur sur terminal à écran ;
- Normes AFNOR : NF EN 1335 Juin 2000 et NF EN 527-1 Mai 2000 relatives au mobilier de bureau ; NF EN ISO 9241-1 Mai 2001, NF EN ISO 9241-11 Juin 1998, NF EN ISO 9241-10 Septembre 1996, NF X 35-103 Octobre 1990 relatives aux exigences ergonomiques, NF X 35-121 relatives aux ambiances acoustiques et thermiques.
Pour en savoir plus
ED 23 - L’aménagement des bureaux. Principales données ergonomiques
(INRS)
Les Cahiers des Facteurs Psychosociaux-CATEIS/DRTEFP PACA
http://www.risqueroutierprofessionnel.fr
Sources
- M0 Informaticiens- DARES 2005
- Statistiques AT/MP 2006 - Assurance Maladie - Risques Professionnels
- Prévention du risque routier au travail-Commission des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles (Nov 2003)