Données macro
Le secteur emploie près de 20 000 salariés en France, répartis dans 150 entreprises.
Le métier d’ascensoriste requiert des qualifications pointues pour intervenir en : mécanique, hydraulique, électrotechnique, automatismes.
Parmi les diplômes professionnels permettant d’accéder à cette fonction, celui de "Technicien(ne) Ascensoriste – Service et Modernisation" de niveau IV tend à se développer sur tout le territoire en raison d’une forte demande. En effet, plus de 2000 techniciens ont été recrutés en 2007.
Cette nécessité (pénurie) de compétences restera très soutenue au cours des 10 prochaines années pour les raisons suivantes :
- l’évolution de la réglementation des ascenseurs (mise en sécurité et maintenance renforcée),
- le parc français d’ascenseur en service compte près de 500000 appareils dont 60% ont plus de 20 ans. En 2007, seulement 15% des 12000 nouveaux appareils vendus remplacent les anciens.
L’ascensoriste effectue plusieurs types de travaux selon le donneur d’ordre :
Sollicité par : | Immeuble existant | Immeuble en construction |
propriétaire ou son mandant, maître d’ouvrage | - transformation : . rénovation . mise en sécurité | - montage |
propriétaire ou son mandant | - maintenance périodique - vérification | |
propriétaire ou son mandant, usagers | - dépannage |
(Sources : Fédération des Ascenseurs ‘Mise en sécurité des Ascenseurs Existants’ – avril 2008)
Les risques du métier
Statistiques accidents
De 1996 à 2005, les accidents très graves et mortels se répartissaient de la façon suivante : 30% chez les usagers et 70% chez les intervenants (ascensoristes). La principale cause (53%) est la chute de hauteur, suivie de 2 autres causes significatives : (19%) écrasement par la cabine et (15%) et par des éléments mécaniques mobiles.
( Sources : Bilan des AT présenté à la Commission spécialisée n°3 du CSPRP en 2005)
Statistiques maladies professionnelles
[1] (n° table maladie professionnelle) :
Affections chroniques du rachis lombaire (tableau n° 98 des maladies professionnelles), affections périarticulaires (tableau n°57), lésions chroniques du ménisque (tableau n°79) , lésions pleurales bénignes (tableau n°30), dermatoses (tableaux n° 12, 36, 84), intoxications (tableaux n°12,84), maladies infectieuses (tableaux n° 7, 45, 76) , cancer bronchique (tableaux n° 30-30B), fatigue nerveuse, stress, troubles angioneurotiques (tableau n°69).
Risques inhérents aux lieux de travail
[2] :
Dans les immeubles neufs, lors du montage des ascenseurs, le principal risque se situe au moment de la pose des guides (rails) et de la mise en place des portes palières jusqu’à la fermeture de la trémie.
Pour les opérations de transformation et de maintenance (périodique, vérification, dépannage), les lieux de travail de l’ascensoriste sont les locaux des machines (supérieur et inférieur), le toit de la cabine et la cuvette (refuge) ainsi que les chemins d’accès.
Dans tous ces endroits exigus et souvent mal éclairés, le travailleur est exposé aux risques de chute en hauteur, à l’empoussièrement, à l’humidité, au courant d’air chaud/froid (intempéries ou conditions naturelles), aux agents biologiques (insectes, rongeurs), chute d’objets, éblouissement (en quittant une zone obscure) ainsi qu’au risque d’incendie.
Risque amiante
[3]
Selon l’année de construction, certains appareils peuvent contenir de l’amiante dans :
- les locaux : flocage, calorifugeage, faux-plafonds,
- les composants d’ascenseur : mâchoires de freins
Principaux risques inhérents aux tâches :
Dans toutes les tâches, le non-respect des modes opératoires ou une perte de vigilance rend aussitôt le(s) travailleur(s) vulnérable à tous les risques décrits dans cette fiche métier.
En phase de montage ou de transformation, l’ascensoriste doit manoeuvrer des charges lourdes (porte palière 100 kg, moteur treuil > 300 kg) pouvant provoquer des problèmes lombaires. Les risques liés à la co-activité avec d’autres métiers (second œuvre du BTP) doivent être pris en compte.
En maintenance, l’accès à certains organes à réparer nécessite des contraintes posturales pouvant aussi entraîner à terme des troubles Musculo Squelettiques (TMS). De même, les essais dans les locaux de machines ou sur le toit de cabine soumet le technicien aux bruits/vibrations.
En dépannage, l’ascensoriste doit visiter seul (travailleur isolé) plusieurs endroits d’une installation d’ascenseur et plusieurs ascenseurs dans une journée. Chaque changement de lieux nécessite une adaptation et une compréhension immédiate des risques spécifiques à un lieu.
En astreinte pour les dépannages, l’ascensoriste peut être reçu par des usagers mécontents ou violents l’exposant à des risques d’agression et de charge mentale élevée.
Principaux risques inhérents aux produits :
- Risque chimique avec les huiles, graisse et solvants organiques pour la lubrification d’organes en mouvement pouvant entraîner des intoxications / irritations.
Principaux risques inhérents aux équipements de travail :
- Risques mécaniques de happement par les câbles de traction et poulies, d’écrasement par la cabine et contre poids, de cisaillement par la cabine via les portes palières et les trappes de visite, de coincement par les portes palières, de chute si la cabine n’est pas parvenue au niveau attendu.
- Risques électriques de contacts indirects avec toutes les parties conductrices, de contact direct lors l’intervention sur matériels sous tension ou sans condamnation de l’électricité.
- Les équipements de travail deviennent dangereux si les modes opératoires d’intervention ne sont pas définis ou ne sont pas respectés.
Autres risques :
- Risque routier / stress : les dépannages en milieu urbain peuvent se faire en "2 roues" avec des risques importants d’accident de la circulation. L’exigence d’interventions urgentes est un facteur supplémentaire de risques.
Les moyens de prévention
Rappel important : La prévention doit toujours obéir à la logique suivante :
_1°) suppression du risque (substitution d’un produit …)
2°) évaluation du risque non supprimable (document unique d’évaluation)
3°) protection collective (captage des polluants, protecteur sur machine…)
4°) protection individuelle (quand la protection collective est impossible, insuffisante ou dans l’attente de son installation).
Dans tous les cas, l’information et la formation des travailleurs s’imposent.
Toute intervention d’un ascensoriste doit obligatoirement être précédée d’une évaluation des risques [4] et d’une étude de sécurité spécifique [5] de moins de 5 ans sur l’installation d’ascenseur concerné.
Textes applicables
Les obligations édictées par les textes peuvent être mises à la charge d’intervenants différents [6] :
- propriétaires d’immeubles [7] ,
- entreprises employant des salariés appelés à utiliser les ascenseurs des locaux de travail : il s’agit d’assurer leur protection en tant qu’utilisateurs,
- entreprises [8] ayant pour activité l’installation, l’entretien et la vérification des ascenseurs et qui doivent assurer la sécurité de leurs salariés affectés à des travaux de montage et de maintenance.
Pour en savoir plus
CISME
Fédération des Ascenseurs
–* www.ascenseurs.fr - Fédération des Ascenseurs ‘Mise en sécurité des Ascenseurs Existants’ – avril 2008
INRS
- Fiche métier amiante – Ascensoriste ED 4271
Sources
- FAST n°11-05-99 Groupement National Multidisciplinaire de Santé au Travail dans le BTP - Ascensoriste
- Synthèse de la réglementation applicable aux ascenseurs - mars 2005 – DDTEFP Paris
- Bilan des AT présenté à la Commission spécialisée n°3 du CSPRP en 2005