Journées nationales d’action contre l’illettrisme : l'État déploie de nouveaux outils

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Semaine du 8 septembre | Journées nationales d'action contre l'illettrisme

En France, 2,5 millions d'adultes sont en situation d'illettrisme, dont la moitié sont salariés. A l'occasion des dixièmes Journées nationales d'action contre l'illettrisme, qui s'ouvrent ce vendredi 8 septembre, Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, a présenté de nouveaux outils pour mieux piloter et orienter la réponse à cette réalité trop souvent méconnue.

Un rendez-vous annuel pour fédérer les acteurs

Suite à la désignation de la lutte contre l'illettrisme comme Grande cause nationale en 2013, les Journées nationales d'action contre l'illettrisme proposent chaque année, depuis 2014, des événements dans l'ensemble des territoires, donnant à voir les différentes initiatives pour prévenir et lutter contre l’illettrisme. En 2023, plus de 1 200 manifestations avaient ainsi été organisées, avec le label « Agir ensemble contre l'illettrisme ».

Cette dynamique collective, fédérée par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), s'inscrit dans un triple objectif :
 

  • Susciter une prise de conscience toujours plus grande des réalités de l’illettrisme ;
  • Mieux informer sur les solutions de proximité pour aider les personnes à faire le premier pas ;
  • Impliquer les médias locaux et nationaux.

Une implication volontariste de l'État

Depuis 2019, le gouvernement a renforcé les investissements dans la politique de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme, en lien avec l’ANLCI et ses partenaires, pour faciliter et améliorer la détection de l’illettrisme ou de l’illectronisme, en accompagnant et en formant les acteurs impliqués.

L’agence nationale s’est considérablement renforcée, sous l’impulsion du gouvernement et en particulier du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion, en devenant un groupement d’intérêt public (GIP) de premier plan qui rassemble désormais tous les acteurs clés : ministères, acteurs du service public de l’emploi, collectivités régionales, départementales et communales, opérateurs de compétences et entreprises.

Le combat contre l’illettrisme peut désormais s'appuyer sur EVA, un outil numérique d'évaluation des compétences, qui permet d’identifier des difficultés, de les évaluer et d’aider les accompagnateurs à orienter les publics vers la solution de formation la plus adaptée. Aujourd’hui utilisé par Pôle emploi, les missions locales et un nombre croissant d’organismes de formation et de CFA, l’outil a été utilisé à plus de 25 000 reprises l’an dernier.

Les entreprises peuvent également se saisir des outils Ev@gill et Les Incontournables, qui leur permettent librement d’accompagner leurs salariés en difficulté vers des actions de formation aux savoirs de base, et ainsi remédier, grâce à un outil clés en main, aux conséquences directes et indirectes de l’illettrisme en entreprise. Lors de la phase test d’Ev@gill au sein de grands groupes tels que Sodexo, Disneyland ou Burger King, ce sont plus de 500 salariés qui ont pu être accompagnés et formés, pour une plus grande sécurisation de l’emploi.

Intensifier les efforts et répondre aux besoins prioritaires des territoires d’outre-mer

Le combat contre l’illettrisme et l'illectronisme se poursuivra plus intensément encore au cours des années à venir, afin d’inscrire les actions dans la durée. Ces outils EVA et Ev@gill seront déployés à plus grande échelle, avec pour ambition d’atteindre 70 000 utilisations d’ici la fin de l’année 2024.

Conformément aux orientations fixées par la Première ministre, le déploiement sera effectué en priorité dans les territoires ultramarins, où les taux d’illettrisme sont jusqu’à deux fois plus importants qu’en métropole.

Observer et documenter les phénomènes pour mieux piloter et orienter la réponse

A l'occasion de ces dixièmes Journées nationales d'action contre l'illettrisme, Carole Grandjean a annoncé le déploiement de moyens supplémentaires pour mieux piloter et orienter plus précisément les réponses d’accompagnement et de formation, à travers l'installation au sein de l’ANLCI d'un Observatoire national de l’illettrisme et de l’illectronisme.

La création de cet observatoire répond à un constat simple : la France ne dispose pas aujourd’hui d’un outil capable de produire annuellement des statistiques sur l’illettrisme et l’illectronisme. Les chiffres globaux dont nous disposons datent de 2011 et ne permettent pas aujourd’hui de mener durablement ce combat essentiel pour la cohésion sociale et l’emploi au plus près des besoins des personnes concernées.

Cet observatoire permettra donc d’harmoniser et d’actualiser les données, d’animer des enquêtes nationales et locales et enfin d’orienter le déploiement des politiques publiques de l’État comme des collectivités territoriales.

Il bénéficiera d’un financement du ministère délégué chargé de l’Enseignement et de la Formation professionnels à hauteur de 200 000 € par an, qui permettra notamment le recrutement de deux nouveaux experts et la publication annuelle de l’Atlas de l’illettrisme et de l’illectronisme.

Carole Grandjean déclare : 

Priorité de l’action de mon ministère, je suis particulièrement engagée dans la lutte contre l’illettrisme aux côtés de l’ANLCI. Nous investissons de manière historique afin de développer et déployer à grande échelle les outils nous permettant d’identifier les personnes en situation d’illettrisme, afin de leur offrir une solution d’accompagnement ou de formation individualisée, qu’ils soient demandeurs d’emploi ou salariés. Nous nous donnons les moyens de bâtir une réponse efficace et durable, car c’est la responsabilité de l’État de garantir à chacun l’accès au droit de savoir lire, écrire et compter.

Voir le programme des Journées nationales d’action contre l’illettrisme