Team Jolokia, Aurélie Surroca : "la mixité de profils apporte de la richesse."

La Team Jolokia, entièrement issue de la diversité, lève les amarres pour la 5e édition. Avant le Tour de Belle-Ile à bord du 60-pieds de l’équipage, Aurélie Surroca, 52 ans et responsable du réseau des experts scientifiques et techniques du groupe SNCF, se confie sur cette aventure prônant la diversité des profils, des âges comme vecteur de performance et servant de laboratoire social aux chercheurs l’Université de Rennes.

« Pour la réussite d’un projet ou d’une manœuvre en voile,
il est impératif de se fonder sur une mixité de profils.
 »


A 52 ans, Aurélie Surroca fait partie des 23 membres de la Team Jolokia réunissant sous le sceau de la diversité des équipiers aux profils variés pour courir des régates comme la Middle Sea Race, l’Armen Race ou la Fastnet Race. C’est un nouveau défi pour cette responsable du réseau des experts scientifiques et techniques du groupe SNCF qui a, à son actif, une transatlantique en trio et 16 années d’expérience en régate. Pour le relever, elle se rend 4 jours par mois à Lorient pour s’entraîner sur le bateau de 60-pieds. Avant de prendre le large, elle évoque l’importance de la diversité et de la gestion des âges en entreprise.

Pourquoi avez-vous souhaité relever le défi de la Team Jolokia ?

Je pratique la régate depuis 16 ans. Lors d’une compétition en 2013, j’ai repéré un magnifique bateau de course au large de 60-pieds, celui de Jolokia. Je n’avais navigué que sur des bateaux de 38-pieds maximum. En cherchant sur les réseaux sociaux, j’ai découvert l’initiative de l’association et son slogan « la différence est une force » qui correspondent parfaitement à mes valeurs. Lutter contre les stéréotypes et les discriminations en faisant une place à chacun en mer ou sur terre est essentiel à un bon épanouissement. La mixité de profils apporte également de la richesse aux résultats.

Justement, comment dépasser les stéréotypes ?

En valorisant les compétences de chacun. Il y a un pan sociétal et une part d’observation importante à travers cette expérience réalisée en collaboration avec les chercheurs de l’Université de Rennes. Avec les 23 membres de l’équipage, nous représentons un échantillon de diversité. Nous montrons que notre groupe âgé de 19 à 57 ans, composé de 5 juniors et 4 seniors, est performant.

Au sein de la Team Jolokia, quel est votre rôle ?

Pour profiter de mon expérience de navigation, on m’a affectée à un poste clé pour la vélocité du bateau, la grand-voile. Au sein de l’équipage, les seniors apportent à l’équipage des capacités de gestion de groupes, du recul et une capacité à mesurer le caractère exceptionnel des moments que nous vivons ensemble. Il y a beaucoup d’échanges et d’entraide entre nous.

Selon votre expérience en entreprise et en mer, qu’apporte la diversité avec la gestion des âges à un projet ?

La diversité des profils me paraît essentielle. Le binôme junior-senior permet de réaliser du reverse mentoring. Les jeunes qui arrivent dans une entreprise ont des connaissances et des savoirs plus frais. Ce sont ces jeunes qui vont accompagner les cadres pour leur faire découvrir de nouvelles connaissances, plutôt que d’être guidés par les seniors. S’en suit alors un dialogue intéressant entre les binômes où les seniors expliquent en retour aux nouvelles recrues leurs connaissances sur l’entreprise et son interface. Il y a un partage respectueux des savoirs en entreprise.

Que vous apporte cette expérience sur le plan professionnel ?

J’ai envie de porter cette parole autour de la diversité en expliquant qu’en agissant ensemble, plutôt que les uns contre les autres, nous obtenons des résultats performants. C’est la voie vers laquelle nous devons tous nous diriger : c’est impératif pour notre société.

L’engagement des ministères sociaux en faveur de la gestion des âges des agent.e.s

Le plan de gestion des âges est un des axes principaux de la politique interne de promotion de la diversité et de lutte contre les discriminations menée par les ministères sociaux. Le principe : l’ensemble des agent.e.s doit pouvoir bénéficier, sans considération d’âge, des mêmes perspectives d’intégration et d’évolution professionnelle, à tous les niveaux hiérarchiques.
Plus de 50 % des agent.e.s des ministères sociaux sont âgés de 50 ans et plus. les ministères sociaux travaillent à une gestion dynamique des âges de la vie professionnelle avec des actions valorisant les compétences individuelles des agent.e.s, leur employabilité au fil de leur parcours professionnel, l’amélioration des conditions de travail et la lutte contre les représentations négatives et les stéréotypes.
Une attention particulière est portée au management des différentes générations au sein des équipes.