Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2002/4 du mardi 5 mars 2002
NOR : MEST0210019C
(Texte non paru au Journal officiel)
Références :
Décret no 94-1166 du 28 décembre 1994 relatif à lorganisation des services déconcentrés du ministère du travail, de lemploi et de la formation professionnelle ;
Instruction du 4 avril 1995 relative à lorganisation des directions régionales et départementales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle ;
Circulaire DRT no 96-6 du 17 avril 1996 relative au rôle et aux fonctions de linspection médicale du travail et de la main-duvre à léchelon régional.
Messieurs les préfets de region ; Madame et Messieurs les directeurs régionaux du travail, de lemploi et de la formation professionnelle ; Mesdames et Messieurs les médecins inspecteurs régionaux du travail et de la main-duvre ; Messieurs les préfets de département ; Mesdames et Messieurs les directeurs départementaux, du travail, de lemploi et de la formation professionnelle.
La présente circulaire a pour objet principal de préciser et de compléter les précédentes instructions en vigueur et notamment la circulaire du 17 avril 1996 prise peu de temps après la réorganisation des services déconcentrés de fin 1994 et la création des directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle.
Elle vise, dans le contexte de la prochaine directive nationale dorientation diffusée le 25 septembre dernier et de la globalisation des moyens de fonctionnement des services déconcentrés à préciser les moyens dont doivent disposer les médecins inspecteurs du travail pour accomplir leurs missions.
I. - LINSPECTION MÉDICALE DU TRAVAIL ET DE LA MAIN-DUVRE EST UN SERVICE PLACÉ SOUS UNE DOUBLE AUTORITÉ : ADMINISTRATIVE ET TECHNIQUE
La loi du 31 octobre 1941 organise linspection médicale sous la forme dun corps hiérarchisé : linspection médicale centrale et les inspections médicales régionales.
1. Linspection médicale centrale
Elle est placée sous lautorité administrative directe du directeur des relations du travail.
Le médecin chef de service de linspection médicale est désigné comme conseiller technique du directeur des relations du travail pour toutes les questions relatives à la santé au travail et aux attributions des médecins inspecteurs régionaux du travail.
Le chef de service de linspection médicale est chargé en outre de la coordination et du contrôle de lactivité des médecins inspecteurs qui sont placés sous son autorité pour lexercice de leurs compétences techniques.
2. Les médecins inspecteurs régionaux du travail
et de la main-duvre
Les médecins inspecteurs régionaux sont placés, dans chaque région, sous lautorité administrative directe du directeur régional du travail, de lemploi et de la formation professionnelle et sous lautorité et le contrôle technique du chef de service de linspection médicale centrale.
Dans les régions où sont affectés plusieurs médecins inspecteurs, lun dentre eux peut être chargé par le directeur régional de fonctions de coordination.
II. - RÔLE ET FONCTIONS DE LINSPECTION MÉDICALE
1. Linspection médicale centrale
Dans le cadre de la direction des relations du travail, le service de linspection médicale du travail et de la main-duvre participe à la gestion du corps des médecins inspecteurs, sans préjudice des compétences dévolues dans ce domaine à la direction de ladministration générale et de la modernisation des services, avec laquelle le service entretient à cet égard des relations suivies. A ce titre, il soumet, conjointement avec le directeur régional concerné, des propositions de nomination au directeur des relations du travail ; il formule des propositions de notation et de promotion ; il met en place des cycles de formation initiale ou continue en liaison avec lINTEFP ou tout autre organisme compétent ; il propose en tant que de besoin les mesures relatives au nombre et à laffectation des emplois de médecins inspecteurs.
Le service de linspection médicale du travail et de la main-duvre anime et coordonne les activités des médecins inspecteurs régionaux, et contribue par ses travaux et ses avis à la conception et à la mise en uvre des politiques du ministère en matière de santé au travail. Il veille à lélaboration et à lapplication par les médecins inspecteurs dune doctrine médicale commune et cohérente, dans le respect des exigences de la déontologie médicale et notamment des exigences dindépendance des médecins du travail quil contribue à garantir, ainsi que des orientations fixées par laction administrative dans le cadre des politiques globales menées par le ministère.
Il organise les réunions semestrielles des médecins inspecteurs, et coordonne lactivité des groupes de travail que linspection médicale met en place en son sein, de sa propre initiative ou à la demande du directeur des relations du travail.
Il participe au suivi des activités des services médicaux et de santé au travail en effectuant la synthèse des données statistiques réglementaires relatives à leur activité ; statistiques fournies par les services médicaux aux médecins inspecteurs régionaux.
2. Les médecins inspecteurs régionaux du travail
et de la main-duvre
2.1. Rôle et missions
Leur rôle et leurs missions restent parfois mal connus du fait sans doute, de la spécialité « médicale » de ces agents mais également en raison de la dispersion des textes qui les font intervenir et qui figurent notamment dans le code du travail, le code de la santé publique, le code rural et le code de la sécurité sociale.
Cette difficulté de situer la vocation de linspection médicale au sein des services a pu aboutir à diminuer son efficacité et à affecter la cohésion densemble.
Cest la raison pour laquelle avait été élaborée, en tenant compte des observations dun groupe de travail composé de directeurs régionaux et de médecins inspecteurs régionaux, la circulaire DRT no 96-6 du 17 avril 1996 relative au rôle et aux fonctions de linspection médicale du travail et de la main duvre à léchelon régional.
Les médecins inspecteurs du travail exercent une action permanente en vue de la protection des salariés au lieu de leur travail. Ces missions, exclusivement préventives peuvent être regroupées schématiquement en 5 rubriques :
1. Le médecin inspecteur régional du travail et de la main duvre participe aux actions des services déconcentrés et est étroitement associé à la définition des orientations de la politique régionale de prévention des risques professionnels, à la préparation des programmes, des instructions et des documents que justifie la mise en uvre de cette politique, ainsi quà la déclinaison des actions prioritaires. Il participe à lanimation et à lévaluation de ces actions ; autant de domaines qui relèvent en effet de la vocation du médecin inspecteur régional du travail et de la main duvre qui conduit « une action permanente en vue de la protection de la santé des travailleurs au lieu de leur travail ».
2. Il a également un rôle de conseil auprès du directeur régional.
Le médecin inspecteur régional assiste le directeur régional du travail de lemploi et de la formation professionnelle pour lapplication des dispositions législatives et réglementaires relatives à la médecine du travail, pour les commissions régionales de médecine du travail et au sein du comité régional de coordination pour la prévention des risques professionnels.
Il peut aussi être sollicité par le directeur régional du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, en application de dispositions du code de la sécurité sociale, notamment lors de la préparation de la mise en place des conventions dobjectifs.
3. Il a un rôle dappui technique aux services de linspection du travail, aux services médicaux du travail, aux services de la main-duvre et à la COTOREP. Il a dans ce cadre un rôle de conseil, danimation, dinformation et de formation des médecins du travail.
4. Enfin, il exerce lui-même, en qualité dexpert, des missions spécifiques quil tient de dispositions législatives et réglementaires dans le cadre en particulier des établissements publics de soins, des établissements soumis aux articles 717 du code rural, de la sécurité sociale (comités techniques régionaux), dans le cadre des mines et carrières.
5. Il participe à linstitut de veille sanitaire au bénéfice des travailleurs.
Il peut coordonner toute recherche, étude, enquête à caractère épidémiologique. Il peut participer à la constitution de réseaux régionaux dexperts et de coordination des actions de veille des médecins du travail.
Outre leurs missions de prévention, les MIRTMO sont sollicités à titre dexperts pour participer à la reconnaissance des maladies professionnelles dans le cadre des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (CRRMP).
Le médecin inspecteur régional du travail et de la main-duvre est obligatoirement inscrit à lordre des médecins. Il est de ce fait soumis aux dispositions du code de déontologie médicale.
En outre, le médecin inspecteur, agent de droit public, est soumis aux exigences de service public applicable à lexercice de toute fonction de contrôle assurée au nom de lEtat.
2.2. Les moyens dont il doit disposer pour remplir ses missions
Il convient quils disposent, au niveau territorial, de moyens homogènes, leur permettant daccomplir efficacement leurs missions.
Sans préjudice des dispositions ci dessous, le DRTEFP met à la disposition de chaque MIRTMO, dans le cadre des effectifs et des crédits de fonctionnement de la région, les mêmes moyens humains et matériels que ceux attribués à un chef de service en direction régionale ou départementale.
Logement :
Chaque MIRTMO dispose dun bureau individuel, quil soit logé au siège de la DRTEFP ou sur un autre site, dans un lieu de travail permanent ou temporaire. Ce bureau doit permettre de recevoir du public et dassurer la confidentialité des entretiens.
Les moyens nécessaires sont affectés au logement de ses collaborateurs permanents (secrétariat) ou temporaires (internes, vacataires) qui doivent être situés, dans la mesure du possible, à proximité immédiate du bureau du MIRTMO.
Le mobilier affecté permet de garantir efficacement la confidentialité de certains documents.
Des dispositions sont prises pour assurer la conservation darchives spécifiques (rapports techniques des médecins du travail et rapports dactivité des services sur 5 ans), ou la confidentialité darchives protégées (dossiers médicaux...).
Collaborateurs :
Chaque MIRTMO doit disposer en propre dun collaborateur dont le temps de travail est proportionnel à celui du médecin, chaque médecin à temps plein bénéficiant dun collaborateur à temps plein.
Il importe de bien identifier les missions permanentes assumées par le ou les collaborateurs permanents (secrétariat, suivi AT/MP...), et les missions temporaires ou études qui peuvent être confiées à un interne dans le cadre de sa formation. En cas de besoin des heures de vacation sont affectées aux MIRTMO afin de répondre aux pointes dactivité (rapport annuel, études, saisies...).
Documentation :
Le MIRTMO dispose des moyens de documentation disponibles dans la direction régionale, soit en propre soit en usage partagé.
Eu égard à ses missions il doit en outre avoir accès en propre à des bases de données spécifiques (Evalutil, toxicologie, INRS, Orfila...) à définir par accord avec le directeur régional.
Il participe à lidentification des abonnements (périodiques et revues techniques) et achats douvrages à programmer dans le cadre de lenveloppe annuelle de la DRTEFP.
Déplacements :
Les déplacements professionnels des MIRTMO sont régis par les mêmes dispositions que les autres collaborateurs de la DRTEFP (circulaire Fonction publique du 8 novembre 1990). Lutilisation des véhicules de service seffectue selon les modalités définies au plan local.
Etudes :
Les MIRTMO sont sollicités pour la mise en uvre du programme régional annuel études/recherche/communication. Ils ont accès également aux crédits dappui et en particulier aux crédits de communication affectés annuellement par la DAGEMO.
Les publications des résultats de ces études comme toutes les autres publications techniques seront soumises pour approbation au médecin chef de service de lIMTMO, le DRTEFP étant informé du projet de publication.
Formation :
La formation continue des MIRTMO dont il convient de rappeller quil sagit pour eux dune obligation déontologique est prise en charge soit au titre des actions proposées par lINTEFP (actions générales ou spécifiques) soit sur la base dune enveloppe formation continue individualisée affectée au cas par cas par lINTEFP. La participation à des congrès en France (avec inscription gratuite) est prise en charge dans le cadre de lenveloppe régionale de frais de déplacement. Pour les congrès se déroulant à létranger chaque cas fait lobjet dun examen particulier avec le directeur régional.
Il est proposé dexaminer avec lINTEFP la possibilité de programmer tout ou partie de la formation continue des MIRTMO dans le cadre des contrats dobjectifs régionaux ou inter-régionaux.
Informatique :
Les MIRTMO et leur secrétariat doivent être dotés du matériel informatique correspondant à leurs besoins et bénéficier des formations leur permettant de lutiliser.
Ils disposent des logiciels bureautiques standards ainsi que de logiciels spécifiques dont lévolution et la mise à niveau seront prises en charge dans le cadre de la refonte de SIE, conformément aux décisions du comité de pilotage « travail ».
Communication :
Les MIRTMO disposent de tous les moyens de communication existants à la direction régionale.
Le directeur régional veille à ce que tous les courriers qui leurs sont destinés soient transmis sans retard, en respectant les règles de confidentialité conformèment au code de déontologie médicale. Des modalités prises par le DRTEFP définissent les conditions dune bonne information réciproque.
Les MIRTMO doivent bénéficier dun accès direct aux messageries. Les liaisons Intranet/Internet doivent être prévues dans le cadre des évolutions en cours.
Un premier bilan de la mise en uvre de cette instruction sera établi dans un délai de un an.
Le directeur des relations du travail, J.-D. Combrexelle |
Le directeur de ladministration générale et de la modernisation des services, D. Lacambre |