Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2004/19 du mercredi 20 octobre 2004
MINISTÈRE DE LEMPLOI, DU TRAVAIL
ET DE LA COHÉSION SOCIALE
Direction de la population
et des migrations
Circulaire DPM/DMI 3 no 374 du 3 août 2004 relative aux échanges de jeunes dans le cadre de laccord franco-canadien du 3 octobre 2003
NOR : SOCD0410190C
(Texte non paru au Journal officiel)
Textes abrogés en ce qui concerne les ressortissants canadiens :
Circulaire no 1485 du 30 décembre 1988 publiée au Bulletin officiel travail 90/01 du 27 février 1990 ;
Circulaire no 420 du 9 juillet 1998 relative à la délivrance dAPT pour les étudiants ;
Circulaire no 216 du 14 mai 2001 relative aux conventions de stage ;
Circulaire no 357 du 19 juillet 2001 relative à lapplication de laccord « vacances travail »
Le ministre de lemploi, du travail et de la cohésion sociale à Mesdames et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Mesdames et Messieurs les préfets (directions départementales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Monsieur le directeur général de lAgence nationale pour lemploi ; Monsieur le directeur de lOffice des migrations internationales ; Monsieur le directeur de lEspace emploi international.
La France a conclu le 3 octobre 2003, un accord avec le Canada relatif aux échanges de jeunes.
Lobjectif de cet accord est de regrouper dans un même texte, sans modification des conditions de fond, les diverses mesures permettant des échanges de jeunes organisés jusquà présent entre la France et le Canada, dans un souci de simplification des procédures administratives.
Les bénéficiaires de cet accord, définis à larticle 2, sont âgés de dix-huit à trente-cinq ans et se rendent dans lautre pays pour suivre un complément de formation universitaire ou acquérir une expérience professionnelle ou accomplir un stage pratique en entreprise ou effectuer un séjour de découverte touristique. Il sagit plus précisément :
a) De jeunes professionnels qui souhaitent acquérir un perfectionnement professionnel sous couvert dun contrat de travail (durée maximale : 18 mois) ;
b) Détudiants souhaitant acomplir une partie de leur cursus universitaire dans un établissement de lautre pays dans le cadre dun accord inter-universitaire, partie de cursus qui peut inclure un stage en entreprise (durée maximale : 12 mois) ;
c) Détudiants souhaitant accomplir dans lautre pays un stage pratique en entreprise prévu dans le cadre de leurs études ou de leur formation (durée maximale : 12 mois) ;
d) Détudiants accomplissant leurs études dans leur pays dorigine et souhaitant exercer dans lautre pays, une activité professionnelle salariée pendant leurs vacances universitaires (durée maximale : 3 mois) ;
e) De jeunes désireux deffectuer un séjour de découverte touristique et culturelle dans lautre pays et éventuellement dy travailler pour compléter les ressources (durée maximale : 12 mois).
Un contingent global annuel de bénéficiaires est fixé par un échange de notes diplomatiques et des contingents particuliers sont déterminés pour chaque catégorie. Ainsi pour 2004, ce contignent a été fixé à 7 000 de part et dautre et les contingents particuliers à 1 500 pour les catégories a), b), c), e) et 1 000 pour la catégorie d).
De ce fait, sont abrogés les accords franco-canadiens des :
- 4 octobre 1956 relatifs aux échanges de stagiaires professionnels ;
- 6 février 2001 relatif au programme vacances travail.
Sont également abrogées, pour ce qui est des ressortissants canadiens uniquement, les circulaires :
- no 1485 du 30 décembre 1988 relative aux échanges de jeunes professionnels ;
- no 420 du 9 juillet 1998 relative à lemploi des étudiants étrangers dans sa partie emploi des étudiants étrangers qui accomplissent leurs études dans leur pays dorigine et souhaitent venir en France pour y travailler pendant leurs vacances universitaires ;
- no 216 du 14 mai 2001 relative à la venue en France détudiants étrangers qui souhaitent accomplir un stage pratique en entreprise sous couvert dune convention de stage ;
- no 357 du 19 juillet 2001 relative à la situation des jeunes Canadiens bénéficiaires de laccord franco-canadien sur les échanges de jeunes dans le cadre dun programme « vacances travail ».
Par contre, léchange de lettres franco-québecois des 23 décembre 1981 et 18 février 1982 sur la mobilité des jeunes travailleurs entre la France et le Québec, qui na pas été abrogé par cet accord, sapplique comme auparavant et son contingent reste fixé à 100 bénéficiaires de part et dautre.
Linstruction des dossiers déposés dans le cadre de laccord du 3 octobre 2003 se fait selon les modalités suivantes :
A. - Jeunes professionnels canadiens
Les jeunes professionnels sont des jeunes déjà engagés dans la vie professionnelle ou y entrant, qui viennent en France pour approfondir leur connaissance et leur compréhension de notre pays et éventuellement de sa langue ainsi que pour améliorer leurs perspectives de carrière grâce à une expérience de travail salarié dans une entreprise qui exerce une activité de nature sanitaire, sociale, agricole, artisanale, industrielle, commerciale ou libérale.
Ils sont autorisés à occuper un emploi dans leur branche dactivité sans que la situation du marché de lemploi ne leur soit opposable. Dans le cas de professions dont laccès est soumis à une réglementation particulière, les jeunes professionnels nen sont pas dispensés.
Ils reçoivent un visa long séjour temporaire les dispensant de titre de séjour portant la mention « Echange de jeunes - Canada - 2 A » lorsque leur séjour ne dépasse pas six mois ou un visa long séjour portant la mention « Echange de jeunes - Canada - 2 A » lorsque le séjour en France est supérieur à six mois ou susceptible de lêtre. Dans ce dernier cas, les jeunes professionnels doivent solliciter une carte de séjour temporaire portant la mention « Travailleur temporaire » dès leur arrivée en France et sont soumis à un contrôle médical effectué par lOffice des migrations internationales (OMI) à loccasion de leur demande de titre de séjour.
Lemployeur du jeune professionnel est soumis au paiement dune redevance forfaitaire à lOMI quelle que soit la durée du contrat de travail. Cette redevance sélève actuellement à 58 euros.
Lespace emploi international (EEI) est chargé dinstruire les dossiers qui lui sont adressés par les jeunes professionnels eux-mêmes ou par leur employeur en France. Ces dossiers doivent comporter :
- une fiche de candidature en deux exemplaires (modèle EEI) ;
- un contrat de travail en quatre exemplaires (modèle EEI) ;
- les photocopies des diplômes et/ou des attestations demployeurs relatives à lexpérience professionnelle ;
- éventuellement une autorisation dexercice de lactivité sollicitée ;
- un engagement de versement de la redevance forfaitaire (modèle OMI).
LEEI sassure de la qualité de jeune professionnel du candidat (âge, nationalité, diplômes et/ou expérience professionnelle en liaison avec lactivité sollicitée, durée du contrat de travail qui doit être obligatoirement un CDD, autorisation dexercice en cas de profession réglementée).
Si les critères sont remplis, lEEI transmet à la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle (DDTEFP) du lieu demploi, le contrat de travail pour examen des conditions demploi et de protection de ce salarié, visa et préparation de lautorisation provisoire de travail.
Lorsque la demande correspond à une profession dite « réglementée », la DDTEFP sassure que le candidat remplit bien les conditions dexercice de cette profession.
Après avoir émis son avis par lapposition dun visa sur le contrat de travail, la DDTEFP retourne ce contrat de travail à lEEI, qui le transmet à lintéressé directement ou par lintermédiaire de son employeur.
Le jeune professionnel se présente dès son arrivée en France à la DDTEFP du lieu demploi, muni de :
- son passeport revêtu du visa mentionné ci-dessus ;
- une autorisation de séjour lorsque le visa la prévoit ;
- le contrat de travail visé avant son arrivée en France par la DDTEFP ;
- la preuve du paiement de la redevance forfaitaire par son employeur, et reçoit une autorisation provisoire de travail dune durée égale à celle prévue par le contrat de travail. Cette autorisation peut être renouvelée si le contrat de travail fait lobjet dune prolongation, bien entendu dans la limite du séjour autorisé et en tout état de cause pour un maximum de dix-huit mois tel que prévu par lAccord.
B. - Étudiants canadiens qui viennent compléter leur cursus
Ces étudiants viennent en France compléter leur cursus dans le cadre déchanges interuniversitaires. Ils suivent des cours à titre principal auprès de lUniversité française qui les a accueillis et peuvent éventuellement être amenés à accomplir un stage pratique lié à ce cursus.
Ils reçoivent un visa long séjour temporaire les dispensant de titre de séjour portant la mention « échange de jeunes/Canada/2 B » lorsque leur séjour ne dépasse pas six mois ou un visa long séjour portant la mention « échange de jeunes/Canada/2 B lorsque le séjour en France est supérieur à six mois. Dans ce dernier cas, les étudiants doivent solliciter une carte de séjour temporaire portant la mention « étudiant » dès leur arrivée en France. A cette occasion, ils sont soumis à un contrôle médical effectué par lOMI et au paiement dune taxe qui sélève actuellement à 58 Euro.
Lorsquils ont à effectuer un stage dans le cadre de leur cursus, ils peuvent laccomplir, comme les étudiants français, sous couvert dune convention de stage tripartite conclue entre létablissement denseignement, létablissement daccueil et létudiant, sans avoir à demander dautorisation préalable.
En principe, la DDTEFP nest pas sollicitée par ces étudiants si ce nest, éventuellement, à titre informatif, lorsquils souhaitent accomplir un stage pratique. Dans ce cas, il sagit dattirer leur attention sur le fait que la convention de stage peut être requalifiée en contrat de travail si les conditions de stage ne sont pas ou plus réunies.
C. - Étudiants ou jeunes en formation - Canadiens souhaitant
accomplir en france un stage pratique en entreprise
Il sagit détudiants ou de jeunes en formation qui poursuivent leurs études au Canada et souhaitent accomplir en France un stage pratique lié à leur cursus.
Ils reçoivent, sur présentation, entre autres documents, dune convention de stage tripartite conclue entre leur établissement de formation au Canada, létablissement daccueil en France et eux-mêmes (modèle type en annexe), un visa long séjour temporaire les dispensant de titre de séjour portant la mention « échange de jeunes/Canada/2 C » lorsque leur séjour ne dépasse pas six mois ou un visa long séjour portant la mention « échange de jeunes/Canada/2 C lorsque le séjour en France est supérieur à six mois ». Dans ce dernier cas, les jeunes doivent solliciter une carte de séjour temporaire portant la mention « étudiant » dès leur arrivée en France. A cette occasion, ils sont soumis à un contrôle médical effectué par lOMI et au paiement dune taxe qui sélève actuellement à 58 Euro.
Cette convention de stage nest pas examinée par la DDTEFP avant larrivée en France du stagiaire. Cependant, le consulat, après délivrance du visa, la fait parvenir à la DPM qui ladresse à la DDTEFP du lieu daccueil du stagiaire pour examen a posteriori.
Les conditions de stage sont définies par la convention de stage tripartite conclue entre létablissement daccueil, létablissement de formation et le stagiaire, convention qui doit reprendre lensemble des éléments figurant sur la convention type jointe en annexe I, notamment ceux relatifs à lobjectif pédagogique, à la progression dans les apprentissages (tâches confiées au stagiaire), à la durée du stage, à la couverture sociale du stagiaire et à lassurance responsabilité civile. De par son statut, le stagiaire ne peut prétendre recevoir un salaire de létablissement daccueil. Toutefois, ce dernier peut, sil le souhaite, lui verser une gratification soumise aux règles habituelles dassujettissement à charges sociales.
Lobjectif du stage étant de permettre au stagiaire dexpérimenter les connaissances théoriques et pratiques quil a acquises durant sa formation, la DDTEFP sassure que ce stage est bien lié au cursus de formation suivi par lintéressé, cursus qui doit obligatoirement apparaître sur la convention de stage.
La durée du stage doit correspondre à celle prévue par le cursus. Elle ne peut cependant pas excéder douze mois.
Les stagiaires ne sont pas considérés comme des salariés et ne sont donc pas soumis à la possession dune autorisation de travail.
Si la DDTEFP a connaissance de laccueil dans le même établissement et pendant la même période dautres stagiaires, il convient deffectuer un contrôle approprié pour vérifier la réalité de ce stage.
De façon plus générale, les termes de la convention ainsi que les modalités de son exécution peuvent faire lobjet dun contrôle de linspection du travail, soit dans le cadre dune visite systématique, soit à la demande du stagiaire. Ainsi, lorsquil semble à la DDTEFP que les conditions de stage ne sont pas réunies ou si elle a connaissance dune utilisation abusive de la convention de stage par létablissement daccueil, elle effectuera un contrôle approprié. En tout état de cause, il convient de transmettre une copie de la convention de stage à linspection du travail compétente pour information et pour lui permettre deffectuer à son initiative un éventuel contrôle.
D. - Étudiants canadiens accomplissant leurs études au Canada et souhaitant venir travailler en france pendant leurs vacances universitaires
Il sagit des étudiants qui accomplissent leurs études au Canada et souhaitent venir en France pour travailler pendant leurs vacances universitaires.
Ils reçoivent, sur présentation dun contrat de travail, un visa de court séjour portant la mention « Echange de jeunes - Canada - 2 D » dune durée de trois mois maximum sur lequel est inscrite la mention « APT à solliciter dès larrivée ».
Dès leur arrivée en France, ils sollicitent la DDTEFP du lieu demploi qui leur délivre, sans opposition de la situation de lemploi, une autorisation provisoire de travail dune durée égale à celle prévue pour lemploi, au maximum trois mois, sur présentation :
- de leur passeport revêtu dun visa court séjour comme mentionné ci-dessus ;
- dun contrat de travail qui doit préciser la durée prévue de lemploi, le lieu dexercice, lactivité prévue, les horaires et la rémunération versée.
Lorsque la demande correspond à une profession dite « réglementée », la DDTEFP sassure que le candidat remplit bien les conditions dexercice de cette profession.
E. - Jeunes Canadiens désireux deffectuer un séjour de découverte en france et souhaitant y travailler occasionnellement pour compléter leurs ressources
Il sagit de jeunes qui, désireux deffectuer un séjour de découverte touristique et culturelle en France, peuvent être amenés à travailler pour compléter les ressources dont ils disposent.
Ils reçoivent un visa long séjour temporaire dune durée de douze mois portant la mention « échange de jeunes/Canada-2 E » et « dispense temporaire de carte de séjour »
Quand ils souhaitent exercer une activité salariée à temps complet ou à temps partiel, la DDTEFP leur délivre, sans opposition de la situation de lemploi, une autorisation provisoire de travail pour la durée prévue de lemploi sur présentation :
- dun contrat de travail à durée déterminée rémunéré au niveau du salaire courant de la profession, charges sociales correspondantes comprises ;
- de leur passeport revêtu du visa correspondant.
Cette autorisation peut être renouvelée, dans les mêmes conditions, dans la limite de la durée autorisée du séjour.
Lorsque la demande correspond à une profession dite « réglementée », la DDTEFP sassure que le candidat remplit bien les conditions dexercice de cette profession.
Ils sont dispensés du contrôle médical OMI et leur employeur du paiement de la redevance forfaitaire.
Le directeur de la population et des migrations, J. Gaereynck |