Visite de l’entreprise Electrolyse

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Président, Cher Alain Rousset,
Mesdames et Messieurs,
Bonjour à tous,

C’est toujours un plaisir pour moi de venir à la rencontre des acteurs qui font la vitalité de notre économie.
C’est d’autant plus un plaisir lorsqu’il s’agit d’une entreprise aussi exemplaire que l’Electrolyse.
Car oui, votre entreprise est exemplaire et cela à plusieurs titres.

L’Electrolyse, c’est d’abord une entreprise qui excelle dans son secteur, une entreprise qui innove, une entreprise qui embauche.

L’inauguration de cette nouvelle ligne de production, unique en France, illustre votre dynamisme, votre volonté d’investir et de vous moderniser constamment, pour continuer d’être à la pointe de l’activité de protection et de préparation des matériaux.

C’est cette stratégie ambitieuse qui a permis à l’Electrolyse de compter plus de 600 clients, d’entretenir une relation d’affaires privilégiée avec Airbus depuis 2011 et de se développer à l’international.
C’est ce goût pour la recherche et le développement qui vous a permis d’intégrer le pôle de compétitivité AEROSPACE VALLEY, d’être un membre actif du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) et de participer au programme « Usine du futur ».
Notre économie a besoin de plus de PME comme l’Electrolyse.

Nos champions nationaux, Airbus, Safran, EADS, ou Dassault, ont besoin de votre réactivité, de votre capacité d’innovation, de vos savoir-faire.

Au sein d’une économie mondiale de plus en plus concurrentielle, la France garde son leadership dans ce secteur parce qu’elle a su maintenir une production de qualité et soutenir des entreprises d’exception. Rien qu’en Aquitaine, la filière aéronautique et spatiale, c’est 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 60 % à l’export, c’est 59 000 salariés, 700 établissements industriels, une dizaine de laboratoires de recherche et 5 écoles d’ingénieurs.

La France garde aussi son leadership parce qu’elle sait préserver et cultiver des compétences que bien d’autres pays nous envient. Je sais que vous y êtes attentif cher Alain Rousset, et Aérocampus si proche d’ici nous le montre bien.

Il s’agit d’une belle démonstration de notre capacité, collectivités et Etat réunis, à soutenir le développement des compétences et le développement économique d’un territoire grâce à la formation.
Nous pouvons ici saluer également l’action de Najat Vallaud-Belkacem en faveur de ces campus des métiers.
Je sais également, cher Monsieur Santagnes, que vous êtes vous-même particulière attentif à ces enjeux et que vous faite de la formation de vos salariés une priorité, parce que vous savez qu’à terme, ces investissements garantissent, en synergie avec vos investissements économiques, la croissance de votre activité.

L’Electrolyse, c’est aussi une entreprise exemplaire sur le plan social.

Vous menez une politique particulièrement ambitieuse en partenariat avec l’ESAT [Établissement et service d’aide par le travail] de Bordeaux depuis maintenant plus de 10 ans.

Cette implication sociale et solidaire de long-terme vous a permis d’ouvrir des perspectives professionnelles prometteuses à près d’une dizaine de personnes en situation de handicap.
Je sais que ces personnes ont été affectées à des postes de plus en plus qualifiés, ce qui prouve que tout le monde est capable de monter en compétences et en savoir-faire. Je veux vous saluer pour cet engagement comme je veux saluer vos équipes pour leur implication.

Je ne peux que d’ailleurs vous inciter, si ce n’est pas déjà le cas cette année, à participer aux prochains Abilympics. Cet évènement permet tous les 4 ans à des équipes de professionnels en situation de handicap du monde entier de s’affronter au cours d’épreuves exigeantes.
L’édition 2016, vous le savez peut-être, est soutenue par mon ministère et a lieu en ce moment même à Bordeaux. C’est une occasion unique de démontrer au plus grand nombre qu’une personne en situation de handicap peut exceller dans tous les champs de l’économie.

Je veux également encourager votre entreprise dans sa démarche en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Vous avez adopté un plan égalité à ce sujet qui vous permet de garantir une vigilance renforcée sur les questions de rémunération, de formation et de l’embauche.

Vous participez directement à la féminisation d’un secteur d’activité encore majoritairement masculin et c’est forcément un enrichissement collectif.

Je félicite d’ailleurs Delphine Clavier qui a su révéler ses compétences au sein de votre entreprise et qui a récemment été distinguée à l’occasion des Talents Aquitains de l’Aéronautique et de l’Espace.

Nous le voyons, l’Electrolyse est donc une entreprise exemplaire sur le plan économique comme social. Une entreprise performante et humaine.
Mais c’est aussi une entreprise exemplaire, dans le sens où elle rencontre les mêmes défis que de nombreuses PME françaises.
Parmi ces défis, il y a d’abord celui du recrutement de profils qui correspondent à vos besoins.

Je sais que la filière aéronautique et spatiale, malgré son dynamisme et son attractivité, peine à trouver des profils d’ingénieurs calcul, d’architecte logiciel aéronautique ou encore de chaudronnier aéronautique, tourneur-fraiseur et rectifieur.

Cette carence est d’autant plus dommageable qu’il y a, selon les derniers chiffres à disposition, près de 4 500 personnes en Aquitaine/Limousin/Poitou Charente, en recherche d’emploi sur les métiers de la production aéronautique.

Notre rôle est bien entendu de permettre une plus grande adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail pour répondre aux besoins des entreprises et renforcer l’accès à l’emploi.
C’est notamment l’objectif de la cellule régionale opérationnelle, qui réunit la DIRECCTE, l’UIMM et Pôle emploi et qui a pour mission d’identifier les besoins des entreprises, et de leur apporter une réponse rapide, en mobilisant en particulier le dispositif de « Préparation opérationnelle à l’emploi collective » du ministère du travail.

C’est aussi l’objectif de la « plateforme des mutations économiques » mise en place par les services de l’Etat et la Région, mais aussi par les acteurs économique du territoire. Cette plateforme vise à préparer l’avenir dans le secteur aéronautique en aidant les PME à renforcer leur compétitivité et les salariés à s’adapter. Elle a permis à environ 2300 salariés de la région de bénéficier d’une formation et a suscité 350 embauches dans des PME.

Rapprocher l’offre et la demande sur le marché du travail, c’est également tout l’esprit de la convention que j’ai signé avec Alain Rousset ce matin dans le cadre du plan 500 000 formations enclenché par le Président de la République le 16 janvier 2016.

Trop longtemps on a pensé la formation d’un côté et le monde de l’entreprise de l’autre.
C’est cette séparation qui rend parfois difficile la rencontre de l’offre et de la demande sur le marché du travail. C’est cette séparation que le plan 500 000 formations veut réduire.
Grâce à la convention signée ce matin, nous allons engager plus de 26 000 formations supplémentaires en 2016 dans la région, et nous allons faire en sorte que ces formations répondent directement aux besoins des entreprises.

C’est une volonté forte et je sais qu’elle est partagée par le président de la région, Alain Rousset, de même que l’ensemble des acteurs en charge de la formation au niveau régional.

L’autre défi, peut-être moins immédiat, mais tout aussi structurel pour les PME, c’est de pouvoir évoluer dans un cadre réglementaire clarifié et stabilisé.

Nous le savons, le code du travail tel qu’il existe aujourd’hui ne permet plus de protéger efficacement les salariés, de faciliter l’accès à l’emploi et présente trop de zones de flous qui pèsent sur l’activité des entreprises.
Je ne vais pas revenir en détails sur les dispositions du projet de loi qui vient d’être présenté en conseil des ministres, mais je veux vous assurer aujourd’hui d’une chose : nous n’avons pas d’autre objectif que de permettre à l’ensemble des acteurs économiques, grands groupes comme PME et TPE, employeurs comme employés, syndicats patronaux comme de salariés, de disposer de règles d’organisation du travail claires et modernisées.
C’est par exemple la place renforcée que nous voulons donner à la négociation collective d’entreprises, en soutenant la généralisation des accords majoritaires, tout en préservant l’importance de la négociation de branche ;
C’est également le sens du droit à l’information sur le code du travail pour les TPE PME, qui sera créé par la loi.

Concrètement, nous permettrons aux entreprises de moins de 300 salariés d’accéder à une réponse personnalisée sur les questions de droit du travail ou bien sur l’accès aux dispositifs favorables au développement ou au maintien de l’emploi.

Cette disposition est également favorable aux salariés des TPE PME : des réponses claires sur l’application du droit du travail sécurisent les conditions d’emploi et les relations de travail dans l’entreprise
La loi permettra aussi de créer le compte personnel d’activité qui ouvrira de nouveaux droits pour tous les actifs et facilitera les évolutions professionnelles.

Dans un monde où tout change de plus en plus rapidement, où les carrières sont moins linéaires, où les entreprises ont besoin de s’adapter constamment, nous voulons faire émerger un nouveau consensus, une nouvelle culture au cœur de la vie économique.

Notre pari c’est celui du dialogue social, qui permettra de concilier souplesse pour l’entreprise et protection des actifs.

C’est une réforme d’envergure, une réforme qui suscite forcément des oppositions, mais c’est une réforme utile et nécessaire. Je suis animée par un esprit de compromis, mais je resterai mobilisée car la pire des options serait l’immobilisme.

Cette volonté de réforme, cette volonté de tout faire pour soutenir une économie dynamique et qui créé de l’emploi, je crois pouvoir dire sans me tromper qu’elle anime aussi les acteurs de la vie économique de votre belle région, dont une large partie est représentée aujourd’hui.

L’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, c’est des filières leaders dans le domaine de l’agro-alimentaire et de l’aéronautique, mais aussi dans le domaine du cuir et du bois.
C’est une région pleinement engagée dans la transition numérique de son économie et tournée vers des secteurs en développement tels que la silver economy, qui vise à accompagner le vieillissement de la population avec la création de services innovants.

Cette dynamique générale, associée aux particularités paysagères, culinaires, viticoles et patrimoniales exceptionnelles de ce territoire, c’est ce qui fait de votre région une région attractive, une région qui va de l’avant.

C’est un constat encourageant, un constat qui doit nous inciter à continuer d’innover, économiquement et socialement, comme cette entreprise le fait, comme cette région le fait et comme je veux le faire, au sein du Gouvernement et avec les parlementaires, durant les mois à venir.

Je vous remercie.