Acide fluorhydrique ou Fluorure d’hydrogène

Données générales

L’acide fluorhydrique (HF) n’est pas un acide comme les autres. C’est un puissant corrosif et un agent décalcifiant redoutable (très forte affinité pour le calcium avec fixation possible dans les dents, les os et le sang).

Il réagit violemment avec l’eau, les bases fortes anhydres ou en solutions concentrées. Il attaque le verre. Ses solutions aqueuses attaquent la plupart des métaux avec dégagement d’hydrogène inflammable et explosible.

Il est principalement utilisé pour :

  • La fabrication de composés organiques fluorés ;
  • La fabrication de fluorures inorganiques ;
  • L’industrie pétrolière (catalyseur d’alkylation).

Les secteurs les plus touchés par l’acide fluorhydrique :

  • L’industrie des métaux à l’occasion du décapage des métaux en particulier ;
  • L’industrie électronique pour le traitement de surface des composants électroniques ;
  • L’industrie du verre au cours de la gravure et du polissage du verre et du cristal ;
  • L’industrie du bâtiment pour le nettoyage de façades ;
  • L’industrie chimique (notamment en laboratoire).

Les secteurs les plus touchés par l’utilisation d’acide chlorhydrique :

Il est principalement utilisé dans :

  • Les industries fabriquant des engrais ;
  • Les industries préparant des chlorures et sels métalliques divers.

Il est utilisé comme agent d’hydrolyse, catalyseur de réaction et réactif analytique dans :

  • L’industrie métallurgique, en particulier pour le décapage ou détartrage des métaux ;
  • L’industrie pharmaceutique, photographique et alimentaire ;
  • L’industrie des matières plastiques et des matières colorantes ;
  • L’industrie des colles et des gélatines ;
  • Les industries utilisant des produits de nettoyage (détergents…).

Quels sont les risques ?

Risques aigus (exposition brève)

  • Par inhalation : irritations oculaires (conjonctivite, kératite, opacités cornéennes) et respiratoires (pharyngite, laryngite, bronchopathie chronique, à terme sténoses bronchiques, sténoses pulmonaires et œdème pulmonaire).
  • Par contact cutané : brûlures avec des produits contenant de l’acide fluorhydrique ou susceptibles d’en libérer. Elles sont souvent retardées avec la dilution.
  • Par ingestion : douleurs buccales, vomissements fréquents parfois sanglants, pouvant entraîner des paresthésies (fourmillements, picotements, brûlures), convulsions, troubles de la conduction, hémorragie digestive, perforation œsophagienne ou gastrique, détresse respiratoire et insuffisances rénales ou encore œdème laryngé peuvent survenir quelques jours après l’ingestion de l’acide fluorhydrique.
  • Lésions pouvant évoluer vers la nécrose.
  • Danger mortel.

Risques chroniques (exposition prolongée)

  • Irritation de la peau ;
  • Irritations oculaires et respiratoires ;
  • Douleurs articulaires et limitation des mouvements ;
  • Intoxications : fluoroses, exostoses ou encore ostéophytes qui se traduisent par une augmentation de la densité osseuse et/ou une malformation osseuse.

Autres risques

Risque d’incendie non pas par son caractère inflammable mais par son action corrosive sur les métaux. Il se produit alors un dégagement d’hydrogène qui est source d’incendies ou d’explosions (fumées d’incendies dangereuses en raison de la présence d’acide fluorhydrique).

Les moyens de prévention

  • Substituer l’acide fluorhydrique par un produit non dangereux ou moins dangereux ;
  • Vérifier et prendre connaissance de l’étiquetage et de la fiche de données de sécurité du produit (notamment sur les précautions d’emploi et de stockage) ;
  • Manipuler en vase clos et à défaut sous hotte aspirante pour éviter l’inhalation de gaz ou vapeurs ;
  • Se munir des équipements de protection individuelle systématiquement lors de la manipulation du produit (certaines conditions de travail nécessiteront une protection individuelle imperméable couvrant l’intégralité du corps et de la tête comprenant bottes, pantalon, gants à manches longues, visière de protection…) ;
  • Mettre à disposition du personnel les moyens de traitement appropriés (douche de sécurité, lave œil, gel de gluconate de calcium : veiller au respect des dates de péremption…) ;
  • Informer les salariés sur les risques encourus et les moyens de s’en prémunir (précautions et mesures à respecter en cas de brûlures : laver abondamment à l’eau pendant 10 à 15 minutes…) ;
  • Informer le centre hospitalier le plus proche de l’utilisation de ce produit en entreprise pour assurer la rapidité et l’efficacité des secours en cas de brûlures ;
  • Stocker le produit dans un local ventilé, à l’abri de la lumière, à accès restreint et sous rétention (si utilisation d’une pompe de transfert, la stocker sous rétention) ;
  • Ne pas stocker le produit (corrosif) avec des métaux.

Sources réglementaires

Classement et étiquetage

Il est classé très toxique et corrosif.

Valeur limite à ne pas dépasser

  • Article R. 4412-149 du Code du Travail
  • VLEP à court terme (15 minutes maximum) : 3 ppm ou 2.5 mg/ m3.
  • VLEP moyenne pondérée (8 heures) : 1.8 ppm ou 1.5 mg/ m3.

Tableaux de maladie professionnelle

Tableaux n° 32 des maladies professionnelles

Dispositions particulières

Les dispositions générales sur l’aération/assainissement des locaux de travail : Articles R. 4222-1 et suivants du code du travail

La prévention du risque chimique : Articles R. 4412-1 et suivants du code du travail

Pour en savoir plus

Fiche toxicologique INRS FT6 : « Fluorures d’hydrogène et solutions aqueuses »