Données macro
Le raffinage de pétrole (code APE 232Z) présente 40 entreprises (≥ 20 salariés) pour un effectif de 14553 personnes (données de 2007). Ce secteur est faiblement féminisé (18% des effectifs totaux dont 8% d’ouvrières) et fait fortement appel à la sous traitance (74,5 % de la sous traitance totale se situe dans les activités pétrochimiques).
Le raffinage est une opération de première transformation d’une matière fossile : le pétrole. Cette opération consiste à scinder le pétrole en différents produits bruts servant à diverses applications : source de combustible (fioul, propane , butane ) ,carburant (gazole, essence), gaz liquéfiés (ammoniac , hydrogène …) ,produits de base de la chimie organique (acétone , alcool , solvants), monomères de base pour la fabrication des plastiques ou des caoutchoucs (éthylène, 1,3 butadiène, propylène…) , huiles (lubrifiants , techniques) , paraffines (bougies ,produits cosmétiques , produits pharmaceutiques , industrie alimentation et du papier) et bitumes (produits asphaltés , matériaux d’étanchéités pour toitures…)
Les risques du métier
Statistiques accidents du travail
En 2006, la majorité est constituée d’accidents de plain pied et de chutes avec dénivellation (37,4%). La deuxième cause provient des accidents de manutention manuelle ou avec des masses en mouvements (30,6%) . La troisième cause vient des appareils avec produits chauds (10,7%). Les véhicules (sauf chariot de manutention) pour 7,3% arrivent en quatrième position. Les outils individuels à main pour 5,9% et les appareils de levage 4% viennent ensuite.
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- Accident du travail Pétrochimie
Statistiques maladies professionnelles
Les affections périarticulaires représentent en 2006 la principale cause de maladie avec arrêt. La manipulation et le transport de charges lourdes (fûts, tuyauteries, pompes…) est assez courante dans ce type d’industrie. Ensuite, viennent les affections liées à l’amiante. Les raffineries ont utilisé l’amiante notamment dans le calorifugeage des colonnes, au niveau des joints d’étanchéités sur les brides des canalisations de transport des fluides et au niveau des équipements d’intervention des pompiers internes.
Les maladies spécifiques à des produits chimiques comme le benzène ou les dérivés des hydrocarbures arrivent en troisième position. Enfin, on constate la survenance de nombreuses allergies respiratoires ou cutanées liés à ces mêmes produits.
Ces statistiques ne prennent pas en compte les salariés des entreprises sous traitantes.
Description du « process »
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- Process
Risques inhérents aux lieux de travail
Ce sont de grandes zones de travail ou il y’a nécessité de circuler en véhicule. Il existe donc un risque lié à la circulation véhicules avec ou sans présence de piétons dans ces lieux.
L’importance des canalisations en taille et en étendue nécessite une bonne connaissance des lieux pour évoluer en toute sécurité dans ce contexte.
Le stockage et la fabrication de produits dangereux de grandes tailles nécessitent une formation aux risques chimiques et aux risques liés aux produits inflammable pour pouvoir pénétrer dans ces zones (pénétration en zone ATEX). Sinon, l’accompagnement par une personne qualifiée et formée est nécessaire.
Risques inhérents aux tâches
Les opérations de production sont continus en général (fonctionnement 24/24 toute l’année sauf arrêt programmé) et sont généralement pilotés à distance par l’intermédiaire de salle de contrôle. Le travail dit de quart est un facteur à risque : fatigue lié aux changements d’horaires de travail , passage de consignes mal passées , rythme social en décalage….etc.
Le travail dans les salles de contrôle peut aussi provoquer des risques liés au travail sur écran , parfois lié à la monotonie des tâches ou parfois au contraire lié à la charge mentale importante (pilotage de plusieurs alarmes en même temps…).
Les opérations de maintenance sont la plupart du temps à la charge d’entreprises sous traitantes avec une présence de plus en plus importante d’une main d’œuvre étrangère. Le risque est souvent mal maîtrisé à cause premièrement d’une information insuffisante de l’entreprise utilisatrice envers les entreprises intervenantes et/ou deuxièmement par une sous qualification des intervenants extérieurs.
Ce constat constitue l’évolution actuelle du déplacement des risques de la raffinerie vers les entreprises extérieures.
Risques inhérents aux produits
1) Aspects généraux :
a) Risque incendie ou d’explosion
De part la nature des produits fabriqués comme les gaz liquéfiés par exemple le gaz de pétrole liquéfié (appelé communément GPL) et aussi des carburants comme l’essence, le principal danger est le risque d’incendie ou d’explosion. Du fait de leur grande volatilité et de leur inflammabilité élevée, les produits à faible point d’ébullition s’évaporent facilement dans l’air et forment des vapeurs inflammables. C’est un risque reconnu qui exige des précautions particulières en matière de stockage, de confinement et de manutention, et des mesures de sécurité permettant de maîtriser les risques de dégagement de vapeurs et les sources d’inflammation.
Les produits moins volatils comme le kérosène et le carburant diesel devraient aussi être manipulés avec précaution pour prévenir tout déversement et inflammation éventuels, car leurs vapeurs sont elles aussi combustibles lorsqu’elles se mélangent à l’air à des concentrations se situant dans la plage d’inflammabilité (entre la limite inférieure d’inflammabilité et supérieure d’inflammabilité).
b) Risque pour la santé des salariés :
L’autre risque est l’effet à court ou long terme des produits fabriqués sur la santé des salariés.
En effet, malgré la concentration de vapeurs d’essence dans l’air soit généralement limitée pour des raisons de sécurité à 10% au plus de la LIE (limite inférieure d’explosivité), cette valeur reste très supérieure aux limites d’exposition à respecter pour des considérations de santé. Ainsi, l’inhalation de petites quantités de vapeurs d’essence présentes dans l’air peuvent causer une irritation, des maux de tête et des étourdissements, tandis qu’une inhalation de produits à des concentrations plus élevées peut entraîner une perte de connaissance et éventuellement la mort.
Il peut aussi y avoir des effets à long terme sur la santé. L’essence contient, par exemple, du benzène, un composé cancérogène connu pour lequel la valeur moyenne d’exposition n’est que de 1 ppm.
Les fractions gazeuses tirées du pétrole et les combustibles les plus volatils ont un effet légèrement anesthésique. L’inhalation de combustibles liquides à faible point d’ébullition, comme l’essence et le kérosène, peut provoquer une grave pneumonie de type chimique.
Les gaz et les vapeurs peuvent aussi être présents en concentrations suffisamment élevées pour faire tomber la concentration d’oxygène dans l’air au-dessous du seuil nécessaire à la respiration.
L’exposition de l’essence, du kérosène et des fiouls légers peut aussi provoquer une dermite, car ces substances ont tendance à détruire les graisses de la peau.
2) Risques par famille de produits fabriqués :
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- Schéma simplifié de raffinage
Produits |
Risque Incendie/ explosion |
Risque Santé |
Observations |
Solvants pétroliers :
Benzène, Toluène, Xylène |
Inflammable pour la plupart = point d’éclair < 55°c |
Les aromatiques (benzène, toluène, xylène) sont généralement plus toxiques (CMR entre autre) que les non aromatiques (hexane, heptane) plutôt ayant des propriétés neurotoxiques. |
Classement selon composition : |
Oléfines : L’éthylène, propylène, butylène, butadiène 1,3… |
Extrêmement Inflammable |
Le butadiène 1.3 est cancérigène catégorie 1 |
Base monomérique servant à la fabrication des polymères. |
Combustibles et carburants : 1) Gaz de pétrole liquéfiés (GPL)= mélanges d’hydrocarbures paraffiniques et oléfiniques |
Extrêmement inflammable Les vapeurs en mélange avec l’air peuvent créer un mélange explosif. |
Dans une enceinte fermée, les vapeurs prennent la place de l’oxygène d’où le risque d’asphyxie. |
Point d’ébullition allant de
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2) Essence |
Extrêmement inflammable |
Présence de benzène (Cancérigène cat. 1, mutagène cat. 2 et Toxique) à environ 1% dans le mélange. |
Mélange de fractions d’hydrocarbures à point d’ébullition relativement bas comme le reformat, l’alkylat, le naphta et d’additifs d’amélioration de performance et de protection contre la corrosion comme l’éthyl-tert-butyl éther (ETBE) , méthyl-tert -butyl- éther (MTBE) ou du méthyl-tert-amyl-éther (TAME) entre autre. |
3) Carburéacteurs et kérosènes |
Produits Inflammables |
Produits nocifs : peut provoquer une atteinte des poumons en cas d’ingestion Produits irritants pour la peau |
Kérosènes = ce sont des mélanges de paraffines et de naphtènes. Point d’ébullition compris entre 175°c et 225°c. Carburéacteurs = distillats moyens. Point d’ébullition compris 55°c et 288°c |
4) Fiouls légers = gazole et fioul domestique |
Combustible mais pas classé inflammable car point d’éclair > 60°c |
Produit cancérigène de cat 3 : effet cancérogène suspecté |
Mélanges de couleur pâle constitués de paraffines, de naphtènes et d’hydrocarbures aromatiques. Point d’ébullition compris entre 150 et 380°C. Faible taux de soufre. |
5) Fiouls Lourds et combustibles résiduels |
Combustible mais pas classé inflammable car point d’éclair >70°c |
Produits cancérigène cat 2
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Mélange de couleur foncée constituée de paraffines, de naphtènes et d’hydrocarbures aromatiques. Point d’ébullition compris entre 150 et 380°C. |
Huiles de procédé |
Combustible mais pas classé inflammable car point d’éclair >121°c |
Riches en HAP . Présence de produits cancérigènes. |
Distillats à haut point d’ébullition
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Lubrifiants et graisses |
Combustible mais pas classé inflammable car point d’éclair très élevé. |
Les additifs des huiles lubrifiantes peuvent engendrer des risques : présence de certains HAP ( cancérigènes) et de certaines nitrosamines (cancérigènes) |
Huiles lubrifiantes = Mélanges d’huiles paraffiniques, naphténiques et aromatiques moyennement colorés avec des additifs, faiblement volatils. Point d’ébullition compris entre 371°c et 538°c. |
Produits spéciaux |
Combustible mais pas classé inflammable car point d’éclair très élevé |
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Hydrocarbures aliphatiques (saturés) à longues chaînes. |
2) Le coke |
Combustible mais pas classé inflammable car point d’éclair très élevé |
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Carbone presque pur |
3) Le bitume |
Combustible mais pas classé inflammable car point d’éclair très élevé |
Chauffé, il peut dégager des HAP (certains sont cancérigènes) |
Résidus de distillation du pétrole riche en hydrocarbures insaturés |
4) Le soufre |
Facilement inflammable |
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Obtenu du raffinage |
Le sulfure d’hydrogène |
Extrêmement inflammable |
Très Toxique par inhalation |
Gaz incolore à odeur caractéristique : œuf pourri |
L’eau acide |
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Au moins irritant. |
Elle se forme lors de la distillation par revaporisation à la vapeur d’eau de fractions pétrolières, de la régénération de catalyseurs ou lors de l’hydrotraitement et de l’hydrofinissage |
L’acide sulfurique et l’acide fluorhydrique |
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Corrosif : provoque de graves brûlure. |
Utilisés comme catalyseurs dans les procédés d’alkylation. L’acide sulfurique est aussi utilisé dans certains procédés de traitement |
Les catalyseurs solides |
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Les sels de cobalt sont classés cancérigènes. Présence de HAP cancérogènes dans certains catalyseurs |
Utilisés dans les procédés de désulfuration (catalyseur à base de cobalt, de nickel et de molybdène). |
Risques inhérents aux procédés
Les différents procédés au sein d’une raffinerie qui peuvent se classer en quatre catégories :
Procédé et Risques
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Le prétraitement du pétrole |
le dessalage La première étape du raffinage consiste à éliminer les contaminants (l’eau, des sels inorganiques, des solides en suspension et des traces de métaux solubles dans l’eau) par dessalage (déshydratation) pour réduire la corrosion, le colmatage et l’encrassement des installations et empêcher l’empoisonnement des catalyseurs dans les unités de production. Le dessalage est un procédé en circuit fermé, il y a peu de risque d’exposition à du pétrole brut ou à des produits Un incendie peut se déclarer par suite d’une fuite dans les réchauffeurs, entraînant le rejet des constituants volatils du pétrole brut. Il peut y avoir exposition à de l’ammoniac, à des désémulsifiants chimiques secs ainsi qu’à des bases ou des acides durant le dessalage. Il y a présence de sulfure d’hydrogène lorsqu’on procède au dessalage de pétroles bruts acides à des températures élevées. |
Les procédés de séparation du pétrole brut |
La première phase du raffinage est le fractionnement du pétrole brut dans des tours de distillation atmosphérique et sous vide.
Le brut peut contenir d’importante quantité d’eau en suspension qui se sépare au moment de la distillation. Lors du traitement de bruts acides (riches en soufre), il y a un risque d’exposition au sulfure d’hydrogène dans l’échangeur et le four de préchauffage, dans la zone de détente et dans le circuit de tête de la tour, dans le four et la tour de distillation sous vide et dans l’échangeur des résidus de distillation. Les pétroles bruts et les produits de distillation contiennent tous des composés aromatiques à point d’ébullition élevée, y compris des HAP qui sont cancérogènes. L’exposition de courte durée à des vapeurs de naphta présentes en concentrations élevées peut provoquer des maux de tête, des nausées et des étourdissements, tandis que l’exposition de longue durée peut entraîner une perte de connaissance. Les produits de tête des déshexaniseurs peuvent contenir des quantités importantes d’hexane normal, substance qui peut agir sur le système nerveux des personnes exposées. |
Les procédés de conversion du pétrole brut |
Les craquages thermiques, catalytiques, le reformage catalytique et l’isomérisationsont des procédés qui permettent de modifier les molécules d’hydrocarbures et d’obtenir ainsi des produits présentant des caractéristiques différentes.
La viscoréduction est une forme de craquage thermique modéré de mélanges lourds qui permet de réduire le point d’écoulement des résidus cireux et de diminuer considérablement la viscosité du produit sans modifier sa plage d’ébullition.
La cokéfaction est un craquage thermique poussé permettant d’obtenir de l’essence de distillation directe (naphta de cokéfaction) et divers distillats moyens qui sont envoyés dans les unités de craquage catalytique.
Le sulfure d’hydrogène et les bruts acides favorisent la corrosion des installations. L’unité de cokéfaction peut exploser par contact avec de l’eau résiduelle et lorsqu’elle est rechargée avec du coke chaud. Il y a risque de brûlure lors de la manipulation de coke chaud, par exposition à la vapeur en cas de fuite sur une conduite, ou encore par contact avec l’eau chaude, le coke chaud ou les produits pâteux chauds qui peuvent s’échapper lors de l’ouverture des fours de cokéfaction. Il y a risque d’exposition à des naphtas aromatiques contenant du benzène, du sulfure d’hydrogène et du monoxyde de carbone à l’état gazeux, ainsi qu’à des traces de HAP cancérogènes produits lors des opérations de cokéfaction.
Le craquage catalytique permet d’obtenir des molécules plus simples par fragmentation d’hydrocarbures complexes, d’améliorer ainsi la qualité et d’augmenter la quantité de produits légers plus intéressants et de diminuer la quantité de résidus. Il faut régulièrement prélever des échantillons et analyser la charge, les produits obtenus et les produits recyclés pour s’assurer que le procédé de craquage se déroule comme prévu et qu’aucun contaminant n’a pénétré dans le circuit. Lors du traitement de bruts acides, il peut y avoir corrosion si les températures sont inférieures à 482 °C. Il y a également risque de corrosion en présence simultanée de liquides et de vapeurs et aux endroits soumis à un refroidissement local, par exemple les supports de buses et les points d’appui d’une plateforme. |
L’hydrocraquage est un procédé en deux étapes combinant le craquage catalytique et l’hydrogénation, procédé au cours duquel les produits souhaités sont obtenus par craquage de fractions distillées en présence d’hydrogène et de catalyseurs spéciaux. Il existe des pressions très élevées intervenant dans ce procédé. Ce procédé est soumis à de fortes corrosions de part les conditions de températures élevées et la nature des gaz (sulfure d’hydrogène,…). Comme il s’agit d’un procédé en circuit fermé, les risques d’exposition pour le personnel sont minimes en temps normal. Il y a surtout un risque d’exposition à du naphta aliphatique contenant du benzène, à des HAP cancérogènes, à des émissions de gaz et de |
La polymérisation est un procédé permettant de combiner au moins deux molécules organiques non saturées (oléfines) en une seule molécule plus lourde dans laquelle les éléments de la molécule d’origine sont présents dans les mêmes proportions.
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Les procédés de reformage catalytique permettent de convertir les naphtas lourds à faible indice d’octane en hydrocarbures aromatiques pouvant servir de matières premières pour l’industrie pétrochimique et en constituants pour l’essence à indice d’octane élevé. Les produits obtenus sont appelés « reformat ». Les reformats peuvent avoir des concentrations très élevées de toluène, de benzène, de xylène et d’autres constituants aromatiques utiles dans la préparation de l’essence et dans les procédés pétrochimiques. L’isomérisation permet de convertir le n-butane, le n-pentane et le n-hexane en leurs isoparaffines respectives. Il peut y avoir formation d’acide si la charge n’est pas complètement sèche et désulfurée, ce qui altérerait le catalyseur et entraînerait la corrosion du métal. Il y a risque d’exposition à l’isopentane, à des vapeurs et à des liquides de naphtas aliphatiques, à un gaz riche en hydrogène, à de l’acide chlorhydrique, à du chlorure d’hydrogène et à des poussières (lorsqu’on utilise un catalyseur solide). |
Les procédés de combinaison |
a) la polymérisation La polymérisation est un procédé permettant de combiner au moins deux molécules organiques non saturées (oléfines) en une seule molécule plus lourde dans laquelle les éléments de la molécule d’origine sont présents dans les mêmes proportions. Le personnel peut être exposé aux solutions de lavage caustiques (hydroxyde de sodium), à l’acide phosphorique utilisé lors du procédé ou éliminé durant la révision complète de l’installation, ainsi qu’aux poussières de catalyseur. Il y a aussi un risque de réaction exothermique incontrôlée en cas de perte d’eau de refroidissement. b) l’alkylation L’alkylation combine les molécules d’oléfines obtenues par craquage catalytique avec des molécules d’isoparaffines et accroît ainsi le volume et l’indice d’octane des essences de base. L’acide sulfurique et l’acide fluorhydrique sont des produits chimiques dangereux, et il faut prendre des précautions lors de leur livraison et de leur déchargement. La concentration de l’acide sulfurique devrait être maintenue entre 85 et 95% pour assurer la bonne marche du procédé et limiter la corrosion. Il se produit une certaine corrosion et un encrassement des unités d’alkylation à l’acide sulfurique en raison de la décomposition des esters sulfuriques ou de l’addition d’une substance caustique comme neutralisant. Les fuites, déversements ou rejets d’acide fluorhydrique ou d’hydrocarbures contenant de l’acide fluorhydrique sont extrêmement dangereux. . Les fuites, déversements ou rejets risquent de donner lieu à de graves expositions à des substances dangereuses. Tout contact direct avec de l’acide sulfurique ou de l’acide fluorhydrique peut causer de graves lésions cutanées et oculaires, tandis que l’inhalation de brouillards d’acide ou de vapeurs d’hydrocarbures contenant un acide peut entraîner une grave irritation et des lésions des voies respiratoires. |
Les procédés de traitement |
De nombreux produits, comme les naphtas thermiques obtenus par viscoréduction, cokéfaction ou craquage thermique, ainsi que les naphtas et les distillats riches en soufre produits par distillation du pétrole brut, doivent subir un traitement avant d’être utilisés dans les mélanges d’essence et de mazout.
L’extraction par les solvants permet de séparer les composés aromatiques, les naphtènes et les impuretés du produit en les dissolvant ou en les précipitant. Il peut y avoir un risque d’exposition du personnel à la suite de la contamination du condensat par des matières de traitement, telles que des substances caustiques et des composés aminés, et en raison de la présence d’un excès d’hydrogène, de monoxyde de carbone ou de dioxyde de carbone . Le rejet de gaz chauds et de vapeur surchauffée risque de causer des brûlures.
Le déparaffinage par solvant, qui élimine la cire présente dans le distillat ou le résidu d’huiles de base, peut être appliqué à n’importe quelle étape du raffinage.
Le désasphaltage par solvant permet de séparer les fractions d’huile lourde et d’obtenir de l’huile lubrifiante lourde, des produits destinés au craquage catalytique et des bitumes. Dans le désasphaltage par solvant, toute perte de vide risque de provoquer un incendie en raison de la pénétration d’air dans l’unité. On peut aussi être exposé aux vapeurs de solvant de déparaffinage, constitué d’un mélange de MEK et de toluène. Bien que l’extraction par solvant soit un procédé en circuit fermé, elle comporte un risque d’exposition aux HAP cancérogènes présents dans les huiles traitées aux solvants d’extraction, comme le phénol, le furfural, le glycol, la MEK, des amines et d’autres produits mis en oeuvre ou manipulés lors des opérations. Il faut réguler la température et la pression avec précision durant le désasphaltage pour éviter toute perturbation. De plus, l’humidité, un excès de solvant et une baisse de la température de traitement peuvent entraîner la formation de mousse et affecter ainsi le bon fonctionnement des opérations. Le contact avec de l’huile chaude provoque des brûlures de la peau. Il existe un risque d’exposition du personnel à de l’huile chaude contenant des composés aromatiques polycycliques cancérogènes, à du propane liquéfié et des vapeurs de propane, du sulfure d’hydrogène et du dioxyde de soufre. d) Procédé d’hydrotraitement L’hydrotraitement permet d’éliminer environ 90% des contaminants, y compris l’azote, le soufre, les métaux et les hydrocarbures non saturés (oléfines) présents dans les fractions pétrolières liquides, comme l’essence de distillation directe. Lors de l’hydrotraitement, il faut maintenir au plus bas niveau possible la teneur en sulfure d’hydrogène de la charge pour réduire la corrosion.
e) Procédé de traitement de gaz saturés et non saturés Les produits provenant de diverses unités d’une raffinerie sont acheminés vers les unités de traitement des gaz, où les butanes et les butènes sont extraits en vue de servir de charge d’alkylation. La présence de sulfure d’hydrogène, de dioxyde de carbone ou d’autres composés formés lors de traitements antérieurs constitue une source de corrosion. Il y a un risque d’exposition du personnel au sulfure d’hydrogène, au dioxyde de carbone, à l’hydroxyde de sodium, ainsi qu’aux composés aminés comme la monoethanolamine , à la diéthanolamine et la methyldiéthanolamine utilisées lors des traitements antérieurs. |
Les moyens de prévention
Risques |
Prévention |
Observations |
I) Liés aux Produits |
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a) Aspects santé |
Formation d’accueil aux risques de l’entreprise et notamment aux risques chimiques. Evaluation des risques professionnels par unité de travail. Supprimer voir substituer les produits dangereux si techniquement c’est possible et s’il ne s’agit pas d’un objectif de production. Prise en compte des incompatibilités produits / matériaux. Procéder au contrôle régulier au prélèvement et l’analyse des gaz, des particules en suspension et des vapeurs pour vérifier l’exposition du personnel. Traçabilité des expositions : suivi médical et élaboration des fiches d’exposition. Vérifier et entretenir les systèmes de protection collective comme la ventilation. Etablir des plans de prévention écrit selon décret 1992 et 1994 (en cas de chantier clos et indépendant) : insister sur l’analyse des interférences et les inspections préalables.
L’examen et la déclaration des accidents, incidents dangereux et quasi-accidents.
Formation d’accueil et aux risques chimiques des intervenants extérieurs. Habilitation spécifique. Formation aux premiers secours. Mise en place de secouristes Mise en place de moyens d’intervention d’urgence : ARI , masque de fuite. Mise en place de programme de gestion de la sécurité. Signalisation des risques des différentes zones de production. Sensibilisation aux ports des charges et aux risques liés aux gestes répétitifs.. Entraînements périodiques à des scénarios d’accidents. |
Evaluation et validation des acquis.
Révision au moins 1 fois annuelle. CMR cat 1 et cat 2 prioritaires.
Annuellement pour les CMR cat 1 et 2. A privilégier vis-à-vis des protections individuelles. Cahier de maintenance
Analyses des risques d’interférences et modes opératoires précis.
Arbre des causes – Cahier d’infirmerie.
Contrôle des connaissances écrit
SST -AFPS
Entretien régulier.
Aptitude médicale aux ports des ARI. Entraînements réguliers
Préciser par arrêté préfectoral : SGS |
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Document d’évaluation des risques d’explosion. Classification des zones en respectant la réglementation ATEX : zone 0, 1 ou 2. Mise sous talus des hydrocarbures liquides inflammables. Mise en place de rétention sur les stockages aériens des produits combustibles Formation du personnel à la manipulation des extincteurs. Mise en place d’une équipe de première intervention.
Procédure de permis de feu pour intervention en zones à risques. Interdiction de fumer dans les zones à risques. Signalisation et avertissement des risques des différentes zones de production. Entraînements périodiques à des scénarios d’accidents. |
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I) Liés aux procédés |
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a) Aspects santé |
Formation d’accueil au poste de travail. Protection contre les brûlures thermiques par des équipements individuels appropriés pour les intervenants. Vérification et maintenance régulières des machines et organes sous pression. Prévenir la corrosion des installations par un entretien régulier.
Autorisations de travail pour les interventions de maintenance. Etablir des plans de prévention écrit selon décret 1992 et 1994 (en cas de chantier clos et indépendant) : insister sur l’analyse des interférences et les inspections préalables. Permis d’entrée dans les capacités. Vérifier, entretenir et mettre en conformité l’installation électrique. Vérifications des soudures par des tirs gammagraphiques à faire par des personnes compétentes. Protection collective à mettre en place lors de ces tirs Favorisé l’aide mécanisé à la manutention manuelle : chariot élévateur. Protection des parties mobiles des machines. Evaluation des risques et plan d’action liés à la santé mentale ; ergonomie des postes, charge mentale des tâches de surveillance … Sensibilisation aux risques liés au travail sur écran.
Vérifier les systèmes de détection et Signalisation et avertissement des risques des différentes zones de production. Entraînements périodiques à des scénarios d’accidents. |
Accueil des nouveaux arrivants. Gants – combinaisons.
Cahier de maintenance.
Prendre en compte les difficultés linguistiques liées aux travailleurs transnationaux.
Vérifier périodiquement les appareils de levage. Fait en général par des entreprises extérieures spécialisées et en phase d’arrêt de production. |
b) Aspects incendie/explosion |
L’examen de la conception des installations sous l’angle de la sécurité et les contrôles précédant la mise en service. Vérifications et maintenance constantes des organes de mesures : pressostat, sondes de températures. Vérifications et maintenance régulière des systèmes de protections et de détections : vannes automatiques, évents de décharge, soupape de sécurité, détecteurs de fumées, détecteurs de fuites de gaz inflammables… Remise à jour étude de dangers
L’élaboration des plans d’intervention en cas d’urgence. Travail sous atmosphère inerte de préférence. Vérifier les systèmes de détection et Mise à la terre des installations.
Mise en conformité du matériel en zone ATEX. Signalisation et avertissement des risques des différentes zones de production. Mettre en place des moyens d’extinctions automatiques (ex : Sprinkler, couronne d’arrosage …).
Mettre en place des moyens de première et seconde intervention : véhicules incendies, lances, motopompe, mousse d’extinction, poudre, réserve d’eau incendie…) Définir des zones de rassemblement en vue d’une évacuation éventuelle. Entraînements périodiques à des scénarios d’accidents. |
Utilisation de méthodes d’analyses des risques types AMDEC, HAZOP
Quinquennale pour les SEVESO AS Plan d’Opération d’Intervention.
Electrique, mécanique et pneumatique.
Définis par arrêté préfectoral |
Textes applicables
Partie IV du code du travail, notamment :
- Prévention de certains risques d’exposition :
Risques chimiques : articles R 4412-1 à R 4412-58, R 4412-149 à R 4412-151 et R 4412-152 à R 4412-153.
Dispositions particulières aux agents chimiques dangereux cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction : articles R 4412-59 à R 4412-93, R 4412-156 à R 4412-161 et R 4412-162
Risques d’exposition à l’amiante : articles R4412-94 à R 4412-148.
- Aération et assainissement : articles R 4222-1 à R 4222-26
- Risques d’incendies et d’explosions et évacuation : articles R 4216-1 à R 4216-31 , R4227-4 à R 4227-14 , et R 4227-21 à R 4227-54.
- Prévention des risques d’exposition aux rayonnements ionisants : articles R 4451-7 à R 4451-17 , R 4452-1 à R 4452-17,R 4452-23 à R 4452-26 ,R 4453-8 à R 4453-18 , R 4455-1 R 4455-6 et R 4456-4456-19
- Travaux réalisés dans un établissement par une entreprise extérieure : articles R 4511-1 à R 4511-12 , R 4512-1 à R 4512-16 , R 4513-1 à R 4513-13 et R4514-1 à R4514-10.
- Utilisation d’écrans de visualisation : articles R 4542-1 à R4542-19
- Information et formation des travailleurs : articles R 4141-1 à R 4141-20
Pour en savoir plus
Distillation absorption, étude pratique, J2610, TECHNIQUES DE L’INGENIEUR
Fiches toxicologiques, Benzène, n°49, INRS
Fiches de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques Benzène, INERIS
Fiches solvants Hydrocarbures aromatiques, Ed 4226, INRS
Combustibles et carburants pétroliers, Ed 989, INRS
Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques Evaluations de la dose-réponse pour des effets cancérigènes (approche substance par substance et approche par mélanges) et pour des effets non cancérigènes (VTR), INERIS
Les carburants et la combustion, BM 2520, TECHNIQUES DE L’INGENIEUR
Démarche générale de maîtrise du risque dans les industries de procédé, AG 4605, TECHNIQUES DE L’INGENIEUR
Réglementation ATEX, Evaluation analytique des risques, SE 3250, TECHNIQUES DE L’INGENIEUR
Mise sous talus des réservoirs contenant des hydrocarbures liquides inflammables, INERIS
Stockage et transfert des produits chimiques dangereux, ed753, INRS
Chargement et déchargement de combustibles solides, liquides et produits pétroliers, R384, CNAMTS
Petroleum Refining, 2-Separation processes, editions TECHNIP, JP WAUQUIER, IFP
Chemical Engineering vol. 2 Distillation, chap 11, COULSON and RICHARDSON, BUTTERWORTH-HEINEMANN
Sources
Le Raffinage du pétrole : Encyclopédie de sécurité et de santé au travail – BIT
Statistiques technologiques des accidents du travail et des maladies professionnelles, année 2006, CNAM
L’énergie en France, Repères, édition 2008, MEEDDAT
L’industrie parapétrolière en France, Enquête 2008, IFP