Discours de Clotilde Valter à l’évènement « capital humain et formation professionnelle » organisé par la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP)

Vendredi 18 novembre 2016

Monsieur le Président du CESE Patrick BERNASCONI,
Monsieur le Président de la Fédération de la Formation Professionnelle, Jean WEMAERE.
Monsieur le Secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie, Christophe SIRUGUE,

Mesdames, Messieurs, merci pour votre invitation et votre accueil.
Je suis très heureuse de pouvoir m’exprimer devant vous.

Il y a maintenant 3 ans, à l’occasion d’un colloque organisé par Fédération de la Formation Professionnelle, les ministres du redressement productif et du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, annonçaient un plan d’action visant à favoriser la formation professionnelle comme moteur du développement des compétences au sein des entreprises et de leur compétitivité.
Les partenaires sociaux ont été invités à ouvrir une négociation interprofessionnelle sur le champ de la formation professionnelle, afin de répondre à deux problématiques majeures :
  mieux orienter les ressources de la formation professionnelle continue afin de sécuriser les parcours professionnels des salariés et des demandeurs d’emploi ;
  améliorer la compétitivité des entreprises par la formation professionnelle.

La Fédération de la Formation Professionnelle a été chargée de concevoir les outils permettant aux entreprises, et tout particulièrement aux PME, d’évaluer et de rendre visibles leurs efforts en formation.

Je suis donc particulièrement heureuse d’être là aujourd’hui pour saluer les travaux menés et les résultats obtenus, en particulier l’édition d’un Livre Vert et d’un Guide Pratique.

Je tiens à saluer l’investissement, dans la durée, de tous les acteurs ayant participé à ces travaux.

Vous le rappelez très justement en introduction du Livre vert, la réforme engagée avec la loi du 5 mars 2014 n’est pas une réforme banale.

C’est une réforme de fond qui constitue une étape majeure dans l’histoire de la formation professionnelle dans notre pays.
  Elle lui donne un cadre, celui du quadripartisme.
  Elle crée des droits nouveaux : les personnes décident de leur parcours professionnel. Elles ont la possibilité d’être accompagné grâce au CEP.
  Elle met en place l’entretien obligatoire de formation tous les deux ans.
  Elle impose une exigence de qualité essentielle pour les bénéficiaires de la formation, salariés ou entreprises.

Pour les entreprises, il s’agit d’un changement profond pour l’élaboration de leur plan de formation. Nous le savons bien. Elles ont besoin donc de repères, d’une boîte à outils opérationnelle pour se poser les bonnes questions et agir efficacement. C’est l’objet du Guide Pratique que vous avez réalisé collectivement en recueillant les bonnes pratiques et en formulant des propositions concrètes.

Les dirigeants d’entreprises attendent des réponses rapides et un accès aux savoirs plus facile pour développer les compétences de leurs équipes.

Vous le soulignez parfaitement, les entreprises recherchent aussi de nouvelles modalités d’apprentissage pour mieux impliquer leurs collaborateurs et améliorer la transmission des compétences.

Ces enjeux concernent tous les actifs, les demandeurs d’emploi, les salariés, les indépendants qui doivent, grâce à la formation et au développement des compétences et des qualifications, permettre à la fois, à chacun de construire son parcours professionnel, mais également aux entreprises de disposer des qualifications et des compétences nécessaires à leur développement et plus globalement à notre économie confrontée à des mutations considérables.

C’est ce que le Gouvernement, sous l’impulsion du Président de la République, a engagé au travers de trois chantiers majeurs :
  la transformation de l’AFPA en EPIC avec la volonté de permettre que les missions de service public qui lui incombent puissent être assurées dans la durée ;
  la grande Ecole du numérique, pour accompagner le développement de formations adaptées aux nouveaux besoins d’emplois et de compétences induits par le numérique ;
  le plan 500 000 formations supplémentaires engagé par l’Etat avec les régions et les partenaires sociaux.

Il s’agit donc de répondre à de nouveaux besoins d’emplois et de compétences mais aussi de développer de nouvelles modalités de formation, tout en veillant particulièrement à l’accès des publics les plus fragilisés sur le marché du travail. Fragilisés du fait qu’ils n’aient pas de diplôme, ou pas de diplômes correspondants aux besoins, fragilisés du fait de ruptures professionnelles.

Il est indispensable que s’impose dans notre pays, qui en est encore trop loin, l’idée selon laquelle la formation est un investissement d’avenir au plan individuel comme au plan collectif.

Plusieurs questions sont encore devant nous :
  la question des modalités d’apprentissage doit être au cœur de nos réflexions – alternance, pédagogie par projet ;
  les nouvelles technologies doivent trouver leur place dans la transmission de la formation, parce qu’elles permettent une diversification des supports, des modalités d’apprentissage, permettent de proposer des réponses adaptées à chacun, car c’est un fait, nous n’avons pas tous la même façon d’assimiler les connaissances et savoir-faire. Les adultes trouvent ainsi des modalités leur permettant d’organiser comme ils le souhaitent leur temps de formation ;
  il nous faut, sans doute aussi, construire des réponses plus individualisées, mieux adaptées aux rythmes d’apprentissage des individus et à leur histoire professionnelle ;
  il faut enfin capitaliser plus facilement les compétences acquises tout au long de la vie professionnelle et proposer de nouvelles formes d’échange : apprentissage en situation de travail via des plateformes de formation, du tutorat en ligne, ou des échanges de pair à pair.

Comme vous pouvez le constater, le chantier que nous avons devant nous est encore considérable.

Votre rôle pour accompagner ces changements est majeur.
Je sais pouvoir compter sur votre pleine mobilisation pour cela.

Je vous remercie de ce que vous ferez en ce sens.