Garantie jeunes : des premiers résultats encourageants

Le comité scientifique, présidé par Jérôme GAUTIÉ, professeur d’économie à l’Université de Paris 1-Panthéon Sorbonne, et appuyé par la DARES, a rendu publics ce jour les premiers résultats de l’évaluation de la Garantie jeunes.

Première conclusion : la Garantie jeunes a bien bénéficié à des jeunes en grande précarité. Ainsi, plus d’un quart des jeunes déclare que lorsqu’ils étaient au collège, la situation financière de leurs parents était difficile ou très difficile ; plus d’un tiers déclare ne pas avoir eu de contacts avec leur père au cours des 12 derniers mois ; un tiers déclare avoir déjà connu d’importantes difficultés de logement ; un tiers ne connaît personne qui pourrait les dépanner en cas de difficultés pécuniaires. Ces jeunes sont issus de familles plus modestes que l’ensemble des jeunes suivis par les Missions Locales. Ils ont quitté précocement le système scolaire, sont peu mobiles et connaissent des difficultés à se loger particulièrement importantes.

Seconde conclusion : la Garantie jeunes a un effet très positif sur l’accès à l’emploi des jeunes bénéficiaires. L’enquête, réalisée quatre mois après leur sortie du dispositif, révèle un effet amplificateur pour accéder à l’emploi : l’expérimentation de la Garantie jeunes fait ainsi passer le taux d’emploi des jeunes bénéficiaires de 30 à 40%. Il faut en outre signaler que cette hausse recouvre quasi exclusivement un accès à de l’emploi durable (CDI ou CDD de plus de 6 mois) dans le secteur marchand.

Ces premiers résultats portent sur la première vague de territoires pilotes expérimentant la Garantie jeunes depuis fin 2013 (10 départements). L’évaluation se poursuivra tout le long de l’année 2016.
Avec l’entrée en vigueur des dispositions du projet de loi Travail, la Garantie jeunes deviendra un droit ouvert. Elle s’adressera à tous les jeunes de 16 à 25 ans en difficulté qui s’engagent dans une démarche intensive d’accompagnement par les Missions locales. Elle s’étendra à l’ensemble du territoire. Myriam EL KHOMRI se félicite de ces résultats, fruits de la mobilisation de tous les acteurs « Ils sont la preuve que la Garantie Jeunes représente une avancée considérable et que sa généralisation, prévue dans la loi "relatif au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels", est nécessaire pour que des jeunes en grande précarité retrouvent un emploi ».

La Garantie Jeunes est ouverte aux jeunes de 16 à 25 ans très précaires, qui cherchent un emploi et qui ne suivent pas une formation ou des études. Durant une année, chaque jeune bénéficie d’un accompagnement renforcé de la part d’un conseiller d’une mission locale et perçoit une allocation. En contrepartie, il s’engage à s’investir pleinement dans cette démarche et à accepter les mises en situation professionnelle (stages, formation, emploi) qui lui seront proposées. L’accompagnement se compose de deux phases.

Durant la phase initiale, d’une durée de six semaines, les jeunes suivent des ateliers, à temps plein, sur les codes et les règles de l’entreprise ainsi que sur les techniques de recherche d’emploi. Ils peuvent bénéficier d’une remise à niveau dans le domaine des savoirs de base, par exemple en français et en mathématique. Les mois suivants sont consacrés aux stages, aux formations et aux périodes d’emploi qui permettent de découvrir les métiers et les secteurs professionnels et d’initier une démarche de recrutement.

Le dispositif Garantie Jeunes, expérimenté depuis la fin 2013, bénéficie aujourd’hui à plus de 60 000 jeunes dans 91 départements.

En savoir plus :
 Dossier sur la Garantie Jeunes