Discours de François Rebsamen à l’assemblée générale de l’APCMA, 28 mai 2014

Monsieur le Président Alain Griset,
Mesdames et messieurs,
Je suis heureux de pouvoir m’exprimer en clôture de votre assemblée générale.

Votre Président a interpelé le gouvernement. Je l’ai entendu et ma présence ici est bien la preuve que le Gouvernement est à l’écoute.
Je comprends vos inquiétudes nourries par le rapport de la MAP, et je suis attentif aux difficultés économiques que rencontrent les CMA.
J’en ferai part à mes collègues.

Pour ma part je m’exprimerai ce soir sur mon périmètre ministériel.

- Je suis ministre du travail et de l’emploi, par conséquent celui de la formation professionnelle et de l’apprentissage. On pourrait dire « ministre des compétences et des savoir-faire ».
C’est à ce titre que je suis là et que je veux vous apporter tout mon soutien dans vos actions en faveur de l’apprentissage.
Cette assemblée générale les a rappelées, notamment la labellisation des dernières universités des métiers et de l’artisanat.

- Quand nous parlons d’artisanat, nous pensons aux métiers manuels, aux savoir-faire, à l’exigence du travail bien fait, aux artisans eux-mêmes, seuls, ou avec leurs apprentis.
On oublie trop souvent que, derrière toutes ces petites entreprises, il y a vos structures qui agissent, qui les défendent et qui les portent. Je veux parler des Chambres des Métiers et de l’Artisanat ainsi qu’à leur réseau, l’Assemblée Permanente que vous présidez, cher Alain Griset.

- La décision d’avoir recours à l’apprentissage est individuelle, mais ensuite c’est un parcours qui résulte d’un accompagnement collectif, que ce soit pour le logement, la pédagogie, la transmission des savoirs et celle des entreprises. Que ce soit encore pour la protection juridique ou la mise en place de formations (universités régionales des métiers et de l’artisanat en cours de création).

Dans tous ces domaines, l’expertise de l’APCMA est essentielle, et je veux redire ici sa légitimité et sa pertinence.

- L’artisanat, ce sont aussi des TPE avec leurs enjeux de compétitivité et de pérennité, avec des moments clés : création, recrutement, formation, et le choix de prendre un apprenti.
Là encore votre accompagnement est essentiel.

Vous le savez, j’ai eu l’occasion de le dire et de le redire : l’apprentissage, est une de mes priorités , c’est une priorité politique.
Mon objectif, vous le connaissez, c’est 500 000 apprentis en 2017.

Je sais, cet objectif a déjà été affiché de nombreuses fois, comme je le rappelais l’autre jour devant les CCI,…
En 2006, Gérard Larcher annonçait 500 000 apprentis pour… 2009. D’autres ont entretemps promis 600 000 puis 800 000 ou 1 million d’apprentis

Mais aujourd’hui cet objectif de 500 000 apprentis est impératif parce que c’est bon pour l’économie, déterminant pour son redressement. Et que c’est essentiel pour l’avenir de notre jeunesse.

- Cet objectif est réaliste :
Parce que l’apprentissage, c’est rentable !

75% des employeurs sont pleinement satisfaits de l’apprentissage et jugent que le coût engendré par un apprenti est compensé par la valeur ajoutée qu’il crée.

Parce que l’apprentissage, c’est simple !

Je connais la crainte de la paperasserie, perte de temps et d’énergie, mais les démarches sont bien moins compliquées que par le passé. Désormais, l’enregistrement des contrats se fait en ligne, et la chambre des métiers ou le CFA sont là pour aider.

Parce que l’apprentissage c’est la qualité !

Il donne à l’entreprise ou à la filière des collaborateurs bien formés, efficaces et qu’on peut fidéliser.

- Cet objectif est exaltant :

Parce que l’apprentissage, c’est l’excellence, le savoir faire, le métier
On ne le dira jamais assez.

Je veux lutter contre une vision dépassée et du passé de l’apprentissage. L’alternance n’est pas une voie de secours pour les jeunes en échec scolaire ou sortant de l’école pas ou peu qualifiés.

Parce que l’apprentissage c’est une voie rapide vers l’emploi, avec 70 à 90% de taux de placement selon les branches.

Parce que l’apprentissage c’est une voie de promotion sociale et de réussite.

Sur le million d’artisans que compte notre pays, 500 000 furent apprentis. L’apprentissage est inscrit dans l’ADN du monde artisanal. D’ailleurs 42% des apprentis (180 000) sont aujourd’hui chez un artisan.

Parce que l’apprentissage c’est la relève assurée.

Un demi-million d’entrepreneurs arrêteront leur activité dans la décennie qui vient. La transmission de ces centaines de milliers d’entreprises artisanales est un véritable enjeu pour l’emploi, et les jeunes formés en apprentissage seront souvent les mieux placés pour prendre la relève. Le contrat de génération le permet également.

La réforme de l’apprentissage que nous avons faite et qui est d’ailleurs saluée, porte de belles avancées :

- la réorientation de la taxe d’apprentissage vers l’apprentissage,
- la possibilité de conclure un contrat d’apprentissage dans le cadre d’un CDI pour fidéliser et sécuriser un jeune,
- ou le rôle des CFA pour épauler les jeunes dans la recherche d’une entreprise.

Le pacte de responsabilité et de solidarité apporte la visibilité nécessaire et les crédits destinés à l’apprentissage et aux CFA vont augmenter dès 2015.

C’est donc maintenant que s’ouvre une nouvelle phase dont la première étape est de réussir la rentrée : pas un jeune pris en CFA ne doit se retrouver sans employeur.

Je connais et je rends hommage à votre implication pour l’apprentissage : 112 CFA, 26 universités des métiers et de l’artisanat, 100 000 jeunes formés et 3000 salariés qui interviennent dans le processus.

Je compte donc sur vous pour nous aider à mobiliser les entreprises.

Nous avons déjà réussi à entamer la diminution du chômage des jeunes, agissons ensemble pour continuer dans cette voie, dans l’intérêt des jeunes, de leurs familles et de notre pays.