Cérémonie du 11 novembre

Discours de François REBSAMEN

Seul le prononcé fait foi

Mesdames, messieurs,

Pour qu’elle ne soit pas qu’un mot, la reconnaissance que la nation doit à tous ceux qui sont morts pour elle a besoin du souvenir.
C’est pour cela que nous sommes réunis, comme chaque année, à la date de la signature de l’armistice de la Première Guerre mondiale.
Je tiens à saluer les membres du Bureau des Anciens Combattants et Victimes de guerre des Affaires sociales et leur président, M. BELLIFA, qui nous font l’honneur de leur présence aujourd’hui.
Et je tiens également à remercier toutes celles et ceux qui ont contribué aux deux expositions et à la projection qu’accueille le Ministère jusqu’au 20 novembre.

C’est grâce à vous que le souvenir perdure et que l’émotion suscitée par les grands drames de l’histoire demeure intacte.

Cette émotion doit guider notre pensée à travers l’histoire, vers tous ceux qui ont souffert de la Grande Guerre.
Tous ceux qui ont connu l’horreur des tranchées et du front.
Tous ceux qui ont continué de vivre, à l’arrière, en sachant un mari, un père, un fils, un frère menacé par les balles.
Ne célébrons pas la victoire que marqua l’armistice comme le triomphe de l’esprit guerrier.
Célébrons-la comme l’avènement de la paix, après quatre années de feu au cours desquelles les travailleuses et les travailleurs français payèrent un lourd tribut à l’absurdité des combats.

Cette paix dura à peine plus de vingt ans. Et ces vingt ans suffirent à réveiller les puissances de la terre qui semblaient s’être assoupies le 11 novembre 1918. L’histoire nous dit combien la paix est fragile et elle nous dit aussi toute l’actualité de la lutte que mène la France pour son maintien, partout dans le monde.

Guillaume Apollinaire, qui devait sa « tête étoilée » à la cruauté des combats et qui mourut trois jours trop tôt pour connaître la victoire, écrivait :
« La victoire avant tout sera / De bien voir au loin, / De tout voir de près / Et que tout ait un nouveau nom. »

En ce jour de mémoire, je souhaite que nous célébrions aussi cette aspiration collective au renouveau, à la paix et à l’entente qu’exprime le poète, et qui seuls assurent à l’histoire de ne pas se répéter.

Je vous remercie.