Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2003/18 du dimanche 29 février 2004
MINISTÈRE DES AFFAIRES SOCIALES,
DU TRAVAIL ET DE LA SOLIDARITÉ
Délégation interministérielle
à la lutte contre le travail illégal
Circulaire DILTI D. 282 du 3 octobre 2003 relative à la mise en uvre du plan daction contre le recours abusif à lintermittence et le travail dissimulé dans les secteurs de laudiovisuel, du cinéma et du spectacle
NOR : SOCL0310097C
(Texte non paru au Journal officiel)
Référence : circulaire du Premier ministre aux préfets en date du 6 août 2003.
Pièce jointe : 1.
La préfète, déléguée interministérielle, à Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail de lemploi et de la formation professionnelle, directions régionales des affaires culturelles) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales du travail de lemploi et de la formation professionnelle, directions des services fiscaux) ; Mesdames et Messieurs les procureurs de la République ; Monsieur le directeur de lACOSS.
La circulaire du Premier ministre en date du 6 août 2003 adressée aux préfets souligne la nécessité dune mobilisation des services de lEtat, pour mettre en uvre les mesures daccompagnement de la réforme du dispositif dassurance chômage qui doivent lui permettre datteindre pleinement ses objectifs et de répondre aux fortes attentes, qui se sont exprimées au cours des derniers mois.
Elle comporte deux axes dactions immédiates, précédant lorganisation dun débat national sur les politiques publiques du spectacle vivant et de la musique : lun relatif au contrôle du respect de la législation sociale, dont la DILTI est chargée dassurer le pilotage et lautre relatif aux mesures dappui à la recherche demploi des salariés concernés, dont la responsabilité incombe au service public de lemploi.
Sagissant du premier axe, auquel se rapporte la présente circulaire, la DILTI a élaboré un plan national daction contre le travail illégal et le recours abusif à lintermittence, qui définit les principaux objectifs quil convient datteindre à cet égard, sur une durée dau moins deux ans, ainsi que les moyens quelle déploiera à cet effet. Vous en trouverez copie ci-jointe.
Ce plan a été présenté au Conseil national des professions du spectacle qui sest tenu le 4 septembre 2003.
Lobjet de la présente circulaire est de vous préciser les modalités selon lesquelles il devra être mis en uvre dans le cadre de plans daction locaux qui en seront les déclinaisons territoriales.
La responsabilité de leur élaboration et de leur mise en uvre est confiée conjointement aux préfets, présidents des commissions départementales de lutte contre le travail illégal, et aux procureurs de la République, présidents des comités opérationnels de lutte contre le travail illégal (COLTI).
Leur durée sera dau moins deux ans. Ils feront lobjet dun bilan annuel.
Ils comporteront deux volets :
- un volet contrôle découpé en trois phases : élaboration, mise en uvre et évaluation ;
- un volet prévention appuyé sur une démarche partenariale, à laquelle seront appelés à participer les partenaires sociaux.
Ils devront être adressés à la DILTI pour information, au plus tard le 20 décembre 2003. Il est en outre souhaitable que, durant la phase de leur élaboration, des échanges puissent avoir lieu entre les agents qui ont la responsabilité de leur élaboration et les personnes ressources de la DILTI dont les coordonnées figurent ci-après.
1. Les actions de contrôle
Elles doivent sinscrire dans une programmation des plans de contrôle des administrations et organismes sociaux habilités à intervenir pour le contrôle du travail illégal, résultant des procédures concertées décrites, ci-après, qui utiliseront largement les instances départementales de lutte contre le travail illégal (commissions départementales et COLTI).
Elles mobiliseront donc plus particulièrement les directions départementales de lemploi et de la formation professionnelle, les URSSAF et les services fiscaux, appuyés par les DRAC dans la phase danalyse, de diagnostic et de ciblage.
A. - La phase de diagnostic
et de ciblage des contrôles
Chacune des administrations concernées, dont les missions et les habilitations ne sont pas identiques, est appelée à établir son diagnostic propre en fonction de la nature spécifique de ses missions et de ses compétences techniques et juridiques. Léchange de leurs données respectives, enrichies de celles que pourraient apporter dautres services, administrations ou organismes non habilités à contrôler les pratiques de travail illégal (SPE, DRAC et UNEDIC en particulier) est, en revanche, indispensable à une vision et une compréhension complètes de la situation territoriale du secteur, sur lesquelles se fonderont le choix des cibles et la programmation des contrôles.
Une réunion des membres les plus concernés de la commission départementale et du COLTI, élargie ponctuellement aux DRAC et spécifiquement consacrée au secteur du spectacle, pourrait être linstance dorganisation de ces échanges pour lélaboration du diagnostic global (par agrégation et croisement de toutes les données mobilisées) et du plan territorial daction.
Le plan territorial daction pourra senrichir des travaux des comités de suivi des conventions partenariales de lutte contre le travail illégal. Il devra sappuyer principalement sur :
- les constatations faites sur le terrain par les agents ;
- les informations transmises par la DILTI concernant les catégories particulières de professionnels ou dentreprises dont le ciblage apparaît prioritaire ;
- les travaux des services emploi des DDTEFP ;
- les informations transmises par les différents organismes sociaux, sous réserve de la légalité de ces transmissions : URSSAF, UNEDIC, caisse des congés payés, GRISS, etc.
En tout état de cause, le ciblage devra tenir compte des priorités définies au plan national et rappelées ci-après :
- contrôle des plus grosses entreprises employeurs dintermittents, prolongé par celui de leurs sous-traitants ;
- vérification des conditions demploi dans les parcs de loisirs ;
- contrôle des grandes tournées dartistes qui mobilisent des moyens lourds apportés en particulier par des entreprises sous-traitantes ;
- contrôles ciblés sur les employeurs occasionnels : hôtels, cafés, restaurants, tourisme, animation socioculturelle ;
- vérifications au plan social et fiscal, programmées par les administrations concernées en fonction des enjeux, des pratiques des entreprises ou associations qui proposent un soutien à la gestion de lemploi des entreprises culturelles.
Par ailleurs, les fraudes quil faudra rechercher en priorité sont celles qui mettent en péril le régime dassurance chômage et en particulier :
- toutes les formes de travail dissimulé, notamment par défaut de déclaration ou par sous déclaration de périodes dactivité qui font supporter au régime dassurance chômage des allocations indues ;
- labus du CDD dusage, qui maintient le salarié dans la précarité alors que son emploi ne relève pas des annexes 8 et 10, ou que ses conditions de travail révèlent une permanence dans la relation salariale qui impose le recours au CDI ;
- les fraudes aux ASSEDIC, notamment par paiement des seules charges sociales pour des emplois fictifs ou réels (non rémunérés par un salaire direct) ou par des fausses déclarations permettant tout à la fois de transférer frauduleusement la charge des salaires sur le régime dassurance chômage des intermittents du spectacle et douvrir indûment des droits à des allocations de chômage au profit de ces derniers. Une attention particulière sera portée, pour ce type de fraudes, à lintervention dintermédiaires destinée à les organiser et les camoufler.
B. - La mise en uvre
Elle se fera selon les formes habituelles dintervention des services habilités, notamment en ce qui concerne leur coordination au sein des COLTI, et la mobilisation, par le Président du COLTI, des moyens nécessaires aux opérations menées.
Un guide méthodologique sera proposé, courant octobre, par la DILTI aux services de contrôle : il constituera pour les agents un guide complet daction, adaptant les méthodes traditionnelles dintervention aux spécificités juridiques et organisationnelles du secteur.
La DILTI jouera, dans le cadre de sa mission traditionnelle, un rôle dappui, dinformation et danimation des actions de contrôle. Elle coordonnera les actions de contrôle à caractère interdépartemental.
Au-delà, dans les productions audiovisuelles où la gestion éclatée de lemploi complique les opérations de contrôle, elle fournira les éléments permettant didentifier précisément lentité économique et sociale dans laquelle sinscrit lentreprise, et au sein de laquelle il y a lieu dappréhender la gestion de lemploi et notamment les éventuels abus de précarité.
Ainsi, dans le cadre de chaque opération de contrôle, les agents pourront faire appel à la DILTI pour obtenir un appui juridique ou opérationnel. Une équipe, appuyée dun groupe de travail constitué de praticiens issus des différentes administrations concernées (inspection du travail, impôts, URSSAF, UNEDIC, ministère de la culture), est mobilisée sur ces problématiques. Vous bénéficiez dun contact permanent, en la personne de Mme Descazeaux, (cf. note 1) qui pourra, le cas échéant, assurer le relais avec lun ou lautre des membres de ce groupe de travail.
C. - Suivi et évaluation
Le secrétariat permanent du COLTI assurera un suivi du volet contrôle du plan daction territorial.
Un outil de suivi et dévaluation, sous la forme dun tableau à compléter, sera transmis par la DILTI. Il permettra de rendre compte des données quantitatives et qualitatives nécessaires à la mesure dimpact du plan de contrôle sur les pratiques de travail illégal. Les indicateurs, en cours délaboration, vous seront transmis. Ces bilans seront transmis à la DILTI pour exploitation.
Un premier bilan à 12 mois permettra dajuster, éventuellement, les méthodes et/ou les ciblages.
Le bilan définitif sera établi à lissue des deux années de mise en uvre du plan daction.
Ils seront discutés entre des administrations et organismes sociaux habilités à intervenir pour le contrôle du travail illégal.
Ces bilans seront communiqués aux administrations partenaires de lopération (DRAC, UNEDIC, CCS, etc...). Les partenaires sociaux seront également largement informés du résultat de ces contrôles, dans la mesure permise par les règles relatives au secret professionnel et celui de linstruction.
2. Les actions partenariales de prévention
a) Les instances à mobiliser
Plusieurs instances de concertation doivent être mobilisées sur ces problématiques. Chacune de ces instances ayant un objet spécifique, il faudra veiller à ce que soit assurées la cohérence et la synergie des actions quelles ont pour rôle dimpulser :
- les commissions départementales de lutte contre le travail illégal, qui joueront à cet égard leur rôle habituel dinformation des partenaires sociaux et de concertation avec eux, en ce qui concerne les orientations du plan territorial daction ;
- les comités de suivi des conventions partenariales de lutte contre le travail illégal, dont vous veillerez à ce quils soient régulièrement réunis. Ils pourront participer au travail de diagnostic de la situation dans les professions concernées. Ils seront également un relais indispensable dinformation des professionnels, dans le cadre de la campagne nationale dinformation sur la réforme du guichet unique pour le spectacle occasionnel (GUSO), mais également, pour la diffusion des guides mentionnés ci-après.
Dans la mesure où ces conventions partenariales nexisteraient pas, vous pourrez solliciter les partenaires sociaux pour envisager leur mise en place à léchelon, régional ou départemental, qui vous semblerait le mieux adapté.
- les instances régionales et départementales de concertation pour les politiques de lemploi, seront consultées suite à la mobilisation spécifique des services emploi des DDTEFP et plus largement des SPE sur les problématiques liées à laccès à lemploi des salariés du secteur ;
- les instances de dialogue sur lemploi culturel en région, que le ministère de la culture demande aux DRAC de mettre en place.
b) Les actions à privilégier
Campagne dinformation sur le GUSO organisée par lUNEDIC : le GUSO a été créé en 1998 pour simplifier les procédures. Les résultats probants conduisent aujourdhui à le rendre obligatoire pour tous les organisateurs non professionnels de spectacle vivant mais également pour les professionnels qui, tout en étant titulaires dune licence, nont pas comme activité principale lorganisation de spectacles. Une ordonnance, prise en application de la loi no 2003-591 du 2 juillet 2003 « habilitant le gouvernement à simplifier le droit », est en cours de finalisation. Une campagne de communication sera entreprise au plan national et devra être relayée au plan local.
Diffusion des guides élaborés conjointement par le ministère de la culture, la DILTI et la direction de la sécurité sociale, qui seront prochainement réactualisés : les instances de concertation pourront être les relais de diffusion de ces guides :
- « guide de lemploi des artistes et techniciens étrangers en France » ;
- « guide des obligations sociales liées à lemploi dartistes et de techniciens dans le secteur du spectacle enregistré, cinéma et audiovisuel » ;
- « guide des obligations sociales liées à lemploi dartistes et de techniciens dans le secteur du spectacle vivant » ;
- renforcer leffectivité du lien entre le respect de la réglementation sociale dune part, et lattribution des licences dentrepreneurs de spectacles ou lattribution de subventions publiques dautre part.
Pour répondre aux critiques formulées, il est éminemment souhaitable que les licences dentrepreneurs du spectacle ne soient délivrées et renouvelées par les DRAC quaprès une instruction minutieuse, à laquelle doivent être associés les services déconcentrés du ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité, en application de lordonnance du 13 octobre 1945.
La même collaboration sappliquera aux décisions de financement public, comme le prévoit également lordonnance.
Enfin, la même attitude doit être adoptée par les services de lemploi du ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité, pour, en liaison avec les services de linspection du travail et des DRAC, ancrer dans la légalité les emplois et activités culturelles bénéficiant de mesures de soutien de lEtat.
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Je vous remercie de me faire part de létat davancement de votre plan daction à la fin novembre 2003 et de me soumettre les difficultés que vous pourriez rencontrer.
La préfète, déléguée interministérielle, C. Horel |
PLAN DACTION CONTRE LE RECOURS ABUSIF À LINTERMITTENCE ET LE TRAVAIL DISSIMULÉ DANS LES SECTEURS DE LAUDIOVISUEL, DU CINÉMA ET DU SPECTACLE
Conformément aux dispositions de la lettre circulaire du Premier ministre du 6 août 2003, la délégation interministérielle à la lutte contre le travail illégal animera et coordonnera un plan daction durable de lensemble des services et institutions concernés, décliné sur les deux axes du contrôle et de la répression des fraudes et abus, dune part, et de leur prévention, organisée en partenariat avec lensemble des acteurs économiques et sociaux concernés, dautre part.
Lexécution de ce plan de contrôle et de prévention des fraudes et abus ne constitue pas une fin en soi : il sinscrit dans lobjectif plus large de faciliter la mise en uvre des politiques de soutien à la création culturelle et de développement durable de lemploi artistique poursuivies par lEtat.
Cest pourquoi la mise en uvre du présent plan de contrôle sera étroitement articulée avec celle des autres volets du plan daction global du gouvernement en faveur de ce secteur et quelle appelle une coordination active entre les divers services ministériels concernés, en particulier les DRAC, les DDTEFP et les URSSAF, ainsi que, au sein des DDTEFP, entre les sections dinspection du travail et les services de lemploi.
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I. - OBJECTIFS DES ACTIONS DE CONTRÔLE
Organisation du contrôle
Lexpérience des contrôles antérieurs dans le secteur du spectacle enregistré, confirmée par ceux que la DILTI vient de faire diligenter, met en évidence la réalité dune gestion très éclatée de lemploi (multiplication du nombre de sociétés, parfois éphémères, par une même entité économique et sociale de production : une société par émission) qui favorise le transfert du coût de la flexibilité abusive vers le régime dassurance chômage et qui rend particulièrement longue et difficile la mission de contrôle de linspection du travail (dispersion des registres uniques du personnel, difficultés à accéder à ceux des entreprises disparues, à faire apparaître la continuité réelle dun même emploi au sein de la même entreprise au sens du droit du travail, etc.). Cette réalité explique en grande part la faiblesse du nombre de ces contrôles et de leurs résultats.
Leur efficacité réclame, en effet, une forte mobilisation des services concernés ainsi quune organisation et une méthodologie élaborées.
Cest pourquoi la DILTI a dores et déjà pris linitiative danimer un groupe de travail, composé de praticiens qui ont lexpérience du secteur, constitué en cellule dexpertise durant toute la durée du plan daction et dont la mission est :
- délaborer un guide méthodologique de contrôle capitalisant les enseignements tirés des contrôles déjà effectués ou en cours ;
- et de rechercher les meilleures solutions techniques à toutes les difficultés rencontrées par les services dinspection pour mener à bien leurs contrôles.
Une première version du guide de contrôle sera adressée aux services à la mi-octobre.
Il permettra un repérage des productions à risque et un ciblage bien orienté des contrôles dont le principe dorganisation sera celui dêtre mené dans toute létendue chronologique (les trois dernières années), organisationnelle (coproduction, sous-traitance) et juridique (lentité économique et sociale constituant lentreprise au sens du droit du travail) du processus productif avec lappui technique très actif de la DILTI (aide au diagnostic, expertise juridique, coordination interministérielle et interdépartementale, liaison avec les parquets via les comités opérationnels de lutte contre le travail illégal, etc.).
Lobjectif visé est datteindre lexhaustivité et lefficacité maximum des contrôles décidés, de telle sorte que les fraudeurs soient convaincus que, sils sont contrôlés, ils ont peu de chances de masquer impunément leurs fraudes.
Le cas échéant, les infractions constatées feront lobjet dun suivi tout particulier par la DILTI en liaison avec les parquets.
Une méthode spécifique de contrôle sera simultanément élaborée pour le contrôle de la régularité de lemploi dans le secteur du spectacle vivant où les pratiques illégales présentent généralement des caractéristiques différentes. Dans ce secteur, la méthode utilisée reposera prioritairement sur toutes les possibilités légales nouvelles de croisement de fichiers prévues par le projet dordonnance. Elle déterminera également des principes dintervention qui veilleront à concilier lefficacité du contrôle avec le souci de ne pas gêner le déroulement des spectacles, ainsi quà articuler les actions de contrôle avec celles qui sont menées en faveur du développement de lemploi des salariés du secteur.
Enfin, la DILTI adressera très prochainement aux services déconcentrés concernés des instructions pour leur demander délaborer des plans daction territoriaux pour ces secteurs qui lui seront communiqués et dont le contenu et lorganisation du suivi devront sinscrire dans le cadre des orientations générales du présent plan national daction.
Principales catégories de fraudes à rechercher et sanctionner
Le contrôle des services habilités sera prioritairement orienté vers la recherche des fraudes qui, autant par leur nature que par leur fréquence, portent gravement préjudice au financement du régime dassurance chômage des intermittents, ainsi quaux règles fondamentales du droit du travail. Elles seront précisées dans le guide de contrôle mentionné ci-dessus. De façon non exhaustive, on peut ainsi citer :
- toutes les formes de travail dissimulé, notamment par défaut total de déclaration ou par sous-déclaration des périodes dactivité qui font supporter au régime dassurance chômage le versement dallocations indues ;
- lusage de faux statuts, notamment par lutilisation du régime de lintermittent pour des emplois qui ne relèvent pas des annexes 8 et 10 (secrétaires, standardistes, chauffeurs), la rémunération sous forme de droits dauteur, qui échappent largement au paiement des charges sociales, de prestations qui devraient donner lieu au versement dun salaire, lutilisation abusive du statut damateur ou de bénévole ou le recours abusif à des contrats à durée déterminée dusage pour des emplois présentant en réalité un caractère permanent, à temps complet ou partiel ;
- les fraudes aux ASSEDIC, notamment par paiement des seules charges sociales pour des emplois fictifs ou réels (non rémunérés par un salaire direct) ou par des fausses déclarations permettant tout à la fois de transférer frauduleusement la charge des salaires sur le régime dassurance chômage des intermittents du spectacle et douvrir indûment des droits à des allocations de chômage au profit de ces derniers. Une attention particulière sera apportée pour ce type de fraudes à lintervention dintermédiaires destinée à les organiser et les camoufler.
Cibles prioritaires
Elles seront déterminées aux niveaux national et local à partir de lexploitation de toutes les données croisées disponibles, selon la méthode élaborée par la DILTI avec le groupe de travail permettant didentifier les catégories dentreprises, dintermédiaires ou de personnes les plus concernées par les fraudes.
En tout état de cause, le plan de contrôle comportera :
- le contrôle en priorité de 40 entreprises parmi les plus gros employeurs publics et privés dintermittents du spectacle, prolongé par celui de leurs sous-traitants ;
- la vérification des conditions demploi dans les parcs de loisirs ;
- le contrôle des grandes tournées dartistes qui mobilisent des moyens lourds apportés en particulier par des entreprises sous-traitantes ;
- en liaison avec les services gestionnaires du GUSO, des contrôles ciblés sur les employeurs occasionnels : hôtels, cafés, restaurants, tourisme, animation socioculturelle...
- la vérification au plan social et fiscal des pratiques des entreprises ou associations qui proposent un soutien à la gestion de lemploi des entreprises culturelles.
Formation des agents de contrôle
Un effort renouvelé de formation des inspecteurs et contrôleurs du travail aux spécificités du secteur et à la méthodologie à y déployer pour la conduite articulée des actions travail (lutte contre les fraudes et labus des contrats précaires) et emploi sera engagé par le biais de lInstitut national du travail. Les mêmes objectifs seront fixés aux URSSAF pour la formation de leurs contrôleurs au regard de leurs missions spécifiques.
Une formation spécifique sera offerte aux agents des DRAC chargés de linstruction des dossiers de délivrance des licences dentrepreneurs de spectacles.
II. - OBJECTIFS DES ACTIONS PARTENARIALES
DE PRÉVENTION
La conclusion de nouvelles conventions régionales et départementales de partenariat pour la lutte contre le travail illégal et la réactivation de celles qui existent déjà seront le moyen privilégié de revitaliser la concertation avec les partenaires sociaux.
Les comités de suivi de la convention nationale de lutte contre le travail illégal et des conventions départementales seront régulièrement réunis pour évaluer les résultats des mesures partenariales de prévention et du plan de contrôle ainsi que, le cas échéant, pour en ajuster le contenu.
Une campagne de communication sera engagée pour faire connaître aux intéressés lextension du guichet unique pour spectacles occasionnels (GUSO) à tous les organisateurs de spectacles occasionnels, en particulier dans le secteur des hôtels, cafés, restaurants, et lobligation dy adhérer. La DILTI diffusera également de façon très large le guide, prochainement mis à jour, des obligations sociales dans le spectacle vivant et dans laudiovisuel.
Une coopération renforcée entre les services déconcentrés de ladministration du travail (DRTEFP) et ceux du ministère en charge de la culture (DRAC), notamment en ce qui concerne :
- les subventions aux producteurs de spectacles vivants ainsi que celles du CNC dans le secteur de la production cinématographique qui sont subordonnées au respect du droit social (circulaire travail-culture de 1997 et loi de 1999 modifiant lordonnance de 1945 sur les spectacles) ;
- leffectivité du lien entre respect du droit social et lattribution ou le retrait des licences dentrepreneurs du spectacle.
Dans le cadre de la mission confiée à M. Bernard Gourinchas, une charte de bonne conduite devrait être élaborée en ce qui concerne le recours à lemploi non permanent dans les sociétés du service public de laudiovisuel et dans les sociétés de production contribuant à leur antenne.
Enfin, les directions départementales et régionales du travail articuleront activement laction de contrôle de linspection du travail avec celle des services emploi (SPE) afin de favoriser, en liaison avec les DRAC, lancrage dans la légalité des activités et emplois culturels bénéficiant de mesures de soutien de lEtat.
III. - ORGANISATION DU SUIVI ET ÉCHÉANCIER
DU PLAN DACTION
Le plan daction sera présenté au mois doctobre au comité de suivi de la convention nationale de lutte contre le travail illégal dans le secteur du spectacle vivant et enregistré.
Ses résultats aux niveaux national et territorial feront lobjet dune évaluation périodique dans le cadre des comités de suivi des conventions partenariales de lutte contre le travail illégal. Ils feront également lobjet dun bilan annuel établi par la DILTI et présenté au CNPS.
NOTE (S) :
(1) Tél. : 01 44 38 34 59, télécopieur : 01 44 38 34 71, mel : maylis.descazeaux@dilti.travail.gouv.fr.