Installation du Conseil d’orientation de la participation, de l’intéressement, de l’épargne salariale et de l’actionnariat salarié (COPIESAS). Introduction par François Rebsamen. Vendredi 20 juin 2014

Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Monsieur le Député Castaner,
Mesdames et messieurs les membres du conseil,

Je suis heureux d’être parmi vous pour l’installation du Conseil d’orientation de la participation, de l’intéressement, de l’épargne salariale et de l’actionnariat salarié, dont l’abréviation – COPIÉSAS –sera plus simple à manier que l’intitulé complet (faute d’être élégant !).

Je vous prie d’emblée d’excuser le Premier ministre, qu’une contrainte d’agenda de dernière minute (retenu à l’Elysée) à empêcher d’installer ce conseil dont il est le Président. Je crois aussi que Christian Eckert devra nous quitter avant le terme de notre réunion.

L’installation du COPIÉSAS - tant attendue par nombre d’entre vous - répond à un besoin évident : se doter d’un espace d’échange collégial sur ces sujets importants que sont l’intéressement, la participation, l’épargne salariale et l’actionnariat salarié.

Je remercie Christophe CASTANER d’avoir accepté d’en être le Vice-président. Vous disposez là d’un animateur hors pair et d’un fin connaisseur de ces enjeux à la croisée du social et de l’économique.

Les sujets qui nous réunissent aujourd’hui ont connu sous la précédente majorité une instabilité juridique totale : une loi quasiment tous les ans au cours des 10 années qui ont précédé l’élection de François Hollande ! Il en résulte un paysage brouillé, un empilement de textes et pour nombre d’entreprises et de salariés une méconnaissance voire une incompréhension.

Nous nous inscrivons dans une démarche radicalement différente.

Avec des convictions :

- l’épargne salariale est une composante de notre modèle social, un héritage gaulliste, devenu un héritage commun, qui est aujourd’hui un objet dynamique du dialogue social ;

- les entreprises qui jouent le jeu de l’intéressement, de la participation, des plans d’épargne salariale ou de l’actionnariat salarié au bénéfice de leurs salariés sont plus performantes !

Parce que partager la performance de l’entreprise avec ses salariés, c’est non seulement juste mais c’est efficace ! C’est ça le sens profond de la participation. C’est ça qui fait le succès de l’intéressement là où il est mis en place.

Les grands théoriciens y verront une volonté de réconcilier le travail et le capital. Je crois que c’est plus simple que cela. Il s’agit de reconnaitre que la richesse première de l’entreprise, ce sont les salariés qui la composent. Bien évidemment, il ne s’agit pas de concurrencer le salaire. Il s’agit de partager la performance de l’entreprise qui est le résultat de l’engagement des salariés au quotidien.

Les partenaires sociaux qui se sont engagés dans le cadre du pacte de responsabilité ne s’y sont pas trompés en programmant l’ouverture d’une délibération sur ces sujets. Je sais les réserves de certains d’entre vous sur le Pacte. Mais je pense que sur cette question, nous pouvons nous rejoindre sur l’objectif.

Ce sujet sera un des sujets majeurs de la table-ronde qu’animera Christian Eckert lors de la prochaine Grande conférence sociale des 7 et 8 juillet.
Les travaux que vous engagez en alimenteront le contenu et surtout en feront vivre les conclusions. Nous voulons que le COPIÉSAS soit le cadre où s’imagine une réforme ambitieuse de l’épargne salariale mais aussi une instance durable d’expertise et de concertation des parties prenantes. Il y a beaucoup à faire en termes d’égalité d’accès des salariés, de simplification et de bonne allocation de ce puissant levier de financement de notre économie et des investissements sur notre territoire.

Autant de beaux enjeux à explorer, que Christian Eckert puis Christophe Castaner vont vous présenter.