Accès à la formation des inscrits à France Travail : évolution depuis 2017
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La direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares) du ministère du travail a consacré une étude à l’accès à la formation des personnes inscrites à France Travail entre 2017 et mi‑2023. Cette publication mesure la part des inscrits qui suivent une formation professionnelle financée par des fonds publics dans les douze mois suivant leur inscription, hors formations mobilisées via le compte personnel de formation (CPF) autonome. Ces données permettent de suivre les politiques publiques en matière d’insertion et d’adaptation des compétences.
Source et dispositif statistique
L’analyse repose sur le dispositif Formation, chômage et emploi (Force), qui croise quatre bases administratives :
- les entrées en formation des stagiaires (Brest),
- le fichier historique des épisodes de demande d’emploi (FH),
- les mouvements de main-d’œuvre (MMO),
- le système d’information des Missions locales (I‑Milo).
Ce rapprochement permet de reconstituer les trajectoires des inscrits et de calculer des taux d’accès à la formation à 12, 24 et 36 mois. Certaines actions, comme les programmes du Plan d’investissement dans les compétences ou des expérimentations, ne sont pas incluses, ce qui peut sous‑estimer l’accès global.
Évolution des taux depuis 2017
Au deuxième trimestre 2023, 10,1 % des inscrits accèdent à une formation dans l’année suivant leur inscription, contre 8,5 % début 2017. Après une hausse jusqu’en 2019 (10,9 %), la crise sanitaire a entraîné un recul, suivi d’une reprise sans retour complet au niveau pré‑crise.
Les formations certifiantes restent moins fréquentes : 3,9 % en 2023 contre 2,8 % en 2017, avec une tendance plus stable pendant la crise.
Caractéristiques des publics
Les jeunes sont les plus concernés : 11,8 % des moins de 25 ans accèdent à une formation dans l’année, contre 9,8 % pour les 26‑50 ans et 7,8 % pour les 51 ans ou plus.
Le niveau de diplôme joue également :
- Peu ou pas diplômés : 10,4 %
- Bacheliers : 11,0 %
- Niveau bac+2 et plus : 9,2 %
Les écarts entre hommes et femmes sont faibles : 10,3 % pour les femmes contre 10,0 % pour les hommes. La durée d’inscription a aussi une incidence : pour les inscrits du deuxième trimestre 2021, le taux passe de 10,4 % dans les 12 mois suivant l’inscription à 17,4 % dans les 36 mois.
Disparités territoriales
Les taux varient fortement selon les territoires. Mayotte affiche le niveau le plus bas (6,5 %), tandis que la Martinique (13,7 %), les Hauts‑de‑France (13,1 %) et la Guyane (12,3 %) sont en tête. Entre 2017 et 2023, la progression est particulièrement forte en outre‑mer (+7,4 points en Guyane) et en Île‑de‑France (+3,4 points). À l’inverse, certains territoires reculent, comme les Pays de la Loire (‑1,5 point).
CPF autonome et taux global
En intégrant le CPF autonome, le taux global atteint 13,4 % en 2023, contre 15,0 % en 2021. Le recours à ce dispositif, qui permet de financer une formation sans intermédiaire, ralentit depuis 2021. Plus de la moitié des formations suivies via le CPF autonome sont certifiantes.
Perspectives d’usage
Ces résultats offrent un indicateur fiable pour suivre l’accès à la formation des demandeurs d’emploi et identifier les publics prioritaires. Ils mettent en évidence des inégalités persistantes selon âge, diplôme et territoire. Le dispositif Force, grâce à l’appariement des données administratives, constitue un outil stratégique pour évaluer l’efficacité des politiques de formation et anticiper les besoins. L’intégration future des dispositifs exclus et une meilleure prise en compte du CPF autonome permettront d’affiner le suivi et d’orienter les financements vers les publics les plus éloignés de l’emploi.
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