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∎  Journal officiel du 22 janvier 2005

Ordonnance no 2005-44 du 20 janvier 2005 relative au droit du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle à Mayotte

NOR :  DOMX0400264R

    Le Président de la République,
    Sur le rapport du Premier ministre et de la ministre de l’outre-mer,
    Vu la Constitution, notamment les articles 38 et 74 ;
    Vu le code du travail applicable à Mayotte ;
    Vu le code de l’éducation ;
    Vu la loi no 52-1322 du 15 décembre 1952 modifiée instituant un code du travail dans les territoires et territoires associés relevant du ministère de la France d’outre-mer ;
    Vu la loi no 2001-616 du 11 juillet 2001 relative à Mayotte ;
    Vu la loi no 2003-660 du 21 juillet 2003 de programme pour l’outre-mer, notamment l’article 62 ;
    Vu la loi no 2004-391 du 4 mai 2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social, notamment l’article 55 ;
    Vu l’ordonnance no 91-246 du 25 février 1991 relative au code du travail applicable à Mayotte, notamment l’article 2 ;
    Vu l’ordonnance no 2000-373 du 26 avril 2000 relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers à Mayotte ;
    Vu la saisine du conseil général de Mayotte en date du 7 décembre 2004 ;
    Le Conseil d’Etat entendu ;
    Le conseil des ministres entendu,
                    Ordonne :

Chapitre  Ier
Dispositions générales

    Art.  1er.  -  I.  -  A l’article L. 000-1 du code du travail applicable à Mayotte, il est ajouté, après le quatrième alinéa, les alinéas suivants :
    « Il ne s’applique pas, non plus, au contrat de travail des salariés des entreprises établies dans les départements de métropole ou d’outre-mer ou dans les Etats de l’Union européenne envoyés à Mayotte par celles-ci dans le cadre d’une prestation de services pour une durée n’excédant pas vingt-quatre mois.
    « Sous réserve des dispositions du présent article, tout contrat de travail conclu pour être exécuté à Mayotte est soumis aux dispositions du présent code, quels que soient le lieu de sa conclusion et la résidence ou le lieu du siège social de l’une ou l’autre des parties.
    « Les dispositions du présent code ne portent pas atteinte aux stipulations des contrats individuels de travail plus favorables pour les salariés dans la mesure où elles ne sont pas contraires aux dispositions d’ordre public du présent code.
    « Est nulle ou de nul effet toute clause de juridiction incluse dans un contrat de travail. »
    II.  -  L’article L. 121-3 est abrogé.
    Art.  2.  -  Il est ajouté au livre préliminaire du même code deux articles ainsi rédigés :
    « Art.  L. 000-3.  -  Par dérogation aux dispositions des 4o et 5o de l’article 3 de la loi no 2001-616 du 11 juillet 2001 relative à Mayotte, les sanctions pénales ainsi que les dispositions de procédure pénale figurant au code du travail applicable dans les départements de métropole et d’outre-mer ne trouvent pas effet à Mayotte.
    « Art.  L. 000-4.  -  Pour l’offre d’emploi, l’embauche et les relations de travail, ne peuvent être pris en considération l’origine, le statut civil, le sexe, les moeurs, l’orientation sexuelle, l’âge, l’état de grossesse, la situation de famille, les caractéristiques génétiques, l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, les opinions politiques, les activités syndicales ou mutualistes, les convictions religieuses, l’apparence physique, le patronyme ou, sauf inaptitude constatée par le médecin chargé de la surveillance médicale du travail, l’état de santé ou le handicap.
    « Toute disposition ou tout acte contraire à l’égard d’un salarié est nul de plein droit. »

Chapitre  II
Contrat de travail

    Art.  3.  -  Les articles L. 122-27 et L. 122-28 du même code sont remplacés par les dispositions suivantes :
    « Art.  L. 122-27.  -  L’employeur ou son représentant qui envisage de licencier un salarié doit, avant toute décision, convoquer l’intéressé par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre contre décharge en lui indiquant l’objet de la convocation. L’entretien préalable ne peut avoir lieu moins de cinq jours ouvrables après la présentation de la lettre recommandée ou la remise en main propre de la lettre de convocation. Au cours de l’entretien, l’employeur est tenu d’indiquer les motifs de la décision envisagée et de recueillir les explications du salarié.
    « Lors de cette audition, le salarié peut se faire assister par une personne de son choix appartenant au personnel de l’entreprise. Mention doit être faite de cette faculté dans la lettre de convocation prévue à l’alinéa précédent.
    « Les dispositions des alinéas qui précèdent ne sont pas applicables en cas de licenciement pour motif économique de dix salariés et plus dans une même période de trente jours lorsqu’il existe un comité d’entreprise ou des délégués du personnel dans l’entreprise.
    « Art.  L. 122-27-1.  -  L’employeur qui décide de licencier un salarié doit notifier le licenciement par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou remise en main propre contre décharge ; la date de présentation de la lettre recommandée fixe le point de départ du délai-congé.
    « Cette lettre ne peut être expédiée moins de deux jours ouvrables après la date pour laquelle le salarié a été convoqué en application des dispositions de l’article L. 122-27.
    « Toutefois, si le salarié est licencié individuellement pour un motif d’ordre économique ou s’il est inclus dans un licenciement collectif d’ordre économique concernant moins de dix salariés dans une même période de trente jours, la lettre prévue au premier alinéa du présent article ne peut lui être adressée moins de sept jours ouvrables à compter de la date pour laquelle le salarié a été convoqué en application de l’article L. 122-27.
    « Les dispositions de l’alinéa précédent ne sont pas applicables en cas de redressement ou de liquidation judiciaire.
    « Art.  L. 122-28.  -  L’employeur est tenu d’énoncer le ou les motifs du licenciement dans la lettre de licenciement mentionnée à l’article L. 122-27-1.
    « Lorsque le licenciement est prononcé pour un motif économique, la lettre de licenciement doit énoncer les motifs économiques ou de changement technologique invoqués par l’employeur. En outre, l’employeur est tenu, à la demande écrite du salarié, de lui indiquer par écrit les critères retenus en application de l’article L. 320-2.
    « Lorsque le licenciement est prononcé pour un motif économique, mention doit être faite dans la lettre de licenciement de la priorité de réembauchage prévue par l’article L. 320-13 et de ses conditions de mise en oeuvre. »
    Art.  4.  -  Le titre III du livre Ier du même code est ainsi modifié :
    I.  -  1o Au premier alinéa de l’article L. 132-2, les mots : « et rédigés en français » sont supprimés ;
    2o Il est ajouté après l’article L. 132-2 un article L. 132-2-1 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 132-2-1.  -  Les conventions et accords collectifs de travail et les conventions d’entreprise ou d’établissement doivent être rédigés en français. Toute disposition rédigée dans une autre langue est inopposable au salarié à qui elle ferait grief. »
    II.  -  Il est ajouté après l’article L. 132-5 un article L. 132-5-1 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 132-5-1.  -  La convention collective applicable est celle dont relève l’activité principale exercée par l’employeur. En cas de concours d’activités rendant incertaine l’application de ce critère pour le rattachement d’une entreprise à un champ conventionnel, les conventions collectives et les accords professionnels peuvent, par des clauses réciproques et de nature identique, prévoir les conditions dans lesquelles l’entreprise détermine les conventions et accords qui lui sont applicables. »
    III.  -  Sont ajoutés après le premier alinéa de l’article L. 132-7 deux alinéas ainsi rédigés :
    « Les organisations syndicales de salariés représentatives au sens de l’article L. 132-2 qui sont signataires d’une convention ou d’un accord collectif de travail ou qui y ont adhéré conformément aux dispositions de l’article L. 132-9 sont seules habilitées à signer, dans les conditions visées à l’article L. 132-2-2, les avenants portant révision de cette convention ou de cet accord.
    « L’avenant portant révision de tout ou partie de la convention ou de l’accord collectif se substitue de plein droit aux stipulations de la convention ou de l’accord qu’il modifie et est opposable, dans les conditions fixées à l’article L. 132-10, à l’ensemble des employeurs et des salariés liés par la convention ou l’accord collectif de travail. »
    IV.  -  L’article L. 132-12 est complété par les alinéas suivants :
    « Les organisations visées au premier alinéa se réunissent pour négocier tous les trois ans sur les mesures tendant à assurer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et sur les mesures de rattrapage tendant à remédier aux inégalités constatées. La négociation porte notamment sur les points suivants :
    « a)  Les conditions d’accès à l’emploi, à la formation et à la promotion professionnelle ;
    « b)  Les conditions de travail et d’emploi.
    « La négociation sur l’égalité professionnelle se déroule sur la base d’un rapport présentant la situation comparée des hommes et des femmes dans ces domaines et sur la base d’indicateurs pertinents, reposant sur des éléments chiffrés, pour chaque secteur d’activité. »
    V.  -  Il est ajouté, à la fin du chapitre II, un article L. 132-26 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 132-26.  -  Des commissions paritaires professionnelles ou interprofessionnelles peuvent être instituées, par accord conclu dans les conditions prévues à l’article L. 132-2.
    « Ces commissions paritaires :
    « 1o  Concourent à l’élaboration et à l’application des conventions et accords collectifs de travail, y compris interprofessionnels, négocient et concluent des accords d’intérêt local, notamment en matière d’emploi et de formation ;
    « 2o  Examinent les réclamations et différends individuels et collectifs nés de l’interprétation ou de l’application des conventions et accords collectifs de travail ;
    « 3o  Examinent toute autre question relative aux conditions d’emploi et de travail des salariés intéressés.
    « Les accords visés au premier alinéa fixent les modalités d’exercice du droit de s’absenter, de la compensation des pertes de salaires ou du maintien de ceux-ci, ainsi que de l’indemnisation des frais de déplacement des salariés appelés à participer aux négociations, de même qu’aux réunions des commissions paritaires. Ces accords déterminent également les modalités de protection contre le licenciement des salariés membres de ces commissions et les conditions dans lesquelles ils bénéficient de la protection prévue par les dispositions du chapitre V du titre III du livre IV intéressant le licenciement des délégués du personnel. »
    VI.  -  Il est ajouté, à la fin de la section 1 du chapitre III, un article L. 133-2-1 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 133-2-1.  -  I. - La convention de branche conclue au niveau de la collectivité de Mayotte contient obligatoirement, pour pouvoir être étendue, outre les clauses prévues aux articles L. 132-5 et L. 132-7, des dispositions concernant :
    « 1o  L’exercice du droit syndical et la liberté d’opinion des salariés, le déroulement de carrière des salariés exerçant des responsabilités syndicales et l’exercice de leurs fonctions ;
    « 2o  Les délégués du personnel, les comités d’entreprise et le financement des activités sociales et culturelles gérées par lesdits comités ;
    « 3o  Les éléments essentiels servant à la détermination des classifications professionnelles et des niveaux de qualification, notamment les mentions relatives aux diplômes professionnels ou à leurs équivalences, à condition que ces diplômes aient été créés depuis plus d’un an ;
    « 4o  Les éléments énumérés ci-dessous du salaire applicable par catégories professionnelles, ainsi que les procédures et la périodicité prévues pour sa révision :
    « a)  Le salaire minimum professionnel des salariés sans qualification ;
    « b)  Les coefficients hiérarchiques afférents aux diverses qualifications professionnelles ;
    « c)  Les majorations pour travaux pénibles, physiquement ou nerveusement, dangereux, insalubres ;
    « d)  Les modalités d’application du principe « à travail égal, salaire égal » et les procédures du règlement des difficultés pouvant naître à ce sujet, compte tenu notamment des situations révélées par l’application de l’article L. 132-12, deuxième alinéa ;
    « 5o  Les congés payés ;
    « 6o  Les conditions d’embauchage des salariés, sans que les dispositions prévues puissent porter atteinte au libre choix du syndicat par ceux-ci ;
    « 7o  Les conditions de la rupture des contrats de travail, notamment quant au délai-congé et à l’indemnité de licenciement ;
    « 8o  Les modalités d’organisation et de fonctionnement, de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de la formation permanente dans le cadre de la branche considérée, y compris des modalités particulières aux personnes handicapées ;
    « 9o  L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et les mesures de rattrapage tendant à remédier aux inégalités constatées. Ces mesures s’appliquent notamment à l’accès à l’emploi, à la formation et à la promotion professionnelle et aux conditions de travail et d’emploi ;
    « 10o  L’égalité de traitement entre salariés, quel que soit leur statut civil, leur appartenance à une ethnie, une nation ou une race, notamment en matière d’accès à l’emploi, de formation, de promotion professionnelle et de conditions de travail ;
    « 11o  Les conditions propres à concrétiser le droit au travail de toutes personnes handicapées en état d’exercer une profession ;
    « 12o  En tant que de besoin dans la branche :
    « a)  Les conditions particulières de travail des femmes enceintes ou allaitant et des jeunes ;
    « b)  Les conditions d’emploi et de rémunération du personnel à temps partiel ;
    « c)  Les conditions d’emploi et de rémunération des travailleurs à domicile ;
    « d)  Les garanties des salariés appelés à exercer leur activité hors de Mayotte ;
    « e)  Les conditions d’emploi des salariés des entreprises extérieures ;
    « f)  Les conditions dans lesquelles le ou les salariés, auteurs d’une invention dévolue à l’employeur en vertu de l’article L. 611-7 du code de la propriété intellectuelle bénéficient d’une rémunération supplémentaire ;
    « 13o  Les procédures conventionnelles de conciliation suivant lesquelles seront réglés les conflits collectifs de travail susceptibles de survenir entre les employeurs et les salariés liés par la convention ;
    « 14o  Les modalités d’accès à un régime de prévoyance maladie ;
    « 15o  Les modalités de prise en compte dans la branche ou l’entreprise des demandes relatives aux thèmes de négociation émanant d’une ou des organisations syndicales de salariés représentatives.
    « II.  -  La convention de branche susceptible d’extension peut également contenir, sans que cette énumération soit limitative, des dispositions concernant :
    « 1o  Les conditions particulières de travail :
    « a)  Heures supplémentaires ;
    « b)  Travaux par roulement ;
    « c)  Travaux de nuit ;
    « d)  Travaux du dimanche ;
    « e)  Travaux des jours fériés ;
    « 2o  Les conditions générales de la rémunération du travail au rendement pour les catégories intéressées, sauf s’il s’agit de travaux dangereux, pénibles ou insalubres ;
    « 3o  Les primes d’ancienneté et d’assiduité ;
    « 4o  Les indemnités pour frais professionnels ou assimilés, notamment les indemnités de déplacement ;
    « 5o  Les procédures conventionnelles d’arbitrage suivant lesquelles seront ou pourront être réglés les conflits collectifs de travail susceptibles de survenir entre les employeurs et les salariés liés par la convention ;
    « 6o  Les conditions d’exercice des responsabilités mutualistes. »
    VII.  -  L’article L. 135-7 est ainsi rédigé :
    « Art.  L. 135-7.  -  I.  -  Les conditions d’information des salariés et des représentants du personnel sur le droit conventionnel applicable dans l’entreprise et l’établissement sont définies par convention de branche, accord professionnel ou, à défaut, interprofessionnel. Si ceux-ci ne précisent pas ces conditions d’information, les modalités définies au II s’appliquent.
    « II.  -  L’employeur lié par une convention ou un accord collectif de travail doit fournir un exemplaire de ce texte au comité d’entreprise ainsi qu’aux délégués du personnel.
    « En outre, l’employeur tient un exemplaire à jour de cette convention, accord collectif professionnel ou interprofessionnel par lequel il est lié à la disposition du personnel sur le lieu de travail. Un avis est affiché à ce sujet.
    « Dans les entreprises dotées d’un intranet, l’employeur met sur celui-ci à disposition des salariés un exemplaire à jour de la convention ou de l’accord collectif de travail par lequel il est lié. »
    Art.  5.  -  Il est créé, au titre V du livre Ier du même code, un chapitre VII ainsi rédigé :

« Chapitre  VII
« Corruption et violation des secrets de fabrique

    « Art.  L. 157-1.  -  Le fait, pour tout directeur ou salarié d’une entreprise de solliciter ou d’agréer, directement ou indirectement, à l’insu et sans l’autorisation de son employeur, des offres ou des promesses, des dons, présents, escomptes ou primes pour accomplir ou s’abstenir d’accomplir un acte de sa fonction ou facilité par sa fonction, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 Euro d’amende.
    « Est puni des mêmes peines le fait, par quiconque, de céder aux sollicitations définies à l’alinéa précédent ou d’en prendre l’initiative.
    « Dans les cas prévus au présent article, le tribunal peut également prononcer, à titre de peine complémentaire, pour une durée de cinq ans au plus, l’interdiction des droits civiques, civils et de famille prévue par l’article 131-26 du code pénal.
    « Art.  L. 157-2.  -  Le fait, pour tout directeur ou salarié d’une entreprise de révéler ou de tenter de révéler un secret de fabrique est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 Euro d’amende.
    « Le tribunal peut également prononcer, à titre de peine complémentaire, pour une durée de cinq ans au plus, l’interdiction des droits civiques, civils et de famille prévue par l’article 131-26 du code pénal. »

Chapitre  III
Réglementation du travail

    Art.  6.  -  Il est ajouté, à la fin de la section 1 du chapitre II du livre II du même code un article L. 212-4-1 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 212-4-1.  -  Sont considérés comme salariés à temps partiel les salariés dont la durée du travail est inférieure à la durée légale du travail ou à cette durée appliquée au mois ou à l’année, ou, en temps que de besoin, à la durée conventionnelle ou aux durées du travail applicables dans l’établissement.
    « Les salariés à temps partiel bénéficient des droits reconnus aux salariés à temps complet par la loi et, sous réserve des modalités spécifiques qu’ils prévoient, par les conventions et accords collectifs interprofessionnels, de branche, d’entreprise ou d’établissement. »
    Art.  7.  -  La section 1 du chapitre III du livre Ier du même code est remplacée par les dispositions suivantes :

« Section  1
« Dispositions générales

    « Art.  L. 213-1.  -  Le recours au travail de nuit doit être exceptionnel. Il doit prendre en compte les impératifs de protection de la sécurité et de la santé des salariés et doit être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale.
    « La mise en place dans une entreprise ou un établissement du travail de nuit au sens de l’article L. 213-3 ou son extension à de nouvelles catégories de salariés sont subordonnées à la conclusion préalable d’une convention ou d’un accord collectif étendu ou d’un accord d’entreprise ou d’établissement.
    « Cet accord collectif doit comporter les justifications du recours au travail de nuit visées au premier alinéa.
    « Art.  L. 213-2.  -  Tout travail entre 20 heures et 5 heures est considéré comme travail de nuit.
    « Une autre période de neuf heures consécutives, comprise entre 19 heures et 6 heures mais comprenant, en tout état de cause, l’intervalle compris entre 24 heures et 5 heures, peut être substituée à la période mentionnée au premier alinéa par une convention ou un accord collectif étendu ou un accord d’entreprise ou d’établissement. A défaut d’accord et lorsque les caractéristiques particulières de l’activité de l’entreprise le justifient, cette substitution peut être autorisée par l’inspecteur du travail après avis du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent.
    « Art.  L. 213-3.  -  Est salarié de nuit tout salarié qui :
    « 1o  Soit accomplit, au moins deux fois par semaine, selon son horaire de travail habituel, au moins trois heures de son temps de travail quotidien durant la période définie à l’article L. 213-2 ;
    « 2o  Soit accomplit, au cours d’une période de référence, un nombre minimal d’heures de travail de nuit au sens de l’article L. 213-2.
    « Le nombre minimal d’heures de travail de nuit et la période de référence mentionnés au 2o sont fixés par convention ou accord collectif étendu ou, à défaut, par décret en Conseil d’Etat pris après consultation de la commission consultative du travail prévue à l’article L. 420-1.
    « Art.  L. 213-4.  -  La durée quotidienne du travail effectué par un salarié de nuit ne peut excéder huit heures.
    « Il peut être dérogé aux dispositions de l’alinéa précédent par convention ou accord collectif étendu ou par convention ou accord d’entreprise ou d’établissement, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat. Il peut également être dérogé aux dispositions du même alinéa en cas de circonstances exceptionnelles, sur autorisation de l’inspecteur du travail donnée après avis du comité d’entreprise ou des délégués du personnel s’ils existent, selon des modalités fixées par le décret mentionné au présent alinéa.
    « La durée hebdomadaire de travail des salariés de nuit, calculée sur une période quelconque de douze semaines consécutives, ne peut dépasser quarante heures. Une convention ou un accord de branche étendu ou une convention ou un accord d’entreprise ou d’établissement peut porter cette limite à quarante-quatre heures lorsque les caractéristiques propres à l’activité d’un secteur le justifient. Un arrêté du représentant de l’Etat à Mayotte peut fixer la liste des secteurs pour lesquels cette durée est fixée entre quarante et quarante-quatre heures.
    « Art.  L. 213-5.  -  Les salariés de nuit bénéficient de contreparties au titre des périodes de nuit pendant lesquelles ils sont occupés sous forme de repos compensateur et, le cas échéant, sous forme de compensation salariale.
    « La convention ou l’accord collectif mentionnés à l’article L. 213-1 prévoient ces contreparties. La convention ou l’accord collectif prévoient, en outre, des mesures destinées à améliorer les conditions de travail des salariés, à faciliter l’articulation de leur activité nocturne avec l’exercice de responsabilités familiales et sociales, notamment en ce qui concerne les moyens de transport, et à assurer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, notamment par l’accès à la formation. La convention ou l’accord collectif prévoient également l’organisation des temps de pause.
    « Par dérogation à l’article L. 213-1, à défaut de convention ou d’accord collectif et à condition que l’employeur ait engagé sérieusement et loyalement des négociations tendant à la conclusion d’un tel accord, les salariés peuvent être affectés à des postes de nuit après autorisation de l’inspecteur du travail accordée notamment après vérification des contreparties qui leur seront accordées au titre de l’obligation définie au premier alinéa ci-dessus, de l’existence de temps de pause et selon des modalités fixées par décret en Conseil d’Etat.
    « Art.  L. 213-5-1.  -  Les salariés de nuit au sens de l’article L. 213-3 qui souhaitent occuper ou reprendre un poste de jour et les salariés occupant un poste de jour qui souhaitent occuper ou reprendre un poste de nuit dans le même établissement ou, à défaut, dans la même entreprise ont priorité pour l’attribution d’un emploi ressortissant à leur catégorie professionnelle ou d’un emploi équivalent. L’employeur porte à la connaissance de ces salariés la liste des emplois disponibles correspondants.
    « Art.  L. 213-5-2.  -  Lorsque le travail de nuit est incompatible avec des obligations familiales impérieuses, notamment avec la garde d’un enfant ou la prise en charge d’une personne dépendante, le salarié peut demander son affectation sur un poste de jour.
    « Art.  L. 213-5-3.  -  Lorsque le travail de nuit est incompatible avec des obligations familiales impérieuses, notamment avec la garde d’un enfant ou la prise en charge d’une personne dépendante, le salarié peut refuser d’accepter ce changement sans que ce refus constitue une faute ou un motif de licenciement.
    « Art.  L. 213-5-4.  -  Tout salarié de nuit bénéficie, avant son affectation sur un poste de nuit et à intervalles réguliers d’une durée ne pouvant excéder six mois par la suite, d’une surveillance médicale particulière dont les conditions d’application sont déterminées par décret en Conseil d’Etat.
    « Le salarié de nuit, lorsque son état de santé, constaté par le médecin du travail, l’exige, doit être transféré à titre définitif ou temporaire sur un poste de jour correspondant à sa qualification et aussi comparable que possible à l’emploi précédemment occupé.
    « L’employeur ne peut prononcer la rupture du contrat de travail du salarié de nuit du fait de son inaptitude au poste comportant le travail de nuit au sens des articles L. 213-2 et L. 213-3, à moins qu’il ne justifie par écrit soit de l’impossibilité dans laquelle il se trouve de proposer un poste dans les conditions fixées à l’alinéa précédent, soit du refus du salarié d’accepter le poste proposé dans ces conditions.
    « Ces dispositions s’appliquent sans préjudice des prérogatives reconnues au médecin du travail par l’article L. 240-4.
    « Le médecin du travail est consulté avant toute décision importante relative à la mise en place ou à la modification de l’organisation du travail de nuit. Les conditions d’application de cette consultation sont déterminées par décret en Conseil d’Etat. »
    Art.  8.  -  Il est inséré, après le chapitre IV du titre II du livre II du même code, un chapitre V ainsi rédigé :

« Chapitre  V
« Congés non rémunérés
Section  1
Congé de formation économique, sociale et syndicale

    « Art.  L. 225-1.  -  Les salariés désireux de participer à des stages ou sessions de formation économique, sociale, de formation syndicale ou intéressant le dialogue social organisés, soit par des centres rattachés à des organisations syndicales de salariés reconnues représentatives au sens de l’article L. 412-3, soit par des instituts spécialisés, ont droit, sur leur demande, à un ou plusieurs congés.
    « Les formations sur le dialogue social peuvent également être organisées par la direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
    « La durée totale des congés pris dans l’année par un salarié ne peut excéder douze jours. Elle ne peut excéder dix-huit jours pour les animateurs des stages et sessions et pour les salariés appelés à exercer des responsabilités syndicales.
    « La durée de chaque congé ne peut être inférieure à deux jours.
    « Le nombre total de jours de congé susceptibles d’être pris chaque année par l’ensemble des salariés de l’établissement au titre des formations prévues aux alinéas précédents ainsi qu’à l’article L. 444-9 ne peut dépasser un maximum fixé par arrêté du représentant de l’Etat à Mayotte compte tenu de l’effectif de l’établissement.
    « Cet arrêté fixe aussi, compte tenu de l’effectif de l’établissement, le nombre maximum de jours de congé pouvant être utilisés par les animateurs et par les salariés appelés à exercer des responsabilités syndicales, ainsi que le pourcentage maximum de salariés pouvant être simultanément absents au titre des congés prévus au présent article.
    « Les demandeurs d’emploi peuvent participer aux stages visés au premier alinéa du présent article dans la limite des durées de douze et dix-huit jours par période annuelle prévues pour les salariés.
    « Art.  L. 225-2.  -  La durée du ou des congés visés à l’article L. 225-1 est assimilée à une durée de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés, du droit aux prestations d’assurances sociales et aux prestations familiales ainsi que pour l’ensemble des autres droits résultant pour l’intéressé de son contrat.
    « Art.  L. 225-3.  -  Le congé est de droit, dans les limites fixées à l’article L. 225-1, sauf dans le cas où l’employeur estime, après avis conforme du comité d’entreprise ou, s’il n’en existe pas, des délégués du personnel, que cette absence pourrait avoir des conséquences préjudiciables à la production et à la bonne marche de l’entreprise.
    « Le refus du congé par l’employeur doit être motivé.
    « En cas de différend, le refus de l’employeur peut être directement contesté devant le tribunal du travail qui est saisi et statue en dernier ressort, selon les formes applicables au référé.
    « Art.  L. 225-4.  -  Les conventions ou accords collectifs de travail peuvent :
    « a)  Contenir des dispositions plus favorables que celles prévues ci-dessus, notamment en matière de rémunération ;
    « b)  Préciser les périodes de congé les mieux adaptées aux nécessités de chaque profession ;
    « c)  Fixer les modalités du financement de la formation prévue à l’article L. 225-1 destiné à couvrir les frais pédagogiques ainsi que les dépenses d’indemnisation des frais de déplacement et d’hébergement des stagiaires et animateurs ;
    « d)  Définir les procédures amiables permettant de régler les difficultés qui peuvent survenir pour l’application des dispositions qui précèdent.
    « Les conventions et accords collectifs peuvent prévoir la création de fonds mutualisés en vue d’assurer la rémunération des congés et le financement de la formation prévus à l’article L. 225-1.
    « Des accords d’établissement peuvent fixer la répartition des congés par service ou par catégorie professionnelle.

« Section  2
« Modalités de la formation économique, sociale et syndicale
des salariés appelés à exercer des fonctions syndicales

    « Art.  L. 225-5.  -  La formation des salariés appelés à exercer des responsabilités syndicales, notamment au sein d’organismes de caractère économique et social, peut être assurée :
    « a)  Soit par des centres spécialisés, directement rattachés aux organisations syndicales les plus représentatives au sens de l’article L. 412-3 ;
    « b)  Soit par des instituts d’universités ou de facultés ;
    « c)  Soit, pour les formations prévues au deuxième alinéa de l’article L. 225-1, par la direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle ou des personnalités qualifiées.
    « Toutefois, des organismes dont la spécialisation totale ou partielle serait assurée en accord avec des organisations syndicales peuvent participer à la formation des salariés appelés à exercer des responsabilités syndicales. Pour bénéficier des dispositions des articles L. 225-6 et L. 225-7 ci-dessous, ils doivent avoir reçu l’agrément du ministre chargé du travail.
    « Art.  L. 225-6.  -  L’Etat apporte une aide financière à la formation des salariés telle qu’elle est assurée par les centres, instituts et organismes mentionnés à l’article précédent. Cette aide peut également être apportée par la direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
    « Des crédits sont inscrits à cet effet au budget du ministère chargé du travail.
    « Des crédits destinés à contribuer en la matière au fonctionnement des instituts d’université ou de faculté sont également inscrits au budget du ministère chargé de l’éducation nationale.
    « Art.  L. 225-7.  -  Pour bénéficier de l’aide prévue à l’article précédent, les organismes mentionnés ci-dessus établissent des programmes préalables de stages ou de sessions précisant, notamment, les matières enseignées et la durée de scolarité.
    « Des conventions conclues à cet effet entre les organismes mentionnés au a du premier alinéa et au dernier alinéa de l’article L. 225-5 et les ministères intéressés ou les universités, facultés, instituts d’université ou de faculté, prévoient les conditions dans lesquelles cette aide est utilisée, notamment pour la rémunération du corps enseignant et l’octroi de bourses d’études.
    « Art.  L. 225-8.  -  Un décret en Conseil d’Etat fixe les modalités d’application des sections 1 et 2 du présent chapitre.

« Section  3
« Congé mutualiste

    « Art.  L. 225-9.  -  Les administrateurs d’une mutuelle au sens des dispositions du code de la mutualité bénéficient, dans les conditions et limites prévues au présent article, d’un congé non rémunéré de formation d’une durée maximale de neuf jours ouvrables par an.
    « La durée du congé est assimilée à une période de travail effectif pour la détermination de la durée des congés payés ainsi que pour l’ensemble des autres droits résultant pour l’intéressé de son contrat.
    « Les modalités d’application du présent article, notamment les conditions dans lesquelles est établie la liste des stages ou organismes ouvrant droit à ce congé, les règles selon lesquelles est déterminé, par entreprise, le nombre maximum de salariés ou apprentis susceptibles de bénéficier du congé au cours d’une année et les conditions dans lesquelles l’employeur peut, le cas échéant, différer le congé, en raison des nécessités propres de son entreprise, sont déterminées par décret en Conseil d’Etat. »

Chapitre  IV
Hygiène, sécurité et conditions de travail

    Art.  9.  -  Le titre III du livre II du même code est ainsi rédigé :

« Titre  III
« HYGIÈNE, SÉCURITÉ ET CONDITIONS DE TRAVAIL
« Chapitre  Ier
« Dispositions générales

    « Art.  L. 231-1.  -  Sont soumis aux dispositions du présent titre les établissements employant des travailleurs. Sont également soumis à ces dispositions les ateliers des établissements publics dispensant un enseignement technique ou professionnel, et les établissements où ne sont employés que les membres de la famille sous l’autorité soit du père, soit de la mère, soit du tuteur.
    « Art.  L. 231-2.  -  Les travailleurs indépendants ainsi que les employeurs, lorsqu’ils exercent directement une activité sur un chantier, doivent mettre en oeuvre vis-à-vis des autres personnes intervenant dans les opérations de bâtiment et de génie civil et d’eux-mêmes les règles de protection et de salubrité prévues aux articles L. 231-7, L. 233-1 et L. 233-7.
    « Art.  L. 231-3.  -  Lorsque la procédure de mise en demeure est prévue par les dispositions réglementaires relatives à l’hygiène, à la sécurité et aux conditions de travail, les inspecteurs et contrôleurs du travail, avant de dresser procès-verbal, doivent mettre les chefs d’établissement en demeure de se conformer aux prescriptions de ces règlements.
    « Par dérogation à la règle qui précède, les inspecteurs et contrôleurs du travail sont autorisés, sans mise en demeure, à dresser immédiatement procès-verbal, sans préjudice, le cas échéant, de l’application de l’article L. 251-6 lorsque les faits qu’ils constatent présentent un danger grave ou imminent pour l’intégrité physique des travailleurs.
    « Le procès-verbal doit explicitement préciser les circonstances de fait et la législation ou les règlements applicables en l’espèce.
    « Art.  L. 231-4.  -  Les mises en demeure sont faites selon les modalités prévues à l’article L. 610-12 et sont datées et signées. Elles indiquent les infractions constatées et fixent un délai à l’expiration duquel ces infractions devront avoir disparu. Ce délai, qui ne peut être inférieur à quatre jours, est fixé en tenant compte des circonstances, à partir du minimum établi pour chaque cas par les décrets pris en application du présent titre.
    « Art.  L. 231-5.  -  Le directeur du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, sur le rapport de l’inspecteur du travail constatant une situation dangereuse résultant d’une infraction aux dispositions des articles L. 232-1 et L. 233-1, notamment dans le cas où le risque professionnel trouve son origine dans les conditions d’organisation du travail ou d’aménagement du poste de travail, l’état des surfaces de circulation, l’état de propreté et d’ordre des lieux de travail, le stockage des matériaux et des produits de fabrication, peut mettre en demeure les chefs d’établissement de prendre toutes mesures utiles pour y remédier.
    « Cette mise en demeure est faite par écrit, datée et signée et fixe un délai d’exécution tenant compte des difficultés de réalisation. Si, à l’expiration de ce délai, l’inspecteur du travail constate que la situation dangereuse n’a pas cessé, il peut dresser procès-verbal au chef d’établissement. Par exception aux dispositions des articles L. 251-1 et L. 251-5 les infractions ainsi constatées sont punies de peines de police.
    « Art.  L. 231-6.  -  Avant l’expiration du délai fixé en application soit de l’article L. 231-3 soit de l’article L. 231-5 et au plus tard dans les quinze jours qui suivent la mise en demeure prononcée sur le fondement de l’un de ces articles, le chef d’établissement peut saisir d’une réclamation le ministre chargé du travail et de l’emploi.
    « Cette réclamation est suspensive. Il y est statué dans un délai fixé par voie réglementaire.
    « La non-communication au chef d’établissement de la décision du ministre dans le délai prévu à l’alinéa précédent vaut acceptation de la réclamation. Tout refus de la part du ministre doit être motivé.
    « Art.  L. 231-7.  -  Sans préjudice de l’application des autres dispositions législatives et réglementaires, les vendeurs ou distributeurs de substances ou de préparations dangereuses ainsi que les chefs des établissements où il en est fait usage sont tenus d’apposer sur tout récipient, sac ou enveloppe contenant ces substances ou préparations, une étiquette ou une inscription indiquant le nom et l’origine de ces substances ou préparations et les dangers que présente leur emploi.
    « Les récipients, sacs ou enveloppes contenant les substances ou préparations dangereuses doivent être solides et étanches.
    « Un arrêté conjoint des ministres chargés du travail, de l’industrie et de l’environnement détermine la nature des substances ou préparations prévues à l’alinéa précédent et la proportion au-dessus de laquelle leur présence dans un produit complexe rend obligatoire l’apposition de l’étiquette ou de l’inscription prévue ci-dessus.
    « Cet arrêté détermine la couleur, les dimensions des étiquettes ou inscriptions, les indications qui doivent figurer sur celles-ci, ainsi que les conditions auxquelles doivent satisfaire les récipients, sacs ou enveloppes contenant lesdits substances, préparations ou produits.
    « Toute substance ou préparation, qui ne fait pas l’objet d’un arrêté mentionné au troisième alinéa ci-dessus mais donne lieu à la fourniture des informations mentionnées au troisième alinéa de l’article L. 231-8, doit être étiquetée et emballée par le fabricant, l’importateur ou le vendeur sur la base de ces informations et des règles générales fixées par ledit arrêté en application du quatrième alinéa ci-dessus.
    « Art.  L. 231-8.  -  Dans l’intérêt de l’hygiène et de la sécurité du travail, peuvent être limités, réglementés ou interdits la fabrication, la mise en vente, la vente, l’importation, la cession à quelque titre que ce soit ainsi que l’emploi des substances et préparations dangereuses pour les salariés.
    « Ces limitations, réglementations ou interdictions peuvent être établies même dans le cas où l’emploi desdites substances ou préparations est le fait du chef d’établissement ou des travailleurs indépendants.
    « Avant toute mise sur le marché, soit en l’état, soit au sein d’une préparation, à titre onéreux ou gratuit, d’une substance chimique qui n’a pas fait l’objet d’une mise sur le marché d’un Etat membre des Communautés européennes ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen avant le 18 septembre 1981, tout fabricant ou importateur doit fournir à un organisme agréé par le ministre chargé du travail les informations nécessaires à l’appréciation des risques encourus par les salariés susceptibles d’être exposés à cette substance.
    « Les fabricants, les importateurs ou les vendeurs de substances ou de préparations dangereuses destinées à être utilisées par les personnes ou les établissements mentionnés à l’article L. 231-1 doivent, dans les conditions définies par décret en Conseil d’Etat, fournir à un organisme agréé par le ministre chargé du travail toutes les informations nécessaires sur ces produits, notamment leur composition, en vue de permettre d’en prévenir les effets sur la santé ou de répondre à toute demande d’ordre médical destinée au traitement des affections induites par ces produits, en particulier en cas d’urgence. Un décret en Conseil d’Etat détermine les conditions dans lesquelles les informations sont fournies par l’organisme agréé, les personnes qui y ont accès et les modalités selon lesquelles sont préservés les secrets de fabrication.
    « Toutefois, les dispositions précédentes ne s’appliquent pas :
    « a) A l’importateur d’une substance en provenance d’un Etat membre des Communautés européennes ou d’un autre Etat partie à l’accord sur l’Espace économique européen, si cette substance y a fait l’objet d’une mise sur le marché conformément aux règles nationales prises pour l’application des directives du Conseil des Communautés européennes ;
    « b) Au fabricant ou à l’importateur de certaines catégories de substances ou préparations, définies par décret en Conseil d’Etat, et soumises à d’autres procédures de déclaration. Ces procédures prennent en compte les risques encourus par les travailleurs.
    « Obligation peut, en outre, être faite aux fabricants, importateurs et vendeurs susvisés de participer à la conservation et à l’exploitation de ces informations et de contribuer à la couverture des dépenses qui en résultent.
    « Par ailleurs, l’inspecteur du travail peut, après avis du médecin du travail, mettre en demeure le chef d’établissement de faire procéder, par des organismes agréés par le ministère du travail, à des analyses des produits visés au premier alinéa du présent article, en vue d’en connaître la composition et les effets sur l’organisme humain.
    « Les mesures d’application du présent article font l’objet de décrets en Conseil d’Etat pris dans les conditions prévues à l’article L. 231-16, ces décrets peuvent notamment organiser des procédures spéciales lorsqu’il y a urgence à suspendre la commercialisation ou l’utilisation des substances et préparations dangereuses, et prévoir les modalités d’indemnisation des salariés atteints d’affections causées par ces produits.
    « Art.  L. 231-9.  -  Le salarié signale immédiatement à l’employeur ou à son représentant toute situation de travail dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé ainsi que toute défectuosité qu’il constate dans les systèmes de protection.
    « L’employeur ou son représentant ne peut demander au salarié de reprendre son activité dans une situation de travail où persiste un danger grave et imminent résultant par exemple d’une défectuosité du système de protection.
    « Art.  L. 231-10.  -  Aucune sanction, aucune retenue de salaire ne peut être prise à l’encontre d’un salarié ou d’un groupe de salariés qui se sont retirés d’une situation de travail dont ils avaient un motif raisonnable de penser qu’elle présentait un danger grave et imminent pour la vie ou la santé de chacun d’eux.
    « Art.  L. 231-11.  -  La faculté ouverte par l’article L. 231-9 doit être exercée de telle manière qu’elle ne puisse créer pour autrui une nouvelle situation de risque grave et imminent.
    « Art.  L. 231-12.  -  Si un représentant du personnel au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail constate qu’il existe une cause de danger grave et imminent, notamment par l’intermédiaire d’un salarié qui s’est retiré de la situation de travail définie à l’article L. 231-9, il en avise immédiatement l’employeur ou son représentant et il consigne cet avis par écrit dans des conditions fixées par voie réglementaire. L’employeur ou son représentant est tenu de procéder sur-le-champ à une enquête avec le membre du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail qui lui a signalé le danger et de prendre les dispositions nécessaires pour y remédier.
    « En cas de divergence sur la réalité du danger ou la façon de le faire cesser, notamment par arrêt du travail, de la machine ou de l’installation, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail est réuni d’urgence et, en tout état de cause, dans un délai n’excédant pas vingt-quatre heures. En outre, l’employeur est tenu d’informer immédiatement les services de l’inspection du travail et de prévention de la caisse de sécurité sociale de Mayotte dont les représentants peuvent assister à la réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
    « A défaut d’accord entre l’employeur et la majorité du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail sur les mesures à prendre et leurs conditions d’exécution, l’inspecteur du travail est saisi immédiatement par l’employeur ou son représentant. Il met en oeuvre, le cas échéant, soit celle de l’article L. 231-5, soit celle de l’article L. 251-6.
    « Art.  L. 231-13.  -  Le chef d’établissement prend les mesures et donne les instructions nécessaires pour permettre aux salariés, en cas de danger grave, imminent et inévitable, d’arrêter leur activité et de se mettre en sécurité en quittant immédiatement le lieu de travail.
    « Art.  L. 231-14.  -  Les mesures concernant la sécurité, l’hygiène et la santé au travail ne doivent en aucun cas entraîner de charges financières pour les salariés.
    « Art.  L. 231-15.  -  Lorsqu’il constate sur un chantier du bâtiment et des travaux publics qu’un salarié ne s’est pas retiré de la situation de travail définie à l’article L. 231-9, alors qu’il existe une cause de danger grave et imminent résultant soit d’un défaut de protection contre les chutes de hauteur, soit de l’absence de dispositifs de nature à éviter les risques d’ensevelissement constituant une infraction aux obligations des décrets pris en application de l’article L. 231-16, l’inspecteur du travail ou le contrôleur du travail, par délégation de l’inspecteur du travail dont il relève et sous son autorité, peut prendre toutes mesures utiles visant à soustraire immédiatement le salarié de cette situation, notamment en prescrivant l’arrêt temporaire de la partie des travaux en cause.
    « Lorsque toutes les mesures ont été prises pour faire cesser la situation de danger grave et imminent ou la situation dangereuse, l’employeur ou son représentant avise l’inspecteur du travail ou le contrôleur du travail. Après vérification, l’inspecteur du travail ou le contrôleur du travail, par délégation de l’inspecteur du travail dont il relève et sous son autorité, autorise la reprise des travaux ou de l’activité concernée.
    « En cas de contestation par l’employeur de la réalité du danger ou de la façon de le faire cesser, notamment par l’arrêt des travaux, celui-ci saisit le président du tribunal de première instance qui statue en référé.
    « Un décret en Conseil d’Etat détermine les modalités d’application du présent article.
    « Art.  L. 231-16.  -  Des décrets en Conseil d’Etat déterminent les mesures nécessaires à l’application des règles de protection et de salubrité prévues au présent chapitre. Ils déterminent notamment :
    « 1o  Les mesures générales de protection et de salubrité applicables à tous les établissements assujettis, notamment en ce qui concerne l’éclairage, l’aération ou la ventilation, les eaux potables, les fosses d’aisances, l’évacuation des poussières et vapeurs, les précautions à prendre contre les incendies, le couchage du personnel ;
    « 2o  Au fur et à mesure des nécessités constatées, les prescriptions particulières relatives soit à certaines professions, soit à certains modes de travail.
    « Ces décrets sont pris après avis de la commission consultative du travail prévue à l’article L. 420-1.

« Chapitre  II
« Hygiène

    « Art.  L. 232-1.  -  Les établissements et locaux où sont employés des salariés doivent être tenus dans un état constant de propreté et présenter les conditions d’hygiène et de salubrité nécessaires à la santé du personnel.
    « Art.  L. 232-2.  -  Il est interdit à toute personne d’introduire ou de distribuer et à tout chef d’établissement, directeur, gérant, préposé, contremaître, chef de chantier et, en général, à toute personne ayant autorité sur les salariés, de laisser introduire ou de laisser distribuer dans les établissements et locaux mentionnés à l’article L. 231-1, pour être consommées par le personnel, toutes boissons alcooliques.
    « Il est interdit à tout chef d’établissement, directeur, gérant, préposé, contremaître, chef de chantier et, en général, à toute personne ayant autorité sur les salariés, de laisser entrer ou séjourner dans les mêmes établissements des personnes en état d’ivresse.
    « Dans les entreprises industrielles et commerciales, les conventions ou accords collectifs de travail ou les contrats individuels de travail ne peuvent comporter de dispositions prévoyant l’attribution, au titre d’avantage en nature, de boissons alcooliques aux salariés.
    « Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas aux boissons servies à l’occasion des repas constituant un avantage en nature.

« Chapitre  III
« Sécurité

    « Art.  L. 233-1.  -  Les établissements, locaux, chantiers et, plus généralement, tous les emplacements de travail doivent être aménagés de façon à garantir la sécurité des salariés.
    « Les installations, machines, mécanismes, appareils de transmission, outils et engins doivent être installés, protégés, tenus et utilisés dans des conditions assurant la sécurité, dans les meilleures conditions possibles de sécurité.
    « Les techniques de travail et les produits utilisés ne doivent pas mettre en péril la sécurité et la santé des salariés.
    « Art.  L. 233-2.  -  Sans préjudice de l’application des mesures prévues par le présent code relatives à la prévention des incendies et des explosions, des moyens appropriés, humains et matériels, de prévention, de lutte contre l’incendie et de secours doivent être prévus afin de veiller en permanence à la sécurité des personnes occupées dans l’enceinte de l’établissement. Le chef d’établissement définit ces moyens en fonction du nombre de personnes occupées dans l’enceinte de l’établissement et des risques encourus. Il consulte le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail sur la définition et la modification de ces moyens.
    « Art.  L. 233-3.  -  Les salariés appelés à travailler dans les puits, conduites de gaz, canaux de fumée, fosses d’aisances, cuves ou appareils quelconques pouvant contenir des gaz délétères doivent être attachés par une ceinture ou protégés par un autre dispositif de sûreté.
    « Art.  L. 233-4.  -  Les puits, trappes et ouvertures de descente doivent être clôturés.
    « Les moteurs doivent être isolés par des cloisons ou barrières de protection.
    « Les escaliers doivent être solides et munis de fortes rampes.
    « Les échafaudages doivent être munis de garde-corps rigides de 90 centimètres de haut.
    « Art.  L. 233-5.  -  Les pièces mobiles suivantes des machines et transmissions : bielles et volants de moteur, roues, arbres de transmission, engrenages, cônes ou cylindres de friction doivent être munies d’un dispositif protecteur ou séparées des salariés, à moins qu’elles ne soient hors de portée de la main.
    « Il en est de même des courroies ou câbles traversant le sol d’un atelier ou fonctionnant sur des poulies de transmission placées à moins de 2 mètres du sol.
    « Des appareils adaptés aux machines ou mis à la disposition du personnel doivent éviter le maniement des courroies en marche.
    « Art.  L. 233-6.  -  I.  -  Les machines, appareils, outils, engins, matériels et installations ci-après désignés par les termes d’équipements de travail qui font l’objet des opérations mentionnées au II du présent article doivent être conçus et construits de façon que leur mise en place, leur utilisation, leur réglage, leur maintenance, dans des conditions conformes à leur destination, n’exposent pas les personnes à un risque d’atteinte à leur sécurité ou leur santé.
    « Les protecteurs et dispositifs de protection, les équipements et produits de protection individuelle, ci-après dénommés moyens de protection, qui font l’objet des opérations mentionnées au II du présent article doivent être conçus et fabriqués de manière à protéger les personnes, dans des conditions d’utilisation et de maintenance conformes à leur destination, contre les risques pour lesquels ils sont prévus.
    « II.  -  Il est interdit d’exposer, de mettre en vente, de vendre, d’importer, de louer, de mettre à disposition ou de céder à quelque titre que ce soit des équipements de travail et des moyens de protection mentionnés au 1o  du III du présent article qui ne répondent pas aux dispositions prévues au 3o  du III.
    « III.  -  Des décrets en Conseil d’Etat, pris dans les conditions prévues à l’article L. 231-16, déterminent :
    « 1o  Les équipements de travail et les moyens de protections soumis aux obligations de sécurité définies au I du présent article ;
    « 2o  Les procédures de certification de conformité aux règles techniques auxquelles doivent se soumettre les fabricants, importateurs et cédants, ainsi que les garanties dont ils bénéficient.
    « L’issue de la procédure de certification de conformité peut être notamment subordonnée au résultat :
    « a)  De vérifications, même inopinées, effectuées par des organismes habilités, dans les locaux de fabrication ou de stockage d’équipements de travail ou de moyens de protection qui, s’ils se révélaient non conformes, seraient susceptibles d’exposer les personnes concernées à un risque grave ;
    « b)  D’examens ou essais, même destructifs, lorsque l’état de la technique le requiert ;
    « 3o  Les règles techniques auxquelles doit satisfaire chaque type d’équipement de travail et de moyen de protection ainsi que la procédure de certification qui lui est applicable ;
    « 4o  Les conditions dans lesquelles l’autorité administrative habilitée à contrôler la conformité peut demander au fabricant ou à l’importateur communication d’une documentation dont le contenu est précisé par arrêté ; l’absence de communication de cette documentation technique dans le délai prescrit constitue un indice de non-conformité de l’équipement de travail ou du moyen de protection aux règles techniques qui lui sont applicables, susceptible d’entraîner la mise en oeuvre des mesures prévues au 5o ci-après.
    « Les personnes ayant accès à cette documentation technique sont tenues de ne pas révéler les secrets de fabrication et les procédés d’exploitation dont elles pourraient avoir connaissance à cette occasion ;
    « 5o  Les conditions dans lesquelles est organisée une procédure de sauvegarde permettant :
    « a)  Soit de s’opposer à ce que des équipements de travail ou des moyens de protection ne répondant pas aux exigences définies au I du présent article et à tout ou partie des règles techniques prévues au 3o  ci-dessus fassent l’objet des opérations visées au II du présent article et au II de l’article L. 233-7 ;
    « b)  Soit de subordonner l’accomplissement de ces opérations à des vérifications, épreuves, règles d’entretien, modifications des modes d’emploi des équipements de travail ou moyens de protection concernés.
    « IV.  -  Des arrêtés du ministre chargé du travail :
    « 1o  Peuvent établir la liste des normes dont le respect est réputé satisfaire aux règles techniques prévues au 3o du III du présent article ;
    « 2o  Peuvent rendre obligatoires certaines des normes mentionnées au 1o ci-dessus.
    « Art.  L. 233-7.  -  I.  -  Les équipements de travail et les moyens de protection mis en service ou utilisés dans les établissements mentionnés à l’article L. 231-1 doivent être équipés, installés, utilisés, réglés et maintenus de manière à préserver la sécurité et la santé des salariés, y compris en cas de modification de ces équipements de travail et de ces moyens de protection.
    « II.  -  Il est interdit de mettre en service ou d’utiliser des équipements de travail et des moyens de protection mentionnés au 1o du III de l’article L. 233-6 qui ne répondent pas aux dispositions prévues au 3o du III du même article.
    « III.  -  Des décrets en Conseil d’Etat pris dans les conditions prévues à l’article L. 231-16 fixent, en tant que de besoin :
    « 1o  Les mesures d’organisation, les conditions de mise en oeuvre et les prescriptions techniques auxquelles est subordonnée l’utilisation des équipements de travail et moyens de protection soumis au présent article ;
    « 2o  Les conditions dans lesquelles les équipements de travail et, le cas échéant, les moyens de protection existants devront être mis en conformité avec les règles énoncées au 1o ci-dessus.
    « Art.  L. 233-8.  -  L’inspecteur du travail ou le contrôleur du travail peut demander au chef d’établissement de faire vérifier par des organismes agréés par le ministre chargé du travail ou, par délégation, par le représentant de l’Etat à Mayotte l’état de conformité des équipements de travail mentionnés à l’article L. 233-7 avec les dispositions qui leur sont applicables.
    « Au plus tard dans les quinze jours suivant la demande de vérification, le chef d’établissement peut saisir le ministre chargé du travail d’une réclamation qui est suspensive. Il y est statué dans un délai fixé par voie réglementaire.
    « La non-communication au chef d’établissement de la décision du ministre dans le délai prévu à l’alinéa précédent vaut acceptation de la réclamation. Tout refus de la part du ministre doit être motivé.
    « Art.  L. 233-9.  -  L’acheteur d’un produit visé à l’article L. 231-8 ainsi que l’acheteur ou le locataire d’un matériel visé à l’article L. 233-6 qui a été livré dans des conditions contraires aux dispositions de ces articles et des textes pris pour leur application peut, nonobstant toute clause contraire, dans le délai d’une année à compter du jour de la livraison, demander la résolution de la vente ou du bail ; le tribunal qui prononce cette résolution peut en outre accorder des dommages-intérêts à l’acheteur ou au locataire.
    « Art.  L. 233-10.  -  L’expéditeur de tout colis ou objet pesant 1 000 kg ou plus de poids brut destiné à être transporté par mer devra porter, sur le colis, l’indication de son poids marquée à l’extérieur de façon claire et durable.
    « Dans les cas exceptionnels où il est difficile de déterminer le poids exact, le poids marqué pourra être un poids maximum établi d’après le volume et la nature du colis.
    « A défaut de l’expéditeur, cette obligation incombe au mandataire chargé par lui de l’expédition du colis.
    « Un décret en Conseil d’Etat précise, s’il y a lieu, les conditions matérielles auxquelles doivent satisfaire les marques à apposer sur les colis, en exécution du présent article.

« Chapitre  IV
« Dispositions particulières aux femmes
et aux jeunes salariés

    « Art.  L. 234-1.  -  Les chefs d’établissements industriels et commerciaux dans lesquels sont employés des jeunes salariés de moins de dix-huit ans doivent veiller au maintien des bonnes moeurs et à l’observation de la décence publique.
    « Art.  L. 234-2.  -  Des décrets en Conseil d’Etat déterminent, pour tous les établissements mentionnés à l’article L. 231-1, y compris les mines et carrières et leurs dépendances et les entreprises de transports, les différents genres de travaux présentant des causes de danger ou excédant les forces, ou dangereux pour la moralité, et qui sont interdits aux jeunes salariés de moins de dix-huit ans et aux femmes.
    « Art.  L. 234-3.  -  Dans les établissements qui sont insalubres ou dangereux et où le salarié est exposé à des manipulations ou à des émanations préjudiciables à sa santé, les jeunes salariés et les apprentis âgés de moins de dix-huit ans et les femmes ne peuvent être employés que dans les conditions spéciales déterminées, pour chacune de ces catégories de salariés, par des décrets en Conseil d’Etat.
    « Art.  L. 234-4.  -  Le maître ne doit jamais employer l’apprenti à des travaux qui seraient insalubres ou au-dessus de ses forces.

« Chapitre  V
« Dispositions particulières applicables
aux opérations de bâtiment et de génie civil

    « Art.  L. 235-1.  -  Lorsque la durée ou le volume prévus des travaux d’une opération de bâtiment ou de génie civil excèdent des seuils fixés par décret en Conseil d’Etat, le maître d’ouvrage doit, avant le début des travaux et dans des délais déterminés par ce décret, adresser aux services de l’inspection du travail et de prévention de la caisse de sécurité sociale de Mayotte une déclaration préalable dont le contenu est précisé par arrêté du ministre chargé du travail. Le texte de cette déclaration doit être affiché sur le chantier.
    « Art.  L. 235-2.  -  Une coordination en matière de sécurité et de santé des travailleurs doit être organisée pour tout chantier de bâtiment ou de génie civil où sont appelés à intervenir plusieurs travailleurs indépendants ou entreprises, entreprises sous-traitantes incluses, aux fins de prévenir les risques résultant de leurs interventions simultanées ou successives et de prévoir, lorsqu’elle s’impose, l’utilisation des moyens communs tels que les infrastructures, les moyens logistiques et les protections collectives.
    « Art.  L. 235-3.  -  La coordination en matière de sécurité et de santé doit être organisée tant au cours de la conception, de l’étude et de l’élaboration du projet qu’au cours de la réalisation de l’ouvrage. Le maître d’ouvrage désigne un coordonnateur, qui peut être une personne physique ou morale, pour chacune de ces deux phases ou pour l’ensemble de celles-ci.
    « Toutefois, pour les opérations de bâtiment ou de génie civil entreprises par un particulier pour son usage personnel, celui de son conjoint ou de ses ascendants ou descendants, la coordination est assurée :
    « 1o  Lorsqu’il s’agit d’opérations soumises à l’obtention d’un permis de construire, par la personne chargée de la maîtrise d’oeuvre pendant la phase de conception, d’étude et d’élaboration du projet, et par la personne qui assure effectivement la maîtrise du chantier pendant la phase de réalisation de l’ouvrage ;
    « 2o  Lorsqu’il s’agit d’opérations non soumises à l’obtention d’un permis de construire, par l’un des entrepreneurs présents sur le chantier au cours des travaux.
    « Les conditions requises pour l’exercice de la fonction de coordonnateur ainsi que les modalités d’attribution de la mission de coordination à l’un des entrepreneurs visés au 2o du présent article sont définies par décret en Conseil d’Etat.
    « Art.  L. 235-4.  -  L’intervention du coordonnateur ne modifie ni la nature ni l’étendue des responsabilités qui incombent, en application des autres dispositions du présent code, à chacun des participants aux opérations de bâtiment et de génie civil.
    « Sauf dans les cas prévus aux 1o et 2o de l’article L. 235-3, les dispositions nécessaires pour assurer aux personnes chargées d’une mission de coordination, en application de l’article L. 235-3, l’autorité et les moyens indispensables à l’exercice de leur mission sont déterminées par voie contractuelle, notamment par les contrats de maîtrise d’oeuvre.
    « Les modalités de mise en oeuvre de la coordination sont précisées par un décret en Conseil d’Etat qui définit notamment les missions imparties au coordonnateur ainsi que la nature, l’étendue et la répartition des obligations qui incombent respectivement aux maîtres d’ouvrage, aux coordonnateurs, aux entrepreneurs et aux maîtres d’oeuvre.
    « Art.  L. 235-5.  -  Lorsque plusieurs entreprises sont appelées à intervenir sur un chantier qui soit fait l’objet de la déclaration préalable prévue à l’article L. 235-1, soit nécessite l’exécution d’un ou plusieurs des travaux inscrits sur une liste de travaux comportant des risques particuliers fixée par arrêté du ministre chargé du travail, le maître d’ouvrage fait établir par le coordonnateur un plan général de coordination en matière de sécurité et de protection de la santé qui est rédigé dès la phase de conception, d’étude et d’élaboration du projet et tenu à jour pendant toute la durée des travaux.
    « Art.  L. 235-6.  -  Avant le début des travaux, un plan particulier de sécurité et de protection de la santé est adressé :
    « 1o  Au coordonnateur, par chacune des entreprises, y compris les entreprises sous-traitantes, appelées à intervenir à un moment quelconque des travaux sur un chantier soumis à l’obligation visée à l’article L. 235-5 ;
    « 2o  Au maître d’ouvrage, par toute entreprise appelée à exécuter seule des travaux dont la durée et le volume prévus excèdent des seuils fixés par décret en Conseil d’Etat.
    « Art.  L. 235-7.  -  Les obligations prévues aux articles L. 235-1, L. 235-5 et L. 235-6 ne s’appliquent pas aux travaux d’extrême urgence dont l’exécution immédiate est nécessaire pour prévenir des accidents graves et imminents ou organiser des mesures de sauvetage.
    « Art.  L. 235-8.  -  Un décret en Conseil d’Etat précise les modalités d’application des articles L. 235-5 et L. 235-6, notamment la nature, le contenu et les conditions d’établissement et de contrôle des plans mentionnés auxdits articles.
    « Art.  L. 235-9.  -  Lorsque, sur un même site, plusieurs opérations de bâtiment ou de génie civil doivent être conduites dans le même temps par plusieurs maîtres d’ouvrage, ceux-ci sont tenus de se concerter afin de prévenir les risques résultant de l’interférence de ces interventions.

« Chapitre  VI
« Protection des salariés dans les établissements
qui mettent en oeuvre des courants électriques

    « Art.  L. 236-1.  -  Des décrets en Conseil d’Etat pris dans les conditions prévues à l’article L. 231-16 déterminent les mesures particulières de protection des salariés contre dans les établissements qui mettent en oeuvre des courants électriques.

« Chapitre  VII
« Protection des travailleurs
contre les dangers des rayonnements ionisants

    « Art.  L. 237-1.  -  Dans les établissements mentionnés à l’article L. 231-1, les dispositions relatives à la protection des travailleurs, salariés ou non, contre les risques d’exposition aux rayonnements ionisants sont fixées dans le respect des principes généraux de radioprotection des personnes énoncés à l’article L. 1333-1 du code de la santé publique et des obligations prévues à l’article L. 1333-10 du même code.
    « Les modalités d’application aux travailleurs, salariés ou non, des dispositions mentionnées à l’alinéa précédent, et notamment les valeurs limites que doivent respecter l’exposition de ces travailleurs, les références d’exposition et les niveaux qui leur sont applicables, compte tenu des situations particulières d’exposition, ainsi que les éventuelles restrictions ou interdictions concernant les activités, procédés, dispositifs ou substances dangereux pour les travailleurs, sont fixées par décret en Conseil d’Etat.

« Chapitre  VIII
« Comités d’hygiène, de sécurité
et des conditions de travail

    « Art.  L. 238-1.  -  Des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail sont constitués dans les établissements mentionnés à l’article L. 231-1 occupant au moins cinquante salariés. L’effectif est calculé suivant les modalités définies à l’article L. 620-8.
    « La mise en place d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ne s’impose que si l’effectif d’au moins cinquante salariés a été atteint pendant douze mois consécutifs ou non au cours des trois années précédentes. A défaut de comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans les établissements de cinquante salariés et plus, les délégués du personnel de ces établissements ont les mêmes missions et moyens que les membres desdits comités ; ils sont également soumis aux mêmes obligations.
    « Dans les établissements de moins de cinquante salariés, les délégués du personnel sont investis des missions dévolues aux membres du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail qu’ils exercent dans le cadre des moyens prévus à l’article L. 434-1. Ils sont également soumis aux mêmes obligations.
    « Les entreprises de moins de cinquante salariés peuvent se regrouper sur un plan professionnel ou interprofessionnel en vue de la constitution d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
    « Dans la branche d’activité du bâtiment et des travaux publics, les dispositions du présent article s’appliquent aux établissements occupant habituellement au moins cinquante salariés.
    « Art.  L. 238-2.  -  Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail a pour mission de contribuer à la protection de la santé physique et mentale et de la sécurité des salariés de l’établissement et de ceux mis à sa disposition par une entreprise extérieure, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de travail, notamment en vue de faciliter l’accès des femmes à tous les emplois et de répondre aux problèmes liés à la maternité. Il a également pour mission de veiller à l’observation des prescriptions législatives et réglementaires prises en ces matières.
    « Le comité procède à l’analyse des risques professionnels auxquels peuvent être exposés les salariés de l’établissement ainsi qu’à l’analyse des conditions de travail. Il procède également à l’analyse des risques professionnels auxquels peuvent être exposées des femmes enceintes.
    « Le comité procède, à intervalles réguliers, à des inspections dans l’exercice de sa mission, la fréquence de ces inspections étant au moins égale à celle des réunions ordinaires du comité. Il effectue des enquêtes en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ou à caractère professionnel.
    « Le comité contribue à la promotion de la prévention des risques professionnels dans l’établissement et suscite toute initiative qu’il estime utile dans cette perspective. Il peut proposer, à cet effet, des actions de prévention. Si l’employeur s’y refuse, il doit motiver sa décision.
    « Le comité donne son avis sur les documents se rattachant à sa mission, notamment sur le règlement intérieur.
    « Le comité est consulté avant toute décision d’aménagement important modifiant les conditions d’hygiène et de sécurité ou les conditions de travail et, notamment, avant toute transformation importante des postes de travail découlant de la modification de l’outillage, d’un changement de produit ou de l’organisation du travail, avant toute modification des cadences et des normes de productivité liées ou non à la rémunération du travail.
    « Le comité est consulté sur le plan d’adaptation prévu au second alinéa de l’article L. 442-5.
    « Le comité est consulté sur les mesures prises en vue de faciliter la mise, la remise ou le maintien au travail des accidentés du travail, des invalides de guerre, des invalides civils et des travailleurs handicapés, notamment sur l’aménagement des postes de travail.
    « Le comité se prononce sur toute question de sa compétence dont il est saisi par le chef d’entreprise ou d’établissement, le comité d’entreprise ou d’établissement et les délégués du personnel.
    « Le comité peut demander à entendre le chef d’un établissement voisin dont l’activité expose les salariés de son ressort à des nuisances particulières : il est informé des suites réservées à ses observations.
    « Le comité fixe les missions qu’il confie à ses membres pour l’accomplissement des tâches prévues aux alinéas ci-dessus.
    « Art.  L. 238-3.  -  Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail se réunit au moins tous les trimestres à l’initiative du chef d’établissement, plus fréquemment en cas de besoin, notamment dans les branches d’activité à haut risque.
    « Il est également réuni à la suite de tout accident ayant entraîné ou ayant pu entraîner des conséquences graves ou à la demande motivée de deux de ses membres représentants du personnel.
    « Art.  L. 238-4.  -  Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail reçoit du chef d’établissement les informations qui lui sont nécessaires pour l’exercice de ses missions, ainsi que les moyens nécessaires à la préparation et à l’organisation des réunions et aux déplacements imposés par les enquêtes ou inspections.
    « Les membres du comité sont tenus à une obligation de discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme telles par le chef d’établissement ou son représentant.
    « Ils sont, en outre, tenus au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication.
    « Art.  L. 238-5.  -  Au moins une fois par an, le chef d’établissement présente au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail :
    « a) Un rapport écrit faisant le bilan de la situation générale de l’hygiène, de la sécurité et des conditions de travail dans son établissement et concernant les actions qui ont été menées au cours de l’année écoulée dans les domaines de la protection de la santé, de la sécurité ainsi que de l’amélioration des conditions de travail des salariés de l’établissement ou de ceux mis à sa disposition par une entreprise extérieure ;
    « b) Un programme annuel de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail.
    « Le comité émet un avis sur le rapport et sur le programme ; il peut proposer un ordre de priorité et l’adoption de mesures supplémentaires. Cet avis est transmis pour information à l’inspecteur du travail.
    « Lorsque certaines des mesures prévues par le chef d’établissement ou demandées par le comité n’ont pas été prises au cours de l’année concernée par le programme, le chef d’établissement doit énoncer les motifs de cette inexécution, en annexe au rapport prévu au deuxième alinéa.
    « Le chef d’établissement transmet pour information le rapport et le programme au comité d’entreprise accompagnés de l’avis formulé par le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
    « Le procès-verbal de la réunion du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail consacrée à l’examen du rapport et du programme est obligatoirement joint à toute demande présentée par le chef d’établissement en vue d’obtenir des marchés publics, des participations publiques, des subventions, des primes de toute nature ou des avantages sociaux ou fiscaux.
    « Dans les entreprises du bâtiment et des travaux publics occupant entre 50 et 299 salariés et n’ayant pas de comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, les dispositions du présent article sont mises en oeuvre par le comité d’entreprise.
    « Art.  L. 238-6.  -  Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail comprend le chef d’établissement ou son représentant et une délégation du personnel dont les membres sont désignés par un collège constitué par les membres élus du comité d’entreprise et les délégués du personnel. Le chef d’établissement transmet à l’inspecteur du travail le procès-verbal de la réunion de ce collège.
    « La composition de cette délégation, compte tenu du nombre de salariés relevant de chaque comité, les autres conditions de désignation des représentants du personnel ainsi que la liste des personnes qui assistent avec voix consultative aux séances du comité, compte tenu des fonctions qu’elles exercent dans l’établissement, sont fixées par voie réglementaire.
    « Les contestations relatives à la délégation des représentants du personnel au comité sont de la compétence du tribunal de première instance qui statue en dernier ressort. La décision peut être déférée à la Cour de cassation.
    « Lorsqu’une contestation rend indispensable le recours à une mesure d’instruction, les dépenses afférentes à cette mesure sont à la charge de l’Etat.
    « Le ou les médecins du travail chargés de la surveillance médicale du personnel figurent obligatoirement sur la liste mentionnée au deuxième alinéa.
    « Le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail est présidé par le chef d’établissement ou son représentant. Il est procédé par le comité à la désignation d’un secrétaire pris parmi les représentants du personnel. L’ordre du jour de chaque réunion est établi par le président et le secrétaire et transmis aux membres du comité et à l’inspecteur du travail dans des conditions fixées par voie réglementaire. Le comité peut faire appel à titre consultatif et occasionnel au concours de toute personne de l’établissement qui lui paraîtrait qualifiée.
    « Art.  L. 238-7.  -  Le chef d’établissement est tenu de laisser à chacun des représentants du personnel au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail le temps nécessaire à l’exercice de leurs fonctions. Ce temps est au moins égal à deux heures par mois dans les établissements occupant jusqu’à 99 salariés, cinq heures par mois dans les établissements occupant de 100 à 299 salariés, dix heures par mois dans les établissements occupant de 300 à 499 salariés, quinze heures par mois dans les établissements occupant de 500 à 1 499 salariés, vingt heures par mois dans les établissements occupant 1 500 salariés et plus. Ce temps peut être dépassé en cas de circonstances exceptionnelles.
    « Les représentants du personnel peuvent répartir entre eux le temps dont ils disposent ; ils en informent le chef d’établissement.
    « Ce temps est de plein droit considéré comme temps de travail et payé à l’échéance normale. En cas de contestation par l’employeur de l’usage fait du temps ainsi alloué, il lui appartient de saisir le tribunal de première instance.
    « Le temps passé aux réunions, aux enquêtes menées après un accident du travail grave ou des incidents répétés ayant révélé un risque grave ou une maladie professionnelle ou à caractère professionnel grave, ou à la recherche de mesures préventives dans toute situation d’urgence et de gravité, notamment lors de la mise en oeuvre de la procédure prévue à l’article L. 231-12, est également payé comme temps de travail effectif et n’est pas déduit des heures prévues au premier alinéa.
    « L’inspecteur du travail doit être prévenu de toutes les réunions du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail et peut y assister.
    « Lors des visites effectuées par l’inspecteur ou le contrôleur du travail, les représentants du personnel au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail doivent être informés de sa présence par le chef d’établissement et doivent pouvoir présenter leurs observations.
    « Art.  L. 238-8.  -  En ce qui concerne ses modalités de fonctionnement et l’organisation de ses travaux, les décisions du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail sont adoptées selon la procédure définie au troisième alinéa de l’article L. 444-3. Il en est de même des résolutions que le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail peut être amené à adopter.
    « Art.  L. 238-9.  -  Les dispositions des articles L. 445-1, L. 445-2 et L. 445-3 sont applicables aux salariés qui siègent ou ont siégé en qualité de représentants du personnel dans un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
    « Art.  L. 238-10.  -  Des décrets en Conseil d’Etat fixent les mesures nécessaires à l’application du présent chapitre, notamment des articles L. 238-1, L. 238-2, L. 238-4, L. 238-5 et L. 238-6. Ils en adaptent les dispositions aux établissements mentionnés à l’article 2 du titre IV du statut général des fonctionnaires de l’Etat et des collectivités territoriales, aux entreprises ou établissements où le personnel est dispersé, ainsi qu’aux entreprises ou établissements opérant sur un même site, dans un même immeuble ou un même local.
    « Art.  L. 238-11.  -  Les dispositions qui précèdent ne font pas obstacle aux dispositions plus favorables concernant le fonctionnement, la composition ou les pouvoirs des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail qui résultent d’accords collectifs ou d’usages.

« Chapitre  IX
« Opérations de construction dans l’intérêt
de l’hygiène et de la sécurité du travail

    « Art.  L. 239-1.  -  Les maîtres d’ouvrage entreprenant la construction ou l’aménagement de bâtiments destinés à l’exercice des activités exercées par les personnes et les établissements mentionnées à l’article L. 231-1 sont tenus de se conformer aux dispositions législatives et réglementaires prévues dans l’intérêt de l’hygiène et de la sécurité du travail.
    « Les modalités d’application du présent article sont fixées par les décrets en Conseil d’Etat prévus à l’article L. 231-16. »
    Art.  10.  -  Le chapitre Ier du titre V du livre II du même code est ainsi modifié :
    I.  -  L’article L. 251-1 est remplacé par les dispositions suivantes :
    « Art.  L. 251-1.  -  Les chefs d’établissements, directeurs, gérants ou préposés qui, par leur faute personnelle, ont enfreint les dispositions des chapitres Ier, II, III, VI et VII du titre III et des décrets pris pour leur application, ainsi que les autres personnes qui, par leur faute personnelle, ont enfreint les dispositions des articles L. 231-7, L. 231-8, L. 232-2, L. 233-6, L. 233-7 II, L. 233-10, L. 237-1 et des décrets pris pour leur application sont punis d’une amende de 3 750 Euro.
    « L’amende est appliquée autant de fois qu’il y a de salariés de l’entreprise concernés par la ou les infractions relevées dans le procès-verbal visé aux articles L. 610-9 et L. 610-11.
    « Conformément à l’article 132-3 du code pénal, le cumul des peines prévues au présent article et à l’article L. 251-5 avec les peines de même nature encourues pour les infractions prévues aux articles 221-6, 222-19 et 222-20 du code pénal ne peut dépasser le maximum légal de la peine de même nature la plus élevée qui est encourue. »
    II.  -  Au premier alinéa de l’article L. 251-2, les mots : « dans les conditions définies aux articles 319 et 320 du code pénal » sont remplacés par les mots : « dans les conditions prévues par les articles 221-6, 222-19 et 222-20 du code pénal ».
    III.  -  Au dernier alinéa de l’article L. 251-4 et au premier alinéa de l’article L. 251-5, les mots : « 300 Euro à » sont supprimés.
    IV.  -  A l’article L. 251-5, les mots : « d’un emprisonnement de deux mois à un an » sont remplacés par les mots : « d’un emprisonnement d’un an ».
    V.  -  A l’article L. 251-6, les mots : « les dispositions de l’article L. 230-10 » sont remplacés par les mots : « les dispositions de l’article L. 231-3 ».
    VI.  -  Au dernier alinéa de l’article L. 251-8, les mots : « d’une amende de 300 Euro à 9 000 Euro et d’un emprisonnement de deux mois à deux ans » sont remplacés par les mots : « d’un an d’emprisonnement et de 9 000 Euro d’amende ».
    VII.  -  A l’article L. 251-9, les mots : « Les articles L. 230-9, L. 230-10 et » sont remplacés par les mots : « Les articles L. 231-3, L. 231-5 et ».
    VIII.  -  L’article L. 251-10 est supprimé.
    IX.  -  Au premier alinéa de l’article L. 251-11, qui devient l’article L. 251-10, les mots : « des articles L. 230-15 ou L. 230-16 » sont remplacés par les mots : « de l’article L. 239-1 ».
    X.  -  L’article L. 251-12 est supprimé.
    XI.  -  Le chapitre Ier est complété par quatre articles ainsi rédigés :
    « Art.  L. 251-11.  -  Est passible d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 Euro ou de l’une de ces deux peines seulement l’employeur ou son représentant qui ne s’est pas conformé aux mesures prises par l’inspecteur du travail en application du premier alinéa de l’article L. 231-15.
    « En cas de récidive, l’emprisonnement peut être porté à deux ans et l’amende à 7 500 Euro.
    « Art.  L. 251-12.  -  Quiconque aura porté ou tenté de porter atteinte soit à la constitution, soit à la libre désignation des membres, soit au fonctionnement régulier des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, notamment par la méconnaissance des dispositions de l’article L. 238-9 et des textes réglementaires pris pour son application, sera puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 Euro ou de l’une de ces deux peines seulement.
    « En cas de récidive, l’emprisonnement peut être porté à deux ans et l’amende à 7 500 Euro.
    « Art.  L. 251-13.  -  I.  -  Est puni d’une amende de 4 500 Euro le maître d’ouvrage qui n’a pas adressé à l’autorité administrative compétente en matière d’hygiène et de sécurité du travail la déclaration préalable prévue à l’article L. 235-1.
    « II.  -  Est punie d’une amende de 9 000 Euro :
    « 1o  Le maître d’ouvrage :
    « a)  Qui n’a pas désigné de coordonnateur en matière de sécurité et de santé, en méconnaissance du premier alinéa de l’article L. 235-3, ou qui n’a pas assuré au coordonnateur l’autorité et les moyens indispensables à l’exercice de sa mission, en méconnaissance du deuxième alinéa de l’article L. 235-4 ;
    « b)  Qui a désigné un coordonnateur ne répondant pas aux conditions définies en application du dernier alinéa de l’article L. 235-3 ;
    « c)  Qui n’a pas fait établir le plan général de coordination prévu à l’article L. 235-5 ;
    « 2o  L’entrepreneur qui n’a pas remis au maître d’ouvrage ou au coordonnateur le plan particulier de sécurité et de protection de la santé des travailleurs prévu à l’article L. 235-6.
    « III.  -  En cas de récidive :
    « 1o  Le fait prévu au I ci-dessus est puni d’une amende de 9 000 Euro ;
    « 2o  Les faits prévus au II ci-dessus sont punis d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 15 000 Euro ou de l’une de ces deux peines seulement ; le tribunal peut, en outre, prononcer les peines prévues à l’article L. 251-8.
    « Art.  L. 251-14.  -  Sont punis d’une amende de 4 500 Euro les travailleurs indépendants, ainsi que les employeurs lorsqu’ils exercent eux-mêmes une activité sur un chantier de bâtiment ou de génie civil, qui n’ont pas mis en oeuvre les obligations qui leur incombent en application des articles L. 231-7, L. 231-8, L. 231-16, L. 233-6 et L. 233-7 du présent code. En cas de récidive, ces faits sont punis d’une amende de 9 000 Euro. »

Chapitre  V
Emploi

    Art.  11.  -  Le chapitre Ier du titre Ier du livre III est ainsi modifié :
    I.  -  L’intitulé de ce chapitre est ainsi rédigé : « Chapitre Ier : Obligations des employeurs ».
    II.  -  L’article L. 311-1 devient l’article L. 311-2.
    III.  -  Il est rétabli un article L. 311-1 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 311-1.  -  L’embauche d’un salarié ne peut intervenir qu’après la déclaration nominative préalable effectuée par l’employeur auprès de l’organisme de protection sociale désigné à cet effet.
    « Le non-respect de l’obligation de déclaration, constaté par les agents mentionnés à l’article L. 312-5 et les agents agréés à cet effet et assermentés de l’organisme de sécurité sociale, entraîne une pénalité dont le montant est égal à trois cents fois le taux horaire du salaire minimum interprofessionnel garanti prévu à l’article L. 141-2. Cette pénalité est recouvrée par l’organisme de recouvrement des cotisations de sécurité sociale dont relève l’employeur selon les modalités et dans les conditions fixées en cas de défaut de production des documents prévus dans le cadre du versement des cotisations d’assurance sociale. Cette action est obligatoirement précédée d’un avertissement du directeur de l’organisme chargé du recouvrement, remis contre récépissé ou adressé par lettre recommandée, invitant l’employeur à régulariser sa situation dans le mois.
    « La déclaration d’embauche peut être rectifiée en cas de modification survenue dans l’état civil du salarié. Cette rectification est sans effet sur l’exécution du contrat de travail en cours.
    « Un décret en Conseil d’Etat détermine les modalités d’application du présent article. »
    Art.  12.  -  Le chapitre II du titre Ier du livre III du même code est ainsi rédigé :

« Chapitre  II
« Travail dissimulé

    « Art.  L. 312-1.  -  Le travail totalement ou partiellement dissimulé, défini et exercé dans les conditions prévues par l’article L. 312-2, est interdit ainsi que la publicité, par quelque moyen que ce soit, tendant à favoriser, en toute connaissance de cause, le travail dissimulé. Il est également interdit d’avoir recours sciemment, directement ou par personne interposée, aux services de celui qui exerce un travail dissimulé.
    « Toutefois, sont exclus des interdictions ci-dessus les travaux d’urgence dont l’exécution immédiate est nécessaire pour prévenir les accidents imminents ou organiser les mesures de sauvetage.
    « Art.  L. 312-2.  -  Est réputé travail dissimulé par dissimulation d’activité l’exercice à but lucratif d’une activité de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services ou l’accomplissement d’actes de commerce par toute personne physique ou morale qui, se soustrayant intentionnellement à ses obligations :
    « a) N’a pas requis son immatriculation au répertoire des métiers ou au registre du commerce et des sociétés, lorsque celle-ci est obligatoire, ou a poursuivi son activité après refus d’immatriculation, ou postérieurement à une radiation ;
    « b) Ou n’a pas procédé aux déclarations qui doivent être faites aux organismes de protection sociale ou à l’administration fiscale au titre de son activité professionnelle, en vertu des dispositions législatives et réglementaires en vigueur.
    « Est réputé travail dissimulé par dissimulation d’emploi salarié le fait, pour tout employeur, de se soustraire intentionnellement à l’accomplissement de l’une des formalités prévues aux articles L. 143-3 et L. 311-1.
    « La mention sur le bulletin de paie d’un nombre d’heures de travail inférieur à celui réellement effectué constitue, si cette mention ne résulte pas d’une convention ou d’un accord conclu en application du chapitre II du titre Ier du livre II du présent code, une dissimulation d’emploi salarié.
    « Art.  L. 312-3.  -  Les activités mentionnées à l’article précédent sont présumées, sauf preuve contraire, accomplies à titre lucratif lorsque leur réalisation a lieu avec recours à la publicité sous une forme quelconque en vue de la recherche de la clientèle ou lorsque leur fréquence ou leur importance est établie ou, s’il s’agit d’activités artisanales, lorsqu’elles sont effectuées avec un matériel ou un outillage présentant par sa nature ou son importance un caractère professionnel ou lorsque la facturation est absente ou frauduleuse.
    « Art.  L. 312-4.  -  Le salarié auquel un employeur a eu recours en violation des dispositions de l’article L. 312-2 a droit, en cas de rupture de la relation de travail, à une indemnité forfaitaire égale à six mois de salaire, à moins que l’application d’autres règles légales ou de stipulations conventionnelles ne conduise à une solution plus favorable.
    « Dans des conditions définies par décret, le salarié obtient des agents de contrôle mentionnés à l’article L. 311-1 les informations relatives à l’accomplissement par son employeur de la déclaration préalable à l’embauche le concernant. Dans le cas où cette formalité n’est pas accomplie par l’employeur, ces agents sont habilités à communiquer au salarié les informations relatives à son inscription sur le registre unique du personnel.
    « Art.  L. 312-5.  -  Les infractions aux interdictions mentionnées à l’article L. 312-1 sont recherchées par les officiers et agents de police judiciaire, les agents des services fiscaux et des douanes, les agents agréés à cet effet et assermentés des organismes de sécurité sociale, les inspecteurs du travail, les contrôleurs du travail et fonctionnaires de contrôle assimilés au sens de l’article L. 610-9, les officiers et les agents assermentés des affaires maritimes, les fonctionnaires des corps techniques de l’aviation civile commissionnés à cet effet et assermentés, et constatées par ces agents au moyen des procès-verbaux transmis directement au parquet. Ces procès-verbaux font foi jusqu’à preuve contraire.
    « Pour la recherche et la constatation de ces infractions, les agents précités disposent des pouvoirs d’investigation accordés par les textes particuliers qui leur sont applicables.
    « A l’occasion de la mise en oeuvre de ces pouvoirs, ils peuvent se faire présenter et obtenir copie immédiate des documents suivants, quels que soient leur forme ou leur support :
    « a) Les documents justifiant que l’immatriculation, les déclarations et les formalités mentionnées à l’article L. 312-2 ont été effectuées ainsi que ceux relatifs à l’autorisation d’exercice de la profession ou à l’agrément lorsqu’une disposition particulière les a prévus ;
    « b) Les documents justifiant que l’entreprise s’est assurée, conformément aux dispositions des articles L. 312-9 et L. 312-10, que son ou ses cocontractants se sont acquittés de leurs obligations au regard de l’article L. 312-2 ou, le cas échéant, des réglementations d’effet équivalent de leur pays d’origine ;
    « c) Les devis, les bons de commande ou de travaux, les factures et les contrats ou documents commerciaux relatifs aux prestations exécutées en violation des dispositions de l’article L. 312-1.
    « Les agents cités au premier alinéa sont en outre habilités à entendre, en quelque lieu que ce soit et avec son consentement, toute personne rémunérée, ayant été rémunérée ou présumée être ou avoir été rémunérée par l’employeur ou par un travailleur indépendant afin de connaître la nature de ses activités, ses conditions d’emploi et le montant des rémunérations s’y rapportant, y compris les avantages en nature. Ces auditions peuvent faire l’objet d’un procès-verbal signé par ces agents et les intéressés. Ces agents sont en outre habilités à demander aux employeurs, aux travailleurs indépendants, aux personnes occupées dans l’entreprise ou sur le lieu de travail ainsi qu’à toute personne dont ils sont amenés à recueillir les déclarations dans l’exercice de leur mission de justifier de leur identité et de leur adresse.
    « Art.  L. 312-6.  -  Les fonctionnaires et agents de contrôle visés à l’article L. 312-5 sont habilités à se communiquer réciproquement tous renseignements et tous documents nécessaires à l’accomplissement de leur mission de lutte contre le travail dissimulé.
    « Ces fonctionnaires et agents, sur leur demande écrite, obtiennent de la part de l’organisme chargé du régime de protection sociale tous renseignements et tous documents utiles à l’accomplissement de cette mission. A la demande écrite de cet organisme, ils lui transmettent tous renseignements et tous documents lui permettant de recouvrer des sommes impayées ou d’obtenir le remboursement de sommes indûment versées.
    « Les fonctionnaires et agents de contrôle mentionnés ci-dessus sont habilités, lorsque le siège de l’entreprise est domicilié dans des locaux occupés en commun par plusieurs entreprises, à se faire communiquer par l’entreprise domiciliataire tous documents détenus dans ses locaux nécessaires à l’accomplissement de leur mission de lutte contre le travail dissimulé.
    « Art.  L. 312-7.  -  Toute personne condamnée pour avoir recouru directement ou par personne interposée aux services de celui qui exerce un travail dissimulé est tenue solidairement avec ce dernier :
    « 1o  Au paiement des impôts et taxes prévus par le code des impôts applicable localement et des cotisations obligatoires ainsi que des pénalités et majorations dus par celui-ci au Trésor et à l’organisme chargé du régime de protection sociale ;
    « 2o  Le cas échéant, au remboursement des sommes correspondant au montant des aides publiques dont il a bénéficié ;
    « 3o  Au paiement des rémunérations, indemnités et charges dues par celui-ci à raison de l’emploi de salariés n’ayant pas fait l’objet de l’une des formalités prévues aux articles L. 143-3 et L. 311-1.
    « Les sommes dont le paiement est exigible en application des alinéas précédents sont déterminées au prorata de la valeur des travaux réalisés, des services fournis, du bien vendu et de la rémunération en vigueur dans la profession.
    « Art.  L. 312-8.  -  Lorsque l’un des agents de contrôle mentionnés à l’article L. 312-5 a constaté par procès-verbal l’existence d’une infraction définie aux articles L. 312-1 et L. 312-2 ainsi qu’aux articles L. 124-1 et L. 124-3, l’autorité administrative compétente, eu égard à la gravité des faits constatés, à la nature des aides sollicitées et à l’avantage qu’elles procurent à l’employeur, peut, pendant une durée maximale de cinq ans, refuser d’accorder les aides publiques à l’emploi ou à la formation professionnelle mentionnées par décret à la personne physique ou morale ayant fait l’objet de cette verbalisation, sans préjudice des poursuites judiciaires qui pourront être engagées.
    « Art.  L. 312-9.  -  Toute personne qui ne s’est pas assurée, lors de la conclusion d’un contrat et tous les six mois, jusqu’à la fin de l’exécution du contrat, dont l’objet porte sur une obligation d’un montant au moins égal à 3 000 Euro en vue de l’exécution d’un travail, de la fourniture d’une prestation de services ou de l’accomplissement d’un acte de commerce, que son cocontractant s’acquitte de ses obligations au regard de l’article L. 312-2, ou de l’une d’entre elles seulement, dans le cas d’un contrat conclu par un particulier pour son usage personnel, celui de son ou de ses conjoints ou de ses ascendants ou descendants, sera tenue solidairement avec celui qui a fait l’objet d’un procès-verbal pour délit de travail dissimulé :
    « 1o  Au paiement des impôts et taxes prévus par le code des impôts applicable localement et des cotisations obligatoires ainsi que des pénalités et majorations dus par celui-ci au Trésor ou à l’organisme chargé du régime de protection sociale ;
    « 2o  Le cas échéant, au remboursement des sommes correspondant au montant des aides publiques dont il a bénéficié ;
    « 3o  Au paiement des rémunérations, indemnités et charges dues par lui à raison de l’emploi de salariés n’ayant pas fait l’objet de l’une des formalités prévues aux articles L. 143-3 et L. 311-1.
    « Les sommes dont le paiement est exigible en application des alinéas précédents sont déterminées au prorata de la valeur des travaux réalisés, des services fournis, du bien vendu et de la rémunération en vigueur dans la profession.
    « Les modalités selon lesquelles sont effectuées les vérifications imposées dans le présent article sont précisées par décret.
    « Art.  L. 312-10.  -  Le maître de l’ouvrage ou le donneur d’ouvrage, informé par écrit par un agent mentionné à l’article L. 312-5 ou par un syndicat ou une organisation professionnels ou un délégué du personnel, de l’intervention d’un sous-traitant ou d’un subdélégataire en situation irrégulière au regard des obligations fixées par l’article L. 312-2, enjoint aussitôt, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou remise contre décharge, à la personne avec laquelle il a contracté de faire cesser sans délai la situation. A défaut, il est tenu solidairement avec son cocontractant au paiement des impôts, taxes, cotisations, rémunérations et charges mentionnés aux 1o, 2o et 3o de l’article L. 312-9, dans les conditions fixées au cinquième alinéa de cet article.
    « Les dispositions du présent article ne s’appliquent pas au particulier qui contracte pour son usage personnel, celui de son ou de ses conjoints, de ses ascendants ou descendants.
    « Sans préjudice des dispositions de l’article L. 312-9, toute personne morale de droit public ayant contracté avec une entreprise, informée par écrit par un agent mentionné à l’article L. 312-5 de la situation irrégulière de cette entreprise au regard des obligations fixées par l’article L. 312-2, l’enjoint aussitôt par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou remise contre décharge de faire cesser sans délai cette situation.
    « L’entreprise ainsi mise en demeure doit, dans un délai de quinze jours, apporter à la personne publique la preuve qu’elle a mis fin à la situation délictuelle. A défaut, le contrat peut être résilié sans indemnité, aux frais et risques de l’entrepreneur.
    « La personne publique informe l’agent, auteur du signalement, des suites données par l’entreprise à son injonction.
    « Art.  L. 312-11.  -  Lorsque le cocontractant intervenant à Mayotte est établi ou domicilié à l’étranger, les obligations dont le respect doit être vérifié sont celles qui résultent de la réglementation d’effet équivalent de son pays d’origine et celles qui lui sont applicables au titre de son activité à Mayotte.
    « Lorsque le cocontractant intervenant à Mayotte est établi ou domicilié dans un département de métropole ou d’outre-mer, les obligations dont le respect doit être vérifié sont celles qui résultent de la réglementation d’effet équivalent applicable dans ces départements et celles qui lui sont applicables au titre de son activité à Mayotte.
    « Art.  L. 312-12.  -  Un décret en Conseil d’Etat détermine les conditions d’application des dispositions du présent chapitre. »
    Art.  13.  -  Il est inséré au titre II du livre III du même code un chapitre préliminaire ainsi rédigé :

« Chapitre  préliminaire
« Licenciement pour motif économique

    « Art.  L. 320-1.  -  Constitue un licenciement pour motif économique le licenciement effectué par un employeur pour un ou plusieurs motifs non inhérents à la personne du salarié résultant d’une suppression ou transformation d’emploi ou d’une modification, refusée par le salarié, d’un élément essentiel du contrat de travail, consécutives notamment à des difficultés économiques ou à des mutations technologiques.
    « Les dispositions du présent chapitre sont applicables à toute rupture du contrat de travail résultant de l’une des causes énoncées à l’alinéa précédent.
    « Art.  L. 320-2.  -  Dans les entreprises ou établissements visés à l’article L. 320-5, en cas de licenciement pour motif économique, à défaut de convention ou accord collectif de travail applicable, l’employeur définit, après consultation du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel, les critères retenus pour fixer l’ordre des licenciements. Ces critères prennent notamment en compte les charges de famille et en particulier celles de parents isolés, l’ancienneté de service dans l’établissement ou l’entreprise, la situation des salariés qui présentent des caractéristiques sociales rendant leur réinsertion professionnelle particulièrement difficile, notamment des personnes handicapées et des salariés âgés.
    « La convention et l’accord collectif de travail ou, à défaut, la décision de l’employeur ne peuvent comporter de dispositions établissant une priorité de licenciement à raison des seuls avantages à caractère viager dont bénéficie un salarié.
    « En cas de licenciement individuel pour motif économique, l’employeur doit prendre en compte, dans le choix du salarié concerné, les critères prévus à la dernière phrase du premier alinéa ci-dessus.
    « Art.  L. 320-3.  -  Lorsque l’employeur, pour l’un des motifs énoncés à l’article L. 320-1, envisage une modification d’un élément essentiel du contrat de travail, il en informe chaque salarié par lettre recommandée avec accusé de réception.
    « La lettre de notification informe le salarié qu’il dispose d’un mois à compter de sa réception pour faire connaître son refus ou remise en main propre contre décharge.
    « A défaut de réponse dans le délai d’un mois, le salarié est réputé avoir accepté la modification proposée.
    « Art.  L. 320-4.  -  Lorsque, pour l’un des motifs énoncés à l’article L. 320-1, l’employeur envisage le licenciement d’au moins dix salariés ayant refusé la modification d’un élément essentiel de leur contrat de travail proposé par leur employeur, ces licenciements sont soumis aux dispositions applicables en cas de licenciement collectif pour motif économique.
    « Art.  L. 320-5.  -  Dans les entreprises ou établissements agricoles, industriels ou commerciaux, publics ou privés, dans les offices publics et ministériels, les professions libérales, les sociétés civiles, les syndicats professionnels, les associations de quelque nature que ce soit, les employeurs qui envisagent de procéder à un licenciement pour motif économique sont tenus :
    « 1o  Lorsque le nombre des licenciements pour motif économique envisagés est inférieur à dix dans une même période de trente jours, de réunir et de consulter, en cas de licenciement collectif, le comité d’entreprise ou les délégués du personnel conformément aux articles L. 432-1 ou L. 442-1 selon le cas ;
    « 2o  Lorsque le nombre de licenciements envisagés est au moins égal à dix dans une même période de trente jours, de réunir et de consulter le comité d’entreprise ou les délégués du personnel, conformément à l’article L. 320-7 ;
    « 3o  Lorsque les licenciements interviennent dans le cadre d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, de respecter les dispositions de l’article L. 320-9.
    « Art.  L. 320-6.  -  Dans les entreprises employant au moins cinquante salariés où le comité d’entreprise n’a pas été mis en place alors qu’aucun procès-verbal de carence n’a été établi et dans les entreprises employant au moins onze salariés où aucun délégué du personnel n’a été mis en place alors qu’aucun procès-verbal de carence n’a été établi, tout licenciement pour motif économique s’effectuant sans que, de ce fait, les obligations d’information, de réunion et de consultation du comité d’entreprise ou des délégués du personnel soient respectées est irrégulier. Le salarié ainsi licencié a droit à une indemnité qui ne peut être inférieure à un mois de salaire brut, sans préjudice des indemnités de licenciement et de préavis qui lui sont par ailleurs dues.
    « Art.  L. 320-7.  -  Dans les entreprises ou établissements visés à l’article L. 320-5 où sont occupés habituellement moins de cinquante salariés, les employeurs qui projettent de prononcer un licenciement pour motif économique sont tenus de réunir et de consulter les délégués du personnel lorsque le nombre de licenciements envisagés est au moins égal à dix dans une même période de trente jours.
    « Dans les entreprises ou professions mentionnées ci-dessus où sont occupés habituellement au moins cinquante salariés, les employeurs qui projettent d’y effectuer un licenciement dans les conditions visées à l’alinéa précédent sont tenus de réunir et de consulter le comité d’entreprise. Ils peuvent procéder à ces opérations concomitamment à la mise en oeuvre des procédures de consultation prévues par l’article L. 442-1.
    « Lorsqu’il n’existe pas de comité d’entreprise et notamment lorsque l’inspecteur du travail a été saisi d’un procès-verbal de carence dans les conditions prévues par l’article L. 443-11 du présent code, le projet de licenciement collectif est soumis aux délégués du personnel.
    « Dans les entreprises ou établissements visés au premier alinéa du présent article, les délégués du personnel tiennent deux réunions séparées par un délai qui ne peut être supérieur à quatorze jours. Dans les entreprises ou établissements et dans les professions visées au deuxième alinéa du présent article, le comité d’entreprise tient deux réunions. Les deux réunions doivent être séparées par un délai qui ne peut être supérieur à quatorze jours lorsque le nombre des licenciements est inférieur à cent, à vingt et un jours lorsque le nombre des licenciements est au moins égal à cent et inférieur à deux cent cinquante, et à vingt-huit jours lorsque le nombre des licenciements est au moins égal à deux cent cinquante, sans préjudice des dispositions plus favorables prévues par conventions ou accords collectifs de travail.
    « Art.  L. 320-8.  -  L’employeur est tenu d’adresser aux représentants du personnel, avec la convocation aux réunions prévues à l’article L. 320-5, tous renseignements utiles sur le projet de licenciement collectif.
    « Il doit, en tous cas, indiquer :
    « La ou les raisons économiques, financières ou techniques du projet de licenciement ;
    « Le nombre de travailleurs dont le licenciement est envisagé ;
    « Les catégories professionnelles concernées et les critères proposés pour l’ordre des licenciements visé à l’article L. 320-2 ;
    « Le nombre de travailleurs, permanents ou non, employés dans l’établissement, et le calendrier prévisionnel des licenciements.
    « Art.  L. 320-9.  -  En cas de redressement ou de liquidation judiciaire, l’administrateur ou, à défaut, l’employeur ou le liquidateur, suivant les cas, qui envisage des licenciements économiques doit réunir et consulter le comité d’entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel dans les conditions prévues aux premier, deuxième et troisième alinéas de l’article L. 320-7 et aux articles L. 320-8, L. 432-1, cinquième et sixième alinéa, et L. 442-1, troisième alinéa.
    « Art.  L. 320-10.  -  Des décrets en Conseil d’Etat peuvent fixer les mesures d’adaptation nécessaires à l’application des dispositions du présent chapitre dans les entreprises qui sont tenues de constituer un comité d’entreprise ou des organismes qui en tiennent lieu en vertu soit de dispositions législatives ou réglementaires autres que celles qui figurent au présent code, soit de stipulations conventionnelles.
    « Art.  L. 320-11.  -  Sera puni d’une amende de 3 750 Euro, prononcée autant de fois qu’il y a de salariés concernés par l’infraction, l’employeur qui aura effectué un licenciement sans avoir procédé aux consultations prévues à l’article L. 320-7.
    « Est passible des mêmes peines l’employeur, l’administrateur ou le liquidateur qui n’aura pas observé les dispositions prévues à l’article L. 320-9.
    « Art.  L. 320-12.  -  Ne sont pas soumis aux dispositions du présent chapitre les licenciements qui, à la fin d’un chantier, revêtent un caractère normal selon la pratique habituelle et l’exercice régulier de la profession considérée, sauf dérogations déterminées par convention ou accord collectif.
    « Ces licenciements sont soumis aux dispositions de la section 2, chapitre II, du titre II du livre Ier du présent code.
    « Art.  L. 320-13.  -  Le salarié licencié pour motif économique bénéficie d’une priorité de réembauchage durant un délai d’un an à compter de la date de rupture de son contrat s’il manifeste le désir d’user de cette priorité au cours de cette année. Dans ce cas, l’employeur l’informe de tout emploi devenu disponible et compatible avec sa qualification. En outre, l’employeur est tenu d’informer les représentants du personnel des postes disponibles et d’afficher la liste de ces postes. Le salarié ayant acquis une nouvelle qualification bénéficie également de la priorité de réembauchage au titre de celle-ci, s’il en informe l’employeur.
    « Art.  L. 320-14.  -  Les organisations syndicales représentatives au sens de l’article L. 412-3 peuvent exercer en justice toutes actions qui naissent des dispositions légales, réglementaires ou conventionnelles régissant le licenciement pour motif économique d’un salarié, sans avoir à justifier d’un mandat de l’intéressé. Celui-ci doit avoir été averti par lettre recommandée avec accusé de réception et ne s’y être pas opposé dans un délai de quinze jours à compter de la date à laquelle l’organisation syndicale lui a notifié son intention. A l’issue de ce délai, l’organisation syndicale avertit l’employeur par lettre recommandée avec accusé de réception de son intention d’ester en justice. Le salarié peut toujours intervenir à l’instance engagée par le syndicat. »
    Art.  14.  -  Il est inséré, après l’article L. 321-4 du même code, un article L. 321-5 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 321-5.  -  La gestion ou la mise en oeuvre d’actions financées par le fonds pour l’emploi mentionné à l’article L. 325-9 dans le domaine de la formation professionnelle et de l’emploi à Mayotte peuvent être confiées par l’Etat, par le moyen de conventions, au Centre national pour l’aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA). »
    Art.  15.  -  Les articles L. 324-6 à L. 324-8 du même code sont abrogés.
    Art.  16.  -  Aux articles L. 326-9 et L. 343-1 du même code, les mots : « à l’article L. 326-1 » sont remplacés par les mots : « à l’article L. 326-7 ».
    Art.  17.  -  I.  -  L’article L. 330-3 du même code devient l’article L. 330-11.
    II.  -  Les articles L. 330-1, L. 330-2 et L. 330-4 du même code sont remplacés par les dispositions suivantes :
    « Art.  L. 330-1.  -  Les dispositions du présent titre sont applicables sous réserve des stipulations des traités, conventions ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés et publiés, et notamment des traités instituant les communautés européennes ainsi que des dispositions des actes des autorités de ces communautés pris pour l’application desdits traités.
    « Art.  L. 330-2.  -  Pour entrer à Mayotte en vue d’y exercer une profession salariée, l’étranger doit présenter, outre les documents et visas exigés par les conventions internationales et les règlements en vigueur, un contrat de travail visé par l’autorité administrative ou une autorisation de travail et un certificat médical.
    « Art.  L. 330-3.  -  Un étranger ne peut exercer une activité professionnelle salariée à Mayotte sans avoir obtenu au préalable l’autorisation mentionnée à l’article L. 330-2.
    « Cette autorisation est délivrée par le représentant de l’Etat dans des conditions qui sont fixées par un décret en Conseil d’Etat, sous réserve des dispositions applicables en vertu des troisième, quatrième et cinquième alinéas du présent article.
    « L’autorisation de travail peut être délivrée à un étranger qui demande l’attribution de la carte de séjour temporaire sous la forme de la mention “salarié”, de la mention “scientifique” ou, sur présentation d’un contrat de travail d’une durée supérieure à trois mois, de la mention “profession artistique et culturelle” apposée sur cette carte. Elle habilite cet étranger à exercer à Mayotte les activités professionnelles indiquées sur cette carte.
    « L’autorisation de travail peut être délivrée à un étranger qui demande l’attribution de la carte de séjour temporaire sous la forme de la mention “liens personnels et familiaux” ou de la mention “vie privée et familiale”. Elle lui confère le droit d’exercer à Mayotte toute activité professionnelle de son choix dans le cadre de la législation en vigueur.
    « L’autorisation de travail peut être délivrée à un étranger sous la forme d’une carte de résident qui lui confère le droit d’exercer à Mayotte toute activité professionnelle salariée de son choix dans le cadre de la législation en vigueur.
    « Une autorisation provisoire de travail peut être délivrée dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat à l’étranger qui ne peut prétendre ni à la carte de séjour temporaire portant une des mentions énoncées aux troisième et quatrième alinéas, ni à la carte de résident.
    « Art.  L. 330-4.  -  Sous réserve des stipulations plus favorables du contrat de travail, lorsqu’une entreprise non établie à Mayotte y effectue une prestation de services, elle soumet les salariés qu’elle y détache temporairement aux dispositions législatives et réglementaires applicables aux salariés employés par les entreprises exerçant la même activité établies à Mayotte, en matière de sécurité sociale, de rémunérations, de durée et de conditions de travail, dans les limites et selon des modalités déterminées par décret.
    « Art.  L. 330-5.  -  Nul ne peut, directement ou par personne interposée, engager, conserver à son service ou employer pour quelque durée que ce soit un étranger non muni du titre l’autorisant à exercer une activité salariée à Mayotte.
    « Art.  L. 330-6.  -  L’étranger employé en violation des dispositions de l’alinéa premier de l’article L. 330-5 est assimilé, à compter de la date de son embauchage, à un travailleur régulièrement engagé en ce qui concerne les obligations de l’employeur relatives à la réglementation du travail définie au livre II du présent code, ainsi qu’à la prise en compte de l’ancienneté dans l’entreprise.
    « En ce qui concerne les avantages pécuniaires, cet étranger a droit au titre de la période d’emploi illicite :
    « 1o  Au paiement du salaire et des accessoires de celui-ci conformément aux dispositions législatives ou réglementaires et aux stipulations contractuelles applicables à son emploi, déduction faite des sommes antérieurement perçues au titre de la période considérée ;
    « 2o  En cas de rupture de la relation de travail, à une indemnité forfaitaire égale à un mois de salaire à moins que l’application des règles figurant aux articles L. 122-10, deuxième alinéa, L. 122-21 et L. 122-22 ou des stipulations contractuelles correspondantes ne conduise à une solution plus favorable.
    « Le tribunal du travail saisi peut ordonner par provision le versement de l’indemnité forfaitaire visée à l’alinéa précédent.
    « Ces dernières dispositions ne font pas obstacle au droit du salarié de demander en justice une indemnisation supplémentaire s’il est en mesure d’établir l’existence d’un préjudice non réparé au titre desdites dispositions.
    « Art.  L. 330-7.  -  Les organisations syndicales représentatives au sens de l’article L. 412-3 peuvent exercer en justice les actions nées en faveur des travailleurs étrangers en vertu des dispositions de l’article L. 330-6, sans avoir à justifier d’un mandat de l’intéressé, à condition que celui-ci n’ait pas déclaré s’y opposer. L’intéressé peut toujours intervenir à l’instance engagée par le syndicat.
    « Art.  L. 330-8.  -  Les associations régulièrement constituées depuis cinq ans au moins pour la lutte contre les discriminations peuvent saisir les organisations syndicales représentatives pour leur demander d’exercer devant toutes les juridictions tous les droits réservés à la partie civile pour toutes les infractions relatives à l’emploi de la main-d’oeuvre étrangère.
    « Art.  L. 330-9.  -  Les agents de contrôle visés aux articles L. 610-1 et L. 610-15 sont habilités à se communiquer tous renseignements et tous documents relatifs aux dispositions du présent chapitre.
    « Art.  L. 330-10.  -  Nul ne peut se faire remettre ou tenter de se faire remettre, de manière occasionnelle ou renouvelée, des fonds, des valeurs ou des biens mobiliers en vue ou à l’occasion de l’introduction à Mayotte d’un travailleur étranger ou de son embauchage. »
    Art.  18.  -  Le chapitre Ier du titre IV du livre III du même code est ainsi rédigé :

« Chapitre  Ier
« Travail dissimulé

    « Art.  L. 341-1.  -  Toute infraction aux interdictions définies à l’article L. 312-1 est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 Euro d’amende.
    « Toutefois, en cas d’emploi dissimulé d’un mineur soumis à l’obligation scolaire, les peines encourues sont de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 Euro d’amende.
    « Art.  L. 341-2.  -  Les personnes physiques coupables de l’infraction prévue à l’article L. 341-1 encourent également les peines complémentaires suivantes :
    « 1o  L’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer, directement ou par personne interposée, l’activité professionnelle dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise selon les modalités prévues par l’article 131-27 du code pénal ;
    « 2o  L’exclusion des marchés publics pour une durée de cinq ans au plus ;
    « 3o  La confiscation des objets ayant servi directement ou indirectement à commettre l’infraction ou qui ont été utilisés à cette occasion, ainsi que de ceux qui en sont le produit et qui appartiennent au condamné ;
    « 4o  L’affichage ou la diffusion de la décision prononcée, dans les conditions prévues par l’article 131-35 du code pénal ;
    « 5o  L’interdiction, suivant les modalités prévues par l’article 131-26 du code pénal, des droits civiques, civils et de famille.
    « Art.  L. 341-3.  -  L’interdiction du territoire de la République française peut être prononcée dans les conditions prévues par l’article 131-30 du code pénal pour une durée de cinq ans au plus à l’encontre de tout étranger coupable de l’infraction définie à l’article L. 341-1.
    « Art.  L. 341-4.  -  Les personnes morales peuvent être déclarées pénalement responsables, dans les conditions prévues par l’article 121-2 du code pénal, de l’infraction définie à l’article L. 341-1.
    « Les peines encourues par les personnes morales sont :
    « 1o  L’amende, suivant les modalités prévues par l’article 131-38 du code pénal ;
    « 2o  Les peines mentionnées aux 1o à 5o, 8o et 9o de l’article 131-39 du même code.
    « L’interdiction visée au 2o de l’article 131-39 porte sur l’activité dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise. »
    Art.  19.  -  Le chapitre II du titre IV du livre III du même code est ainsi rédigé :

« Chapitre  II
« Main-d’oeuvre étrangère

    « Art.  L. 342-1.  -  Sans préjudice des peines résultant de l’application d’autres lois, le fait de se rendre coupable de fraude ou de fausse déclaration pour obtenir, faire obtenir ou tenter de faire obtenir à un étranger le titre visé à l’article L. 330-5 est puni d’un an d’emprisonnement et de 3 750 Euro d’amende.
    « Art.  L. 342-2.  -  Toute infraction aux dispositions de l’article L. 330-5 est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 15 000 Euro d’amende.
    « Ces peines sont portées à dix ans d’emprisonnement et à 100 000 Euro d’amende lorsque l’infraction est commise en bande organisée.
    « L’amende est appliquée autant de fois qu’il y a d’étrangers concernés.
    « Art.  L. 342-3.  -  Toute infraction aux dispositions de l’article L. 330-10 est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 Euro d’amende.
    « Art.  L. 342-4.  -  Les personnes physiques coupables des infractions prévues aux articles L. 342-2 et L. 342-3 encourent également les peines complémentaires suivantes :
    « 1o  L’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer, directement ou par personne interposée, l’activité professionnelle dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise, selon les modalités prévues par l’article 131-27 du code pénal ;
    « 2o  L’exclusion des marchés publics pour une durée de cinq ans au plus ;
    « 3o  La confiscation des objets ayant servi, directement ou indirectement, à commettre l’infraction ou qui ont été utilisés à cette occasion à quelque personne qu’ils appartiennent dès lors que leur propriétaire ne pouvait en ignorer l’utilisation frauduleuse ainsi que celle des objets qui sont le produit de l’infraction et qui appartiennent au condamné ;
    « 4o  L’affichage ou la diffusion de la décision prononcée, dans les conditions prévues par l’article 131-35 du code pénal ;
    « 5o  L’interdiction, suivant les modalités prévues par l’article 131-26 du code pénal, des droits civiques, civils et de la famille ;
    « 6o  L’interdiction de séjour pour une durée de cinq ans au plus.
    « Les personnes physiques coupables des infractions prévues à l’article L. 342-2 encourent, en outre, la fermeture des locaux ou établissements tenus ou exploités par elles et ayant servi à commettre les faits incriminés.
    « Les personnes physiques condamnées au titre de l’infraction visée au deuxième alinéa de l’article L. 342-2 encourent la peine complémentaire de confiscation de tout ou partie de leurs biens, quelle qu’en soit la nature, meubles ou immeubles, divis ou indivis.
    « Art.  L. 342-5.  -  L’interdiction du territoire de la République française peut être prononcée, dans les conditions prévues par les articles 131-30 à 131-30-2 du code pénal, pour une durée de dix ans au plus ou à titre définitif à l’encontre de tout étranger coupable des infractions définies aux articles L. 342-2 et L. 342-3.
    « Art.  L. 342-6.  -  Les personnes morales peuvent être déclarées pénalement responsables, dans les conditions prévues par l’article 121-2 du code pénal, des infractions prévues au présent chapitre, à l’exception de l’article L. 342-1.
    « Les peines encourues par les personnes morales sont :
    « 1o  L’amende, suivant les modalités prévues par l’article 131-38 du code pénal ;
    « 2o  Les peines mentionnées aux 2o, pour une durée de cinq ans au plus, 3o, 4o, 5o, 8o et 9o de l’article 131-39 du code pénal.
    « L’interdiction visée au 2o de l’article 131-39 porte sur l’activité dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de laquelle l’infraction a été commise.
    « Les personnes morales condamnées au titre de l’infraction visée au deuxième alinéa de l’article L. 342-2 encourent la peine complémentaire de confiscation de tout ou partie de leurs biens, quelle qu’en soit la nature, meubles ou immeubles, divis ou indivis. »
    Art.  20.  -  L’ordonnance no 2000-373 du 26 avril 2000 relative aux conditions d’entrée et de séjour des étrangers à Mayotte visée ci-dessus est ainsi modifiée :
    I.  -  Au premier alinéa de l’article 13, au troisième alinéa du V de l’article 15 et au 2o de l’article 30, les mots : « L. 330-1 » sont remplacés par les mots : « L. 330-3 ».
    II.  -  Au troisième alinéa du V de l’article 15 et à l’article 22, les mots : « L. 330-2 » sont remplacés par les mots : « L. 330-5 ».
    III.  -  A l’article 29-2, les mots : « par les articles L. 342-1 et L. 342-2 » sont remplacés par les mots : « par les deux premiers alinéas de l’article L. 342-2 et par l’article L. 342-6 ».

Chapitre  VI
Institutions représentatives du personnel

    Art.  21.  -  Le titre III du livre IV du code du travail applicable à Mayotte devient son titre V. Les articles L. 430-1 et L. 430-2 deviennent respectivement les articles L. 450-1 et L. 450-2.
    Art.  22.  -  Il est rétabli au livre IV du même code un titre III ainsi rédigé :

« Titre  III
« LES DÉLÉGUÉS DU PERSONNEL
« Chapitre  Ier
« Champ d’application

    « Art.  L. 431-1.  -  Le personnel élit des délégués dans tous les établissements industriels, commerciaux ou agricoles, les offices publics et ministériels, les professions libérales, les sociétés civiles, les syndicats professionnels, les sociétés mutualistes, les organismes de sécurité sociale, à l’exception de ceux qui ont le caractère d’établissement public administratif, et les associations ou tout organisme de droit privé, quels que soient leur forme et leur objet, où sont occupés au moins onze salariés.
    « La mise en place des délégués du personnel n’est obligatoire que si l’effectif d’au moins onze salariés est atteint pendant douze mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédentes.
    « A l’expiration du mandat des délégués du personnel, l’institution n’est pas renouvelée si les effectifs de l’établissement sont restés en dessous de onze salariés pendant au moins douze mois. Dans ce cas, le renouvellement intervient dès que les conditions d’effectifs prévues à l’alinéa précédent sont à nouveau remplies, la période de trois ans étant calculée à partir de la fin du dernier mandat des délégués du personnel.
    « Dans les établissements employant moins de onze salariés, des délégués du personnel peuvent être institués par voie conventionnelle.
    « Les dispositions du présent titre sont applicables aux établissements publics à caractère industriel et commercial et aux établissements publics déterminés par décret qui assurent tout à la fois une mission de service public à caractère administratif et à caractère industriel et commercial, lorsqu’ils emploient du personnel dans les conditions du droit privé. Toutefois, ces dispositions peuvent, compte tenu des caractères particuliers de certains de ces établissements et des organismes de représentation du personnel éventuellement existants, faire l’objet d’adaptations sous réserve d’assurer les mêmes garanties aux salariés de ces établissements. Ces adaptations résultent de décrets en Conseil d’Etat.
    « Art.  L. 431-2.  -  Les effectifs sont déterminés conformément aux dispositions de l’article L. 620-8.

« Chapitre  II
« Attributions et pouvoirs

    « Art.  L. 432-1.  -  Les délégués du personnel ont pour mission :
    « a) De présenter aux employeurs toutes les réclamations individuelles ou collectives relatives aux salaires, à l’application du code du travail et des autres lois et règlements concernant la protection sociale, l’hygiène et la sécurité, ainsi que des conventions et accords collectifs de travail applicables dans l’entreprise ;
    « b) De saisir l’inspection du travail de toutes les plaintes et observations relatives à l’application des prescriptions législatives et réglementaires dont elle est chargée d’assurer le contrôle.
    « c) De proposer toutes mesures utiles en cas d’accidents ou de maladies professionnelles.
    « Dans les entreprises comportant moins de cinquante salariés, les délégués du personnel doivent être réunis et consultés par l’employeur qui envisage de procéder à un licenciement collectif pour motif économique. Le procès-verbal de cette réunion est transmis à l’autorité administrative compétente.
    « Lorsque le nombre de licenciements envisagés est au moins égal à dix dans une même période de trente jours, la consultation visée à l’alinéa précédent a lieu dans les formes prévues au chapitre préliminaire du titre II du livre III du présent code.
    « L’inspecteur du travail doit se faire accompagner dans ses visites par le délégué compétent, si ce dernier le désire.
    « Les salariés conservent le droit de présenter eux-mêmes leurs observations à l’employeur ou à ses représentants.
    « Art.  L. 432-2.  -  Si un délégué du personnel constate, notamment par l’intermédiaire d’un salarié, qu’il existe une atteinte aux droits des personnes, à leur santé physique et mentale ou aux libertés individuelles dans l’entreprise qui ne serait pas justifiée par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnée au but recherché, il en saisit immédiatement l’employeur. Cette atteinte aux droits des personnes, à leur santé physique et mentale ou aux libertés individuelles peut notamment résulter de toute mesure discriminatoire en matière d’embauche, de rémunération, de formation, de reclassement, d’affectation, de classification, de qualification, de promotion professionnelle, de mutation, de renouvellement de contrat, de sanction ou de licenciement.
    « L’employeur ou son représentant est tenu de procéder sans délai à une enquête avec le délégué et de prendre les dispositions nécessaires pour remédier à cette situation.
    « En cas de carence de l’employeur ou de divergence sur la réalité de cette atteinte et à défaut de solution trouvée avec l’employeur, le salarié, ou le délégué si le salarié concerné averti par écrit ne s’y oppose pas, saisit le tribunal du travail qui statue selon les formes applicables au référé.
    « Le juge peut ordonner toutes mesures propres à faire cesser cette atteinte et assortir sa décision d’une astreinte qui sera liquidée au profit du Trésor.
    « Art.  L. 432-3.  -  Lorsqu’il existe un comité d’entreprise, les délégués du personnel ont qualité pour lui communiquer les suggestions et observations du personnel sur toutes les questions entrant dans la compétence du comité.
    « Il en est de même quand il existe un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
    « Art.  L. 432-4.  -  Dans les cas prévus à l’article L. 441-4, les délégués du personnel exercent collectivement les attributions économiques des comités d’entreprise qui sont définies aux articles L. 442-1 à L. 442-13.
    « Les informations sont communiquées et les consultations ont lieu au cours de la réunion mensuelle prévue à l’article L. 434-4.
    « Il est établi un procès-verbal concernant les questions économiques examinées. Ce procès-verbal est adopté après modifications éventuelles lors de la réunion suivante et peut être affiché après accord entre les délégués du personnel et l’employeur.
    « Dans l’exercice des attributions économiques, les délégués du personnel sont tenus au respect des dispositions de l’article L. 442-16.
    « Les délégués du personnel peuvent avoir recours aux experts rémunérés par le chef d’entreprise dans les conditions prévues à l’article L. 444-5.
    « Le budget de fonctionnement dont le montant est déterminé à l’article L. 444-7 est géré conjointement par l’employeur et les délégués du personnel.
    « Les délégués du personnel bénéficient de la formation économique dans les conditions prévues à l’article L. 444-9.
    « Art.  L. 432-5.  -  Dans les cas visés à l’article L. 441-4 et pour l’exercice des attributions du comité d’entreprise prévues à l’article L. 442-13, les délégués du personnel peuvent demander des explications dans les mêmes conditions que le comité d’entreprise.
    « Cette demande est inscrite de droit à l’ordre du jour de la première réunion entre les délégués du personnel et l’employeur suivant la demande. Il est établi, à cette occasion, un procès-verbal.
    « S’ils n’ont pu obtenir de réponse suffisante de l’employeur ou si celle-ci révèle le caractère préoccupant de la situation économique de l’entreprise, les délégués du personnel, après avoir pris l’avis d’un expert-comptable dans les conditions prévues à l’article L. 444-5 et du commissaire aux comptes, s’il en existe un, peuvent :
    « 1o  Dans les sociétés à conseil d’administration ou à conseil de surveillance ainsi que dans les autres personnes morales dotées d’un organe collégial, saisir de la situation l’organe chargé de l’administration ou de la surveillance dans les conditions prévues au III de l’article L. 442-13 ;
    « 2o  Dans les autres formes de sociétés ou dans les groupements d’intérêt économique, décider que doivent être informés de la situation les associés ou les membres du groupement, auxquels le gérant ou les administrateurs sont tenus de communiquer les demandes d’explication des délégués.
    « L’avis de l’expert-comptable est joint à la saisine ou à l’information mentionnées ci-dessus.
    « Les informations concernant l’entreprise communiquées en application du présent article ont par nature un caractère confidentiel. Toute personne qui y a accès en application de ce même article est tenue à leur égard à une obligation de discrétion.
    « Art.  L. 432-6.  -  En l’absence de comité d’entreprise, les délégués du personnel peuvent communiquer à leur employeur toutes les suggestions tendant à l’amélioration du rendement et de l’organisation générale de l’entreprise. Ils assurent, en outre, conjointement avec le chef d’entreprise le fonctionnement de toutes les institutions sociales de l’établissement quelles qu’en soient la forme et la nature. De plus, ils sont consultés sur les mesures prises en vue de faciliter la mise ou la remise au travail des travailleurs handicapés.
    « S’il n’existe pas de comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, les délégués du personnel exercent les missions attribuées à ce comité dans les conditions prévues aux deuxième et quatrième alinéas de l’article L. 238-1.

« Chapitre  III
« Composition et élections

    « Art.  L. 433-1.  -  Le nombre des délégués du personnel est déterminé selon des bases fixées par voie réglementaire compte tenu du nombre des salariés. Il est élu autant de délégués suppléants que de titulaires. Le calcul des effectifs s’effectue dans les conditions prévues à l’article L. 620-8 du présent code.
    « Art.  L. 433-2.  -  Les délégués sont élus d’une part par les ouvriers et employés, d’autre part, par les ingénieurs, chefs de service, techniciens, agents de maîtrise et assimilés sur les listes établies par les organisations syndicales représentatives au sein de chaque établissement pour chaque catégorie de personnel.
    « Tout syndicat affilié à une organisation représentative sur le plan national ou reconnu représentatif à Mayotte en application de l’article L. 412-3 est considéré comme représentatif dans l’entreprise pour l’application du présent chapitre.
    « Art.  L. 433-3.  -  Le nombre et la composition des collèges électoraux ne peuvent être modifiés par une convention, un accord collectif de travail, étendus ou non, ou un accord préélectoral que lorsque la convention ou l’accord est signé par toutes les organisations syndicales représentatives existant dans l’entreprise. L’accord préélectoral est obligatoirement transmis à l’inspecteur du travail.
    « La répartition du personnel dans les collèges électoraux et la répartition des sièges entre les différentes catégories font l’objet d’un accord entre le chef d’entreprise ou son représentant et les organisations syndicales intéressées.
    « Dans le cas où cet accord ne peut être obtenu, l’inspecteur du travail procède à cette répartition entre les collèges électoraux conformément à l’alinéa premier ou, à défaut, en application de l’article L. 433-2.
    « A l’occasion de l’élaboration du protocole d’accord préélectoral visé ci-dessus, les organisations syndicales intéressées examinent les voies et moyens en vue d’atteindre une représentation équilibrée des femmes et des hommes sur les listes de candidatures.
    « Au cas où le juge de première instance, saisi préalablement aux élections, décide la mise en place d’un dispositif de contrôle de leur régularité, de la liberté et de la sincérité du scrutin, les frais entraînés par ces mesures sont à la charge de l’employeur.
    « Art.  L. 433-4.  -  La perte de la qualité d’établissement distinct reconnue par décision judiciaire emporte la cessation des fonctions des délégués du personnel sauf accord contraire conclu entre le chef d’entreprise et les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise permettant aux délégués du personnel d’achever leur mandat.
    « Art.  L. 433-5.  -  Des dispositions sont prises par accord de l’employeur et des organisations syndicales concernées pour faciliter, s’il y a lieu, la représentation des salariés travaillant en équipes successives ou dans des conditions qui les isolent de l’ensemble des autres salariés.
    « Art.  L. 433-6.  -  Dans les établissements ne dépassant pas vingt-cinq salariés et n’élisant qu’un délégué titulaire et un délégué suppléant, les délégués du personnel sont élus par un collège électoral unique regroupant l’ensemble des catégories professionnelles.
    « Art.  L. 433-7.  -  Sont électeurs les salariés des deux sexes âgés de seize ans accomplis, ayant travaillé trois mois au moins dans l’entreprise.
    « Toutefois, ne doivent pas être inscrites sur les listes électorales :
    « 1o Les personnes condamnées pour les délits de vol, escroquerie, recel, abus de confiance, agressions sexuelles, soustraction commise par un dépositaire de l’autorité publique, faux témoignage, corruption et trafic d’influence, faux et pour les délits punis des peines du vol, de l’escroquerie et de l’abus de confiance ;
    « 2o Les personnes auxquelles les tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des lois qui autorisent cette interdiction, pendant le délai fixé par le jugement.
    « Art.  L. 433-8.  -  Sont éligibles, à l’exception des conjoints, ascendants, descendants, frères, soeurs et alliés au même degré du chef d’entreprise, les électeurs âgés de dix-huit ans accomplis et ayant travaillé dans l’entreprise sans interruption depuis un an au moins.
    « Les salariés occupant un emploi à temps partiel simultanément dans plusieurs entreprises ne sont éligibles que dans l’une de ces entreprises ; ils choisissent celle où ils font acte de candidature.
    « Art.  L. 433-9.  -  Il n’y a pas d’incompatibilité entre les fonctions de délégué du personnel et celles de membre du comité d’entreprise.
    « Art.  L. 433-10.  -  L’inspecteur du travail peut, après avoir consulté les organisations syndicales représentatives au sens de l’article L. 412-3, autoriser des dérogations aux conditions d’ancienneté pour l’électorat, notamment dans le cas où leur application aurait pour effet de réduire à moins des deux tiers de l’effectif le nombre de salariés remplissant ces conditions.
    « Il peut également, après avoir consulté les organisations syndicales représentatives au sens de l’article L. 412-3, autoriser des dérogations aux conditions d’ancienneté pour l’éligibilité dans le cas où l’application de ces dispositions conduirait à une réduction du nombre des éligibles qui ne permettrait pas l’organisation normale des opérations électorales.
    « Art.  L. 433-11.  -  L’élection a lieu au scrutin secret sous enveloppe. Il est procédé à des votes séparés pour les membres titulaires et les membres suppléants dans chacune des catégories professionnelles formant des collèges distincts.
    « L’élection a lieu pendant le temps de travail. Toutefois, un accord contraire peut être conclu entre l’employeur et l’ensemble des organisations syndicales représentatives existant dans l’entreprise, notamment en cas de travail en continu.
    « Les modalités d’organisation et de déroulement des opérations électorales font l’objet d’un accord entre le chef d’entreprise et les organisations syndicales intéressées. Cet accord doit respecter les principes généraux du droit électoral. Les modalités sur lesquelles aucun accord n’a pu intervenir peuvent être fixées par une décision du juge de première instance statuant en dernier ressort en la forme des référés.
    « Art.  L. 433-12.  -  Le scrutin est de liste à deux tours avec représentation proportionnelle à la plus forte moyenne.
    « Au premier tour de scrutin, chaque liste est établie par les organisations syndicales représentatives au sens de l’article L. 412-3. Si le nombre des votants est inférieur à la moitié des électeurs inscrits, il est procédé, dans un délai de quinze jours, à un second tour de scrutin pour lequel les électeurs peuvent voter pour les listes autres que celles présentées par les organisations syndicales.
    « Lorsque le nom d’un candidat a été raturé, les ratures ne sont pas prises en compte si leur nombre est inférieur à 10 % des suffrages valablement exprimés en faveur de la liste sur laquelle figure ce candidat ; dans ce cas, les candidats sont proclamés élus dans l’ordre de présentation.
    « Art.  L. 433-13.  -  Les contestations relatives à l’électorat et à la régularité des opérations électorales sont de la compétence du tribunal de première instance qui statue en dernier ressort. La décision peut être déférée à la Cour de cassation.
    « Lorsqu’une contestation rend indispensable le recours à une mesure d’instruction, les dépenses afférentes à cette mesure sont à la charge de l’Etat.
    « Art.  L. 433-14.  -  Les délégués du personnel sont élus pour deux ans et rééligibles.
    « Leurs fonctions prennent fin par le décès, la démission, la résiliation du contrat de travail ou la perte des conditions requises pour l’éligibilité. Ils conservent leur mandat en cas de changement de catégorie professionnelle.
    « En cas de modification dans la situation juridique de l’employeur telle que mentionnée au deuxième alinéa de l’article L. 122-24, le mandat des délégués du personnel de l’entreprise qui a fait l’objet de la modification subsiste lorsque cette entreprise conserve son autonomie juridique.
    « Si cette entreprise devient un établissement au sens du présent titre ou si la modification visée à l’alinéa précédent porte sur un ou plusieurs établissements distincts qui conservent ce caractère, le mandat des délégués du personnel élus dans l’entreprise ou dans chaque établissement concerné se poursuit jusqu’à son terme. Toutefois, la durée du mandat peut être réduite ou prorogée, pour tenir compte de la date habituelle des élections dans l’entreprise d’accueil, par voie d’accord entre le nouvel employeur et les organisations syndicales représentatives existant dans le ou les établissements absorbés ou, à défaut, les délégués du personnel concernés.
    « Tout délégué du personnel peut être révoqué en cours de mandat, sur proposition de l’organisation syndicale qui l’a présenté, approuvée au scrutin secret par la majorité du collège électoral auquel il appartient.
    « Art.  L. 433-15.  -  Lorsqu’un délégué titulaire cesse ses fonctions pour une des causes indiquées à l’article L. 433-14, ou se trouve momentanément absent pour une cause quelconque, son remplacement est assuré par un membre suppléant appartenant à une liste présentée par l’organisation syndicale qui a présenté la liste sur laquelle le titulaire à remplacer a été élu, la priorité étant donnée au suppléant de la même catégorie.
    « S’il n’existe pas de suppléant élu sur une liste présentée par l’organisation syndicale qui a présenté le titulaire, le remplacement est assuré par le candidat présenté par la même organisation et venant sur la liste immédiatement après le dernier candidat élu soit comme titulaire, soit comme suppléant et, à défaut, par le suppléant de la même catégorie qui a obtenu le plus grand nombre de voix.
    « Le suppléant devient titulaire jusqu’au retour de celui qu’il remplace ou jusqu’au renouvellement de l’institution.
    « Art.  L. 433-16.  -  Dans toute entreprise ou organisme mentionné à l’article L. 431-1, le chef d’entreprise doit informer tous les deux ans le personnel par affichage de l’organisation des élections en vue de la désignation des délégués du personnel. Le document affiché précise la date envisagée pour le premier tour de ces élections qui doit se placer au plus tard le quarante-cinquième jour suivant celui de l’affichage.
    « Les organisations syndicales intéressées sont en même temps invitées par le chef d’entreprise à négocier le protocole d’accord préélectoral et à établir les listes de leurs candidats aux fonctions de délégué du personnel.
    « Dans le cas d’un renouvellement de l’institution, cette invitation doit être faite un mois avant l’expiration du mandat des délégués en exercice. Le premier tour des élections doit avoir lieu dans la quinzaine qui précède l’expiration de ce mandat.
    « Dans le cas où, en l’absence de délégués du personnel, l’employeur est invité à organiser des élections à la suite d’une demande émanant d’un salarié ou d’une organisation syndicale, il est tenu d’engager la procédure ci-dessus, définie dans le mois suivant la réception de ladite demande.
    « Lorsque l’institution n’a pas été mise en place ou renouvelée, un procès-verbal de carence est établi par le chef d’entreprise ; celui-ci l’affiche dans l’entreprise et le transmet dans les quinze jours à l’inspecteur du travail qui en envoie copie aux organisations syndicales de salariés représentatives au sens de l’article L. 412-3.
    « Art.  L. 433-17.  -  L’élection des délégués du personnel et l’élection des représentants du personnel au comité d’entreprise ont lieu à la même date.
    « Ces élections simultanées interviennent pour la première fois soit à l’occasion de la constitution du comité d’entreprise, soit à la date du renouvellement de l’institution.
    « La durée du mandat des délégués du personnel est prorogée à due concurrence. Elle peut être réduite dans le cas où le mandat du comité d’entreprise vient à échéance avant celui des délégués du personnel.

« Chapitre  IV
« Fonctionnement

    « Art.  L. 434-1.  -  Le chef d’établissement est tenu de laisser aux délégués du personnel dans les limites d’une durée qui, sauf circonstances exceptionnelles, ne peut excéder 15 heures par mois dans les entreprises dont l’effectif est d’au moins cinquante salariés et 10 heures par mois dans les autres, le temps nécessaire à l’exercice de leurs fonctions.
    « Ce temps est de plein droit considéré comme temps de travail et payé à l’échéance normale. En cas de contestation par l’employeur de l’usage fait du temps ainsi alloué, il lui appartient de saisir la juridiction compétente.
    « Les délégués du personnel qui exercent les attributions économiques du comité d’entreprise dans les conditions prévues à l’article L. 441-4 bénéficient, en outre, d’un crédit de 24 heures par mois.
    « Art.  L. 434-2.  -  Le chef d’établissement est tenu de mettre à la disposition des délégués du personnel le local nécessaire pour leur permettre de remplir leur mission, et, notamment, de se réunir.
    « Les délégués peuvent faire afficher les renseignements qu’ils ont pour rôle de porter à la connaissance du personnel sur des emplacements obligatoirement prévus à cet effet, et aux portes d’entrée des lieux de travail.
    « Art.  L. 434-3.  -  Pour l’exercice de leurs fonctions, les délégués du personnel peuvent, durant les heures de délégation, se déplacer hors de l’entreprise ; ils peuvent également, tant durant les heures de délégation qu’en dehors de leurs heures habituelles de travail, circuler librement dans l’entreprise et y prendre tous contacts nécessaires à l’accomplissement de leur mission, notamment auprès d’un salarié à son poste de travail, sous réserve de ne pas apporter de gêne importante à l’accomplissement du travail des salariés.
    « Art.  L. 434-4.  -  Les délégués sont reçus collectivement par le chef d’établissement ou son représentant au moins une fois par mois. Celui-ci peut se faire assister par des collaborateurs ; ensemble, ils ne peuvent être en nombre supérieur à celui des représentants du personnel titulaires. Ils sont, en outre, reçus, en cas d’urgence, sur leur demande. S’il s’agit d’une entreprise en société anonyme et qu’ils aient des réclamations à présenter auxquelles il ne pourrait être donné suite qu’après délibération du conseil d’administration, ils doivent être reçus par celui-ci, sur leur demande, en présence du directeur ou de son représentant ayant connaissance des réclamations présentées.
    « Les délégués sont également reçus par le chef d’établissement ou ses représentants, sur leur demande, soit individuellement, soit par catégorie, soit par atelier, service ou spécialité professionnelle selon les questions qu’ils ont à traiter.
    « Dans tous les cas, les délégués suppléants peuvent assister avec les délégués titulaires aux réunions avec les employeurs. Les délégués du personnel peuvent, sur leur demande, se faire assister d’un représentant d’une organisation syndicale.
    « Le temps passé par les délégués du personnel, titulaires ou suppléants, aux réunions prévues au présent article est payé comme temps de travail. Il n’est pas déduit du crédit d’heures dont disposent les délégués du personnel titulaires.
    « Art.  L. 434-5.  -  Sauf circonstances exceptionnelles, les délégués du personnel remettent au chef d’établissement, deux jours ouvrables avant la date où ils doivent être reçus, une note écrite exposant l’objet des demandes présentées.
    « L’employeur répond par écrit à ces demandes au plus tard dans les six jours ouvrables suivant la réunion.
    « Les demandes des délégués et les réponses motivées de l’employeur sont soit transcrites sur un registre spécial, soit annexées à ce registre.
    « Ce registre ainsi que les documents qui y sont annexés doivent être tenus, pendant un jour ouvrable par quinzaine et en dehors de leur temps de travail, à la disposition des salariés de l’établissement qui désirent en prendre connaissance.
    « Ils sont également tenus à la disposition de l’inspecteur du travail et des délégués du personnel.

« Chapitre  V
« Licenciement des délégués du personnel

    « Art.  L. 435-1.  -  Tout licenciement envisagé par l’employeur d’un délégué du personnel, titulaire ou suppléant, est obligatoirement soumis au comité d’entreprise qui donne un avis sur le projet de licenciement.
    « Le licenciement ne peut intervenir que sur autorisation de l’inspecteur du travail dont dépend l’établissement. Lorsqu’il n’existe pas de comité d’entreprise, l’inspecteur du travail est saisi directement.
    « Toutefois, en cas de faute grave, le chef d’entreprise a la faculté de prononcer la mise à pied immédiate de l’intéressé en attendant la décision définitive. En cas de refus de licenciement, la mise à pied est annulée et ses effets supprimés de plein droit.
    « La même procédure est applicable au licenciement des anciens délégués du personnel les six premiers mois qui suivent l’expiration de leur mandat ou la disparition de l’institution.
    « La même procédure s’applique lorsque la lettre du syndicat notifiant à l’employeur la candidature aux fonctions de délégué du personnel a été reçue par l’employeur ou lorsque le salarié a fait la preuve que l’employeur a eu connaissance de l’imminence de sa candidature avant que le candidat n’ait été convoqué à l’entretien préalable au licenciement prévu à l’article L. 122-27.
    « Lorsqu’un délégué du personnel est compris dans un transfert partiel d’entreprise ou d’établissement, par application du deuxième alinéa de l’article L. 122-24, le transfert de ce salarié doit être soumis à l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail, qui s’assure que le salarié ne fait pas l’objet d’une mesure discriminatoire. Si l’autorisation de transfert est refusée, l’employeur doit proposer au salarié un emploi similaire assorti d’une rémunération équivalente dans un autre établissement ou une autre partie de l’entreprise.
    « La durée fixée au quatrième alinéa est également de six mois pour les candidats, au premier comme au second tour, aux fonctions de délégué du personnel à partir de la publication des candidatures. La durée de six mois court à partir de l’envoi, par lettre recommandée à l’employeur, des listes de candidatures ou à partir de la date de leur remise contre décharge.
    « Afin de faciliter la mise en place de l’institution des délégués, les salariés qui ont demandé à l’employeur d’organiser les élections de délégués du personnel, ou d’accepter d’organiser ces élections, bénéficient de la procédure prévue aux alinéas ci-dessus pendant une durée de six mois qui court à compter de l’envoi à l’employeur de la lettre recommandée par laquelle une organisation a, la première, demandé ou accepté qu’il soit procédé à des élections ou à compter de la date où ce document est remis à l’employeur ou à son représentant en main propre contre décharge.
    « La procédure prévue à l’alinéa précédent ne peut s’appliquer qu’à un seul salarié par organisation syndicale ainsi qu’au premier salarié, non mandaté par une organisation syndicale, qui a demandé l’organisation des élections.
    « Cette procédure est également applicable aux délégués du personnel institués par voie conventionnelle.
    « En cas de redressement ou de liquidation judiciaire, tout licenciement d’un salarié mentionné aux précédents alinéas est soumis à la procédure définie au présent article.
    « Art.  L. 435-2.  -  Lorsque le salarié, délégué du personnel, ancien délégué ou candidat aux fonctions de délégué, est titulaire d’un contrat à durée déterminée, les dispositions de l’article L. 435-1 sont applicables si l’employeur envisage de rompre le contrat avant l’échéance du terme en raison d’une faute grave du salarié, ou n’envisage pas de renouveler le contrat qui comporte une clause de report de terme.
    « L’arrivée du terme du contrat n’entraîne la cessation du lien contractuel qu’après constatation par l’inspecteur du travail, saisi dans les conditions prévues à l’article L. 435-1, que le salarié ne fait pas l’objet d’une mesure discriminatoire. Un mois avant l’arrivée du terme du contrat, l’employeur doit saisir l’inspecteur du travail, qui doit statuer avant la date du terme du contrat.
    « Les dispositions des deux alinéas précédents sont applicables pendant les délais prévus à l’article précédent.
    « Art.  L. 435-3.  -  L’annulation sur recours hiérarchique par le ministre chargé du travail d’une décision de l’inspecteur du travail autorisant le licenciement d’un salarié mentionné aux articles L. 435-1 et L. 435-2 emporte, pour le salarié concerné et s’il le demande dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision, droit à réintégration dans son emploi ou dans un emploi équivalent.
    « Il en est de même dans le cas où, sauf sursis à exécution ordonné par le Conseil d’Etat, le juge administratif a annulé une décision de l’inspecteur du travail ou du ministre chargé du travail autorisant un tel licenciement.
    « Le salarié concerné est rétabli dans ses fonctions de délégué si l’institution n’a pas été renouvelée. Dans le cas contraire, il bénéficie pendant une durée de six mois, à compter du jour où il retrouve sa place dans l’entreprise, de la procédure prévue à l’article L. 435-1.
    « Lorsque l’annulation de la décision d’autorisation est devenue définitive, le délégué du personnel a droit au paiement d’une indemnité correspondant à la totalité du préjudice subi au cours de la période qui s’est écoulée entre son licenciement et sa réintégration, s’il l’a demandée dans le délai prévu au premier alinéa, ou l’expiration de ce délai dans le cas contraire. Ce paiement s’accompagne du versement des cotisations afférentes à ladite indemnité, qui constitue un complément de salaire.

« Chapitre  VI
« Dispositions générales

    « Art.  L. 436-1.  -  Les dispositions du présent titre ne font pas obstacle aux clauses plus favorables résultant de conventions ou d’accords collectifs et relatives à la désignation et aux attributions des délégués du personnel.
    « Aucune limitation ne peut être apportée aux dispositions relatives à la désignation et à l’exercice des fonctions de délégué du personnel, tels qu’ils sont définis par le présent titre, par note de service ou décision unilatérale de la direction. »
    Art.  23.  -  Il est créé au livre IV du même code un titre IV ainsi rédigé :

« Titre  IV
« LES COMITÉS D’ENTREPRISE
« Chapitre  Ier
« Champ d’application

    « Art.  L. 441-1.  -  Des comités d’entreprise sont constitués dans toutes les entreprises industrielles et commerciales, les offices publics et ministériels, les professions libérales, les sociétés civiles, les syndicats professionnels, les sociétés mutualistes, les organismes de sécurité sociale, à l’exception de ceux qui ont le caractère d’établissement public administratif, et les associations quels que soient leurs forme et objet, employant au moins cinquante salariés.
    « La mise en place d’un comité d’entreprise n’est obligatoire que si l’effectif d’au moins cinquante salariés est atteint pendant douze mois, consécutifs ou non, au cours des trois années précédentes.
    « Dans les entreprises employant moins de cinquante salariés, des comités d’entreprise peuvent être créés par convention ou accord collectif de travail.
    « Les dispositions du présent titre sont applicables aux établissements publics à caractère industriel et commercial et aux établissements publics déterminés par décret qui assurent tout à la fois une mission de service public à caractère administratif et à caractère industriel et commercial, lorsqu’ils emploient du personnel dans les conditions du droit privé. Toutefois, ces dispositions peuvent, compte tenu des caractères particuliers de certains de ces établissements et des organismes de représentation du personnel éventuellement existants, faire l’objet d’adaptations pour ces établissements, sous réserve d’assurer les mêmes garanties aux salariés de ces établissements. Ces adaptations résultent de décrets en Conseil d’Etat.
    « Lesdites dispositions sont également applicables aux exploitations, entreprises et établissements agricoles et assimilés et aux organismes professionnels agricoles, de quelque nature qu’ils soient, qui emploient les salariés.
    « Lorsqu’une unité économique et sociale regroupant au moins cinquante salariés est reconnue par convention ou par décision de justice entre plusieurs entreprises juridiquement distinctes, la mise en place d’un comité d’entreprise commun est obligatoire.
    « Art.  L. 441-2.  -  Dans les entreprises dont l’effectif est inférieur à deux cents salariés, le chef d’entreprise a la faculté de décider que les délégués du personnel constituent la délégation du personnel au comité d’entreprise. Il ne peut prendre cette décision qu’après avoir consulté les délégués du personnel et, s’il existe, le comité d’entreprise.
    « Dans ce cas, les délégués du personnel, dont le nombre est fixé par décret en Conseil d’Etat, et le comité d’entreprise conservent l’ensemble de leurs attributions. Les réunions prévues aux articles L. 434-4 et L. 444-3, qui se tiennent au moins une fois par mois sur convocation du chef d’entreprise, ont lieu à la suite l’une de l’autre selon les règles propres à chacune de ces instances. Par dérogation aux règles prévues aux articles L. 434-1 et L. 444-1, les délégués du personnel disposent, dans les limites d’une durée qui, sauf circonstances exceptionnelles, ne peut excéder vingt heures par mois, du temps nécessaire à l’exercice des attributions dévolues aux délégués du personnel et au comité d’entreprise.
    « La faculté prévue au présent article est ouverte à l’occasion de la constitution du comité d’entreprise ou lors du renouvellement de l’institution.
    « La durée du mandat des délégués du personnel est prorogée à due concurrence. Elle peut être réduite dans le cas où le mandat du comité d’entreprise vient à échéance avant celui des délégués du personnel.
    « Art.  L. 441-3.  -  Les effectifs sont déterminés conformément aux dispositions de l’article L. 620-8.
    « Art.  L. 441-4.  -  En l’absence de comité d’entreprise, par suite d’une carence constatée dans les conditions prévues à l’article L. 443-11, les attributions économiques qui relèvent du comité sont exercées temporairement par les délégués du personnel.
    « Toute suppression d’un comité d’entreprise est subordonnée à un accord entre le chef d’entreprise et l’ensemble des organisations syndicales représentatives dans l’entreprise.
    « A défaut d’accord, le directeur du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle peut autoriser la suppression du comité d’entreprise en cas de réduction importante et durable du personnel qui ramène l’effectif au-dessous de cinquante salariés.
    « Tout syndicat affilié à une organisation représentative sur le plan national ou reconnu représentatif à Mayotte en application de l’article L. 412-3 est considéré comme représentatif dans l’entreprise pour l’application du présent chapitre.
    « Art.  L. 441-5.  -  Le comité d’entreprise a pour objet d’assurer une expression collective des salariés, permettant la prise en compte permanente de leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion et à l’évolution économique et financière de l’entreprise, à l’organisation du travail, à la formation professionnelle et aux techniques de production.
    « Il formule, à son initiative, et examine, à la demande du chef d’entreprise, toute proposition de nature à améliorer les conditions de travail, d’emploi et de formation professionnelle des salariés, leurs conditions de vie dans l’entreprise.
    « Il exerce ses missions sans préjudice des dispositions relatives à l’expression des salariés et aux délégués du personnel.
    « Art.  L. 441-6.  -  La décision du chef d’entreprise doit être précédée par la consultation du comité d’entreprise.
    « Pour lui permettre de formuler un avis motivé, le comité d’entreprise doit disposer d’informations précises et écrites transmises par le chef d’entreprise, d’un délai d’examen suffisant et de la réponse motivée du chef d’entreprise à ses propres observations.
    « Pour l’exercice de ses missions, le comité d’entreprise a accès à l’information nécessaire détenue par les administrations publiques et les organismes agissant pour leur compte, conformément aux dispositions en vigueur concernant l’accès aux documents administratifs.
    « Il peut, en outre, entreprendre les études et recherches nécessaires à sa mission.
    « Art.  L. 441-7.  -  Lorsque le chef d’entreprise procède à une annonce publique portant exclusivement sur la stratégie économique de l’entreprise et dont les mesures de mise en oeuvre ne sont pas de nature à affecter de façon importante les conditions de travail ou d’emploi, le comité d’entreprise se réunit de plein droit sur sa demande dans les quarante-huit heures suivant ladite annonce. L’employeur est tenu de lui fournir toute explication utile.
    « Le chef d’entreprise ne peut procéder à une annonce publique dont les mesures de mise en oeuvre sont de nature à affecter de façon importante les conditions de travail ou d’emploi des salariés qu’après avoir informé le comité d’entreprise.
    « L’absence d’information du comité d’entreprise, en application des dispositions qui précèdent, est passible des peines prévues aux articles L. 450-3 et L. 450-4.
    « Art.  L. 441-8.  -  Le comité d’entreprise est doté de la personnalité civile et gère son patrimoine.
    « Il détermine, dans un règlement intérieur, les modalités de son fonctionnement et celles de ses rapports avec les salariés de l’entreprise, pour l’exercice des missions qui lui sont conférées par le présent chapitre.
    « Art.  L. 441-9.  -  Le comité d’entreprise peut organiser, dans le local mis à sa disposition, des réunions d’information, internes au personnel, portant notamment sur des problèmes d’actualité.
    « Le comité d’entreprise peut inviter des personnalités extérieures, syndicales ou autres, sous réserve de l’accord du chef de l’entreprise.
    « Ces réunions ont lieu en dehors du temps de travail des participants, à l’exception des membres du comité d’entreprise qui peuvent se réunir sur leur temps de délégation.

« Chapitre  II
« Attributions et pouvoirs

    « Art.  L. 442-1.  -  Dans l’ordre économique, le comité d’entreprise est obligatoirement informé et consulté sur les questions intéressant l’organisation, la gestion et la marche générale de l’entreprise et, notamment, sur les mesures de nature à affecter le volume ou la structure des effectifs, la durée du travail, les conditions d’emploi, de travail et de formation professionnelle du personnel.
    « Le comité d’entreprise est obligatoirement saisi en temps utile des projets de compression des effectifs ; il émet un avis sur l’opération projetée et ses modalités d’application. Cet avis est transmis à l’autorité administrative compétente.
    « Le comité est informé et consulté sur les modifications de l’organisation économique ou juridique de l’entreprise, notamment en cas de fusion, de cession, de modification importante des structures de production de l’entreprise ainsi que lors de l’acquisition ou de la cession de filiales au sens de l’article L. 233-1 du code de commerce. Le chef d’entreprise doit indiquer les motifs des modifications projetées et consulter le comité sur les mesures qui sont envisagées à l’égard des salariés lorsque ces modifications comportent des conséquences pour ceux-ci. Il est également tenu de consulter le comité d’entreprise lorsqu’il prend une participation dans une société et de l’informer lorsqu’il a connaissance d’une prise de participation dont son entreprise est l’objet.
    « En cas de dépôt d’une offre publique d’achat ou d’offre publique d’échange portant sur une entreprise, le chef de cette entreprise réunit immédiatement le comité d’entreprise pour l’en informer. Au cours de cette réunion, le comité décide s’il souhaite entendre l’auteur de l’offre et peut se prononcer sur le caractère amical ou hostile de l’offre. Ce dernier adresse au comité de l’entreprise qui en fait l’objet, dans les trois jours suivant sa publication, la note d’information mentionnée au troisième alinéa de l’article L. 621-8 du code monétaire et financier. L’audition de l’auteur de l’offre se déroule dans les formes, les conditions, les délais et sous les sanctions prévues aux alinéas suivants.
    « Dans les quinze jours suivant la publication de la note d’information, le comité d’entreprise est réuni pour procéder à son examen et, le cas échéant, à l’audition de l’auteur de l’offre. Si le comité d’entreprise a décidé d’auditionner l’auteur de l’offre, la date de la réunion est communiquée à ce dernier au moins trois jours à l’avance. Lors de la réunion, l’auteur de l’offre, qui peut se faire assister des personnes de son choix, prend connaissance des observations éventuellement formulées par le comité d’entreprise. Ce dernier peut se faire assister préalablement et lors de la réunion d’un expert de son choix dans les conditions prévues aux deux derniers alinéas de l’article L. 444-5.
    « La société ayant déposé une offre et dont le chef d’entreprise, ou le représentant qu’il désigne parmi les mandataires sociaux ou les salariés de l’entreprise, ne se rend pas à la réunion du comité d’entreprise à laquelle il a été invité dans les conditions prévues aux deux précédents alinéas ne peut exercer les droits de vote attachés aux titres de la société faisant l’objet de l’offre qu’elle détient ou viendrait à détenir. Cette interdiction s’étend aux sociétés qui la contrôlent ou qu’elle contrôle au sens de l’article L. 233-16 du code de commerce. Une sanction identique s’applique à l’auteur de l’offre, personne physique, qui ne se rend pas à la réunion du comité d’entreprise à laquelle il a été invité dans les conditions prévues aux deux alinéas précédents.
    « La sanction est levée le lendemain du jour où l’auteur de l’offre a été entendu par le comité d’entreprise de la société faisant l’objet de l’offre. La sanction est également levée si l’auteur de l’offre n’est pas convoqué à une nouvelle réunion du comité d’entreprise dans les quinze jours qui suivent la réunion à laquelle il avait été préalablement convoqué.
    « Il est également informé et consulté avant toute déclaration de cessation des paiements et lorsque l’entreprise fait l’objet d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, avant toute décision relative à la poursuite de l’activité ainsi que lors de l’élaboration du projet de plan de redressement ou de liquidation de l’entreprise dans les conditions prévues aux articles L. 621-56, L. 621-61 et L. 621-91 du code de commerce. La ou les personnes qu’il a désignées selon les dispositions de l’article L. 623-10 dudit code sont entendues par le tribunal compétent dans les conditions fixées aux articles L. 621-4, L. 621-60, L. 621-27, L. 621-62 et L. 621-69 dudit code.
    « Le comité d’entreprise est consulté chaque année sur la politique de recherche et de développement technologique de l’entreprise. A défaut, les aides publiques en faveur des activités de recherche et de développement technologique sont suspendues.
    « Art.  L. 442-2.  -  Lorsqu’une entreprise est partie à une opération de concentration telle que définie à l’article L. 430-1 du code de commerce, le chef d’entreprise réunit le comité d’entreprise au plus tard dans un délai de trois jours à compter de la publication prévue au troisième alinéa de l’article L. 430-3 du même code.
    « Au cours de cette réunion, le comité d’entreprise se prononce sur le recours à un expert dans les conditions prévues à l’article L. 444-5. Dans ce cas, le comité d’entreprise tient une deuxième réunion afin d’entendre les résultats des travaux de l’expert.
    « Les dispositions du premier alinéa sont réputées satisfaites lorsque le comité d’entreprise se réunit en application du quatrième alinéa de l’article L. 442-1.
    « Art.  L. 442-3.  -  Chaque année, à l’occasion de la réunion prévue au sixième alinéa de l’article L. 442-9, le comité d’entreprise est informé et consulté sur l’évolution de l’emploi et des qualifications dans l’entreprise au cours de l’année passée. Il est informé et consulté sur les prévisions annuelles ou pluriannuelles et les actions, notamment de prévention et de formation, que l’employeur envisage de mettre en oeuvre compte tenu de ces prévisions, particulièrement au bénéfice des salariés âgés ou présentant des caractéristiques sociales ou de qualification qui les exposent plus que d’autres aux conséquences de l’évolution économique ou technologique.
    « L’employeur apporte toutes explications sur les écarts éventuellement constatés entre les prévisions et l’évolution effective de l’emploi, ainsi que sur les conditions d’exécution des actions prévues au titre de l’année écoulée.
    « Préalablement à la réunion de consultation, les membres du comité reçoivent un rapport écrit comportant toutes informations utiles sur la situation de l’entreprise, notamment celles prévues au présent article et à l’article L. 442-10.
    « Ce rapport et le procès-verbal de la réunion sont transmis dans un délai de quinze jours à l’autorité administrative compétente.
    « Art.  L. 442-4.  -  Lorsque le projet de restructuration et de compression des effectifs soumis au comité d’entreprise en vertu de l’article L. 442-1 est de nature à affecter le volume d’activité ou d’emploi d’une entreprise sous-traitante, l’entreprise donneuse d’ordre doit immédiatement en informer l’entreprise sous-traitante. Le comité d’entreprise de cette dernière, ou à défaut les délégués du personnel, en sont immédiatement informés et reçoivent toute explication utile sur l’évolution probable de l’activité et de l’emploi.
    « Art.  L. 442-5.  -  Le comité d’entreprise est informé et consulté, préalablement à tout projet important d’introduction de nouvelles technologies, lorsque celles-ci sont susceptibles d’avoir des conséquences sur l’emploi, la qualification, la rémunération, la formation ou les conditions de travail du personnel. Les membres du comité reçoivent, un mois avant la réunion, des éléments d’information sur ces projets et leurs conséquences quant aux points mentionnés ci-dessus.
    « Lorsque l’employeur envisage de mettre en oeuvre des mutations technologiques importantes et rapides, il doit établir un plan d’adaptation. Ce plan est transmis, pour information et consultation, au comité d’entreprise en même temps que les autres éléments d’information relatifs à l’introduction de nouvelles technologies. En outre, le comité d’entreprise est régulièrement informé et périodiquement consulté sur la mise en oeuvre de ce plan.
    « Art.  L. 442-6.  -  Le comité d’entreprise est informé, préalablement à leur utilisation, sur les méthodes ou techniques d’aide au recrutement des candidats à un emploi ainsi que sur toute modification de ceux-ci.
    « Il est aussi informé, préalablement à leur introduction dans l’entreprise, sur les traitements automatisés de gestion du personnel et sur toute modification de ceux-ci.
    « Le comité d’entreprise est informé et consulté, préalablement à la décision de mise en oeuvre dans l’entreprise, sur les moyens ou les techniques permettant un contrôle de l’activité des salariés.
    « Art.  L. 442-7.  -  Le comité d’entreprise est informé et consulté sur les problèmes généraux concernant les conditions de travail résultant de l’organisation du travail, de la technologie, des conditions d’emploi, de l’organisation du temps de travail, des qualifications et des modes de rémunération.
    « A cet effet, il étudie les incidences sur les conditions de travail des projets et décisions de l’employeur dans les domaines susvisés et formule des propositions. Il bénéficie du concours du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail dans les matières, relevant de la compétence de ce comité dont les avis lui sont transmis.
    « Le comité d’entreprise peut confier au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail le soin de procéder à des études portant sur des matières de la compétence de ce dernier comité.
    « Le comité d’entreprise est consulté sur la durée et l’aménagement du temps de travail ainsi que sur le plan d’étalement des congés dans les conditions prévues à l’article L. 223-7.
    « Il est également consulté, en liaison avec le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, sur les mesures prises en vue de faciliter la mise ou la remise au travail des accidentés du travail, des invalides de guerre et assimilés, des invalides civils et des travailleurs handicapés.
    « Il est obligatoirement consulté sur les orientations de la formation professionnelle dans l’entreprise.
    « Le comité d’entreprise est obligatoirement informé et consulté préalablement à la mise en place d’une garantie collective ayant pour objet de prévoir, au profit des salariés, des anciens salariés et de leurs ayants droit, la couverture du risque décès, des risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques d’incapacité de travail ou d’invalidité, des risques d’inaptitude et du risque chômage, ainsi que la constitution d’avantages sous forme de pensions de retraite, d’indemnités ou de primes de départ en retraite ou de fin de carrière ou à la modification de celle-ci.
    « Le comité d’entreprise est obligatoirement consulté sur :
    « 1o  Les objectifs de l’entreprise en matière d’apprentissage ;
    « 2o  Le nombre des apprentis susceptibles d’être accueillis dans l’entreprise par niveau initial de formation, par diplôme, titre homologué ou titre d’ingénieur préparés ;
    « 3o  Les conditions de mise en oeuvre des contrats d’apprentissage, notamment les modalités d’accueil, d’affectation à des postes adaptés, d’encadrement et de suivi des apprentis ;
    « 4o  Les modalités de liaison entre l’entreprise et le centre de formation d’apprentis ;
    « 5o  Les conditions de mise en oeuvre des conventions d’aide au choix professionnel des élèves de classe préparatoire à l’apprentissage.
    « Il est, en outre, informé sur :
    « 1o  Le nombre des apprentis engagés par l’entreprise, par âge et par sexe, les diplômes, titres homologués ou titres d’ingénieur obtenus en tout ou partie par les apprentis et la manière dont ils l’ont été ;
    « 2o  Les perspectives d’emploi des apprentis.
    « Art.  L. 442-8.  -  Chaque année, le chef d’entreprise soumet pour avis au comité d’entreprise ou, à défaut, aux délégués du personnel, soit directement, soit, si elle existe, par l’intermédiaire de la commission prévue au dernier alinéa de l’article L. 444-6, un rapport écrit sur la situation comparée des conditions générales d’emploi et de formation des femmes et des hommes dans l’entreprise. A ce titre, ce rapport comporte une analyse sur la base d’indicateurs pertinents, reposant notamment sur des éléments chiffrés, définis par décret et éventuellement complétés par des indicateurs qui tiennent compte de la situation particulière de l’entreprise, permettant d’apprécier, pour chacune des catégories professionnelles de l’entreprise, la situation respective des femmes et des hommes en matière d’embauche, de formation, de promotion professionnelle, de qualification, de classification, de conditions de travail et de rémunération effective. Ce rapport recense les mesures prises au cours de l’année écoulée en vue d’assurer l’égalité professionnelle, les objectifs prévus pour l’année à venir et la définition qualitative et quantitative des actions à mener à ce titre ainsi que l’évaluation de leur coût.
    « Dans le cas où des actions prévues par le rapport précédent ou demandées par le comité n’ont pas été réalisées, le rapport donne les motifs de cette inexécution.
    « Le rapport, modifié, le cas échéant, pour tenir compte de l’avis motivé du comité d’entreprise, est transmis à l’inspecteur du travail accompagné dudit avis dans les quinze jours qui suivent.
    « Ce rapport est mis à la disposition de tout salarié qui en fait la demande.
    « Les indicateurs mentionnés au premier alinéa du présent article sont portés par l’employeur à la connaissance des salariés par voie d’affichage sur les lieux de travail et, éventuellement, par tout autre moyen adapté aux conditions d’exercice de l’activité de l’entreprise.
    « Art.  L. 442-9.  -  Un mois après chaque élection du comité d’entreprise, le chef d’entreprise lui communique une documentation économique et financière qui doit préciser :
    « a) La forme juridique de l’entreprise et son organisation ;
    « b) Les perspectives économiques de l’entreprise telles qu’elles peuvent être envisagées ;
    « c) Compte tenu des informations dont dispose le chef d’entreprise, la répartition du capital entre les actionnaires détenant plus de 10 % du capital et la position de l’entreprise dans la branche d’activité à laquelle elle appartient.
    « Au moins une fois par an, le chef d’entreprise présente au comité d’entreprise un rapport d’ensemble écrit sur l’activité de l’entreprise, le chiffre d’affaires, les bénéfices ou pertes constatés, les résultats globaux de la production en valeur et en volume, les transferts de capitaux importants entre la société mère et les filiales, la situation de la sous-traitance, l’affectation des bénéfices réalisés, les aides européennes et les aides ou avantages financiers notamment les aides à l’emploi, consentis à l’entreprise par l’Etat et les collectivités locales et leur emploi, les investissements, l’évolution de la structure et du montant des salaires. Dans les entreprises d’au moins trois cents salariés, ce rapport retrace en outre l’évolution de la productivité et le taux d’utilisation des capacités de production, quand ces éléments sont mesurables dans l’entreprise.
    « Le chef d’entreprise soumet, à cette occasion, un état faisant ressortir l’évolution de la rémunération moyenne horaire et mensuelle par sexe, par catégories telles qu’elles sont prévues à la convention de travail applicable et par établissement, ainsi que les rémunérations minimales et maximales horaires et mensuelles, au cours de l’exercice et par rapport à l’exercice précédent.
    « Ce rapport précise également les perspectives économiques de l’entreprise pour l’année à venir.
    « Dans les sociétés commerciales, le chef d’entreprise est tenu de communiquer au comité, avant leur présentation à l’assemblée générale des actionnaires ou à l’assemblée des associés, l’ensemble des documents obligatoirement transmis annuellement à ces assemblées et le rapport des commissaires aux comptes.
    « Le comité peut formuler toutes observations utiles sur la situation économique et sociale de l’entreprise ; ces observations sont obligatoirement transmises à l’assemblée des actionnaires ou des associés en même temps que le rapport du conseil d’administration, du directoire ou des gérants.
    « Le comité peut convoquer les commissaires aux comptes pour recevoir leurs explications sur les différents postes des documents communiqués ainsi que sur la situation financière de l’entreprise.
    « Les membres du comité d’entreprise ont droit aux mêmes communications et aux mêmes copies que les actionnaires et aux mêmes époques dans les conditions prévues par le code de commerce.
    « Le comité d’entreprise reçoit communication des documents comptables établis par les entreprises qui ne revêtent pas la forme de société commerciale.
    « Dans les sociétés visées à l’article L. 232-2 du code de commerce, les documents établis en application de cet article et des articles L. 232-2 et L. 232-3 du même code sont communiqués au comité d’entreprise. Il en est de même dans les sociétés non visées à cet article qui établissent ces documents. Les informations données au comité d’entreprise en application du présent alinéa sont réputées confidentielles au sens de l’article L. 442-16. Les dispositions qui précèdent s’appliquent aux groupements d’intérêt économique mentionnés à l’article L. 251-13 du code de commerce.
    « Le comité d’entreprise reçoit également communication du rapport visé aux articles L. 223-37 et L. 225-231 du code de commerce et des réponses, rapports et délibérations dans les cas prévus aux articles L. 234-1, L. 234-2 et L. 251-15 du même code.
    « Au cours de chaque trimestre, le chef d’entreprise communique au comité d’entreprise des informations sur l’évolution générale des commandes et de la situation financière, sur l’exécution des programmes de production ainsi que sur d’éventuels retards dans le paiement par l’entreprise des cotisations de sécurité sociale ou des cotisations dues aux institutions de retraite complémentaire. Chaque trimestre dans les entreprises d’au moins trois cents salariés et chaque semestre dans les autres, le chef d’entreprise informe également le comité des mesures envisagées en ce qui concerne l’amélioration, le renouvellement ou la transformation de l’équipement ou des méthodes de production et d’exploitation et de leurs incidences sur les conditions de travail et d’emploi.
    « Art.  L. 442-10.  -  Chaque trimestre dans les entreprises d’au moins trois cents salariés et chaque semestre dans les autres, le chef d’entreprise informe le comité d’entreprise de la situation de l’emploi qui est analysée en retraçant, mois par mois, l’évolution des effectifs et de la qualification des salariés par sexe en faisant apparaître le nombre de salariés sous contrat de travail à durée indéterminée, le nombre de salariés sous contrat de travail à durée déterminée, le nombre de salariés sous contrat de travail à temps partiel. Le chef d’entreprise doit également présenter au comité les motifs l’ayant amené à recourir aux deux dernières catégories de personnel susmentionnées. Il lui communique enfin le nombre des journées de travail effectuées, au cours de chacun des trois ou six derniers mois, par les salariés sous contrat de travail à durée déterminée ainsi que le nombre des contrats aidés mentionnés aux livres III et VII du présent code.
    « Lorsque, entre deux réunions du comité prévues à l’alinéa ci-dessus, le nombre des salariés occupés dans l’entreprise sous contrat de travail à durée déterminée connaît un accroissement important par rapport à la situation existant lors de la dernière réunion du comité, l’examen de cette question est inscrit de plein droit à l’ordre du jour de la prochaine réunion ordinaire du comité prévue au premier alinéa de l’article L. 444-3 si la majorité des membres du comité le demande.
    « Lors de cette réunion, le chef d’entreprise est tenu de communiquer au comité d’entreprise le nombre de salariés sous contrat de travail à durée déterminée, les motifs l’ayant amené à y recourir ainsi que le nombre des journées de travail effectuées par les intéressés depuis la dernière communication d’informations effectuée à ce sujet par le chef d’entreprise.
    « Lorsque le comité d’entreprise a connaissance de faits susceptibles de caractériser un recours abusif aux contrats de travail à durée déterminée ou lorsqu’il constate un accroissement important du nombre de salariés occupés dans l’entreprise sous contrat de travail à durée déterminée, il peut décider de saisir l’inspecteur du travail afin que celui-ci effectue les constatations qu’il estime utiles.
    « Sans préjudice des compétences qu’il détient en vertu des articles L. 610-1 et L. 610-9, l’inspecteur du travail adresse à l’employeur le rapport de ses constatations. L’employeur communique ce rapport au comité d’entreprise en même temps que sa réponse motivée aux constatations de l’inspecteur du travail dans laquelle il précise, en tant que de besoin, les moyens qu’il met en oeuvre dans le cadre d’un plan de résorption de la précarité destiné à limiter le recours à ces formes de contrats de travail.
    « A défaut de comité d’entreprise, les délégués du personnel peuvent exercer les attributions conférées au comité d’entreprise pour l’application de l’alinéa précédent.
    « Art.  L. 442-11.  -  Le comité d’entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel sont informés de la conclusion des conventions ouvrant droit à des contrats aidés. Ils reçoivent chaque trimestre dans les entreprises de plus de trois cents salariés et chaque semestre dans les autres entreprises un bilan de l’ensemble des embauches et des créations nettes d’emplois effectuées dans ce cadre.
    « Art.  L. 442-12.  -  Dans les entreprises de moins de trois cents salariés, le chef d’entreprise remet au comité d’entreprise une fois par an un rapport qui se substitue à l’ensemble des informations et documents à caractère économique, social et financier, quelle que soit leur périodicité, prévus par les articles L. 442-3, L. 442-8, L. 442-9 (dixième, onzième, douzième et dernière phrases du dernier alinéa) et L. 442-10 du présent code.
    « Ce rapport porte sur :
    « 1o  L’activité et la situation financière de l’entreprise ;
    « 2o  Le bilan du travail à temps partiel dans l’entreprise ;
    « 3o  L’évolution de l’emploi, des qualifications, de la formation et des salaires ;
    « 4o  La situation comparée des conditions générales d’emploi et de formation des femmes et des hommes ;
    « 5o  Les actions en faveur de l’emploi des salariés handicapés dans l’entreprise.
    « Les membres du comité d’entreprise reçoivent le rapport annuel quinze jours avant la réunion.
    « Le rapport, modifié le cas échéant à la suite de la réunion du comité d’entreprise, est transmis à l’inspecteur du travail, accompagné de l’avis du comité, dans les quinze jours qui suivent.
    « Les modalités d’application du présent article sont précisées par décret en Conseil d’Etat.
    « Art.  L. 442-13.  -  I.  -  Lorsque le comité d’entreprise a connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l’entreprise, il peut demander à l’employeur de lui fournir des explications.
    « Cette demande est inscrite de droit à l’ordre du jour de la prochaine séance du comité d’entreprise.
    « II.  -  S’il n’a pu obtenir de réponse suffisante de l’employeur ou si celle-ci confirme le caractère préoccupant de la situation, il établit un rapport.
    « Ce rapport est transmis à l’employeur et au commissaire aux comptes.
    « Le comité d’entreprise peut se faire assister, une fois par exercice, de l’expert-comptable prévu au premier alinéa de l’article L. 444-5, convoquer le commissaire aux comptes et s’adjoindre avec voix consultative deux salariés de l’entreprise choisis pour leur compétence et en dehors du comité d’entreprise.
    « Ces salariés disposent de cinq heures chacun pour assister le comité d’entreprise en vue de l’établissement du rapport. Ce temps leur est payé comme temps de travail.
    « Le rapport du comité d’entreprise conclut en émettant un avis sur l’opportunité de saisir de ses conclusions l’organe chargé de l’administration ou de la surveillance dans les sociétés ou personnes morales qui en sont dotées ou d’en informer les associés dans les autres formes de sociétés ou les membres dans les groupements d’intérêt économique.
    « Au vu de ce rapport, le comité d’entreprise peut décider de procéder à cette saisine ou de faire procéder à cette information dans les conditions prévues au troisième alinéa de l’article L. 444-3. Dans ce cas, l’avis de l’expert-comptable est joint à la saisine ou à l’information.
    « III.  -  Dans les sociétés à conseil d’administration ou à conseil de surveillance, la question doit être inscrite à l’ordre du jour de la prochaine séance du conseil d’administration ou du conseil de surveillance à condition que celui-ci ait pu être saisi au moins quinze jours à l’avance. La réponse doit être motivée.
    « Ces dispositions s’appliquent à l’égard de l’organe chargé de l’administration ou de la surveillance dans les autres personnes morales qui en sont dotées.
    « IV.  -  Dans les autres formes de sociétés ou dans les groupements d’intérêt économique, lorsque le comité d’entreprise a décidé d’informer les associés ou les membres de la situation de l’entreprise, le gérant ou les administrateurs sont tenus de communiquer à ceux-ci le rapport du comité d’entreprise.
    « V.  -  Les informations concernant l’entreprise communiquées en application du présent article ont par nature un caractère confidentiel. Toute personne qui y a accès en application de ce même article est tenue à leur égard à une obligation de discrétion.
    « Art.  L. 442-14.  -  Dans les sociétés, deux membres du comité d’entreprise, délégués par le comité et appartenant l’un à la catégorie des cadres techniciens et agents de maîtrise, l’autre à la catégorie des employés et ouvriers, assistent avec voix consultative à toutes les séances du conseil d’administration ou du conseil de surveillance, selon le cas. Dans les sociétés où, en application de l’article L. 443-2 ci-après, il est constitué trois collèges électoraux, la délégation du personnel au conseil d’administration ou au conseil de surveillance est portée à quatre membres dont deux appartiennent à la catégorie des ouvriers et employés, le troisième à la catégorie de la maîtrise et le quatrième à la catégorie des ingénieurs, chefs de service et cadres administratifs, commerciaux ou techniques assimilés sur le plan de la classification.
    « Les membres de cette délégation du personnel ont droit aux mêmes documents que ceux adressés ou remis aux membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance à l’occasion de leurs réunions. Ils peuvent soumettre les voeux du comité au conseil d’administration ou au conseil de surveillance, lequel doit donner un avis motivé sur ces voeux.
    « Toutefois, dans les établissements publics mentionnés à l’article L. 441-1 et dans les entreprises nationales, sociétés nationales, sociétés anonymes ou sociétés d’économie mixte dans lesquelles l’Etat détient plus de la moitié du capital, directement ou indirectement, à lui seul ou par l’un des établissements ou sociétés mentionnés au présent alinéa, la représentation du comité d’entreprise auprès du conseil d’administration ou de surveillance est assurée par le secrétaire du comité d’entreprise ou de l’organe qui en tient lieu.
    « De même, dans les sociétés anonymes dans lesquelles le conseil d’administration ou de surveillance comprend des administrateurs ou des membres élus par les salariés au titre de l’article L. 225-27 du code de commerce, la représentation du comité d’entreprise auprès de ces conseils est assurée par un membre titulaire du comité désigné par ce dernier.
    « Dans les sociétés par actions simplifiées, les statuts précisent l’organe social auprès duquel les délégués du comité d’entreprise exercent les droits définis par le présent article.
    « Art.  L. 442-15.  -  I. - Dans les sociétés, le comité d’entreprise peut demander en justice la désignation d’un mandataire chargé de convoquer l’assemblée générale des actionnaires en cas d’urgence.
    « Il peut également requérir l’inscription de projets de résolutions à l’ordre du jour des assemblées.
    « II.  -  Dans les sociétés, deux membres du comité d’entreprise, désignés par le comité et appartenant l’un à la catégorie des cadres techniciens et agents de maîtrise, l’autre à la catégorie des employés et ouvriers, ou, le cas échéant, les personnes mentionnées aux troisième et quatrième alinéas de l’article L. 442-14, peuvent assister aux assemblées générales. Ils doivent, à leur demande, être entendus lors de toutes les délibérations requérant l’unanimité des associés.
    « Art.  L. 442-16.  -  Les membres du comité d’entreprise sont tenus au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication.
    « En outre, les membres du comité d’entreprise sont tenus à une obligation de discrétion à l’égard des informations présentant un caractère confidentiel et données comme telles par le chef d’entreprise ou son représentant.
    « Art.  L. 442-17.  -  Le comité d’entreprise assure ou contrôle la gestion de toutes les activités sociales et culturelles établies dans l’entreprise prioritairement au bénéfice des salariés ou de leur famille ou participe à cette gestion, quel qu’en soit le mode de financement, dans des conditions fixées par décret en Conseil d’Etat.
    « Ce décret détermine notamment les conditions dans lesquelles les pouvoirs du comité d’entreprise peuvent être délégués à des organismes créés par lui et soumis à son contrôle ainsi que les règles d’octroi et d’étendue de la personnalité civile des comités d’entreprise et des organismes créés par eux. Il fixe en outre les conditions de financement des activités sociales et culturelles.
    « En cas de reliquat budgétaire limité à 1 % de son budget, les membres du comité d’entreprise, après s’être prononcés par un vote majoritaire, peuvent décider de verser ces fonds à une association humanitaire reconnue d’utilité publique afin de favoriser les actions locales de lutte contre l’exclusion ou des actions de réinsertion sociale.
    « Art.  L. 442-18.  -  La contribution versée chaque année par l’employeur pour financer des institutions sociales du comité d’entreprise ne peut, en aucun cas, être inférieure au total le plus élevé des sommes affectées aux dépenses sociales de l’entreprise atteint au cours des trois dernières années précédant la prise en charge des activités sociales et culturelles par le comité d’entreprise, à l’exclusion des dépenses temporaires lorsque les besoins correspondants ont disparu.
    « Le rapport de cette contribution au montant global des salaires payés ne peut non plus être inférieur au même rapport existant pour l’année de référence définie à l’alinéa précédent.
    « Art.  L. 442-19.  -  Les salariés sont informés de la politique de l’entreprise concernant ses choix de mécénat et de soutien aux associations et aux fondations.
    « Art.  L. 442-20.  -  Le comité d’entreprise émet des avis et voeux dans l’exercice des attributions consultatives définies aux articles L. 442-1 à L. 442-9.
    « Le chef d’entreprise rend compte en la motivant de la suite donnée à ces avis et voeux.

« Chapitre  III
« Composition et élections

    « Art.  L. 443-1.  -  Le comité d’entreprise comprend le chef d’entreprise ou son représentant et une délégation du personnel comportant un nombre de membres fixé par décret en Conseil d’Etat compte tenu du nombre des salariés. Cette délégation comporte un nombre égal de titulaires et de suppléants. Les suppléants assistent aux séances avec voix consultative. Le calcul des effectifs s’effectue dans les conditions prévues à l’article L. 620-8 du présent code.
    « Le chef d’entreprise ou son représentant peut se faire assister par deux collaborateurs.
    « Le nombre de membres peut être augmenté par voie de convention collective ou d’accord d’entreprise entre le chef d’entreprise et les organisations syndicales représentatives dans celle-ci.
    « Chaque organisation syndicale de salariés représentative dans l’entreprise peut désigner un représentant au comité. Il assiste aux séances avec voix consultative. Il est obligatoirement choisi parmi les membres du personnel de l’entreprise et doit remplir les conditions d’éligibilité au comité d’entreprise fixées à l’article L. 443-5.
    « Art.  L. 443-2.  -  Les représentants du personnel sont élus, d’une part, par les ouvriers et employés, d’autre part, par les ingénieurs, chefs de service, techniciens, agents de maîtrise et assimilés sur des listes établies par les organisations syndicales représentatives pour chaque catégorie de personnel.
    « Tout syndicat affilié à une organisation représentative sur le plan national ou reconnu représentatif à Mayotte en application de l’article L. 412-3 est considéré comme représentatif dans l’entreprise pour l’application du présent chapitre.
    « Dans les entreprises occupant plus de cinq cents salariés, les ingénieurs, les chefs de service et cadres administratifs, commerciaux ou techniques assimilés ont au moins un délégué titulaire élu dans les mêmes conditions.
    « En outre, dans les entreprises, quel que soit l’effectif de leurs salariés, où le nombre des ingénieurs, chefs de service et cadres administratifs, commerciaux ou techniques assimilés sur le plan de la classification est au moins égal à vingt-cinq au moment de la constitution ou du renouvellement du comité, lesdites catégories constituent un collège spécial.
    « Sans préjudice des dispositions de l’alinéa précédent, le nombre et la composition des collèges électoraux ne peuvent être modifiés par une convention, un accord collectif de travail, étendu ou non, ou un accord préélectoral que lorsque la convention ou l’accord est signé par toutes les organisations syndicales représentatives existant dans l’entreprise. L’accord préélectoral est obligatoirement transmis à l’inspecteur du travail.
    « La répartition des sièges entre les différentes catégories et la répartition du personnel dans les collèges électoraux font l’objet d’un accord entre le chef d’entreprise ou son représentant et les organisations syndicales intéressées.
    « Dans le cas où cet accord ne peut être obtenu, l’inspecteur du travail décide de cette répartition entre les collèges électoraux conformément au cinquième alinéa du présent article ou, à défaut, conformément à la loi.
    « A l’occasion de l’élaboration du protocole d’accord préélectoral visé ci-dessus, les organisations syndicales intéressées examinent les voies et moyens en vue d’atteindre une représentation équilibrée des femmes et des hommes sur les listes de candidatures.
    « Art.  L. 443-3.  -  Au cas où le juge de première instance, saisi préalablement aux élections, décide la mise en place d’un dispositif de contrôle de leur régularité, de la liberté et de la sincérité du scrutin, les frais entraînés par ces mesures sont à la charge de l’employeur.
    « Art.  L. 443-4.  -  Sont électeurs les salariés des deux sexes, âgés de seize ans accomplis, travaillant depuis trois mois au moins dans l’entreprise.
    « Toutefois, ne doivent pas être inscrites sur les listes électorales :
    « 1o Les personnes condamnées pour les délits de vol, escroquerie, recel, abus de confiance, agressions sexuelles, soustraction commise par un dépositaire de l’autorité publique, faux témoignage, corruption et trafic d’influence, faux et pour les délits punis des peines du vol, de l’escroquerie et de l’abus de confiance ;
    « 2o Les personnes auxquelles les tribunaux ont interdit le droit de vote et d’élection par application des lois qui autorisent cette interdiction, pendant le délai fixé par le jugement.
    « Art.  L. 443-5.  -  Sont éligibles, à l’exception des conjoints, ascendants, descendants, frères, soeurs ou alliés au même degré du chef d’entreprise, les électeurs âgés de dix-huit ans accomplis et travaillant dans l’entreprise sans interruption depuis un an au moins.
    « Les salariés occupant un emploi à temps partiel simultanément dans plusieurs entreprises ne sont éligibles que dans l’une de ces entreprises ; ils choisissent celle où ils font acte de candidature.
    « Art.  L. 443-6.  -  L’inspecteur du travail peut, après avoir consulté les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise, autoriser des dérogations aux conditions d’ancienneté pour l’électorat, notamment dans le cas où leur application aurait pour effet de réduire à moins des deux tiers de l’effectif le nombre de salariés remplissant ces conditions.
    « L’inspecteur du travail peut, après avoir consulté les organisations syndicales représentatives dans l’entreprise, autoriser des dérogations aux conditions d’ancienneté pour l’éligibilité dans le cas où l’application de ces dispositions conduirait à une réduction du nombre des éligibles qui ne permettrait pas l’organisation normale des opérations électorales.
    « Art.  L. 443-7.  -  L’élection a lieu au scrutin secret et sous enveloppe. Il est procédé à des votes séparés pour les membres titulaires, les membres suppléants, dans chacune des catégories professionnelles formant des collèges distincts.
    « L’élection a lieu pendant le temps de travail. Toutefois, un accord contraire peut être conclu entre l’employeur et l’ensemble des organisations syndicales représentatives existant dans l’entreprise, notamment en cas de travail en continu.
    « Les modalités d’organisation et de déroulement des opérations électorales font l’objet d’un accord entre le chef d’entreprise et les organisations syndicales représentatives existant dans l’entreprise. Cet accord doit respecter les principes généraux du droit électoral. Les modalités sur lesquelles aucun accord n’a pu intervenir peuvent être fixées par une décision du juge du tribunal de première instance statuant en dernier ressort en la forme des référés.
    « Art.  L. 443-8.  -  Le scrutin est de liste et à deux tours avec représentation proportionnelle à la plus forte moyenne.
    « Au premier tour de scrutin, chaque liste est établie par les organisations syndicales représentatives au sens de l’article L. 412-3. Si le nombre des votants est inférieur à la moitié des électeurs inscrits, il est procédé, dans un délai de quinze jours, à un second tour de scrutin pour lequel les électeurs peuvent voter pour des listes autres que celles présentées par les organisations syndicales.
    « Lorsque le nom d’un candidat a été raturé, les ratures ne sont pas prises en compte si leur nombre est inférieur à 10 % des suffrages valablement exprimés en faveur de la liste sur laquelle figure ce candidat ; dans ce cas, les candidats sont proclamés élus dans l’ordre de présentation.
    « Art.  L. 443-9.  -  Les contestations relatives à l’électorat, à la régularité des opérations électorales et à la désignation des représentants syndicaux sont de la compétence du tribunal de première instance qui statue en dernier ressort. La décision peut être déférée à la Cour de cassation.
    « Lorsqu’une contestation rend indispensable le recours à une mesure d’instruction, les dépenses afférentes à cette mesure sont à la charge de l’Etat.
    « Art.  L. 443-10.  -  Les membres du comité d’entreprise sont élus pour deux ans, leur mandat est renouvelable.
    « Les fonctions de ces membres prennent fin par le décès, la démission, la résiliation du contrat de travail ou à la suite d’une condamnation entraînant la perte du droit d’éligibilité. Ils conservent leur mandat en cas de changement de catégorie professionnelle.
    « Tout membre du comité peut être révoqué en cours de mandat sur proposition faite par l’organisation syndicale qui l’a présenté et approuvée au scrutin secret par la majorité du collège électoral auquel il appartient.
    « Lorsqu’un membre titulaire cesse ses fonctions pour l’une des raisons susindiquées ou se trouve momentanément absent pour une cause quelconque, son remplacement est assuré par un membre suppléant appartenant à une liste présentée par l’organisation syndicale qui a présenté la liste sur laquelle le titulaire à remplacer a été élu, la priorité étant donnée au suppléant de la même catégorie.
    « S’il n’existe pas de suppléant élu sur une liste présentée par l’organisation syndicale qui a présenté le titulaire, le remplacement est assuré par le suppléant de la même catégorie qui a obtenu le plus grand nombre de voix.
    « Le suppléant devient titulaire jusqu’au retour de celui qu’il remplace ou jusqu’au renouvellement du comité d’entreprise.
    « Des élections partielles doivent être organisées à l’initiative de l’employeur si, au cours des dix-huit mois suivant l’élection du comité, un collège électoral n’est plus représenté ou si le nombre des membres titulaires de la délégation du personnel se réduit de moitié ou plus.
    « Les élections partielles se déroulent dans les conditions fixées à l’article L. 443-8 pour pourvoir aux sièges vacants dans les collèges intéressés, sur la base des dispositions en vigueur lors de l’élection précédente.
    « Les candidats sont élus pour la durée du mandat restant à courir.
    « Art.  L. 443-11.  -  Dans toute entreprise ou organisme mentionné à l’article L. 441-1, le chef d’entreprise doit informer, tous les deux ans, le personnel, par voie d’affichage, de l’organisation des élections en vue de la désignation des membres du comité d’entreprise. Le document affiché précise la date envisagée pour le premier tour de ces élections qui doit se placer au plus tard le quarante-cinquième jour suivant celui de l’affichage.
    « Les organisations syndicales intéressées sont invitées par le chef d’entreprise à négocier le protocole d’accord préélectoral et à établir les listes de leurs candidats aux fonctions de membre du comité d’entreprise.
    « Dans le cas d’un renouvellement du comité, cette invitation doit être faite un mois avant l’expiration du mandat des membres en exercice. Le premier tour des élections doit avoir lieu dans la quinzaine qui précède l’expiration de ce mandat.
    « Dans le cas où, en l’absence de comité, l’employeur est invité à organiser des élections à la suite d’une demande émanant d’un salarié ou d’une organisation syndicale, il est tenu d’engager la procédure ci-dessus définie dans le mois suivant la réception de ladite demande.
    « Lorsque le comité n’a pas été constitué ou renouvelé, un procès-verbal de carence est établi par le chef d’entreprise ; celui-ci l’affiche dans l’entreprise et le transmet dans les quinze jours à l’inspecteur du travail qui en envoie copie aux organisations syndicales de salariés représentatives au sens de l’article L. 412-3.
    « Art.  L. 443-12.  -  En cas de modification dans la situation juridique de l’employeur telle que mentionnée au deuxième alinéa de l’article L. 122-24, le mandat des membres élus du comité d’entreprise et des représentants syndicaux visés à l’article L. 443-1 de l’entreprise qui a fait l’objet de la modification subsiste lorsque cette entreprise conserve son autonomie juridique.

« Chapitre  IV
« Fonctionnement

    « Art.  L. 444-1.  -  Pour l’exercice de leurs fonctions, les membres élus du comité d’entreprise et les représentants syndicaux au comité d’entreprise peuvent, durant les heures de délégation, se déplacer hors de l’entreprise ; ils peuvent également, tant durant les heures de délégation qu’en dehors de leurs heures habituelles de travail, circuler librement dans l’entreprise et y prendre tous contacts nécessaires à l’accomplissement de leur mission, notamment auprès d’un salarié à son poste de travail, sous réserve de ne pas apporter de gêne importante à l’accomplissement du travail des salariés.
    « Le chef d’entreprise est tenu de laisser aux membres titulaires du comité d’entreprise et, dans les entreprises de plus de cinq cents salariés, aux représentants syndicaux au comité d’entreprise prévus à l’article L. 443-1, le temps nécessaire à l’exercice de leurs fonctions dans la limite d’une durée qui, sauf circonstances exceptionnelles, ne peut excéder vingt heures par mois.
    « Ce temps est de plein droit considéré comme temps de travail et payé à l’échéance normale. En cas de contestation par l’employeur de l’usage fait du temps ainsi alloué, il lui appartient de saisir la juridiction compétente.
    « Le temps passé par les membres titulaires et suppléants aux séances du comité et aux réunions des commissions prévues aux quatrième et sixième alinéas de l’article L. 444-6 est également payé comme temps de travail. Il n’est pas déduit des vingt heures prévues au deuxième alinéa pour les membres titulaires.
    « En ce qui concerne les représentants syndicaux prévus à l’article L. 443-1, le temps passé aux séances du comité leur est payé comme temps de travail et n’est pas déduit dans les entreprises de plus de cinq cents salariés des vingt heures prévues au deuxième alinéa.
    « Art.  L. 444-2.  -  Le comité d’entreprise est présidé par le chef d’entreprise ou son représentant.
    « Il est procédé par le comité à la désignation d’un secrétaire pris parmi les membres titulaires, assisté éventuellement de deux collaborateurs qui ont voix consultative.
    « Art.  L. 444-3.  -  Dans les entreprises dont l’effectif est au moins égal à cent cinquante salariés, le comité se réunit au moins une fois par mois sur convocation du chef d’entreprise ou de son représentant. Dans les entreprises dont l’effectif est inférieur à cent cinquante salariés, et sauf dans le cas où le chef d’entreprise a opté pour l’application des dispositions de l’article L. 441-2, le comité d’entreprise se réunit au moins une fois tous les deux mois. Le comité peut, en outre, tenir une seconde réunion à la demande de la majorité de ses membres.
    « L’ordre du jour est arrêté par le chef d’entreprise et le secrétaire et communiqué aux membres trois jours au moins avant la séance. Lorsque le comité se réunit à la demande de la majorité de ses membres, figurent obligatoirement à l’ordre du jour de la séance les questions jointes à la demande de convocation.
    « Les résolutions sont prises à la majorité des membres présents.
    « Le président du comité ne participe pas au vote lorsqu’il consulte les membres élus du comité en tant que délégation du personnel.
    « En cas de carence du directeur de l’établissement et à la demande de la moitié au moins des membres du comité, celui-ci peut être convoqué par l’inspecteur du travail et siéger sous sa présidence.
    « Art.  L. 444-4.  -  Le chef d’entreprise ou son représentant doit faire connaître à la réunion du comité qui suit la communication du procès-verbal sa décision motivée sur les propositions qui lui ont été soumises. Les déclarations sont consignées dans le procès-verbal.
    « Le procès-verbal, après avoir été adopté, peut être affiché ou diffusé dans l’entreprise par le secrétaire du comité, selon des modalités précisées par le règlement intérieur du comité.
    « Art.  L. 444-5.  -  Le comité d’entreprise peut se faire assister d’un expert-comptable de son choix en vue de l’examen annuel des comptes prévu à l’article L. 442-9, huitième et douzième alinéas, et, dans la limite de deux fois par exercice, en vue de l’examen des documents mentionnés au treizième alinéa du même article. Il peut également se faire assister d’un expert dans les conditions prévues aux articles L. 442-2 et L. 442-13.
    « La mission de l’expert-comptable porte sur tous les éléments d’ordre économique, financier ou social nécessaires à l’intelligence des comptes et à l’appréciation de la situation de l’entreprise.
    « Pour opérer toute vérification ou tout contrôle qui entre dans l’exercice de ces missions, l’expert-comptable a accès aux mêmes documents que le commissaire aux comptes.
    « Dans le cadre de la mission prévue à l’article L. 442-2, l’expert a accès aux documents de toutes les sociétés concernées par l’opération.
    « Le comité d’entreprise, dans les entreprises d’au moins trois cents salariés, peut, en outre, avoir recours à un expert à l’occasion de tout projet important dans les cas énumérés à l’article L. 442-5. Cet expert dispose des éléments d’information prévus à ce même article.
    « L’expert-comptable et l’expert visé à l’alinéa ci-dessus sont rémunérés par l’entreprise. Ils ont libre accès dans l’entreprise.
    « Le recours à l’expert visé au quatrième alinéa du présent article fait l’objet d’un accord entre le chef d’entreprise et la majorité des membres élus du comité. En cas de désaccord sur la nécessité d’une expertise, sur le choix de l’expert, sur l’étendue de la mission qui lui est confiée ou sur l’une ou l’autre de ces questions, la décision est prise par le président du tribunal de première instance statuant en urgence. Ce dernier est également compétent en cas de litige sur la rémunération dudit expert ou de l’expert-comptable visé au premier alinéa du présent article.
    « Le comité d’entreprise peut faire appel à tout expert rémunéré par ses soins pour la préparation de ses travaux. Le recours à un expert donne lieu à délibération du comité d’entreprise. L’expert choisi par le comité dispose des documents détenus par le comité d’entreprise. Il a accès au local du comité et, dans des conditions définies par accord entre l’employeur et la majorité des membres élus du comité, aux autres locaux de l’entreprise.
    « Les experts visés ci-dessus sont tenus aux obligations de secret et de discrétion tels que définis à l’article L. 442-16.
    « Art.  L. 444-6.  -  Le comité d’entreprise peut créer des commissions pour l’examen de problèmes particuliers.
    « Il peut adjoindre aux commissions avec voix consultative des experts et des techniciens appartenant à l’entreprise et choisis en dehors du comité. Les dispositions de l’article L. 442-16 leur sont applicables.
    « Les rapports des commissions sont soumis à la délibération du comité.
    « Dans les entreprises employant au moins deux cents salariés, le comité d’entreprise constitue obligatoirement une commission de la formation qui est chargée de préparer les délibérations du comité d’entreprise prévues à l’article L. 442-7.
    « Cette commission est, en outre, chargée d’étudier les moyens propres à favoriser l’expression des salariés en matière de formation et de participer à l’information de ceux-ci dans le même domaine. Elle étudie également les problèmes spécifiques concernant l’emploi et le travail des jeunes et des handicapés.
    « Dans les entreprises employant au moins deux cents salariés, le comité d’entreprise constitue une commission de l’égalité professionnelle qui est notamment chargée de préparer les délibérations du comité d’entreprise prévues à l’article L. 442-8.
    « Art.  L. 444-7.  -  Le chef d’entreprise verse au comité une subvention de fonctionnement d’un montant annuel équivalent à 0,2 % de la masse salariale brute ; ce montant s’ajoute à la subvention destinée aux activités sociales et culturelles, sauf si l’employeur fait déjà bénéficier le comité d’entreprise d’une somme ou de moyens en personnel équivalents à 0,2 % de la masse salariale brute ; il met à la disposition du comité un local aménagé et le matériel nécessaire à l’exercice de ses fonctions.
    « Art.  L. 444-8.  -  Le comité d’entreprise peut décider que certaines de ses délibérations seront transmises au directeur du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
    « Les inspecteurs et contrôleurs du travail peuvent, sur leur demande, et à tout moment, prendre connaissance des délibérations du comité d’entreprise.
    « Art.  L. 444-9.  -  Les membres titulaires du comité d’entreprise qui seront élus bénéficient, dans les conditions et limites prévues à l’article L. 225-3, d’un stage de formation économique d’une durée maximale de cinq jours dispensé soit par un organisme figurant sur une liste arrêtée par le représentant de l’Etat à Mayotte, soit par un des organismes visés à l’article L. 225-1. Cette formation est renouvelée lorsqu’ils ont exercé leur mandat pendant quatre ans, consécutifs ou non.
    « Le temps consacré à cette formation est pris sur le temps de travail et il est rémunéré comme tel. Il n’est pas déduit du temps qui, en application de l’article L. 444-1, est alloué aux membres du comité d’entreprise pour l’exercice de leurs fonctions. Il est imputé sur la durée du congé prévu à la section 1 du chapitre V du titre II du livre II du présent code.
    « Le financement de la formation instituée au présent article est pris en charge par le comité d’entreprise.
    « En l’absence d’organisme apte à délivrer cette formation pour les salariés exerçant leur activité à Mayotte, celle-ci peut être organisée par la direction du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle.
    « Art.  L. 444-10.  -  Les conditions de fonctionnement des comités d’entreprise doivent permettre une prise en compte effective des intérêts des salariés exerçant leur activité hors de l’entreprise ou dans des unités dispersées.
    « Art.  L. 444-11.  -  Les dispositions qui précèdent ne font pas obstacle aux dispositions concernant le fonctionnement ou les pouvoirs des comités d’entreprise qui résultent d’accords collectifs ou d’usages.

« Chapitre  V
« Conditions de licenciement
des représentants du personnel

    « Art.  L. 445-1.  -  Tout licenciement envisagé par l’employeur d’un membre titulaire ou suppléant du comité d’entreprise ou d’un représentant syndical prévu à l’article L. 443-1 est obligatoirement soumis au comité d’entreprise qui donne un avis sur le projet de licenciement.
    « Le licenciement ne peut intervenir que sur autorisation de l’inspecteur du travail dont dépend l’établissement. Toutefois, en cas de faute grave, le chef d’entreprise a la faculté de prononcer la mise à pied immédiate de l’intéressé en attendant la décision définitive. En cas de refus de licenciement, la mise à pied est annulée et ses effets supprimés de plein droit.
    « La même procédure est applicable au licenciement des anciens membres des comités d’entreprise ainsi que des anciens représentants syndicaux qui, désignés depuis deux ans, ne seraient pas reconduits dans leurs fonctions lors du renouvellement du comité, pendant les six premiers mois qui suivent l’expiration de leur mandat ou la disparition de l’institution. Cette procédure s’applique également aux candidats aux fonctions de membres du comité, qui ont été présentés en vue du premier ou du deuxième tour, pendant les six mois qui suivent l’envoi des listes de candidatures à l’employeur ou leur remise en main propre, contre décharge.
    « La même procédure s’applique lorsque la lettre du syndicat notifiant à l’employeur la candidature aux fonctions de membre du comité d’entreprise ou de représentant syndical au comité d’entreprise a été reçue par l’employeur ou lorsque le salarié a fait la preuve que l’employeur a eu connaissance de l’imminence de sa candidature avant que le candidat ait été convoqué à l’entretien préalable au licenciement prévu par l’article L. 122-27.
    « Lorsqu’un membre du comité d’entreprise ou un représentant syndical au comité d’entreprise est compris dans un transfert partiel d’entreprise ou d’établissement, par application du deuxième alinéa de l’article L. 122-24, le transfert de ce salarié doit être soumis à l’autorisation préalable de l’inspecteur du travail qui s’assure que le salarié ne fait pas l’objet d’une mesure discriminatoire. Si l’autorisation de transfert est refusée, l’employeur doit proposer au salarié un emploi similaire assorti d’une rémunération équivalente dans un autre établissement ou une autre partie de l’entreprise.
    « Afin de faciliter la mise en place des comités d’entreprise, les salariés qui ont demandé à l’employeur d’organiser les élections au comité d’entreprise, ou d’accepter d’organiser les élections, bénéficient de la procédure prévue aux alinéas ci-dessus pendant une durée de six mois, qui court à compter de l’envoi de la lettre recommandée par laquelle une organisation a, la première, demandé ou accepté qu’il soit procédé à des élections ou à compter de la date où ce document est remis à l’employeur ou à son représentant en main propre contre récépissé.
    « La procédure prévue à l’alinéa précédent ne peut s’appliquer qu’à un seul salarié par organisation syndicale ainsi qu’au premier salarié, non mandaté par une organisation syndicale, qui a demandé l’organisation des élections.
    « Cette procédure est également applicable aux membres des comités institués par voie conventionnelle.
    « En cas de redressement ou de liquidation judiciaire, tout licenciement d’un salarié mentionné aux précédents alinéas est soumis à la procédure définie au présent article.
    « Art.  L. 445-2.  -  Lorsque le salarié, membre ou ancien membre du comité d’entreprise, candidat aux fonctions de membre du comité d’entreprise ou représentant syndical, est titulaire d’un contrat à durée déterminée, les dispositions de l’article L. 446-1 sont applicables, si l’employeur envisage de rompre le contrat avant l’échéance du terme en raison d’une faute grave du salarié, ou n’envisage pas de renouveler le contrat qui comporte une clause de report de terme.
    « L’arrivée du terme du contrat n’entraîne la cessation du lien contractuel qu’après constatation par l’inspecteur du travail, saisi dans les conditions prévues à l’article L. 446-1, que le salarié ne fait pas l’objet d’une mesure discriminatoire. Un mois avant l’arrivée du terme du contrat, l’employeur doit saisir l’inspecteur du travail qui doit statuer avant la date du terme du contrat.
    « Les dispositions des deux alinéas précédents sont applicables pendant les délais prévus au précédent article.
    « Art.  L. 445-3.  -  L’annulation, sur recours hiérarchique, par le ministre chargé du travail d’une décision de l’inspecteur du travail autorisant le licenciement d’un salarié mentionné aux articles L. 446-1 et L. 446-2 emporte, pour le salarié concerné et s’il le demande dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision, droit à réintégration dans son emploi ou dans un emploi équivalent.
    « Il en est de même dans le cas où, sauf sursis à exécution ordonné par le Conseil d’Etat, le juge administratif a annulé une décision de l’inspecteur du travail ou du ministre compétent autorisant un tel licenciement.
    « Le salarié concerné est réintégré dans son mandat si l’institution n’a pas été renouvelée. Dans le cas contraire, il bénéficie pendant une durée de six mois à compter du jour où il retrouve sa place dans l’entreprise, de la procédure prévue à l’article L. 446-1.
    « Lorsque l’annulation de la décision d’autorisation est devenue définitive, le salarié concerné a droit au paiement d’une indemnité correspondant à la totalité du préjudice subi au cours de la période qui s’est écoulée entre son licenciement et sa réintégration s’il l’a demandée dans le délai, prévu au premier alinéa, ou l’expiration de ce délai dans le cas contraire. Ce paiement s’accompagne du versement des cotisations afférentes à ladite indemnité, qui constitue un complément de salaire. »
    Art.  24.  -  Le titre V du livre IV du même code est complété par les articles suivants :
    « Art.  L. 450-3.  -  Quiconque aura porté ou tenté de porter atteinte, soit à la libre désignation des délégués du personnel, soit à l’exercice régulier de leurs fonctions, notamment par la méconnaissance des dispositions des articles L. 435-1 à L. 435-3 et L. 433-16 et des textes réglementaires pris pour leur application, sera puni d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 Euro ou de l’une de ces deux peines seulement.
    « En cas de récidive, l’emprisonnement peut être porté à deux ans et l’amende à 7 500 Euro.
    « Art.  L. 450-4.  -  Toute entrave apportée, soit à la constitution d’un comité d’entreprise, soit à la libre désignation de ses membres, soit à son fonctionnement régulier, notamment par la méconnaissance des dispositions des articles L. 443-11, L. 445-1 à L. 445-3 et des textes réglementaires pris pour leur application, sera punie d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 3 750 Euro ou de l’une de ces deux peines seulement.
    « En cas de récidive, l’emprisonnement pourra être porté à deux ans et l’amende à 7 500 Euro. »
    Art.  25.  -  I.  -  Au troisième alinéa de l’article L. 223-7 du même code, les mots : « sur avis conforme des représentants du personnel » sont remplacés par les mots : « sur avis conforme du comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel ».
    II.  -  Au troisième alinéa de l’article L. 620-3 du même code, il est ajouté, après les mots : « à la disposition des délégués du personnel », les mots : « et des membres du comité d’entreprise ».
    III.  -  Au deuxième alinéa de l’article L. 711-6 du même code, il est ajouté, après les mots : « après consultation », les mots : « du comité d’entreprise ou, à défaut, ».
    IV.  -  A l’article L. 610-13 du même code, les mots : « de l’article 167 de la loi du 15 décembre 1952 » sont remplacés par les mots : « de l’article L. 435-1 ».
    V.  -  Au dernier alinéa de l’article L. 620-4, après les mots : « les représentants du personnel », il est ajouté les mots : « et les membres du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ».

Chapitre  VII
Contrôle de l’application de la législation
et de la réglementation du travail

    Art.  26.  -  L’article L. 610-1 du même code est complété par un alinéa ainsi rédigé :
    « Les contrôleurs du travail exercent leurs compétences sous l’autorité des inspecteurs du travail. »
    Art.  27.  -  Il est créé au titre Ier du livre VI du même code un article L. 610-15 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 610-15.  -  Les agents des services des douanes sont compétents pour rechercher et constater, au moyen de procès-verbaux transmis directement au parquet, les infractions aux dispositions de l’article L. 330-5. Ils disposent à cet effet des pouvoirs d’investigation prévus par les textes qui leur sont applicables. »
    Art.  28.  -  I.  -  Le titre II du livre VI du même code est complété par les articles suivants :
    « Art.  L. 620-8.  -  Pour la mise en oeuvre des dispositions du présent code, les effectifs de l’entreprise sont calculés conformément aux dispositions suivantes.
    « Les salariés titulaires d’un contrat à durée indéterminée à temps plein sont pris intégralement en compte dans l’effectif de l’entreprise.
    « Les salariés titulaires d’un contrat à durée déterminée, les travailleurs mis à la disposition de l’entreprise par une entreprise extérieure sont pris en compte dans l’effectif de l’entreprise au prorata de leur temps de présence au cours des douze mois précédents. Toutefois, les salariés titulaires d’un contrat à durée déterminée ou mis à disposition par une entreprise extérieure sont exclus du décompte des effectifs lorsqu’ils remplacent un salarié absent ou dont le contrat de travail est suspendu.
    « Les salariés à temps partiel, quelle que soit la nature de leur contrat de travail, sont pris en compte en divisant la somme totale des horaires inscrits dans leurs contrats de travail par la durée légale ou la durée conventionnelle du travail.
    « Art.  L. 620-9.  -  Les salariés mis à disposition par un groupement d’employeurs ou une association intermédiaire ne sont pas pris en compte pour le calcul des effectifs de l’entreprise utilisatrice pour l’application des dispositions législatives ou réglementaires relatives à la formation professionnelle continue et à la tarification des risques accident du travail et maladie professionnelle qui se réfèrent à une condition d’effectif. »
    II.  -  L’article L. 126-6 est abrogé.

Chapitre  VIII
Formation professionnelle

    Art.  29.  -  L’article L. 711-1 du même code est ainsi modifié :
    I.  -  Il est ajouté à la fin du cinquième alinéa la phrase suivante : « Les modalités de gestion de cet organisme sont fixées par décret en Conseil d’Etat. »
    II.  -  Les deux derniers alinéas sont supprimés.
    Art.  30.  -  Il est créé au même code un article L. 711-1-1 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 711-1-1.  -  I.  -  Les actions de formation professionnelle et de promotion sociale mentionnées aux livres III et VII du présent code peuvent faire l’objet de conventions. Elles déterminent notamment :
    « a)  La nature, l’objet, la durée et les effectifs des stages qu’elles prévoient ;
    « b)  Les modalités de formation, en particulier lorsqu’il s’agit de formations réalisées en tout ou en partie à distance ;
    « c)  Les moyens pédagogiques et techniques mis en oeuvre ;
    « d)  Les conditions de prise en charge des frais de formation pédagogique des éducateurs et leur rémunération ;
    « e)  Lorsqu’elles concernent des salariés, les facilités accordées, le cas échéant, à ces derniers pour poursuivre les stages qu’elles prévoient, notamment les congés, aménagements ou réductions d’horaires dont ils bénéficient en application de dispositions législatives, réglementaires ou de clauses contractuelles ;
    « f)  Les modalités de contrôle des connaissances et la nature de la sanction de la formation dispensée ;
    « g)  La répartition des charges financières relatives au fonctionnement des stages et à la rémunération des stagiaires ainsi que, le cas échéant, à la construction et à l’équipement des centres ;
    « h)  Les modalités de règlement amiable des difficultés auxquelles peut donner lieu l’exécution de la convention.
    « II.  -  Les organismes de formation intervenant à Mayotte au titre des actions prévues à l’article L. 711-2 doivent déposer, auprès de l’autorité de l’Etat chargée de la formation professionnelle, une déclaration d’activité dès la conclusion de leur première convention ou contrat de formation professionnelle.
    « Nul ne peut, même de fait, exercer une fonction de direction ou d’administration dans un organisme de formation au sens du présent livre s’il a fait l’objet d’une condamnation pénale à raison de faits constituant des manquements à la probité, aux bonnes moeurs et à l’honneur.
    « La déclaration d’activité comprend les informations administratives d’identification de la personne physique ou morale, ainsi que les éléments descriptifs de son activité. L’autorité administrative de l’Etat chargée de la formation professionnelle procède à l’enregistrement des déclarations au vu des pièces produites. L’enregistrement est annulé par décision de la même autorité administrative lorsqu’il apparaît que les prestations réalisées ne correspondent pas aux actions visées à l’article L. 711-2. Les décisions d’annulation de l’enregistrement sont motivées et notifiées aux intéressés dans les conditions prévues à l’article L. 711-4. La déclaration devient caduque lorsque les bilans pédagogiques et financiers prévus au dernier alinéa du présent article ne font apparaître aucune activité de formation au titre de deux années consécutives, ou lorsque, pendant cette même période, ces bilans n’ont pas été adressés à l’autorité administrative de l’Etat chargée de la formation professionnelle. Une déclaration rectificative est souscrite en cas de modification d’un ou des éléments de la déclaration initiale. La cessation d’activité doit également faire l’objet d’une déclaration. Le conseil général a communication des éléments de la déclaration et de ses éventuelles modifications, du bilan pédagogique et financier de l’activité, du bilan, du compte de résultat et de l’annexe du dernier exercice clos par les organismes dont les actions de formation au sens de l’article L. 711-2 bénéficient de son concours financier.
    « Les personnes physiques ou morales qui réalisent des prestations de formation professionnelle continue au sens de l’article L. 711-2 doivent justifier des titres et qualités des personnels d’enseignement et d’encadrement qu’elles emploient, et de la relation entre ces titres et qualités et les prestations réalisées dans le champ de la formation professionnelle.
    « Les modalités de ces déclarations ainsi que l’usage que peut en faire son auteur sont réglés par décret en Conseil d’Etat.
    « III.  -  Les organismes de formation adressent chaque année à l’autorité administrative de l’Etat un document retraçant l’emploi des sommes reçues au titre des conventions mentionnées au I du présent article et dressant un bilan pédagogique et financier de leur activité. Ce document est accompagné du bilan, du compte de résultat et de l’annexe du dernier exercice clos.
    « IV.  -  Toute infraction aux dispositions des II et III du présent article est punie d’une amende de 4 500 Euro.
    « Cette condamnation peut être assortie, à titre de peine complémentaire, d’une interdiction d’exercer temporairement ou définitivement l’activité de dirigeant d’un organisme de formation professionnelle.
    « Toute infraction à cette interdiction sera punie d’une amende de 15 000 Euro et d’un emprisonnement de deux ans ou de l’une de ces deux peines seulement. »
    Art.  31.  -  L’article L. 711-2 du même code est complété d’un 10o ainsi rédigé :
    « 10o  Les actions permettant aux salariés de faire valider les acquis de leurs expériences en vue de l’acquisition d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle en application de l’article L. 335-5 du code de l’éducation. »
    Art.  32.  -  L’article L. 711-3 du même code est ainsi modifié :
    I.  -  Au premier alinéa, les mots : « agréé par arrêté » sont remplacés par les mots : « agréée par arrêté » et les mots : « du représentant du Gouvernement » par les mots : « du représentant de l’Etat ».
    II.  -  Le 3o est supprimé.
    III.  -  Le dernier alinéa est ainsi rédigé :
    « A défaut d’une telle délibération, cette répartition est fixée par un arrêté du représentant de l’Etat à Mayotte. »
    Art.  33.  -  L’article L. 711-4 du même code est ainsi rédigé :
    « Art.  L. 711-4.  -  I.  -  L’Etat exerce un contrôle administratif et financier, opéré soit sur place, soit sur pièces, sur l’ensemble des moyens financiers, techniques et pédagogiques mis en oeuvre pour la formation professionnelle.
    « Ce contrôle porte sur les dépenses de formation exposées par les employeurs, les activités de l’organisme paritaire mentionné à l’article L. 711-1, des organismes de formation et les conditions d’exécution des actions de formation au financement desquelles participe l’Etat.
    « Ces organismes sont tenus de présenter aux agents chargés du contrôle tous les documents nécessaires. L’administration fiscale et les services de l’Etat qui financent des actions de formation professionnelle sont tenus de communiquer à ces agents les renseignements nécessaires à l’accomplissement de leur mission.
    « II.  -  Le contrôle prévu au I est exercé par des inspecteurs et contrôleurs en charge de la formation professionnelle commissionnés à cet effet par le représentant de l’Etat à Mayotte, ou, à défaut, par les inspecteurs et les contrôleurs du travail.
    « Pour l’exercice de leurs missions, les inspecteurs et contrôleurs de la formation professionnelle sont tenus au secret professionnel dans les termes des articles 226-13 et 226-14 du code pénal. Ils bénéficient d’un droit d’entrée dans les entreprises dans les conditions prévues aux articles L. 610-6 et L. 610-7.
    « Les dispositions des articles L. 630-1 et L. 630-2 sont applicables à quiconque met obstacle à l’accomplissement des devoirs d’un inspecteur ou d’un contrôleur de la formation professionnelle.
    « III.  -  Les modalités d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’Etat. »
    Art.  34.  -  Il est créé au même code un article L. 711-4-1 ainsi rédigé :
    « Art.  L. 711-4-1.  -  Les personnes physiques ou morales qui réalisent des actions entrant dans le champ de la formation professionnelle continue définies à l’article L. 711-2 adressent chaque année à l’autorité de l’Etat chargée de la formation professionnelle un document retraçant l’emploi des sommes reçues et dressant un bilan pédagogique et financier de leur activité. Ce document est accompagné du bilan, du compte de résultat et de l’annexe du dernier exercice clos.
    « Un décret en Conseil d’Etat fixe les conditions d’application du présent article. »

Chapitre  IX
Tribunal du travail

    Art.  35.  -  L’article 2 de l’ordonnance no 91-246 du 25 février 1991 susvisée est ainsi modifié :
    1o Au premier alinéa, le signe « : » est remplacé par les mots suivants : « des articles 180 à 208 relatifs au règlement des différends individuels du travail » ;
    2o  Le 1o et le 2o sont abrogés ;
    3o  Il est ajouté deux alinéas ainsi rédigés :
    « Toutefois, la durée du mandat des assesseurs du tribunal du travail prévue au deuxième alinéa de l’article 185 est fixée à trois ans.
    « Par exception aux dispositions du premier alinéa de l’article 185, les assesseurs du tribunal du travail et leurs suppléants sont nommés par ordonnance du président du tribunal supérieur d’appel, prise après avis du président du tribunal du travail. Ils sont choisis sur des listes présentées par les organisations syndicales les plus représentatives dans la collectivité au sens de l’article L. 412-3 du code du travail applicable à Mayotte. »

Chapitre  X
Dispositions finales

    Art.  36.  -  Les dispositions de la présente ordonnance entrent en vigueur le 1er janvier 2006.
    Toutefois, les dispositions du chapitre V du titre III du livre IV du code du travail applicable à Mayotte relatives au licenciement des délégués du personnel, introduites dans ce code par l’article 22 de la présente ordonnance, entrent en vigueur à la date de publication de celle-ci. Les dispositions du 3o de l’article 35 s’appliquent lors du prochain renouvellement du mandat des assesseurs du tribunal du travail.
    Art.  37.  -  Le Premier ministre, le ministre de l’emploi, du travail et de la cohésion sociale, le garde des sceaux, ministre de la justice, et la ministre de l’outre-mer sont responsables, chacun en ce qui le concerne, de l’application de la présente ordonnance, qui sera publiée au Journal officiel de la République française.
    Fait à Paris, le 20 janvier 2005.

Jacques  Chirac        

            Par le Président de la République :

La ministre de l’outre-mer,
Brigitte  Girardin

Le ministre de l’emploi, du travail
et de la cohésion sociale,
Jean-Louis  Borloo

Le garde des sceaux, ministre de la justice,
Dominique  Perben