La méthode d’enquête
Cette enquête, qui repose sur des interviews, interroge les impacts de l’usage des systèmes d’intelligence artificielle (SIA) dans les entreprises et les organisations publiques.
Elle a été menée en 2022 auprès de 250 décideurs (direction générale, direction RH, direction SI, direction de l’innovation), travaillant au sein d’entreprises et d’organisations publiques de plus de 50 salariés. Les répondants exercent dans divers secteurs tels que l’industrie (15 %), l’administration publique (15 %), les services financiers (13 %), du BTP, la construction et le transport (9 %).
Des premiers résultats significatifs
L’enquête met en évidence les systèmes d’IA (SIA) les plus utilisés, les motifs qui ont présidé à leur mise en œuvre, les freins et obstacles que les projets ont dû lever et les impacts ressentis ou projetés des SIA sur les différentes dimensions du travail.
Voici les premiers résultats :
- Les systèmes d’IA décrits par les répondants sont globalement matures, c’est-à-dire déjà déployés et utilisés, en particulier dans le secteur industriel.
- Les SIA sont généralement mis en place au motif de la réduction du risque d’erreur (pour 85 % des répondants), de l’amélioration de performance des salariés (75 %), et de la réduction des tâches fastidieuses (74 %). On note également que les répondants déclarent fréquemment utiliser des systèmes d’IA pour garantir la sécurité des salariés, en particulier dans l’industrie.
- Davantage que le coût de développement, le manque de compétences en interne (37 %) et la compatibilité avec les outils existants (38 %) sont identifiés comme les principaux obstacles au déploiement de SIA.
- Le ressenti d’impact positif de l’IA est bien plus élevé chez les répondants qui utilisent l’IA (90 %) que chez ceux qui ne l’utilisent pas (48 %).
- Les résultats montrent que les systèmes d’IA ont des effets sur l’ensemble des dimensions du travail, telles que le sens, l’autonomie, la responsabilisation des salariés, les relations sociales, mais aussi et surtout sur l’évolution des compétences et des savoir-faire (pour près de 70 % des répondants).
Et après ?
Des investigations terrain sont en cours. Leurs résultats permettront de compléter et de confronter les constats de cette première enquête.
À propos du LaborIA
Le LaborIA a été créé en novembre 2021 par le ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion et Inria. Ce laboratoire de recherche vise à explorer le rapport des entreprises et des acteurs publics à l’intelligence artificielle. Il a également pour ambition de déployer des expérimentations concrètes, en situation de travail, sur différentes thématiques : conditions de travail, recrutement, évolution des compétences, dialogue social technologique, etc.
Le LaborIA est piloté par un comité exécutif composé de douze membres, dont cinq personnalités qualifiées issues de la société civile. Une fois par an, il réunit les partenaires sociaux dans un format élargi.
Le LaborIA Explorer est la première zone d’expérimentation portée par le LaborIA et opérée par Matrice (institut d’innovation sociale et technologique). Ses travaux visent à explorer les impacts de l’IA sur le travail au sens large, et notamment la notion de confiance entre un SIA et ses utilisateurs.
Pour aller plus loin
- Communiqué de presse : Le LaborIA publie ses premiers résultats d’observation du déploiement de l’IA dans les organisations sur travail-emploi.gouv.fr
- LaborIA - Création d’un centre de ressources et d’expérimentations sur l’intelligence artificielle dans le milieu professionnel sur travail-emploi.gouv.fr
- Intelligence artificielle : quels impacts sur le monde du travail ? sur inria.fr