Egoutier

Données macro

Les égoutiers sont essentiellement de sexe masculin

Ils peuvent être :

  • des employés territoriaux ;
  • des travailleurs d’entreprises privées d’assainissement.

De nombreux autres corps de métier peuvent également être amenés à intervenir dans les réseaux d’égouts (personnel chargé de la pose/maintenance des câbles de téléphone, personnel des entreprises de chauffage urbain, peintres, électrotechniciens,…).

Les risques du métier

Chute, intoxication, noyade, électrisation, brûlures, coupures, tétanos, spirochétose, ankylostomose, mycose, pneumopathie, eaux usées, espace souterrain, milieu confiné, travaux physiques, noyade, charge cardio-vasculaire, intoxication, explosion, bactéries, gaz, hypoxie, morsure, risque routier/électrique, charge mentale, bruit.

Statistiques accidents du travail

Les principaux accidents du travail :

  • Chute de plain pied, de hauteur
  • Intoxications
  • Noyade
  • Renversement par un véhicule pour le salarié qui reste en surface
  • Electrisation
  • Explosion
  • Brulure en cas d’incendie
  • Coupures

Statistiques maladies professionnelles

Les principales maladies professionnelles :

  • Tétanos
  • Spirochétoses
  • Ankylostomose
  • Mycose cutanée
  • Intoxication professionnelle par l’oxyde de carbone
  • Pneumopathie d’hypersensibilité
  • Péri onyxis et onyxis
  • Affections chroniques du rachis lombaire

Risques liés aux lieux de travail

  • L’entretien du réseau d’assainissement des eaux usées : il est constitué de différents éléments que l’on peut classer en trois catégories et qui sont entretenus régulièrement :
  • des collecteurs (grosses canalisations) destinés au transport des eaux pluviales et eaux usées ;
  • des ouvragesassurant une bonne circulation des eaux (barrages, chambres de dessablement,…) ;
  • des installations mécaniques ou électromécaniques (pompes, vannes,….).
  • Travail en milieu souterrain
  • Travail en milieu confiné et peu éclairé (par des lampes électriques de type chantier)
  • Travail en ambiance chaude et humide (avec présence en permanence de mauvaises odeurs émanant des eaux et boues usées)

Principaux risques liés aux tâches

  • L’égoutier réalise manuellement.des travaux physiques divers : nettoyage, curage, débouchage, colmatage de fuites entraînant des risques physiques nombreux :
  • chute de hauteur et chute de plain pied
  • glissade
  • blessure
  • chocs, en particulier au niveau de la tête
  • noyade
  • risques liés au port de charge lourde
  • Ouverture manuelle du tampon métallique (qui peut peser jusqu’à environ 80 kg)
  • Le regard peut se trouver sur le trottoir, sur la voie de circulation (il faut donc se signaler aux véhicules, et protéger le regard d’une chute de passant en installant des protections autour du regard d’accès)
  • Risque lors de la descente (qui se fait par une cheminée à échelons) ; il est parfois nécessaire de positionner au préalable une crosse télescopique.
  • Charge cardio-vasculaire la dénivellation à couvrir peut être conséquente (plus de 10m) et la remontée est pénible
  • Chute : les déplacements ont lieu sur des banquettes latérales ou trottoirs étroits et glissants, les égoutiers peuvent aussi être amenés à ramper
  • Risque de heurt : certains collecteurs sont encombrés de nombreuses canalisations

Risques chimiques

  • Risque lié aux eaux usées et les boues (qui circulent ou stagnent dans les réseaux d’égouts)
  • Risques liés aux bactéries (présentes naturellement dans ces milieux)
  • Explosion : liée à la présence d’hydrogène sulfuré (H2S) dans un lieu confinéou de méthane (CH4) (gaz à odeur d’œuf pourri, gaz extrêmement inflammable)
  • Intoxication aiguë (provoquée par l’hydrogène sulfuré) : évanouissement, décès si l’intervention de secours n’est pas assez rapide
  • Malaises, céphalées, irritation oculaire, fatigue,… : provoqués par l’inhalation d’hydrogène sulfuré
  • Risque d’hypoxie : provoquée par le dioxyde de carbone(gaz sans odeur, sans toxicité spécifique mais qui contribue au même titre que les gaz précédents à l’appauvrissement de l’oxygène)
  • Risque lié à d’autres gaz ou vapeurs inflammables ou/et toxiques résultant de rejets illégaux peuvent émaner des eaux usées (hydrocarbures, cyanure d’hydrogène,…)
  • Intoxication par voie digestive : liée à l’utilisation ou la présence de raticide

Risques biologiques

  • Risque lié aux eaux usées : elles véhiculent des bactéries, virus, parasites, champignons pathogènes divers. La contamination peut se faire par inhalation, contact cutanéo muqueux ou par voie digestive (principalement par contact avec les mains sales)
  • Morsures contaminantes ou piqûres : liées à la présence d’animaux tels que rats et insectes
  • Tétanos, leptospirose, hépatites : liés aux morsures

Risques liés aux lieux de travail

  • Maladies ostéo-articulaires, sciatiques, mycoses, … : le travail se fait dans des positions inconfortables (debout penché en avant ou sur le côté, en équilibre instable, à genoux) ;
  • Taux d’humidité élevé

Autres risques

  • Risque routier : les tampons sont souvent sur des lieux publics, balisage des regards d’accès
  • Risque électrique
  • Risque lié au bruit Charge mentale lié à la charge sensorielle (lieu confiné, rythme de travail soutenu, mauvaises odeurs).

Les moyens de prévention

Moyens de communication, équipement de protection individuelle, potence, trépied, ventilation, ventilation mécanique, détecteur multi-gaz portatif, hygiène, vaccination, éclairage, dispositif stop chute, organisation du travail, pauses, douches, vestiaires, hygiène.

Rappel important : La prévention doit toujours obéir à la logique suivante :
1°) suppression du risque (substitution d’un produit …)
2°) évaluation du risque non supprimable (document unique d’évaluation)
3°) protection collective (captage des polluants, protecteur sur machine…)
4°) protection individuelle (quand la protection collective est impossible, insuffisante ou dans l’attente de son installation)
Dans tous les cas, l’information et la formation des travailleurs s’imposent.

Pour tous les risques

Organisation du travail :

  • Mobiliser 2 opérateurs au minimum dont 1 gardien de surface : pour des travaux ponctuels, de courte durée et visibles de l’extérieur
  • Mobiliser au moins 3 personnes dont 1 gardien de surface : pour des travaux plus importants

Moyens de communication :

  • Les opérateurs qui descendent doivent pouvoir communiquer en permanence et rapidement (par talkie walkie ou interphone, liaison avec une ligne de contact tenue en brin tendu par le gardien…) avec le gardien de surface (le gardien de surface doit être équipé pour appeler les services de secours en cas d’urgence)

Moyens de protection :

  • Port d’équipement de protection individuelle (pour descendre) :
  • combinaison de travail à capuche et de préférence de type jetable
  • casque
  • lampe frontale anti-déflagrante
  • gants
  • bottes à semelle antidérapante
  • cuissardes
  • casque avec jugulaire
  • harnais et longe de sécurité
  • contrôleur multi-gaz individuel (hydrogène sulfuré, monoxyde de carbone, taux -d’oxygène gaz inflammables) continuellement allumé pendant l’intervention
  • masque auto-sauveteur
  • lunettes de protection, si nécessaire

NB : Tout cet équipement individuel représente le plus souvent entre 10 et 20 kilos, il s’agit donc une contrainte physique supplémentaire.

Moyens de sauvetage :

  • Installer une potence ou un trépied avec treuil, une corde de sauvetage, des masques auto-sauveteurs en nombre suffisant, des harnais de sécurité…

Risques chimiques et biologiques

  • Contrôler l’atmosphère (avant de descendre, quel que soit le contexte) à l’aide d’un détecteur multi-gaz portatif (hydrogène sulfuré, monoxyde de carbone, taux d’oxygène, gaz inflammables). Le descendre à l’aide d’une ficelle par le regard même si on connaît les lieux
  • Protection collective
  • Ventilation par ouverture des deux tampons de part et d’autre du lieu d’interventionau minimum
  • Le plus souvent une ventilation mécanique est nécessaire (notamment lorsque la distance entre les deux tampons est grande et pour tous travaux de vidange de boues car il y a un risque élevé d’émanations de gaz)

Hygiène :

  • Mettre à disposition de l’eau, du savon et des essuies mains jetables pour se laver les mains dans le véhicule d’intervention
  • Nettoyage intérieur du véhicule

Vaccinations :

  • Vaccinations recommandéespour les égoutiers : DTP, Typhoïde, Leptospirose, Hépatites A et B.

Risques de chute de hauteur, de glissade de chocs liés à la descente et aux déplacements

  • Se brancher au dispositif stop chute
  • Eclairage suffisant du lieu
  • Organisation du travail : limiter les croisements sur les passages étroits
  • Protections individuelles

Risques d’affections liés aux travaux manuels

  • Adopter des gestes et postures non ou peu contraignants (formation aux gestes et postures)
     Organisation du travail intégrant cette contrainte
     Prévoir des pauses régulières en air libre

Sortie du réseau
 Mise à disposition de douche et de vestiaires à double compartiments
 Nettoyage des vêtements de travail.
 Bonne hygiène corporelle

Textes applicables

Partie IV du code du travail, notamment :

  • Mesures de prévention des risques chimiques : Articles R. 4412-1 à R. 4412-164
  • Mesures de prévention des risques biologiques : Articles R. 4421-1 à R. 4427-5
  • Interdiction d’employer des jeunes travailleurs âgés de moins de 18 ans aux travaux dans les égouts : Article D. 4153-36
  • Liste des travaux nécessitant une surveillance médicale spéciale (dont travaux dans les égouts)- : Arrêté du 11 juillet 1977 fixant la
  • Arrêté du 6 décembre 1999 complétant l’arrêté du 23 juillet 1947 modifié fixant les conditions dans lesquelles les chefs d’établissement sont tenus de mettre des douches à disposition de certaines catégories de personnel (travaux effectués dans les égouts)

Tableaux des maladies professionnelles :

  • Tableaux n° 7, n° 19, n° 28, n° 46, n° 64, n° 66 bis, n° 77 et n° 98.

Pour en savoir plus

INRS

  • INRS, ED 6026 : Interventions en espaces confinés dans les ouvrages d’assainissement
  • INRS , ED 967 : Les espaces confinés

Sources