Signature de la Feuille de route partagée et de la convention régionale Plan 500 000 Ile-de-France

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Préfet,
Mme la Présidente du conseil régional,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires sociaux,
Mesdames, Messieurs,

L’Etat et les Régions ont décidé de travailler main dans la main sur le front du développement économique et de l’emploi. La signature, aujourd’hui, ici en Ile-de France, chère Valérie Pécresse, de la 1ère Feuille de route partagée Etat-Région et de la 8ème convention régionale de déploiement du plan 500 000 formations supplémentaires pour les demandeurs d’emploi, matérialise plus que jamais cette volonté.

Et il faut d’emblée insister sur un point majeur. Signer dans un même temps cette feuille de route et cette convention (dont les objectifs sont repris dans la feuille de route) donne un signal clair : celui de considérer que le développement économique, l’emploi et la formation sont des problématiques liées, fortement liées.

Aucune entreprise n’embauchera sans activité. Bien évidemment. Mais aucune activité économique ne se développera sans la présence de personnes compétentes et bien formées. L’excellence économique de l’Ile-de-France, sa très forte attractivité, la présence d’une ville-monde, Paris, qui contribue à ce rayonnement… Tout ceci n’est possible aujourd’hui, et tout ceci ne se renforcera, demain, que parce que la région trouve et trouvera sur son territoire tout à la fois des entrepreneurs, des innovateurs, et des salariés formés et capables de développer tout leur potentiel.

Chacune des orientations économiques qui sont fixées dans cette feuille de route sont d’ailleurs autant d’invitations à anticiper les transformations des métiers et les besoins en compétences.
Prenons l’exemple des filières industrielles : elles rencontrent des mutations radicales avec la digitalisation des process industriels, l’automatisation, la reconnaissance et la numérisation des formes, la réorganisation des chaines logistiques… Tous les métiers concernés vont s’enrichir, et requièrent déjà un ajustement de l’offre de formation.

De même les éco-activités sont un enjeu majeur de développement pour la Région. Un « Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences » / EDEC régional que nous avons soutenu conjointement, Etat et Région, avec les partenaires sociaux, a permis d’identifier les activités potentiellement porteuses dans le cadre de la transition écologique et énergétique et du Grand Paris. Sur ce thème également, les pratiques professionnelles vont devoir s’adapter, les formations s’ajuster.

Bien sûr, cette priorité donnée à la formation sert le développement économique, mais aussi plus largement le développement humain et la cohésion sociale. Engager un plan de formation ambitieux et pensé au plus près des besoins des territoires, des entreprises et, surtout, des individus, c’est aussi agir pour l’autonomie des actifs, c’est faire en sorte qu’ils puissent mieux décider de leurs parcours professionnels. Cette dimension est aussi fondamentale.

Raisonner ainsi, travailler ensemble de cette façon-là, en liant développement économique, emploi et formation, c’est répondre aux attentes des Français vis-à-vis des responsables politiques : apporter des solutions concrètes pour faire reculer le chômage et pour soutenir nos entreprises. Aujourd’hui, nous répondons à cette attente.
Avec cette Feuille de route partagée, vous vous donnez des leviers d’action, dans le respect des compétences respectives de l’Etat et des Régions, pour une plus grande cohérence des interventions et des politiques publiques en matière de développement économique, de l’emploi et de la formation professionnelle. Ce qui est gage de leur meilleure efficacité dans notre bataille commune pour l’emploi.

S’agissant du Plan 500 000, avec Clotilde VALTER, Secrétaire d’Etat chargée de la formation professionnelle et de l’apprentissage, nous avons entamé un tour de France des Régions qui s’engagent dans le déploiement de ce plan.

Vous le savez, il s’agit de l’un des volets du plan d’urgence pour l’emploi dont les orientations ont été annoncées par le Président de la République le 18 janvier dernier.
L’autre grand volet du plan d’urgence, qui est le dispositif « Embauche PME », rencontre d’ores et déjà un vif succès. Chaque jour nous recevons 5 000 demandes et nous venons de dépasser la barre des 185.000 demandes enregistrées depuis le lancement de cette initiative. Ces résultats montrent que ce dispositif répond clairement à un besoin de nos entreprises.

Notre volonté est de bien articuler toutes ces démarches pour répondre aux besoins de formation des demandeurs d’emploi et faciliter les embauches dans les entreprises.

Comme je l’ai évoqué, c’est un enjeu majeur pour le développement de l’activité dans toutes nos régions. Un enjeu que vous avez pris à cœur en prenant des engagements réciproques pour accélérer la croissance économique en Ile-de-France et en favorisant les secteurs, les filières et les entreprises créatrices d’emploi.

La région Ile-de-France, comme toutes les régions de France, est frappée par la crise et le chômage, moins fortement certes que le niveau national, mais avec de fortes disparités au sein de la Région. D’un département à l’autre, le taux de chômage peut varier de plus de 5 points [7,8% dans les Hauts de seine, 13,1% en Seine-Saint-Denis]. Ce que je souhaite c’est que chaque territoire qui compose la Région puisse développer pleinement son potentiel économique et créer de l’emploi ; qu’une dynamique globale s’engage au bénéfice de tous.

La région Ile-de-France est non seulement un moteur économique national, mais aussi mondial. Les plus grandes entreprises s’y trouvent et les start-up les plus innovantes s’y créent. Ces atouts exceptionnels doivent être valorisés, multipliés partout, et trouver leur traduction sur le front de l’emploi.

Car lorsque le chômage frappe nos concitoyens, ce sont autant de familles qui vivent l’insécurité, la précarité, l’angoisse du lendemain. A long-terme c’est l’ensemble de la société qui perd confiance et craint le déclassement collectif. Il est donc de notre devoir d’agir ensemble, pour leur offrir un autre avenir. Il est de notre devoir de montrer que des solutions existent, que notre effort est constant et qu’il n’y a pas de fatalité. Pour ceux de nos concitoyens qui souffrent au quotidien, notre engagement comme notre ambition doivent être totales.

Cette ambition globale, que reflètent votre feuille de route partagée comme le Plan 500 000, c’est justement celle de la loi Travail. La concertation et le débat parlementaire ont permis de trouver un bon équilibre entre les souplesses accordées aux entreprises et la protection due aux salariés, pour nous adapter au monde qui est le nôtre et le traduire en opportunités de progrès économique et social.

La formation est au cœur des avancées qui découleront de cette loi, notamment à travers l’instauration, au-delà de l’actuel compte personnel de formation (CPF), d’un nouveau « Compte Personnel d’Activité ». Il s’agit, ni plus ni moins, d’un droit universel à la formation pour tous nos concitoyens, quel que soit leur statut. C’est une avancée sociale majeure à l’heure à laquelle les parcours professionnels sont de moins en moins linéaires.

Dans la mise en œuvre de ces droits nouveaux ou renforcés, le Gouvernement est particulièrement attentif à celles et ceux qui ont le plus besoin d’être soutenus : les salariés les moins qualifiés verront leur compte personnel de formation crédité de 40 heures par an, dans la limite de 400 heures. La « garantie jeune » va dans le même sens. Expérimentée depuis 2013, elle rencontre un succès avéré grâce à un bon équilibre entre allocation et respect par les jeunes concernés d’un programme intensif d’accès à l’emploi. Ce succès nous a incités à en étendre l’application à tout jeune sans qualification et sans emploi. Nous espérons ainsi toucher 200 000 jeunes d’ici l’année prochaine. Je tiens ici à saluer l’investissement des Missions Locales et le remarquable travail de leurs équipes en faveur de l’insertion des jeunes. Pour tous, la formation constitue la clé d’un parcours professionnel vecteur d’intégration sociale.

Dans ce contexte, les deux conventions qui nous réunissent aujourd’hui sont importantes. Leur signature est rendue possible grâce à l’implication forte de l’ensemble des acteurs régionaux, au premier rang desquels bien sûr, le conseil régional.

Je veux aussi souligner la qualité du travail des services de l’Etat sous votre autorité, Monsieur le Préfet de région. Ce travail s’est fait avec le concours et l’expertise de Pôle emploi qui sera l’un des principaux artisans de la mise en œuvre de la feuille de route et du plan sur la région, dans un cadre contractuel avec le conseil régional.

Je tiens également à vous remercier pour votre engagement, Mesdames et Messieurs les représentants des partenaires sociaux, vous qui avez participé activement aux travaux de préparation du projet de convention 500 000 formations supplémentaires et qui en êtes signataires par l’intermédiaire du COPAREF, c’est-à-dire le Comité Paritaire interprofessionnel Régional pour l’Emploi et le Formation Professionnelle.
Je sais, Messieurs les Co-Présidents, combien vous êtes mobilisés en région sur les questions d’emploi et de formation et je vous en félicite.

Au sein du CREFOP, vous suivrez, au plus près du terrain, la mise en œuvre de deux documents contractuels signés aujourd’hui, qui n’ont de sens que s’ils produisent des résultats tangibles et visibles pour les habitants de la Région.

Ensemble, que voulons-nous faire dans le cadre de cette feuille de route et du Plan 500 000 formations supplémentaires ? Très simplement, nous voulons nous saisir collectivement des enjeux du moment et agir en conséquence :

  • Nous voulons favoriser par notre action coordonnée le développement de filières économiques stratégiques qui sont créatrices d’emploi : c’est ce que vous comptez faire avec la Feuille de partagée
  • Et nous voulons dans le même temps répondre aux besoins en compétences des entreprises et des territoires sur les métiers en tension comme sur les métiers d’avenir : c’est l’enjeu du Plan 500 000 que vous allez réaliser tout au long de l’année 2016.

Nous le savons : pour retrouver un emploi, il faut être bien formé et maîtriser les compétences professionnelle exigées par l’environnement de travail quel que soit le métier. Au sein d’une économie en mutation permanente et accélérée, les actifs ont besoin de renouveler régulièrement leurs connaissances et savoir-faire.
Et pour trouver un emploi après la formation il faut des entreprises performantes qui créent de l’activité et des emplois de qualité, pérennes et durables.

Or, nous constatons qu’il est encore trop difficile pour beaucoup de gens d’entrer en formation dans notre pays, en comparaison à d’autres grands pays européens. Il faut donc simplifier les procédures si nous voulons permettre à plus de personnes d’accéder à la formation.

Le Gouvernement s’attache depuis 2012 à renforcer l’accès à la formation de ceux qui en ont le plus besoin, notamment les demandeurs d’emploi, avec l’exigence de favoriser leur retour et leur maintien dans l’emploi, dans le cadre d’un parcours adapté et pertinent, et en lien avec les besoins des entreprises.
Dans ce contexte, le plan 500 000 formations supplémentaires exprime une volonté politique forte, celle de définir le nombre d’actions supplémentaires que le conseil régional s’engage à mettre en place au-delà de son effort de 2015 et la compensation financière apportée par l’Etat, qui dégage au total un financement exceptionnel de 1 Md€ pour les actions conduites en région.

Ce Plan s’articule autour de trois objectifs :

  • doubler le nombre annuel de formations à destination des personnes en recherche d’emploi pour le porter à un million ;
  • porter une attention particulière aux besoins des demandeurs d’emploi peu ou pas qualifiés et de longue durée, qui sont les plus durement frappés par les incidents qui peuvent intervenir dans leur parcours professionnel ;
  • préparer l’avenir, le Président de la République en a souligné la nécessité, par des formations aux nouveaux métiers liés à la transition énergétique ou à la transformation numérique.
    Il ne s’agit pas de former pour former mais de bien former, avec des parcours de formation adaptés favorisant l’accès à des qualifications utiles. Car rien n’est pire que cet enlisement, cet éloignement progressif et de plus en plus fatal. On comptabilise aujourd’hui dans notre pays 760.000 personnes prises dans une précarité durable, alternant chômage, interim, CDD et chômage… Ce sont ces personnes que nous devons aider à retrouver un horizon digne.

La Région Ile-de-France dispose de grands atouts et de grands projets notamment avec les chantiers à venir du Grand Paris ou le projet du développement du Très Haut Débit. Ces secteurs porteurs de croissance que vous comptez développer ensemble, Etat-Région-Partenaires sociaux, ouvrent autant d’opportunités de parcours qualifiants aux jeunes, et d’emplois de qualité au plus grand nombre.

Vous en conviendrez : l’ambition que nous portons ensemble dans cette Feuille de route comme avec le Plan 500 000 est grande.

J’en suis convaincue, la réalisation de nos objectifs partagés est indispensable pour répondre à l’urgence économique et sociale évoquée par le Président de la République le 18 janvier dernier.
Je sais pouvoir compter sur l’engagement de tous les acteurs du niveau régional, sur votre implication personnelle, Madame la Présidente, Mesdames, Messieurs les partenaires sociaux, représentants des organisations syndicales et patronales, tout comme sur celle des services de l’Etat. Je suis également certaine de la pleine mobilisation de Pôle emploi dans la réalisation des actions qui lui seront confiées dans ce cadre.

Les signatures d’aujourd’hui ne sont pas uniquement l’aboutissement d’une phase intense d’échanges pour élaborer ces deux conventions régionales. Cette signature est, surtout, un élan et un engagement collectif dans un chantier essentiel pour la bonne santé économique et sociale de notre pays.
Je vous remercie.