Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2003/18 du dimanche 29 février 2004
Délégation générale à lemploi
et à la formation professionnelle
Mission du développement de lactivité
et de linsertion professionnelle
Direction générale de laction sociale
Bureau des politiques de prévention,
dinsertion et de laccès aux droits
Circulaire DGEFP/DGAS no 2003-24 du 3 octobre 2003 relative à laménagement de la procédure dagrément par lANPE et au suivi des personnes embauchées dans une structure dinsertion par lactivité économique
NOR : SOCF0310085C
(Texte non paru au Journal officiel)
Références :
Articles L. 322-4-16 à L. 322-4-16-7 du code du travail ;
Décret no 99-106 du 18 février 1999 relatif à lagrément par lANPE des personnes dans les organismes de linsertion par lactivité économique ;
Circulaire DGEFP no 99-17 du 26 mars 1999 relative à la réforme de linsertion par lactivité économique ;
Circulaire DGEFP no 2000-15 du 20 juin 2000 relative aux modalités de conventionnement des structures dactivité dutilité sociale.
Texte abrogé : circulaire DGEFP no 2001-17 du 26 juin 2001 relative à la procédure dagrément, échéance 2001.
Fiches thématiques :
Fiche no 1 : identification et orientation des bénéficiaires vers lIAE ;
Fiche no 2 : les objectifs de lagrément et sa mise en uvre ;
Fiche no 3 : laction de lANPE et lorganisation territoriale.
Le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité à Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, directions régionales des affaires sanitaires et sociales) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, directions départementales des affaires sanitaires et sociales) ; Monsieur le directeur général de lANPE ; Monsieur le directeur général de lAFPA (pour information) ; Monsieur le directeur de lACOSS (pour information).
LAGRÉMENT DOIT PERMETTRE DASSURER
UNE VÉRITABLE DYNAMIQUE DINSERTION
Quatre ans après la mise en place de la procédure dagrément des personnes embauchées par les structures dinsertion par lactivité économique, il est nécessaire de faire évoluer cette procédure pour lui donner toute sa place et son rôle comme élément constitutif dune véritable dynamique dinsertion professionnelle.
Laménagement de la procédure dagrément doit ainsi conduire à renforcer le suivi des personnes embauchées par une structure dinsertion par lactivité économique et à améliorer laccès à un emploi exercé dans les conditions ordinaires du marché du travail.
Il sagit bien de renforcer le rôle de linsertion par lactivité économique comme acteur essentiel de la lutte contre les exclusions par le retour à lemploi et la mise en situation de travail.
Ainsi, vous veillerez à ce que la mise en uvre de la réforme de lagrément réponde aux quatre objectifs de moyens suivants :
1. La durée de lagrément doit correspondre à des périodes effectivement travaillées pour les bénéficiaires en neutralisant certaines périodes de rupture du parcours dinsertion ;
2. Linsertion par lactivité économique concerne toute personne en situation dexclusion : en appui à lANPE, les intervenants sociaux qui participent déjà à lorientation peuvent être associés à la prescription dune embauche dans une structure dinsertion ;
3. Le suivi et laccompagnement des bénéficiaires pendant leur parcours dinsertion relève de la responsabilité partagée entre les structures qui réalisent laccompagnement et lANPE qui met à disposition son offre de services ;
4. Laccès à un emploi durable ou à une formation qualifiante à lissue du passage par une structure dinsertion doit être amélioré grâce à une meilleure anticipation et préparation de la sortie des bénéficiaires du dispositif.
Latteinte de ces objectifs repose sur une plus grande mobilisation et une meilleure collaboration entre lensemble des acteurs associés à la mise en uvre de la politique dinsertion par lactivité économique : structures dinsertion par lactivité économique, service public de lemploi en association avec les services des affaires sanitaires et sociales, et intervenants sociaux.
Laménagement de la procédure dagrément et ses objectifs de moyens qui conduisent à un renforcement du suivi des personnes embauchées dans les structures dinsertion doivent viser lamélioration du taux de retour à lemploi des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique.
GARANTIR UNE DURÉE DE PARCOURS
SUFFISANTE ET ADAPTÉE
Lagrément vise à déterminer une durée de parcours de vingt-quatre mois à compter de la date dembauche dans une structure de linsertion par lactivité économique.
Compte tenu des difficultés sociales et professionnelles de certaines des personnes orientées vers linsertion par lactivité économique, le parcours dinsertion est souvent fragilisé par des périodes longues dinterruption pendant lesquelles aucune action de remise à lemploi nest possible.
La période de vingt-quatre mois ouverte par lagrément doit correspondre à des périodes pendant lesquelles le bénéficiaire est effectivement embauché par une structure dinsertion.
Ainsi certaines périodes telles que les arrêts pour longue maladie, lincarcération, les congés maternité, ou encore les périodes de cure pour désintoxication, pourront être décomptées de la durée de lagrément et neutralisées. En revanche, les périodes entre deux missions de travail temporaire pour les ETTI ne peuvent pas ouvrir droit à une suspension.
Il est de la responsabilité partagée des structures employeuses et de lagence locale pour lemploi, en fonction de leurs compétences propres, dassurer la continuité du parcours en proposant des solutions permettant le maintien dans lemploi du bénéficiaire, des actions de formation professionnelle ou toute action favorisant linsertion professionnelle durable.
Compte tenu de la possibilité désormais nouvelle de suspendre la durée de lagrément pour certaines périodes, la procédure de prolongation de lagrément au-delà de vingt-quatre mois qui était ouverte par la circulaire DGEFP du 26 juin 2001 est supprimée.
ÉLARGIR LA PRESCRIPTION VERS UNE STRUCTURE
DE LIAE SOUS LA RESPONSABILITÉ DE LANPE
Lélargissement de la procédure dagrément à certains intervenants sociaux doit conduire à une plus forte implication de ces derniers. Cette possibilité nouvelle vise à faciliter laccès à lemploi de personnes qui sont très éloignées du marché du travail.
Ainsi, la participation des intervenants sociaux doit être renforcée pour lélaboration du diagnostic de la situation socioprofessionnelle de la personne. Si lANPE conserve pleinement la responsabilité juridique de la délivrance de lagrément, les intervenants sociaux qui travaillent régulièrement avec les structures dinsertion pourront prescrire une embauche aux personnes pour lesquelles ils ont connaissance dune situation durgence, de très grande précarité ou de linscription dans un projet socio-éducatif. Cette possibilité concerne en particulier les personnes qui ne sont pas inscrites à lANPE et à ce titre ne bénéficient donc pas dun PAPND.
Les intervenants sociaux qui peuvent prescrire une embauche doivent être désignés par le préfet après avis du CDIAE. Compte tenu de la connaissance quelle a de ces acteurs, il revient à la DDASS de soumettre au CDIAE la liste des intervenants sociaux quelle aura repérés pour cette compétence. De son côté lANPE identifiera parmi ses partenaires ceux qui peuvent être désignés par le préfet, en fonction des publics quils reçoivent habituellement, et les soumettra également pour avis au CDIAE.
Après avis du CDIAE, le préfet arrête les principes et les modalités locales de participation des intervenants sociaux à la prescription pour une embauche dans une structure dinsertion par lactivité économique. Ceux-ci doivent garantir que cet élargissement de la prescription sinscrive dans une logique dinsertion professionnelle renforcée et conduise à une meilleure collaboration entre les organismes intervenant dans la lutte contre les exclusions et le service public de lemploi.
Dans le cadre des ces principes et de ces modalités arrêtés en CDIAE, les intervenants sociaux doivent passer avec lANPE une convention de partenariat définissant les modalités dintervention et les responsabilités en matière de suivi et daccompagnement des bénéficiaires. Les intervenants sociaux désignés par le préfet sont alors pleinement associés au comité technique danimation piloté par lANPE.
RENFORCER LES ACTIONS DACCOMPAGNEMENT
PENDANT LE PARCOURS ET EN PRÉPARATION DE LA SORTIE
Pendant la durée de lagrément, les personnes orientées vers linsertion par lactivité économique doivent pouvoir bénéficier dun suivi et dun accompagnement renforcés. Ainsi, et afin daméliorer le retour à lemploi des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique, ces derniers pourront bénéficier des prestations délivrées par lANPE pendant toute la période de lagrément, telles que les évaluations, les ateliers de recherche demploi, les bilans de compétences, et toutes prestations daccompagnement pertinentes. Par ailleurs, lorsque la situation de la personne le justifie, le recours à des prestations spécifiques telles que lappui social individualisé (ASI) est possible au cours du parcours dinsertion.
Lobjectif damélioration du taux de retour à lemploi des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique doit vous amener à veiller en particulier à la préparation de la sortie du bénéficiaire dune structure dinsertion. Cette sortie doit être systématiquement anticipée dans le cadre dune collaboration entre les acteurs de linsertion par lactivité économique et le service public de lemploi pour préparer le retour à lemploi. Ainsi, afin de sécuriser la reprise dans lemploi auprès dun employeur ne relevant pas de linsertion par lactivité économique, la prestation daccompagnement dans lemploi de lANPE pourra être utilisée en tant que de besoin.
Afin de renforcer la coordination des interventions entre les structures dinsertion et lANPE, les conventions de coopération doivent être généralisées pour rendre plus active et constructive la recherche demploi et permettre la mobilisation pertinente des prestations de lANPE, notamment les mois précédant la fin de chaque contrat de travail et léchéance de lagrément.
DÉVELOPPER LES PARTENARIATS LOCAUX
SOUS LA CONDUITE DU CDIAE
La mise en uvre de ces objectifs doit saccompagner dune plus grande collaboration entre le service public de lemploi en association avec les DDASS et les structures dinsertion, ainsi quavec les intervenants sociaux pouvant prescrire une embauche.
Compte tenu de leurs attributions et de leur responsabilité dans le suivi des bénéficiaires, les comités techniques danimation (CTA) doivent être généralisés et mis en place sur tout le territoire à raison dau moins un par département.
Dans lattente de la révision du décret relatif aux fonctions et à la composition des CDIAE, les préfets inviteront systématiquement lANPE au CDIAE. Elle y rendra compte au moins une fois par an de lactivité des comités techniques danimation du département et de lévolution générale de la situation des bénéficiaires dans les structures dinsertion. Le CDIAE est également informé des résultats des conventions de coopération passées entre lANPE et les structures dinsertion.
Dans le cadre du CDIAE, le préfet doit sassurer du bon fonctionnement de la nouvelle procédure dagrément en veillant à ce que la mise en uvre et lorganisation territoriale retenue soient les plus appropriées aux caractéristiques du département. Il doit sassurer que les rôles et les obligations de chacun des acteurs intervenant dans la procédure dagrément, le suivi et laccompagnement des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique soient clairement définis.
ÉVALUATION DE LA NOUVELLE PROCÉDURE DAGRÉMENT
Une évaluation de la nouvelle procédure dagrément sera réalisée au terme dun an et soumis pour avis au CDIAE, sous la forme dun rapport qui sera transmis à la délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle, à la direction générale de laction sociale et à la direction générale de lANPE.
Ce rapport précisera les conditions et les effets de la mise en uvre de la présente circulaire, précisant le degré de réalisation des quatre objectifs de moyens relatifs à laménagement de la procédure dagrément ainsi que les résultats obtenus en matière daccès à lemploi des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique en fonction des objectifs qui auront été retenus localement.
Vous veillerez à mettre en place au sein du CDIAE tout groupe de travail nécessaire et utile sur les publics relevant de linsertion par lactivité économique. Son animation pourra être confiée conjointement à lANPE et à la DDASS.
Le Conseil national de linsertion par lactivité économique sera saisi du bilan national réalisé à ce titre.
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En cas de difficultés dans la mise en uvre de ces instructions, vous voudrez bien prendre lattache de la mission du développement de lactivité et de linsertion professionnelle (MDAIP) à la DGEFP et du bureau des politiques de prévention, dinsertion et daccès aux droits (PIAD) à la DGAS.
Le directeur général de laction sociale, J-J. Tregoat |
La déléguée générale à lemploi et à la formation professionnelle, C. Barbaroux |
FICHES THÉMATIQUES
Les fiches suivantes reprennent en la complétant et en la détaillant la fiche no 1 de la circulaire DGEFP no 99/17 du 26 mars 1999 relative à la réforme de linsertion par lactivité économique qui portait sur « le rôle de lANPE dans linsertion par lactivité économique ».
Fiche no 1. - Identification et orientation des bénéficiaires vers linsertion par lactivité économique
Fiche no 2. - Les objectifs de lagrément et sa mise en uvre
Fiche no 3. - Laction de lANPE et lorganisation territoriale
FICHE No 1
Identification et orientation
des bénéficiaires vers lIAE
1. La définition des publics prioritaires
Larticle 11 de la loi de lutte contre les exclusions dispose que « linsertion par lactivité économique a pour objet de permettre à des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières de bénéficier de contrats de travail en vue de faciliter leur insertion sociale et professionnelle. »
Cette souplesse dappréciation sinscrit dans une logique dapproche individualisée des situations et des besoins des personnes. Il sagit dorienter vers les structures conventionnées les personnes pour lesquelles laccès à lemploi ne paraît pas envisageable dans les conditions ordinaires du marché de lemploi, et qui nécessitent un accompagnement renforcé en vue daccéder ultérieurement à lemploi.
La décision dorienter les personnes vers les structures repose sur un diagnostic opéré sous la responsabilité de lANPE. Ce diagnostic nest pas réservé aux seules personnes inscrites à lANPE. Il peut intégrer des critères administratifs traditionnels, tels que ceux habituellement retenus pour laccès aux CES et CEC. Toutefois, linsertion par lactivité économique sadresse aux personnes qui, au-delà de ces situations spécifiques, cumulent des difficultés sociales et professionnelles en raison de leur âge, de leur comportement, de leur état de santé, de la précarité de leur situation matérielle.
2. Le diagnostic sur la situation sociale
et professionnelle de la personne
Si lagrément relève de la seule responsabilité de lANPE, différents acteurs peuvent contribuer en amont à lélaboration du diagnostic. En particulier, les intervenants sociaux doivent être pleinement mobilisés et associés à la réalisation du diagnostic de la situation sociale et professionnelle de la personne.
1. Les acteurs sociaux : travailleurs sociaux, CCAS, CHRS, services sociaux du conseil général et les autres services spécialisés du département, associations spécialisées dans laide aux détenus, ... pour tous les aspects relatifs à la situation globale de la personne, dès lors que ces services ont connaissance des difficultés quelle rencontre. Les éléments du diagnostic sont transmis à léquipe professionnelle de lagence locale pour lemploi selon des modalités définies localement.
2. Les agences locales pour lemploi, notamment à loccasion des entretiens du Programme daction personnalisé pour un nouveau départ (PAPND).
3. Les traitants de lagence, principalement les missions locales et les Cap emploi.
4. Dans le cadre des conventions locales avec lANPE, les PLIE en charge du suivi des personnes pourront en tant que de besoin les orienter vers linsertion par lactivité économique. Cette disposition sera notamment précisée dans les conventions locales entre ANPE et PLIE.
En revanche, les structures employeuses de linsertion par lactivité économique ne peuvent assurer elles-mêmes le diagnostic des personnes quelles sont susceptibles dembaucher. Lorsque cela est nécessaire, elles portent à la connaissance des acteurs mentionnés ci-dessus les éléments dinformation permettant de faire le diagnostic des personnes susceptibles dêtre orientées vers linsertion par lactivité économique.
Léquipe professionnelle de lANPE chargée de linsertion par lactivité économique aura à assurer la gestion prévisionnelle des offres disponibles afin de répondre aux demandes des structures dinsertion et des personnes pour lesquelles une orientation vers une telle structure pourrait être proposée. Cette gestion des offres disponibles devra être faite de manière à éviter que ne se constitue une liste dattente de personnes auxquelles il ne pourrait pas être proposé demploi dans des délais rapprochés.
3. La prescription dune embauche dans une structure dinsertion par lactivité économique par les intervenants sociaux
3.1. En appui aux ALE, la prescription peut être élargie
à certains intervenants sociaux
Outre leur participation à lélaboration du diagnostic de la situation de la personne, certains acteurs sociaux peuvent cependant prescrire une embauche dans une structure dinsertion par lactivité économique.
Cette possibilité de prescription doit satisfaire plusieurs conditions :
1. Les intervenants sociaux doivent être désignés par le préfet, après avis du CDIAE, pour être reconnus comme structures associées à lagence locale pour lemploi et pouvoir prescrire une embauche dans une structure dinsertion par lactivité économique. La proposition de la liste des intervenants sociaux qui pourront prescrire une embauche dans une structure de lIAE est faite par la DDASS. En cas de non-respect des engagements pris et des règles relatives à la procédure dagrément, le préfet peut retirer cette compétence après information du CDIAE.
2. Afin dharmoniser les règles de fonctionnement sur le département, et sur proposition de lANPE et après avis du CDIAE, le préfet est chargé de définir les objectifs de mise en uvre et les modalités locales de participation à la prescription que les intervenants sociaux doivent respecter.
3. Les intervenants sociaux doivent passer une convention de partenariat avec lANPE afin de définir les modalités dintervention, tenir compte de la spécificité de chacun des acteurs et définir les responsabilités en matière se suivi et daccompagnement des bénéficiaires. Par ailleurs, ils doivent participer obligatoirement au comité technique danimation piloté par lagence locale pour lemploi.
4. Pour chaque intervenant social, il sera précisé : le périmètre géographique dintervention (départemental ou local), la spécificité de lorganisme dans le champ de linsertion sociale et professionnelle, la personne responsable ainsi que le nom des agences locales avec lesquelles lorganisme est amené à travailler.
Cet élargissement de la prescription doit ainsi permettre de prendre en compte des personnes en situation de grande difficulté, mais pour lesquelles des actions de retour à lemploi peuvent être envisagées, ainsi que permettre la poursuite ou linscription dans un projet socio-éducatif. En particulier, cette ouverture devra concerner les personnes qui ne sont pas inscrites à lANPE et ne bénéficient pas dun PAPND.
Les intervenants sociaux qui ne sont pas reconnus comme pouvant prescrire une embauche dans une structure dinsertion par lactivité économique, continueront à orienter vers léquipe professionnelle de lANPE les personnes quils ont repérées afin que lAgence puisse compléter le diagnostic et procéder éventuellement à une délivrance dagrément pour une offre demploi.
3.2. La validation de la prescription par un intervenant social
Les prescriptions dune embauche dans une structures dinsertion par lactivité économique faites par les intervenants sociaux en vue dune embauche doivent reposer sur les mêmes exigences que la délivrance de lagrément par lagence. En particulier, les intervenants sociaux doivent respecter les règles de la procédure dagrément.
Ainsi, toute prescription par un intervenant social doit être formalisée par un document imprimé, renseigné par lui et envoyé à la structure dinsertion et à lAgence locale pour lemploi correspondante qui a à charge dactualiser la situation administrative du bénéficiaire au regard de son entrée dans une structure dinsertion par lactivité économique.
La mise à jour de la situation administrative de la personne réalisée par lAgence locale pour lemploi permet notamment de connaître la situation du bénéficiaire au regard de lemploi (existence dun PAPND en cours, vérification de lexistence dun agrément et dune éventuelle suspension en cours, proposition dun entretien avec un conseiller...).
FICHE No 2
Les objectifs de lagrément et sa mise en uvre
1. Les objectifs de lagrément
Lagrément répond à quatre objectifs :
- adresser aux structures de linsertion par lactivité économique les personnes pour lesquelles cette étape constitue un préalable indispensable à laccès ultérieur au marché du travail ;
- intégrer pleinement linsertion par lactivité économique dans la palette des solutions que lANPE peut proposer aux demandeurs demploi en situation dexclusion dès lors que cette formule apparaît la plus pertinente, notamment dans le cadre du PAPND ;
- aménager le parcours dinsertion en facilitant le passage dune structure à une autre ;
- faciliter laccès ultérieur de la personne concernée à un emploi dans les conditions ordinaires du marché du travail.
Au regard de ces objectifs, lagrément implique nécessairement une coopération, au service de la personne bénéficiaire, entre lANPE, les intervenants sociaux désignés par le préfet et les structures employeuses.
Lagrément ouvre une période de 24 mois de mise au travail, à compter de la date dembauche du bénéficiaire, pendant laquelle lensemble des moyens existants pour faire aboutir le parcours dinsertion doit être mobilisé. En particulier, il doit permettre dassurer un accompagnement individualisé de la personne en vue de son accès à un emploi durable dans les conditions ordinaires du marché du travail.
2. La mise en uvre de lagrément
2.1. Lagrément relève de la responsabilité de lagence locale
Lagrément est une décision du directeur de lagence locale.
Il correspond aux trois principes essentiels suivants :
- il est toujours lié à une proposition effective dembauche ;
- il est préalable à lembauche et dépend des résultats dun diagnostic individuel portant sur la situation sociale et professionnelle de la personne concernée ;
- il désigne lemployeur qui doit être conventionné au titre de linsertion par lactivité économique.
Lagrément est formalisé par un document imprimé, renseigné par lagence, rédigé en trois originaux - bénéficiaire, employeur, agence locale pour lemploi.
Les personnes entrant dans les chantiers dinsertion en contrat CES/CEC doivent être agréées par lANPE. Dans ce cas, la DDTEFP est destinataire dun exemplaire de ce document qui contribue alors à linstruction de la convention CES et CEC correspondante.
2.2. Les principes de la mise en relation entre une personne
et une structure dinsertion par lactivité économique
Toutes les offres dinsertion doivent être systématiquement déposées à lANPE qui procède à la mise en relation, y compris celles concernant les chantiers dinsertion conventionnés.
Le principe demeure celui dune prescription par lANPE. La prescription faite par les intervenants sociaux doivent se faire conformément aux règles de délivrance de lagrément et aux principes arrêtés localement. Cette ouverture de la prescription ne doit pas conduire à une remise en question du rôle de lANPE dans la délivrance de lagrément et dans sa fonction première dorientation et de prescription.
Les principes de mise en relation sont les suivants :
1. Lemployeur ne connaît pas de candidat : lagence adresse à la structure employeuse un ou plusieurs candidats qui ont bénéficié dun diagnostic. Toutefois, seule la personne avec laquelle lemployeur prévoit de conclure lembauche est agréée. Si lembauche nest pas effective dans le mois qui suit, lagrément devient caduc.
2. Lemployeur connaît des candidats potentiels, qui ne disposent pas déjà dun agrément en cours : si léquipe professionnelle ne dispose daucun élément, elle déclenche les entretiens nécessaires à la réalisation du diagnostic individuel. Si elle dispose des éléments susceptibles de justifier un agrément, elle le réalise.
3. Lemployeur embauche une personne déjà agréée auprès dun autre employeur : dans ce cas, il adresse une demande dextension à lANPE qui dispose alors dun délai de cinq jours ouvrés pour prendre la décision dextension ou demander à rencontrer à nouveau le candidat pour prendre sa décision. A défaut de réponse dans ce délai, lextension de lagrément est réputée acquise. Les extensions, même tacites, sont formalisées et signées par le directeur de lagence locale compétente.
4. Cas particulier des ETTI : compte tenu des contraintes économiques des ETTI, qui doivent pouvoir satisfaire rapidement les demandes des entreprises utilisatrices, le délai de réponse à la demande dagrément et dextension doit être négocié au niveau local et ne peut dépasser le délai de deux jours ouvrés. Ce délai doit être inscrit dans la convention de coopération locale.
3. La durée de lagrément correspond à une période de 24 mois
3.1. La durée de lagrément est de 24 mois
Lagrément ouvre une période de 24 mois travaillés au cours de laquelle :
- il est valable pour tout nouveau contrat de travail conclu avec le même employeur (cas des ETTI en particulier) ;
- il peut être transféré, pour la poursuite du parcours dinsertion, à un nouvel employeur du secteur de linsertion par lactivité économique qui en fera la demande expresse à lagence pour lemploi, en y joignant une copie de limprimé initial dagrément.
Un contrat conclu avant la fin de la période de 24 mois ouvre droit, pour lemployeur considéré, aux exonérations et aides propres aux conventions (EI, ETTI, AI, structures dutilité sociale) qui lient lemployeur et lÉtat et ce pour toute sa durée, même si celle-ci ou son avenant dépasse la période dagrément.
Ainsi le parcours peut-il se construire avec un seul ou plusieurs employeurs, qui bénéficieront des aides et exonérations afférentes aux contrats spécifiques auxquels ils peuvent prétendre en fonction de leur convention, quelle que soit la durée du contrat dés lors que celui-ci sera signé pendant la période ouverte par lagrément initial.
3.2. Certaines périodes non travaillées peuvent être décomptées
La période de 24 mois ouverte par lagrément doit correspondre à une période effectivement travaillée par le bénéficiaire, cest-à-dire pendant laquelle il est embauché par une structure de linsertion par lactivité économique.
Certaines périodes peuvent donc être décomptées de la durée de lagrément afin de garantir au bénéficiaire une durée réelle de 24 mois dagrément.
- arrêt pour longue maladie ;
- congé de maternité ;
- incarcération ;
- période dessai auprès dun employeur ne relevant pas de linsertion par lactivité économique ;
- période de cure pour désintoxication ;
- raison de force majeure conduisant le salarié à quitter son emploi ;
- et toute autre situation faisant lobjet dun accord entre les acteurs membres du CTA.
Pour les ETTI, les périodes dintermission ne sont pas décomptées comme périodes non travaillées justifiant la neutralisation de lagrément sauf lorsquelles entrent dans les catégories énumérées ci-dessus.
Il est de la responsabilité partagée entre les structures employeuses et lagence locale de sassurer de la continuité du parcours dinsertion en anticipant toutes les fins de contrat de travail. A cet effet, le CTA doit être mobilisé chaque fois que nécessaire pour proposer des solutions permettant le maintien dans lemploi, la formation ou la mise en uvre daction en vue de la réinsertion professionnelle du bénéficiaire.
Dans le cas où la suspension excède une durée de 12 mois et quelle intervient dans les six premiers mois de la période dagrément, il est procédé à lannulation de la décision par lANPE.
Seule lANPE est habilitée à neutraliser ces périodes et décompter ces périodes de la durée totale de lagrément. La structure employeuse devra donc faire une demande écrite de suspension dagrément à lagence locale après la survenue dune des situations énumérées ci-dessus et en précisant les motifs de la suspension. Lagence locale pour lemploi doit alors confirmer la suspension par écrit dans un délai de cinq jours.
FICHE No 3
Laction de lANPE et lorganisation territoriale
1. Lorganisation du réseau de lANPE et la mise en place
des comités techniques danimation (CTA)
Le CTA a la responsabilité du diagnostic local pour définir le profil des publics pouvant accéder à une structure de lIAE en tenant compte des caractéristiques du bassin demploi et en fonction des orientations arrêtées par le SPE.
Léquipe professionnelle de lAgence assure le pilotage du CTA qui veille au suivi des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique, définit les circuits opérationnels entre les acteurs responsables de lorientation et de laccompagnement des bénéficiaires, examine et analyse les difficultés apparues pour tel ou tel bénéficiaire et recherche les solutions adaptées. Elle sassure que les besoins des personnes non inscrites à lagence sont pris en charge. En fin de parcours, le CTA doit envisager pour les personnes non inscrites à lANPE des modalités éventuelles de suivi pour conforter la démarche dinsertion après la sortie du dispositif.
Pour garantir la qualité du travail au sein du CTA, des règles de fonctionnement seront formalisées pour préciser le rythme des réunions, les modalités de convocation et la constitution des ordres du jour ainsi que les modalités de coopération entre les différents acteurs.
Les membres associés au CTA sont obligatoirement :
- la DDTEFP,
- la DDASS,
- les intervenants sociaux qui peuvent prescrire une embauche dans une structure de linsertion par lactivité économique,
- les services du conseil général,
- les cotraitants de lANPE qui participent au diagnostic individuel, social et professionnel et peuvent délivrer des agréments
- les représentants des SIAE.
Peuvent également être associées, et en tant que de besoin, les structures de linsertion par lactivité économique ainsi que les autres intervenants sociaux participant au diagnostic socioprofessionnel de la personne. La liste des membres participants au CTA est définie chaque année et communiquée au CDIAE.
Une vigilance particulière doit être accordée dans les bassins demploi qui regroupent un nombre important dacteurs pour convenir dune organisation adaptée au bon fonctionnement des CTA.
La mise en place et le pilotage des CTA est de la responsabilité de lANPE. Pour cela il est possible de sappuyer sur des dispositifs existants tels que les PLIE.
Dans le cas où un PLIE existant sur le territoire recoupe exactement le périmètre dintervention du CTA et où la définition du public entrant dans le PLIE est identique à celle des personnes orientées vers lIAE, lANPE peut sappuyer sur le PLIE pour faire office de CTA. Dans ces conditions, le PLIE doit pouvoir présenter les mêmes garanties de fonctionnement et de services en direction des bénéficiaires de lIAE et des structures dinsertion que le CTA. Le CDIAE est systématiquement saisi pour avis de cette organisation qui doit par ailleurs correspondre aux orientations du SPE départemental.
Le CTA devra rendre compte au CDIAE deux fois par an et au minimum une fois de son activité et de lévolution générale de la situation des bénéficiaires dans les structures dinsertion.
2. Laccès des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique
à loffre de service de lANPE
LANPE mobilise son offre de service au profit des salariés de lIAE pendant toute la durée du parcours dinsertion et principalement lors de la période précédant la sortie du dispositif.
Concernant les offres demploi
LANPE doit en concertation avec la structure employeuse faciliter laccès à aux offres demploi notamment en organisant la sélection des offres susceptibles dêtre proposées aux salariés de lIAE. Elle mobilise si nécessaire tous les outils daide au reclassement (mesure pour lemploi, aide à la mobilité, aide à la reprise dactivité des femmes, prestation daccompagnement dans lemploi).
Concernant les prestations de lANPE
Dans le cadre du suivi des personnes lANPE mobilisera les prestations suivantes :
- toutes les prestations dévaluation (ECCP, EMT, EMTPE, BCA) ;
- les ateliers ;
- les prestations daccompagnement en groupe si cette méthodologie est préférable au suivi individuel ;
- les prestations daccompagnement individuel si une prestation similaire nest pas déjà financée au sein de la structure ;
- la prestation daccompagnement dans lemploi.
3. Les conventions de coopération entre les structures dinsertion
et lAgence nationale pour lemploi
La généralisation des CTA implique une plus forte collaboration entre les acteurs du SPE en association avec les services des affaires sanitaires et sociales dune part et les structures de linsertion par lactivité économique dautre part, afin de mettre en uvre une véritable dynamique dinsertion des bénéficiaires de linsertion par lactivité économique grâce à un accompagnement individualisé.
Cest pourquoi, au-delà de lobligation légale qui simpose aux seules associations intermédiaires souhaitant effectuer des mises à disposition en entreprise, il est nécessaire que lANPE puisse organiser la mobilisation commune des acteurs par le biais des conventions de coopération avec les organismes.
Les conventions de coopération ont essentiellement pour objet de définir les rôles respectifs de chacun des acteurs : suivi en interne par la structure qui informe lANPE de toute évolution de la situation du salarié susceptible de justifier son intervention, prestations spécifiques offertes par lAgence, modalités de coopération avec les intervenants sociaux.
Ces conventions sont négociées localement entre lANPE et les différentes catégories de structures, en liaison avec la DDASS qui dispose dune expérience en matière daccompagnement et de suivi de ces publics quelle est fréquemment amenée à connaître par ailleurs.