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Jeune
MINISTÈRE DE LEMPLOI, DU TRAVAIL
ET DE LA COHÉSION SOCIALE
Direction de la population
et des migrations
MINISTÈRE DE LINTÉRIEUR,
DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE
ET DES LIBERTÉS LOCALES
Direction des libertés publiques
et des affaires juridiques
Circulaire interministérielle DPM/DMI 3 no 2005-253 du 27 mai 2005 relative aux procédures applicables aux jeunes étrangers accueillis en France dans le cadre des accords bilatéraux relatifs à des échanges de jeunesprofessionnels
NOR : SOCD0510316C
(Texte non paru au Journal officiel)
Résumé : instructions concernant la mise en oeuvre des accords bilatéraux relatifs aux échanges de jeunes professionnels.
Mots clés : Étrangers ; accords bilatéraux ; jeunes professionnels ; autorisations de travail ; non-opposition de la situation de lemploi.
Références :
Accord franco - néo-zélandais du 10 août 1983 ;
Accord OMI/AIPT du 25 juillet 1988 ;
Accord franco-polonais du 29 septembre 1990 ;
Accord OMI/FACC du 4 juin 1992 ;
Accord franco-argentin du 26 septembre 1995 ;
Accord franco-hongrois du 4 mai 2000 ;
Accord franco-marocain du 24 mai 2001 ;
Accord franco-sénégalais du 20 juin 2001 ;
Accord franco-bulgare du 9 septembre 2003 ;
Accord franco-canadien du 3 octobre 2003 ;
Accord franco-roumain du 20 novembre 2003 ;
Accord franco-tunisien du 4 décembre 2003 ;
Accord franco-slovaque du 31 mars 2005.
Textes abrogés :
Circulaire no 1485 du 30 décembre 1988 du ministère de la solidarité, de la santé et de la protection sociale relative à la situation des stagiaires professionnels ressortissants des pays ayant signé un accord de stage professionnel avec la France ;
Circulaire no 374 du 3 août 2004 relative aux échanges de jeunes dans le cadre de laccord franco-canadien du 3 octobre 2003 (pour la partie « jeunes professionnels »).
Le ministre de lemploi, du travail et de la cohésion sociale, le ministre de lintérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales à Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, directions régionales de lagriculture et de la forêt [SRITEPSA]) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, directions départementales de la réglementation, direction départementale de lagriculture et de la forêt [ITEPSA]) ; Monsieur le préfet de police, Monsieur le directeur général de lAgence nationale pour lemploi ; Monsieur le directeur de lOffice des migrations internationales ; Monsieur le directeur de lEspace emploi international.
SOMMAIRE
I. - LISTE DES ACCORDS
II. - CONDITIONS PRÉVUES PAR LES ACCORDS
1. Age
2. Conditions de diplôme ou de qualification
3. Statut
4. Professions réglementées
5. Obligation de retour
III. - DIFFUSION DE LINFORMATION
IV. - INSTRUCTION DES DEMANDES
1. Dépôt du dossier
2. Composition du dossier
3. Procédure
3.1. Examen du dossier par lEspace emploi international (EEI)
3.2. Examen du contrat de travail par la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle (DDTEFP)
3.3. Fin dinstruction du dossier par lEspace emploi international (EEI)
3.4. Le visa consulaire
3.5. Délivrance de la carte de séjour
3.6. Prolongation du contrat de travail chez le même employeur dans la limite des dix-huit mois
4. Contrôle médical
5. Redevance forfaitaire due à lOffice des migrations internationales (OMI)
6. Cas particuliers
6.1. Changement demployeur
6.2. Rupture du contrat de travail
6.3. Litiges
Depuis de nombreuses années, la France conclut avec différents pays, des accords bilatéraux relatifs à des échanges de jeunes professionnels antérieurement dénommés stagiaires professionnels.
Selon quils lient la France à des pays développés ou en voie de développement, ces accords peuvent servir à faciliter lexpatriation de nos ressortissants vers ces pays mais aussi à encourager la venue temporaire en France de jeunes étrangers dans une optique de coopération avec des pays engagés dans un processus de restructuration économique ou des pays demandeurs dactions de formation et de perfectionnement professionnels.
Ces accords, négociés selon un principe de réciprocité et dans la limite de contingents annuels, permettent à des jeunes, âgés de dix-huit à trente-cinq ans, entrant ou déjà entrés dans la vie professionnelle de se rendre dans lautre pays pour :
- perfectionner leurs connaissances professionnelles en travaillant dans une entreprise, sous couvert dun contrat de travail leur garantissant les mêmes conditions de travail et de rémunération que les jeunes nationaux dans la même situation ainsi quune protection sociale ;
- améliorer leurs connaissances linguistiques ;
- approfondir leurs connaissances de la société et de la culture de lautre pays.
Les dernières instructions relatives à la gestion des dossiers de ces jeunes professionnels vous ont été adressées le 30 décembre 1988 (circulaire no 1485 du 30 décembre 1988 du ministère de la solidarité, de la santé et de la protection sociale relative à la situation des stagiaires professionnels ressortissants des pays ayant signé un accord de stage professionnel avec la France).
Actuellement, treize accords sont en vigueur et dautres sont en cours de négociation (Estonie, Lituanie, Lettonie, Slovénie, Turquie) avec, pour conséquence, laccueil en France dun plus grand nombre de jeunes professionnels.
Le terme « stagiaire professionnel » a été remplacé par celui de « jeune professionnel ». En effet, les employeurs sont également amenés à accueillir des étrangers qui viennent en France non pas pour exercer une activité professionnelle salariée mais pour accomplir un stage pratique en entreprise sous couvert dune convention de stage et sans quil y ait délivrance dune autorisation de travail. Lemploi du terme « stagiaire » crée ainsi une confusion entre ces deux statuts très différents que sont celui de stagiaire et celui de salarié. En conséquence, lutilisation du terme « jeune professionnel » a semblé préférable.
Pour toutes ces raisons, il a paru nécessaire de revoir les procédures de mise en oeuvre de ces accords pour faciliter linstruction des dossiers dans les meilleurs délais. Vous trouverez, ci-dessous, après la liste des accords, les instructions qui annulent et remplacent celles du 30 décembre 1988.
I. - LISTE DES ACCORDS
Nouvelle-Zélande, 10 août 1983, contingent : 4.
Etats-Unis (OMI/AIPT), 25 juillet 1988, contingent : 300.
Pologne, 29 septembre 1990, contingent : 1 000.
Etats-Unis (OMI/FACC), 4 juin 1992, contingent : 100.
Argentine, 26 septembre 1995, contingent : 200.
Hongrie, 4 mai 2000, contingent : 300.
Maroc, 24 mai 2001, contingent : 300.
Sénégal, 20 juin 2001, contingent : 100.
Bulgarie, 9 septembre 2003, contingent : 300.
Canada, 3 octobre 2003, contingent : 1 500.
Roumanie, 20 novembre 2003, contingent : 300.
Tunisie, 4 décembre 2003, contingent : 100.
Slovaquie, 31 mars 2005, contingent : 300.
II. - CONDITIONS PRÉVUES PAR LES ACCORDS
1. Age
Les jeunes professionnels doivent être âgés au minimum de dix-huit ans et au maximum de trente-cinq ans révolus.
2. Conditions de diplôme ou de qualification
Déjà engagés dans la vie professionnelle ou sur le point de lêtre, lexpérience dans lautre pays pouvant être leur premier emploi, les jeunes professionnels doivent dune part, avoir un niveau de connaissance suffisant de la langue du pays daccueil et dautre part, être titulaires dun diplôme correspondant à la qualification requise pour lemploi offert ou justifier dune expérience professionnelle dans le domaine dactivité concernée.
Ils viennent en France pour approfondir leurs connaissances linguistiques, culturelles et professionnelles et améliorer ainsi leurs perspectives de carrière.
3. Statut
Les jeunes professionnels sont des travailleurs salariés. Ils sont autorisés à occuper un emploi sous couvert dun contrat de travail à durée déterminée, sans que la situation du marché du travail dans la profession concernée puisse être prise en considération. Ils bénéficient de légalité de traitement avec les travailleurs nationaux en matière de conditions de travail, de rémunération et de protection sociale.
Le contrat de travail doit être dune durée minimale de trois mois et maximale de douze mois. Il peut faire lobjet dune ou de plusieurs prolongations dans la limite de dix-huit mois maximum.
4. Professions réglementées
Les conditions dexercice de ces professions, fixées par la réglementation en vigueur, leur sont applicables.
5. Obligation de retour
A lissue de leur période demploi, les jeunes professionnels doivent regagner leur pays dorigine.
III. - DIFFUSION DE LINFORMATION
Les informations générales concernant les accords et les conditions de leur application seront mises en ligne sur les sites internet suivants, avec un lien vers le site de lEspace emploi international qui diffusera plus dinformations et permettra le téléchargement du dossier de candidature.
- www.diplomatie.gouv.fr ;
- www.interieur.gouv.fr ;
- www.social.gouv.fr ;
- www.omi.social.fr ;
- www.emploi-international.org ;
- www.service-public.fr.
La promotion des accords est assurée par les ministères concernés mais aussi, comme par le passé, par les EEI de Paris et de province lors des différentes manifestations auxquelles ils participent.
IV. - INSTRUCTION DES DEMANDES
1. Dépôt du dossier
LEspace emploi international (EEI), 48, boulevard de la Bastille, 75012 Paris, devient le guichet unique de dépôt de lensemble des dossiers quel que soit le lieu demploi du jeune professionnel.
2. Composition du dossier
Le dossier de candidature comprend des formulaires à compléter qui sont mis en ligne par lEEI et des pièces à joindre.
Pour être complet, il doit être constitué :
- dune fiche de candidature revêtue dune photo didentité ;
- de quatre exemplaires originaux du contrat de travail « jeune professionnel » dont le modèle est établi par lEEI, signés par lemployeur et le jeune professionnel ;
- un engagement de versement de la redevance OMI signé par lemployeur (montant de la redevance : 58 euros) ;
- dun engagement de retour dans le pays dorigine ;
- des copies du/des diplômes et/ou des attestations de stage et/ou des certificats de travail ;
- dune autorisation dexercice en France de lactivité sollicitée sil sagit dune profession réglementée.
Les documents en langue étrangère doivent être accompagnés de leur traduction en français.
3. Procédure
3.1. Examen du dossier par lEEI
LEEI, dans les cinq jours qui suivent la réception du dossier, vérifie les conditions déligibilité du candidat et transmet à la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) du lieu demploi les quatre exemplaires du contrat de travail et éventuellement lautorisation dexercice de la profession.
3.2. Examen du contrat de travail par la DDTEFP
La DDTEFP, dans les dix jours qui suivent la réception du contrat de travail, vérifie les conditions demploi sans enquête préalable de linspection du travail sauf si lentreprise est connue pour ne pas respecter ses obligations sociales.
Le salaire proposé doit correspondre à celui pratiqué couramment dans la profession concernée (application de la convention collective sil en existe une), et tenir compte de la qualification et de lexpérience du jeune professionnel. Il ne saurait être inférieur au salaire minimum interprofessionnel de croissance.
Le nombre de jeunes professionnels accueillis doit être compatible avec la taille de lentreprise et le nombre de personnes en formation déjà accueillies.
La DDTEFP, lorsque les conditions précitées sont remplies, vise les quatre exemplaires du contrat de travail pour la totalité de la durée prévue (maximum douze mois), en renvoie trois exemplaires à lEEI et adresse une copie du 4e exemplaire quelle conserve, à linspection du travail compétente. Ce visa vaut autorisation de travail et permet au candidat de travailler dès son arrivée en France. Cependant, ce dernier devra accomplir toutes les démarches nécessaires à lobtention de son titre de séjour le plus rapidement possible.
3.3. Fin dinstruction du dossier par lEEI
LEEI, dans les cinq jours qui suivent le retour du contrat de travail visé par la DDTEFP, adresse celui-ci, en télécopie, au service consulaire français concerné pour permettre la délivrance du visa consulaire sauf pour la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie. En effet, ces trois Etats, étant membres de lUnion européenne depuis le 1er mai 2004, leurs ressortissants sont dispensés de lobligation dobtenir un visa.
Parallèlement, il informe son partenaire à létranger de la suite réservée à la demande du candidat en lui communiquant une copie du contrat de travail visé et transmets à lemployeur deux exemplaires du contrat de travail visé, lun pour lui-même et lautre pour remise au candidat dès son arrivée.
Enfin, il transmet en télécopie à la délégation de lOMI au Maroc, en Pologne ou en Tunisie le contrat de travail visé pour le passage de la visite médicale, celle-ci seffectuant pour ces trois nationalités avant larrivée en France.
3.4. Le visa consulaire
Le visa consulaire délivré aux jeunes professionnels peut être :
- soit un visa long séjour portant la mention « jeune professionnel » « carte de séjour à solliciter à larrivée en France » ;
- soit un visa long séjour temporaire portant la mention « jeune professionnel » « dispense de carte de séjour » dune durée égale à celle prévue par le contrat de travail si la durée prévue de lemploi est inférieure à six mois et que le candidat, informé par le consulat, manifeste son intention de ne pas demander de prolongation au-delà de cette période (bien que son statut de jeune professionnel le lui permette).
Le visa délivré aux jeunes canadiens, de même nature que les visas susmentionnés, porte la mention « échanges de jeunes/Canada 2 A ».
3.5. Délivrance de la carte de séjour
A son arrivée en France, le candidat sollicite la délivrance dune carte de séjour. Pour cela, il dépose, sans rendez-vous, auprès de la préfecture de son lieu de résidence, un dossier composé dune preuve de domicile et dune copie de son contrat de travail visé par la DDTEFP. La préfecture lui délivre un récépissé dune durée de trois mois.
La préfecture instruit la demande et délivre une carte de séjour temporaire portant la mention « travailleur temporaire » conformément à larticle L. 313-10o du code de lentrée et du séjour des étrangers et du droit dasile avant lexpiration de la durée du récépissé.
Pour les candidats qui résident dans certains départements, la carte de séjour peut être transmise par la préfecture à lOMI qui la remet au candidat lors du passage de la visite médicale. Par contre, les jeunes professionnels polonais, marocains et tunisiens, la reçoivent dans le délai des trois mois comme pour les autres départements puisquils passent le contrôle médical avant darriver en France.
En cas de prolongation du contrat de travail, la préfecture du lieu de résidence renouvelle la carte de séjour sur présentation du contrat de travail visé par la DDTEFP.
3.6. Prolongation du contrat de travail
chez le même employeur dans la limite des dix-huit mois
Lorsque le candidat, en accord avec son employeur, souhaite prolonger sa période demploi, dans la limite des 18 mois autorisés, il présente à la DDTEFP son contrat de travail initial accompagné dun avenant daté et signé des deux parties. Lavenant doit spécifier, outre la durée de la prolongation demploi sollicité, si les conditions demploi sont les mêmes que celles prévues initialement ou si elles ont évolué. En aucun cas, elles ne peuvent être moins favorables (ex : diminution du salaire, du nombre dheures, déqualification, etc.).
La DDTEFP vise lavenant au contrat de travail initial. Ce visa vaut autorisation de travail. Elle indique au candidat les démarches à accomplir auprès de la préfecture de son lieu de résidence pour obtenir le renouvellement de son titre de séjour et envoie à lEEI un double de lavenant visé.
4. Contrôle médical
Quelle que soit la durée du contrat de travail, les jeunes professionnels doivent se soumettre au contrôle médical réglementaire :
- soit à leur arrivée en France : ils sont convoqués dans les meilleurs délais par le service médical de lOMI ;
- soit dans le pays dorigine en ce qui concerne les ressortissants polonais, marocains et tunisiens qui sont convoqués par la délégation de lOMI à létranger dès réception par celle-ci, de la copie du contrat de travail visé.
5. Redevance forfaitaire due à lOMI
Lemployeur du jeune professionnel est soumis au paiement dune redevance forfaitaire à lOMI. Cette redevance sélève actuellement à 58 euros.
6. Cas particuliers
6.1. Changement demployeur
A lissue de leur contrat de travail, les jeunes professionnels peuvent changer demployeur dès lors quils nont pas épuisé leur crédit de dix-huit mois prévu par laccord dont ils relèvent. Dans ce cas, un nouveau contrat de travail « jeune professionnel » doit être produit auprès de lEEI qui le fait viser par la DDTEFP concernée dans les mêmes conditions que le contrat de travail initial. Ce nouvel emploi donne lieu au paiement par lemployeur de la redevance forfaitaire à lOMI.
6.2. Rupture du contrat de travail
Le jeune professionnel et son employeur sont liés par un contrat de travail à durée déterminée qui ne peut être rompu avant son terme sauf à lamiable si les deux parties sont daccord, en cas de force grave ou de force majeure soumise à lappréciation des tribunaux.
Lorsque le contrat de travail est rompu à lamiable, le jeune professionnel et son employeur doivent en informer lEEI en lui adressant une attestation de rupture de contrat de travail signée par les deux parties.
LEEI en transmet une copie à la DDTEFP concernée. Dans ce cas, qui doit rester exceptionnel et justifié, le jeune professionnel peut rechercher un autre employeur. La procédure est la même que ci-dessus.
6.3. Litiges
Quand un problème se pose au cours de linstruction dun dossier, lEEI saisit au ministère de lemploi, du travail et de la cohésion sociale, la direction de la population et des migrations (DPM).
Lorsque les DDTEFP ont connaissance dune situation conflictuelle entre un jeune professionnel et son employeur, elles lorientent vers linspection du travail compétente et en informent la DPM.
Nous comptons sur votre diligence pour lapplication des présentes instructions. Nos services restent bien entendu à votre disposition pour toutes difficultés auxquelles vous seriez confrontés.
Pour le ministre de lintérieur et par délégation : Le directeur des libertés publiques et des affaires juridiques, S. Fratacci |
Pour le ministre et par délégation : Le directeur de la population et des migrations, P. Butor |