Réunion quadripartite – plan 500 000 formations supplémentaires pour les demandeurs d’emploi


Madame la Ministre,
Monsieur le Président de l’ARF,
Mesdames Messieurs les Présidents des Conseils Régionaux,
Mesdames, Messieurs les partenaires sociaux,
Monsieur le Président du CNEFOP, cher Jean Marie MARX,
Madame la Directrice générale à l’emploi et à la formation professionnelle,
Madame la Directrice de l’animation de la recherche, des études et des statistiques
Monsieur le Directeur de Pôle emploi,
Mesdames, messieurs,

Le Président de la République a présenté le 18 janvier dernier les grandes orientations du plan d’urgence pour l’emploi que nous allons mettre en œuvre avec Clothilde VALTER, que j’ai le plaisir d’accueillir comme secrétaire d’Etat en charge de la formation professionnelle et de l’apprentissage.

Dans ce cadre, le Président a annoncé plus particulièrement un plan massif de 500 000 actions de formation supplémentaires au bénéfice des demandeurs d’emploi.

Ce plan constitue un formidable levier pour poursuivre la dynamique de la loi du 5 mars 2014 qui a réformé de façon structurelle la formation professionnelle et elle en constitue un nouvel élan. Au moment de la mise en œuvre opérationnelle du plan, la compétence reconnue et renforcée des Régions pour la formation professionnelle des demandeurs d’emploi trouvera sa pleine mesure.

Et j’en suis persuadés : le déploiement de ce plan, son plein succès, ne peuvent se concevoir qu’à l’échelle régionale, territoire par territoire.

L’apport financier des partenaires sociaux, avec le FPSPP, leur contribution essentielle pour identifier de manière pertinente les filières en tension et les métiers d’avenir seront aussi indispensables pour conduire les demandeurs d’emploi à une qualification pertinente et de qualité.

De ce fait, la coordination par les Régions comme la dynamique quadripartite voulue par la loi du 5 mars, sont à la fois un formidable atout et la condition sine-qua-non de la réussite de ce Plan exceptionnel.
Plan exceptionnel pour lequel l’Etat a également consenti à un effort budgétaire, exceptionnel, à hauteur de 1 milliard d’euros dont l’affectation fera l’objet d’une contractualisation avec les Régions avant le 31 mars 2016.
L’un des enjeux poursuivis par le Gouvernement depuis 2012, et que vous partagez aussi, a été de renforcer l’accès à la formation de ceux qui en ont le plus besoin, notamment des demandeurs d’emploi. Avec une exigence forte et commune, je le sais : penser le retour et le maintien dans l’emploi, dans le cadre d’un parcours adapté et pertinent, et en lien avec les besoins des entreprises. Il ne s’agit donc pas de former pour former mais de former utile. Il ne s’agit pas de faire de l’occupationnel mais de proposer des parcours conduisant à la qualification et à la montée en compétences des salariés privés d’emploi.

Bien sûr, des actions pour lesquelles vous avez été mobilisées ont déjà été conduites depuis 2013 à travers les plans de formations prioritaires. Toutefois, l’urgence économique et sociale à laquelle est confronté notre pays commande de relever 4 défis :
  l’accès à la formation des demandeurs d’emploi reste structurellement limité en France.

o Notre 1er défi est donc de former plus de personnes en recherche d’emploi – qu’elles soient inscrites ou non à Pôle emploi - et c’est l’objet du plan que de proposer 500 000 actions de formations supplémentaires pour faire porter leur nombre à 1 million.

  l’accès à la formation des demandeurs d’emploi pas ou peu qualifiés reste trop faible notamment pour les moins jeunes. Sans formation, ces personnes seront plus durement frappées par les incidents qui pourraient intervenir dans leur parcours professionnel.

o Notre 2e défi est de former plus de demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et de longue durée. C’est l’un des objectifs du plan.

  Il nous faut préparer l’avenir, ainsi que l’a affirmé le Président de la République, notamment sur les nouveaux métiers de la transition énergique et la transformation numérique.

Il y a d’abord, bien entendu, un enjeu à construire le lien entre les emplois non pourvus et les demandeurs d’emploi, là où il existe un véritable déficit d’offre de formation.
Il faut ensuite, et surtout, préparer les actifs aux métiers de demain, car nous le savons bien, ils seront amenés à changer d’emploi plusieurs fois au cours de leur carrière, en raison notamment de l’évolution des métiers. Le Plan constitue à cet égard une formidable opportunité pour transformer l’offre de formation. Car, pour former aux métiers de demain, il faut que l’offre de formation se soit adaptée aux exigences de ces nouveaux métiers. Il s’agit de raisonner « investissement » et « innovation » pour favoriser les transitions vers ces métiers d’avenir.

o C’est notre 3ème défi, qui rendra le Plan pertinent, en complémentarité et non en substitution avec ce qui existe déjà.

  Enfin, Il faudra aussi être collectivement attentif à la qualité des actions de formation achetées.

Nous devons nous appuyer sur l’analyse des besoins d’emplois et de compétences, recensés territoire par territoire pour définir les achats de formations et, c’est la méthode de travail sur laquelle repose le plan.

Il faudra aussi nous assurer de la lisibilité de l’offre de formation pour les demandeurs d’emploi et mieux accompagner les personnes dans la construction de leur projet de formation.

Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur les conseillers en évolution professionnelle qui pourront accompagner les personnes pour qu’ils connaissent mieux les données d’emploi des territoires, pour qu’ils aient tous les atouts entre les mains pour élaborer leur projet professionnel, et réaliser leur projet de formation le cas échéant.
Les organismes de formation ont également un rôle à jouer en proposant un positionnement pédagogique systématique qui fasse dialoguer la personne en recherche de formation et le prescripteur de formation.
Enfin, l’accompagnement des demandeurs d’emploi dès avant la fin de la formation constitue également un levier de sécurisation de leur parcours. Nous devrons veiller aux sorties positives de la formation vers l’emploi ou encore d’autres formations pour compléter un parcours de qualification.

o Cette exigence de qualité constitue donc le 4ème et dernier défi du Plan que nous portons ensemble.

Vous en conviendrez : notre objectif – qui consiste donc à doubler en 2016 le nombre de formation des demandeurs d’emploi, pour le porter à un million - est ambitieux.

Mais j’en suis convaincue, il est nécessaire pour répondre à l’urgence économique et sociale. Je vous sais tous impliqués, présidents des conseils régionaux, partenaires sociaux représentants des organisations syndicales et patronales, tout comme les services de mon ministère et Pôle emploi, pour relever ce défi. Ma confiance en votre mobilisation pour cette juste cause est totale.

La réalisation du plan 500 000 nous donne l’occasion d’installer de façon structurelle les partenariats, les méthodes de travail, les circuits de financement qui doivent être au service de la formation des demandeurs d’emploi :

  • avec la Région en tant que chef de file de l’ensemble de la formation et de l’orientation professionnelle dans les territoires
  • avec les partenaires sociaux, dans le cadre du COPANEF et des COPAREF et par l’orientation des ressources du Fonds Paritaire de Sécurisation des Parcours Professionnels vers ces publics notamment.

La loi du 5 mars 2014 a mis en place une gouvernance rénovée qui permet d’articuler emploi, formation et orientation professionnelle. C’est dans ce cadre de confiance et de transparence que constituent le CNEFOP et les CREFOP que les coopérations doivent s’engager pour définir, décliner et suivre et coordonner le plan 500 000.
Dès le 18 janvier, j’avais proposé au président de la République et au Premier Ministre d’animer une réunion de travail avec les Présidents des Conseils Régionaux et les partenaires sociaux. Le séminaire du 2 février « Pour un nouveau partenariat Etat-Régions » a réuni les Présidents des Conseils Régionaux. Compte tenu de ses finalités, les partenaires sociaux n’y ont pas participé.

L’objectif de la réunion d’aujourd’hui est différent. Il s’agit de construire ensemble les conditions de la mise en œuvre opérationnelle du plan 500 000, que je souhaite effectif dès le 1er mars. Et cette ambition justifie la séance de travail de ce jour, dans un format quadripartite, que je souhaite réunir régulièrement par la suite pour suivre ce plan.

Je vous propose de structurer cette séance de travail en trois temps :

  • définir les publics cibles du plan et les types d’actions de formation à proposer, identifier les besoins en emploi et en formation des entreprises,
  • s’accorder sur le suivi et l’évaluation de la formation des demandeurs d’emploi,
  • définir la méthode de méthode de travail pour décliner opérationnellement ce plan avec la possibilité d’une contractualisation dans chaque région des engagements réciproques sur le plan de formation et sa gouvernance.

Avant de vous céder la parole, je souhaite vous informer aussi que dans les prochains jours, je vous adresserai la synthèse des besoins des branches professionnelles en matière d’ouverture des titres du ministère à la voie de l’apprentissage. Je sais que cette mesure a été accueillie favorablement et souhaite qu’un travail soit engagé rapidement au niveau territorial pour répondre aux besoins de formation des entreprises tout en ouvrant des perspectives en matière d’emploi à nos jeunes.