Inauguration du Centre de formation des Compagnons du Devoir à Pantin

Seul le prononcé fait foi

Monsieur le Premier conseiller des Compagnons du Devoir, cher Bertrand NAULEAU,
Monsieur le Maire de Pantin, cher Bertrand KERN,
Madame la Vice-présidente de la Région Ile de France en charge de l’apprentissage, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, chère Hella KRIBI-ROMDHANE,
Monsieur le Directeur général de Résidence Sociale de France, cher Bruno ROUSSEAU,

Je suis heureux de participer à l’inauguration de la maison des Compagnons, au cœur de la future cité du savoir-faire du Grand Paris.

1. Les Compagnons du Devoir ont un savoir-faire reconnu : par ce projet, ils démontrent leur capacité à ancrer et réinventer le modèle du compagnonnage et de l’apprentissage en France.

Cette inauguration lance la création « d’une grande école des Hommes de métier en compagnonnage ». Elle se veut une véritable école de formation, avec des espaces collaboratifs qui mettent l’accent sur l’interactivité et la transmission.
Pourquoi ce projet est-il innovant ?
- Parce qu’il repose sur une méthode intégrée qui propose un parcours éducatif individualisé et sécurisé.
- Parce que les bénéficiaires pourront y trouver un accompagnement global, c’est à dire, un endroit où s’informer, où il est possible d’être hébergé, où le lien avec les entreprises est constant.
- Parce que le réseau des maisons des compagnons est connecté aux bassins d’emploi. C’est le gage d’une insertion professionnelle réussie au cœur des besoins économiques locaux.

Je salue ici l’ensemble des partenaires financiers et les énergies nombreuses qui ont permis la réussite de l’opération.

2. Dans leurs actions, les Compagnons du Devoir peuvent compter sur le soutien des pouvoirs publics.

J’ai entendu certaines craintes quant aux modalités de financement de l’association. Vous le savez, le Gouvernement mène une réforme profonde de la formation professionnelle et a modifié le processus de collecte de la taxe d’apprentissage. Je souhaite rappeler devant vous l’objectif de la réforme : réorienter la formation professionnelle, pour qu’elle bénéficie à ceux qui en ont besoin ; mais aussi, développer fortement l’apprentissage dans notre pays. Comment ? En augmentant ses ressources, et en garantissant qu’elles sont effectivement orientées vers l’apprentissage. Je sais aussi que cette réforme exige une évolution des pratiques et de l’organisation des acteurs, à tous les niveaux. C’est notamment votre cas, puisque vous avez, parmi de nombreuses spécificités qui font votre identité, la particularité d’être organisme de collecte, interprofessionnel et national.

Votre implication dans la poursuite de ces objectifs est constante. Voilà pourquoi un amendement dans le cadre du projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi a été adopté. Il permettra à l’association de continuer jusqu’en 2018, à collecter de la taxe d’apprentissage. Cela lui donnera un temps supplémentaire pour mettre en œuvre la réforme dans de bonnes conditions et de sécuriser de manière pérenne les sources de financement de ses CFA.

3. L’inauguration du Centre de formation des Compagnons du Devoir à Pantin est un atout de plus dans la grande mobilisation pour l’apprentissage.

Nous partageons tous ici un constat : l’apprentissage est un outil très efficace d’insertion sur le marché du travail pour les jeunes et de réponse aux besoins de compétences des entreprises. C’est une voie aujourd’hui reconnue et sollicitée :
- 91% des jeunes de notre pays ont une bonne image de l’alternance
- 80% des professionnels ayant embauché un apprenti sont satisfaits et rembauchent un autre apprenti à la fin du mandat.
C’est aussi une voie d’avenir car c’est un chemin sûr vers l’emploi :
- Dans sept cas sur dix on trouve un emploi dans les six mois après un apprentissage.
- Dans 100% des cas, c’est une main d’œuvre compétente formée par les entreprises elles-mêmes.
Il n’est plus besoin de le démontrer : l’apprentissage est une arme contre le chômage des jeunes. Mais c’est aussi un dispositif gagnant pour les entreprises. Ces dernières ont plus que jamais besoin d’une main d’œuvre qualifiée, compétitive, qui corresponde réellement à leurs besoins de compétences.

Nous sommes mobilisés pour développer l’apprentissage et atteindre l’objectif de 500 000 apprentis en 2017 fixé par le Président de la République. Chacun dans son champ d’action :

- L’Etat, d’abord, a mis en place un cadre incitateur, simplifié, pour faciliter les embauches d’apprentis.

o Grâce à l’aide « TPE jeune apprenti », correspondant au principe « Zéro coût », toute entreprise de moins de 11 salariés employant un apprenti percevra 368 euros par mois pour compenser les cotisations sociales restant à payer et la rémunération légale.
o Grâce à la prestation « réussite apprentissage », ciblée sur des territoires prioritaires, 10 000 jeunes pourront se préparer à l’apprentissage, et les employeurs seront aidés pour les intégrer durablement dans leur milieu de travail.

- Les Régions ensuite :

L’Etat apporte 202 M€ supplémentaires dont 77 M€ affectés aux Régions. Cela doit leur permettre d’exercer pleinement leurs responsabilités et de mener rapidement des actions en faveur de l’apprentissage.

- Les CFA ont eux aussi leur rôle à jouer :

Il nous faut viser partout sur le territoire la mise en place d’une offre de services complète et de bon niveau pour les employeurs et les jeunes sur l’apprentissage. Les compagnons du devoir sont en ce sens un modèle qu’il faut développer et généraliser.

- Mais surtout, c’est in fine aux entreprises de s’engager pour l’apprentissage :

Toutes ces mesures doivent permettre aux entreprises de s’engager immédiatement et collectivement en faveur de l’apprentissage. Il en va de leur responsabilité. Les petites, moyennes et grandes entreprises sont appelées à se mobiliser et profiter de ce nouveau cadre, très incitateur, pour concrétiser les embauches d’apprenti.

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Mesdames et Messieurs,

Je le disais, les Compagnons du Devoir sont un modèle. Ce n’est pas pour rien qu’ils traversent les siècles et que leurs valeurs sont plus que jamais ancrées dans la société. Ces valeurs, outre l’excellence du savoir-faire, ne sont autre que le partage, la transmission, la solidarité, l’effort.

L’apprentissage permet de les concrétiser. Chacun de nous se mobilise et nous allons réussir. Réussir à fédérer les énergies pour que demain plus de jeunes entrent en apprentissage. Réussir à ce que les entreprises forment la jeunesse du pays pour répondre à leurs besoins. Réussir à faire vivre les valeurs qui nous réunissent aujourd’hui.

Je vous remercie.