Intervention de François Rebsamen - Colloque emplois d’avenir dans les collectivités territoriales

Discours prononcé par le Ministre à l’occasion du colloque emplois d’avenir dans les collectivités territoriales - le 23 septembre 2014

Un engagement pour la jeunesse

  Depuis 2012, la jeunesse est la priorité du Président de la République, pour l’ensemble du mandat.
  Les assises de l’apprentissage l’ont encore montré. L’apprentissage, c’est l’une des voies royales pour s’insérer dans l’emploi.
  Mais il est des jeunes qui n’en sont pas là. 150 000 sortent chaque année du système scolaire sans diplôme ni qualification.
  L’école ne leur convient pas, ils veulent aller chercher du travail. Ils trouvent parfois un petit boulot, pas longtemps, et puis plus rien, le temps passe, le découragement monte, le désœuvrement s’installe.

Le ministère du travail mobilisé pour l’emploi de tous

  Les emplois d’avenir sont avant tout pour ces jeunes, et pour ceux qui, bien qu’ayant obtenu un CAP ou un BEP, ne parviennent pas à franchir le seuil de l’emploi.
  Le cœur de l’action du ministère du travail, c’est d’aller vers ceux pour lesquels le marché du travail est le plus sélectif, surtout en temps de crise.

Les collectivités ont relevé le défi

  Elles représentent un peu moins d’un tiers des recrutements (28%).
  Même si dans certaines collectivités, nous sommes confrontés à une posture politique d’élus souhaitant faire échouer ce grand projet du Président de la République, a plupart des élus de gauche comme de droite, se sont emparés du dispositif, car ils ont saisi qu’il représentait une immense chance d’insertion professionnelle pour les jeunes éloignés de l’emploi.
  Le rôle des collectivités ne se limite pas aux jeunes qu’elles ont engagés. Il faut souligner le cofinancement, le soutien aux associations pour leur permettre également de recruter des jeunes en emploi d’avenir.

Oui, les emplois d’avenir sont une réussite

  Je tiens toujours à le rappeler dans ces périodes où les victoires sont niées, moquées, relativisées.
  Le Président de la République avait fixé un objectif de 100 000 emplois d’avenir en 2013. Il a été atteint.
  Il a souhaité que ce dispositif soit réservé aux jeunes peu qualifiés : aujourd’hui, 82% des jeunes embauchés n’ont pas le bac, et plus de 40% n’ont aucun diplôme.
  C’est un immense défi, et je sais tout le travail qui a été nécessaire pour éviter les amalgames entre des jeunes sans diplôme et des jeunes sans compétence.
  Le succès des emplois d’avenir, c’est aussi de montrer que cette jeunesse, qui a pu avoir des accidents de parcours dans sa scolarité, est pleine de talent, de motivation, et peut apporter quelque chose au quotidien aux collectivités et à la collectivité.
  Les emplois d’avenir poursuivaient également l’objectif d’être un vrai emploi, un emploi de qualité, sur un temps long, et à temps plein. Car ce sont les garanties d’une insertion professionnelle durable + ce qui permet aux jeunes d’accéder à l’autonomie : passer le permis, trouver un logement, prendre un forfait de téléphone portable, autant de choses simples auxquelles on ne peut pas accéder avec des contrats précaires. Là encore, le défi est relevé : plus de 90% de temps pleins, plus de la moitié de CDD de 3 ans ou de CDI.
  Le tutorat, l’accompagnement par les missions locales favorisent la réussite du jeune et explique les seulement 10% de ruptures précoces des contrats que nous observons (la moitié à l’initiative du jeune). C’est largement en deçà de tous les dispositifs d’insertion que nous avons connus jusqu’alors, et un quart des « rompants » accèdent à nouveau à un emploi dans les 3 mois suivant la rupture.

Une condition sine qua non : la formation

  Il reste une condition sine qua non à la réussite de ce dispositif, et surtout à la réussite de tous ces jeunes : c’est la formation.
  La formation, le diplôme, la qualification, ce sera le sésame de ces jeunes pour continuer dans la vie active après leur emploi d’avenir. C’est l’assurance qu’après leur emploi d’avenir, ils auront quelque chose qui est reconnu par tous les employeurs, et qui a une valeur sur le marché du travail.
  Ce n’est pas une mince affaire. Particulièrement dans les collectivités, où les jeunes n’ont pas vocation, après trois ans, à rester dans les effectifs.
  Or, financer des formations qualifiantes ne fait pas partie de l’ADN du CNFPT, que je salue, et avec lequel nous travaillons au quotidien pour lever les freins à la formation des jeunes en emploi d’avenir.
  C’est la raison pour laquelle vous êtes réunis aujourd’hui.
  J’attends beaucoup de vos échanges, pour que chacun, collectivités, acteurs du service public de l’emploi, financeurs de la formation, sache ce qu’il peut faire, ce qu’il doit faire, et ce que vous pourriez faire collectivement pour trouver toutes les solutions pour que ces jeunes en emploi d’avenir dans les collectivités bénéficient de cette formation, qui est au cœur même du dispositif.

Nous devons encore mobiliser

  En 2014, ce sont 95 000 emplois d’avenir qui sont programmés, après les 100 000 de 2013. Et en raison du succès du dispositif auprès des jeunes et des employeurs, le programme se poursuivra en 2015.
  Derrière chaque emploi d’avenir, il y a un jeune sorti de la « galère », un projet de vie qui peut avancer, un nouveau départ, une famille qui reprend espoir.