G20 Japon | Retour sur la réunion des ministres du Travail et de l’Emploi à Matsuyama

À l’occasion de la réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G20 qui s’est tenue du 1er au 2 septembre à Matsuyama au Japon, la ministre du Travail Muriel Pénicaud et ses homologues du G20 ont adopté une déclaration commune, à travers laquelle ils se sont engagés à renforcer leurs politiques pour répondre aux défis liés à l’avenir du travail : l’égalité femmes-hommes, les changements démographiques et les nouvelles formes d’emplois. Lors de cette réunion, la ministre du travail a défendu les positions françaises face à ces défis majeurs. Elle a également rencontré plusieurs de ses homologues.

Priorités de la présidence japonaise et positions françaises

1) Assurer l’égalité entre les femmes et les hommes

Si des progrès ont été réalisés concernant la situation des femmes sur le marché du travail, il ressort des discussions que les femmes consacrent encore beaucoup plus de temps que les hommes aux activités domestiques et de soins non rémunérées, ce qui représente un obstacle à la participation des femmes sur le marché du travail.

À l’issue de la réunion ministérielle du Travail et l’Emploi, Muriel Pénicaud et ses homologues du G20 se sont engagés à renforcer la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes et atteindre l’objectif fixé au sommet de Brisbane en Australie, pour réduire de 25 % d’ici 2025 l’écart de participation entre les femmes et les hommes sur le marché du travail.

La France soutient et promeut cet engagement depuis plusieurs années. La ministre du Travail Muriel Pénicaud l’a notamment rappelé à l’occasion de son intervention lors de laquelle elle a présenté l’index de l’égalité femmes-hommes, qui prévoit une obligation de résultats pour les entreprises françaises, afin de remédier aux écarts de salaire et de carrière entre les femmes et les hommes d’ici 2022.

2) Répondre aux défis liés aux changements démographiques

Au sein des pays du G20, le vieillissement de la population et l’augmentation de la population des jeunes dans certains pays auront des incidences sur l’avenir du travail. S’adapter à ces changements démographiques constitue un défi commun pour l’ensemble des pays du G20.

Pour faire face à ces défis, les membres du G20 se sont engagés à améliorer l’employabilité des séniors et des jeunes, sans discrimination liée à l’âge, et de leur garantir des perspectives d’emploi.


3)Accompagner les nouvelles formes d’emploi

Les transformations numériques, la robotisation et l’intelligence artificielle modifient le marché du travail, créent de nouvelles perspectives d’emploi et de revenus mais soulèvent des préoccupations en matière de droits des travailleurs et de protection sociale. Selon l’OCDE, d’ici 10 ans un métier sur deux sera transformé. Accompagner les transformations du monde travail suppose une coordination plus étroite entre les pays qui font face aux mêmes enjeux.

La France a porté cette priorité lors de la présidence argentine du G20 mais aussi lors du G7 Social, où les membres du G7 se sont entendus pour garantir des conditions de travail décentes aux travailleurs des plateformes, notamment en investissant dans les qualifications et les compétences numériques.

Lors de la réunion ministérielle de Matsuyama, la ministre du Travail a continué de soutenir la nécessité d’une réponse internationale à ces défis et a partagé les bonnes pratiques françaises en la matière, en particulier la priorité donnée à l’investissement dans les compétences et la formation tout au long de la vie dans le cadre du plan d’investissement pour les compétences et de la loi pour « la liberté de choisir son avenir professionnel ». Elle a également présenté les mesures mises en place pour soutenir la croissance et le développement des plateformes tout en créant de nouveaux droits pour les travailleurs des plateformes (en leur permettant notamment de bénéficier du régime général de protection sociale, ou d’accéder à la formation professionnelle via le compte personnel de formation).

À l’issue de la réunion des ministres du Travail et de l’Emploi du G20, les membres ont abouti à un consensus pour mieux prendre en compte les droits des travailleurs des plateformes, plus exposés à la précarisation.

Cette réunion a permis de porter le message de la France en faveur du multilatéralisme, d’une mondialisation qui protège, à travers l’engagement accru des entreprises multinationales pour assurer le respect des droits fondamentaux des travailleurs tout au long de leurs chaines de valeur, et plus particulièrement pour éradiquer le travail des enfants et le travail forcé. La France, qui prend la présidence de l’alliance 8.7, l’alliance mondiale pour « un monde affranchi du travail forcé, de l’esclavage moderne, de la traite d’êtres humains et du travail des enfants », a obtenu une référence ambitieuse dans la déclaration sur cet enjeu fondamental.