Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2001/14 du dimanche 5 août 2001
MINISTÈRE DE LEMPLOI
ET DE LA SOLIDARITÉ
Délégation générale à lemploi
et à la formation professionnelle
Mission du développement de lactivité
et de linsertion professionnelle
Circulaire DGEFP no 2001-17 du 26 juin 2001 concernant linsertion par lactivité économique - Instructions relatives à la procédure dagrément - échéance en 2001
NOR : MESF0110041C
(Texte non paru au Journal officiel)
La ministre de lemploi et de la solidarité à Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Monsieur le directeur général de lANPE ; Monsieur le directeur général de lAFPA.
Références :
Loi dorientation no 98-657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions et notamment larticle 11 (art. L. 322-4-16 du code du travail) ;
Décret no 99-106 du 18 février 1999 relatif à lagrément par lAgence nationale pour lemploi des personnes embauchées dans les organismes dinsertion par lactivité économique ;
Circulaire DGEFP no 99-17 du 26 mars 1999 relative à la réforme de linsertion par lactivité économique.
LIAE, une réponse individualisée
Linsertion par lactivité économique représente une réponse particulièrement intéressante pour les personnes rencontrant des difficultés dinsertion sociale et professionnelle.
Elle conjugue en effet deux éléments importants en vue dadapter au plus près les réponses aux besoins des personnes en difficulté : lindividualisation et la construction dun parcours.
Linstauration - par la loi du 29 juillet 1998 et le décret du 18 février 1999 - de lagrément par lANPE de lembauche dune personne en difficulté sur une offre déposée par une structure dinsertion visait à répondre aux quatre objectifs suivants :
- sassurer que les bénéficiaires sont bien ceux pour qui linsertion par lactivité économique représente une condition nécessaire de laccès ultérieur au marché du travail ;
- mobiliser laccès à lemploi dans le secteur de linsertion par lactivité économique comme proposition éventuelle dans le cadre du service personnalisé pour un nouveau départ vers lemploi, quand cette orientation est pertinente pour le demandeur demploi ;
- faciliter le passage dune structure à une autre dans le cadre dun parcours dinsertion ;
- réussir laccès à lemploi à lissue de la période dinsertion.
Ainsi que le souligne la circulaire DGEFP no 99-17 du 26 mars 1999, lagrément « matérialise une coopération » répondant à ces quatre objectifs, en vue « dorienter vers linsertion par lactivité économique les personnes qui en ont le plus besoin ».
En 2001 les premières échéances
En 2001, les premières personnes qui ont bénéficié dun agrément de 24 mois voient cet agrément arriver à échéance.
La procédure dagrément a débuté après février 1999, date de publication du décret correspondant, avec les délais de mise en uvre effective de cette procédure par les ALE et pour les structures.
Selon lANPE, plus de 70 000 agréments arriveraient à échéance en 2001.
Ce nombre ne saurait cependant correspondre exactement à des personnes encore actuellement en parcours, compte tenu des personnes ayant achevé leur passage, soit par une embauche définitive, soit par une sortie anticipée pour des motifs de toute nature.
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La présente instruction vise à répondre aux besoins des personnes et au souci des structures. Elle réaffirme le principe de non-renouvellement de lagrément à lissue des 24 mois, tout en ménageant des possibilités ciblées de dérogation.
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Le principe : labsence de renouvellement
Le principe qui est posé est labsence de renouvellement de lagrément à lissue des 24 mois.
Les situations dinstabilité dans lesquelles peuvent se trouver les personnes susceptibles de bénéficier de lIAE rendent nécessaire une grande lisibilité sur la durée de lagrément.
Tous les acteurs soulignent les bénéfices quapporte à la plupart de ces salariés la possibilité denvisager un nouveau départ dans un tel cadre. La limitation a priori de la durée du parcours dinsertion savère structurante pour le salarié, ainsi dailleurs que pour lorganisme.
Il convient, par ailleurs, de combattre la tentation des personnes comme des structures à sinstaller dans une situation, voire à ne pas évoluer, hypothéquant ainsi des chances de retour sur le marché du travail dit ordinaire.
Cest pourquoi la durée du parcours dinsertion doit être définie et ne saurait être prolongée.
Lagrément qui ouvre aux employeurs le bénéficie des aides et exonérations prévues par larticle L. 322-4-16 (V) a également pour vocation de favoriser la succession détapes, permettant au salarié dacquérir autonomie et compétences.
A cet égard, il convient de souligner limportance que revêtent le diagnostic initial et lorientation vers lIAE. Ces actions réalisées par lANPE nécessitent une analyse précise et approfondie.
Le travail dorientation et de suivi auquel doit procéder lANPE pour les salariés en insertion sinscrira, à partir du 1er juillet 2001, dans les procédures de mise en uvre du programme daction personnalisée pour un nouveau départ.
Il se peut en outre que les personnes aient besoin, en amont de la période ouverte par lagrément, de temps leur permettant de résoudre au préalable certains problèmes qui obéreraient leurs possibilités dinsertion.
Les cas particuliers ouvrant droit à prolongation
Les 24 mois dagrément peuvent toutefois, dans certains cas, savérer inadaptés, notamment lorsque léchéance vient interrompre un processus commencé et susceptible de développer les possibilités dinsertion durable.
Il faut alors examiner au cas par cas les situations individuelles ; considérer lensemble des solutions possibles et nenvisager une prolongation que si celle-ci favorise la sortie vers lemploi ou toute autre sortie considérée comme « positive ».
Ainsi, une prolongation du parcours et, en conséquence de lagrément, peut savérer opportune :
Lorsquelle répond aux besoins des personnes
- qui souhaitent compléter un processus de reconnaissance des acquis commencé dans la structure ; la mobilisation des personnes étant très variable et non toujours inscrite dans le temps du parcours pour lequel la personne a été agréée ;
- en termes de stabilisation sur le plan social et de la santé : période de soins, de cure se prolongeant au-delà des deux ans ;
- dans lattente dune embauche négociée.
Lorsquelle apporte une valeur ajoutée.
Il sagit dexaminer - à linstar de ce que lon fait pour les CES en cas de demande de renouvellement par lemployeur, voire par le salarié - lapport véritable dune prolongation du parcours.
La demande de prolongation doit offrir une valeur ajoutée pour le salarié ; ainsi plusieurs questions doivent-elles être examinées : doit-on prolonger lagrément sur le même poste, dans la même structure, dans une autre ?
Les modalités de prolongation
Il sagit en premier lieu de développer un lieu de concertation permettant le suivi individualisé des personnes.
LANPE a mis en place, « au niveau territorial le plus adapté » et de manière progressive, dune part, des équipes professionnelles chargées de la préparation de lagrément et, dautre part, des comités techniques danimation regroupant lensemble des acteurs qui étudient la construction des parcours des personnes.
Cependant, à ce jour, cette organisation ne couvre pas lensemble du territoire.
Cest pourquoi je vous invite à favoriser la constitution de comités techniques danimation (CTA), au sein desquels se retrouvent les partenaires de lIAE ; ils y discutent des situations individuelles et des parcours des personnes. Ce sont les lieux les plus pertinents pour envisager lorientation souhaitable des salariés, voire les éventuelles prolongations de parcours à envisager.
Il sagit en second lieu de procéder de façon cohérente sur un territoire et en conséquence dinformer le CDIAE des prolongations accordées : nombre, motifs, profil des personnes et structures concernées.
Il sagit enfin de prévoir une durée courte.
La période de prolongation vise alors à couvrir la durée restant à courir pour une action de formation, de validation des compétences, voire avant une embauche définitive.
Il ne doit pas sagir dautoriser in extremis la réalisation dun parcours qui ne se serait pas déroulé pendant la durée de lagrément.
Une prolongation de 6 mois au plus devrait constituer la norme.
Suivi et évaluation
Il vous est demandé de procéder à un suivi rigoureux des demandes et motifs de prolongation, comme de refus de prolongation, dagrément.
Ce suivi doit pouvoir être effectué de manière régulière au sein du CDIAE, afin détablir un bilan en fin dannée 2001 de lensemble des demandes, acceptées ou non.
LANPE devra comptabiliser séparément les prolongations obtenues ; quil sagisse de prolongation au sein de la dernière structure employeur ou quil sagisse dune nouvelle structure pour laquelle une extension serait envisagée.
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A loccasion de la mise en uvre de ces orientations, vous voudrez bien faire part à la DGEFP (mission du développement de lactivité et de linsertion professionnelle) des difficultés quelles pourraient susciter.
Pour la ministre et par délégation : La déléguée générale à lemploi et à la formation professionnelle, C. Barbaroux |