Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2002/4 du mardi 5 mars 2002
NOR : MESF0210014C
(Texte non paru au Journal officiel)
Date dapplication : 1er décembre 2001.
Résumé : allongement de la période de cumul intégral entre revenu dactivité et minima sociaux (allocation de solidarité spécifique et allocation dinsertion) portée de 3 à 6 mois.
Textes de référence : articles L. 351-20, R. 351-35 et R. 351-36 du code du travail.
Texte abrogé : circulaire CDE no 99/02 du 30 janvier 1999 relative à lexercice dune activité professionnelle par les personnes bénéficiaires de lallocation dinsertion ou de lallocation de solidarité spécifique.
La déléguée générale à lemploi et à la formation professionnelle à Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Madame et Messieurs les préfets de département (directions départementales du travail de lemploi et de la formation professionnelle).
Afin de favoriser linsertion professionnelle des bénéficiaires de minima sociaux, les conditions de cumul entre lallocation de solidarité spécifique, lallocation dinsertion, le revenu minimum dinsertion ou lallocation de parent isolé avec des revenus tirés dune activité professionnelle salariée ou non salariée, ont été réformées par le décret no 2001-1078 du 16 novembre 2001, paru au Journal officiel le 19 novembre 2001.
Cette réforme vise à renforcer lincitation financière à la reprise dune activité par un allongement de la durée des conditions de cumul les plus favorables. Il sagit de faire augmenter la part des bénéficiaires de ces allocations qui reprennent une activité qui représentent aujourdhui un peu plus de 20 % du total des allocataires et à inciter ceux-ci à reprendre une activité se rapprochant du temps plein.
La présente circulaire abroge partiellement la circulaire CDE no 99-02 du 22 janvier 1999. Elle précise les nouvelles conditions et limites du cumul entre les allocations du régime de solidarité, (ASS et AI) et les rémunérations procurées par une activité ainsi que les conditions dentrée en vigueur des nouveaux articles R. 351-35 et R. 351-36 du code du travail.
Une circulaire de la DGAS du 13 décembre 2001 précise les modalités de cumul qui sappliquent aux bénéficiaires de lallocation de revenu minimum dinsertion et de lallocation de parent isolé.
1. Règles et conditions dentrée en vigueur des règles de cumul entre lASS ou lAI et une rémunération tirée dune activité professionnelle (article R. 351-35 du code du travail)
Les bénéficiaires de lASS et de lAI peuvent percevoir une rémunération tirée de lexercice dune activité professionnelle, en complément de leur allocation de solidarité pendant une durée de douze mois civils continus ou discontinus à compter du début de cette activité.
A compter du 1er décembre 2001, la période durant laquelle le cumul peut être intégral est porté de 3 à 6 mois. Durant les 6 mois suivants, le cumul est minoré en fonction du revenu tiré de lactivité.
Ces dispositions sappliquent aux cumuls résultant dune activité professionnelle exercée pour la première fois depuis son admission à lASS ou à lAI par le titulaire de cette allocation, à compter du 1er décembre 2001.
Elles sappliquent également aux cumuls en cours au 1er décembre 2001, lorsque, au titre dune même admission à lASS ou à lAI, la durée dexercice de lactivité professionnelle na pas excédé 92 jours avant cette date.
2. Mode de calcul de lallocation
Le cumul des allocations de solidarité avec un revenu dactivité, au sens de larticle R. 351-35 du code du travail est dégressif sur la période de douze mois.
Pendant les six premiers mois dactivité, le cumul est intégral, dès lors que la rémunération brute perçue dans le mois nexcède pas un montant égal à 563 Euro.
Si pendant cette période, lallocataire perçoit une rémunération brute supérieure à 563 Euro, le nombre des allocations journalières est réduit. Le nombre de jours non indemnisables est alors égal à 40 % du quotient de la partie de la rémunération brute qui excède 563 Euro, par le montant journalier dallocation auquel lintéressé a été admis.
Du septième au douzième mois dactivité, le nombre des allocations journalières est réduit de la façon suivante : le nombre de jours non indemnisables est égal à 40 % du quotient de la totalité de la rémunération brute par le montant journalier dallocation auquel la personne a été admise.
Ces dispositions sappliquent en outre :
- jusquau dernier jour du mois où un allocataire atteint le plafond de sept cent cinquante heures, lorsque, sur décision du préfet, il peut continuer à cumuler son allocation alors que le nombre dheures de travail effectuées sur la période de douze mois était inférieur à ce plafond ;
- sans limitation de durée, lorsque lactivité qui se poursuit au-delà de la période de douze mois est exercée par un allocataire âgé de 50 ans ou plus.
Exemple :
Soit :
- un mois de 30 jours ;
- une allocation de solidarité spécifique journalière égale à 13,36 Euro (taux au 1er janvier 2002) ;
- une rémunération brute mensuelle de 866,46 Euro (contrat de 30 heures par semaine au SMIC).
Nombre dallocations journalières à déduire :
- pendant les six premiers mois : (866,46 - 564)/13,36 x 0,4 = 9 jours ;
- pendant les six mois suivants : 866,46/13,36 x 0,4 = 26 jours.
Nombre dallocations journalières versées :
- pendant les six premiers mois : 30 - 9 = 21 jours, soit 280,53 Euro ;
- pendant les six mois suivants : 30 - 26 = 4 jours, soit 53,43 Euro.
Pendant lapplication du régime transitoire des heures supplémentaires dans les entreprises de moins de 20 salariés (jusquau 31 décembre 2003), le calcul du nombre de jours non indemnisables continue de seffectuer sur la base du SMIC et dune durée du travail mensuelle de 169 heures.
3. Cas des contrats emploi-solidarité et des contrats dinsertion
par lactivité dans les départements dOutre-Mer
Les dispositions portant sur la durée et sur les modalités de calcul pour les bénéficiaires de lASS ou de lAI qui reprennent une activité dans le cadre dun CES ou dun CIA demeurent inchangées.
4. Modalités dinformation des allocataires
La réforme des modalités de cumul saccompagne dun effort important en matière dinformation des allocataires.
En effet, une enquête réalisée par la DARES et publiée dans un « Premières informations, premières synthèses » au mois de mai 2001 a montré que les bénéficiaires de minima sociaux ignoraient souvent que leur reprise demploi saccompagnait dun système de cumul. Cette faible « notoriété » du dispositif, de même que la complexité des mécanismes de cumul atténuent son effet incitatif.
Afin daméliorer la lisibilité de ces mécanismes, la Délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle a donc décidé de mettre en valeur les modalités de cumul à travers les documents que reçoivent les bénéficiaires des allocations de solidarité, à loccasion de leur entrée dans la mesure par exemple.
En outre, une information générale portant sur les nouvelles modalités dapplication du cumul entre lallocation et le revenu dactivité sera diffusée à lensemble des personnes relevant du régime de solidarité à la date dentrée en vigueur de la réforme par le biais dune notice du type de celle qui avait été diffusée en décembre 1998 lors de la première campagne dinformation sur le cumul.
Enfin, le document Questions/réponses relatif à lallocation de solidarité spécifique sera actualisé en 2002 de façon à prendre en compte cette réforme.
Vous voudrez bien saisir la délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle (mission de lindemnisation du chômage) des difficultés que vous pourriez rencontrer dans lapplication des présentes dispositions.
La déléguée générale à lemploi et à la formation professionnelle, C. Barbaroux |