Contrat initiative emploi
Service public de lemploi
MINISTÈRE DE LEMPLOI, DU TRAVAIL
ET DE LA COHÉSION SOCIALE
Délégation générale à lemploi
et à la formation professionnelle
Circulaire DGEFP no 2005-11 du 21 mars 2005 relative à la mise en oeuvre du contrat initiative emploi (CIE) rénové
NOR : SOCF0510286C
(Texte non paru au Journal officiel)
Références :
Articles L. 322-4-8, R. 322-16 à R. 322-16-3 du code du travail ;
Loi no 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale (art. 45) ;
Décret no 2005-243 du 17 mars 2005 relatif aux contrats initiative emploi, aux contrats daccompagnement dans lemploi et modifiant le code du travail.
Textes abrogés :
Articles L. 322-4-2 à L. 322-4-5 du code du travail ;
Décret no 2003-565 du 27 juin 2003 modifiant le décret no 2002-400 du 25 mars 2002 relatif au contrat initiative-emploi ;
Circulaire no 95-36 du 6 novembre 1995 ;
Circulaire no 96-18 du 18 juin 1996 ;
Circulaire no 96-27 du 26 août 1996 ;
Circulaire no 99-14 du 8 mars 1999 ;
Instruction DGEFP provisoire du 28 décembre 2001 ;
Circulaire DGEFP no 2002-23 du 17 avril 2002 ;
Circulaire DGEFP no 2003-15 du 30 juin 2003.
Texte modifié : article L. 832-2 du code du travail relatif au contrat daccès à lemploi.
Annexe : document Cerfa relatif à la convention CIE.
Le ministre délégué aux relations du travail à Madame et Messieurs les préfets de région (Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (Mesdames et Messieurs les directeurs départementaux du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Monsieur le directeur général de lANPE ; Monsieur le directeur général de lAFPA.
Le dispositif du contrat initiative emploi a été rénové par la loi de programmation pour la cohésion sociale.
Dorénavant, ce dispositif est mobilisé par le service public de lemploi dans le cadre de lenveloppe unique régionale.
Son économie est retracée dans le « Questions-réponses » qui suit.
Mes services sont à votre disposition pour tout renseignement complémentaire (anne.girel@dgefp.travail.gouv.fr).
Pour le ministre et par délégation : Le délégué adjoint à lemploi et à la formation professionnelle, S. Clément |
CONTRAT INITIATIVE EMPLOI (CIE)
1. Les objectifs du CIE
2. La convention
3. Le contrat de travail
4. Les personnes bénéficiaires
5. Les employeurs
6. Les actions daccompagnement, de formation et de VAE
7. Les aides de lEtat et les exonérations patronales de sécurité sociale
8. La mise en oeuvre et le pilotage de la mesure
CONTRAT INITIATIVE EMPLOI (CIE)
Le contrat initiative emploi (CIE) est un contrat aidé qui a été rénové dans le cadre de la loi de programmation pour la cohésion sociale. Il est mobilisé dans le cadre de lenveloppe unique régionale par le service public de lemploi et prescrit par lAgence nationale pour lemploi, pour le compte de lEtat.
1. Les objectifs du CIE
1.1. Quels sont les objectifs du CIE ?
Le contrat initiative emploi, réservé aux employeurs du secteur marchand, doit permettre un accès rapide à lemploi durable des personnes en difficulté sur le marché du travail.
Pour ce faire, le SPE mobilise en tant que de besoin toute la gamme doutils à sa disposition et sassure de la construction de parcours cohérents. Cest ainsi quil peut notamment mobiliser, en complément et concomitamment au CIE, les instruments suivants :
- les prestations de lANPE ;
- les prestations daccompagnement complémentaires à celles déjà proposées par le SPE et pouvant être financées sur lenveloppe unique régionale ;
- les actions de VAE ;
- loffre de services de lAFPA ;
- les ateliers de pédagogie personnalisée ;
- les actions de formation du conseil régional lorsque celui-ci le souhaite.
Dans sa politique dutilisation du CIE, le SPE doit tenir compte de lexistence des autres outils du secteur marchand, notamment le CI-RMA spécifiquement destiné aux bénéficiaires de minima sociaux (RMI, ASS et API), le SEJE pour les jeunes, le contrat de professionnalisation pour les jeunes et les demandeurs demploi, ou lADE (aide dégressive à lemployeur) pour les personnes indemnisées par les ASSEDIC.
Lemployeur doit être incité à mettre en oeuvre les actions de tutorat, daccompagnement et de formation nécessaires à linsertion.
Pour les bénéficiaires de CIE conclus pour une durée déterminée, lAgence locale pour lemploi conduit un entretien avant la fin de la convention. Cet entretien doit permettre de sassurer que les moyens nécessaires à une insertion professionnelle durable ont été mis en oeuvre et, le cas échéant, den mobiliser de nouveaux.
1.2. Le CIE rénové est-il applicable dans les départements
et collectivités territoriales doutre-mer ?
Larticle 47 de la loi de cohésion sociale (I, 1er alinéa) substitue la base juridique du CIE rénové au CIE dans larticle L. 832-2 relatif au contrat daccès à lemploi, dispositif spécifique ultramarin aux DOM et à Saint-Pierre-et-Miquelon. Le CIE ne sapplique donc pas outre-mer, Mayotte y compris.
2. La convention
2.1. A partir de quand les nouvelles dispositions
du CIE sappliquent-elles ?
A compter du 1er mai 2005, les conventions initiative emploi seront conclues en application des articles L. 322-4-8, R. 322-16 à R. 322-16-3 du code du travail pris en application de la loi no 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale.
Les conditions déligibilité des employeurs et des personnes sans emploi bénéficiaires, ainsi que les montants des aides de lEtat, seront fixés chaque année par arrêté du préfet de région en fonction des orientations définies par le service public de lemploi régional (SPER).
Jusquà cette date, les conventions initiative emploi sont conclues en application des articles L. 322-4-2 à L. 322-4-5 du code du travail avant modification par la loi de programmation pour la cohésion sociale. Les conventions et contrats initiative emploi conclus sous ce régime le restent jusquà leur terme.
2.2. Quels sont les cas justifiant un refus de conclure
une convention initiative emploi ?
La convention ne peut pas être conclue si létablissement a procédé à un licenciement économique dans les six mois précédant la date deffet du contrat, ni lorsque lembauche est la cause ou la conséquence directe du licenciement dun salarié en contrat à durée indéterminée. Lemployeur doit également être à jour du versement de ses cotisations et contributions sociales. Pour chacun de ces cas, la conclusion dune convention CIE doit être refusée.
Dans les cas où lemployeur, ou le salarié proposé à lembauche, ne correspondent pas au publics et conditions ciblés par le SPER sous lautorité du préfet de région.
Dans les cas où le directeur dagence locale pour lemploi agissant pour le compte de lEtat lestime opportun dès lors que cette décision est motivée (exemples : en cas de recours abusif par un employeur aux contrats aidés, de procès-verbal en matière de travail illégal...).
2.3. Quelle est la durée dune convention CIE ?
Les conventions CIE ont une durée maximale de vingt-quatre mois, renouvellements compris.
En cas dembauche du salarié en CDD, la convention a une durée égale à la durée du contrat de travail.
En cas dembauche du salarié en CDI, la convention a une durée déterminée par lALE signataire au nom de lEtat, dans la limite maximale de vingt-quatre mois.
2.4. Comment est matérialisé lengagement réciproque entre lEtat
et lemployeur permettant la conclusion dun CIE ?
Par une convention établie selon un modèle joint en annexe, validé par la DUSA, et disponible sur le site www.travail.gouv.fr. Cette convention est signée par lemployeur et lANPE, pour le compte de lEtat, préalablement ou concomitamment à lembauche du salarié. Elle doit être intégralement renseignée.
Aucun contrat CIE ne peut être conclu avant la signature de cette convention qui détermine le montant de laide de lEtat.
La convention initiative emploi prévoit, dans ses conditions générales, les engagements respectifs de lemployeur, du salarié, et le cas échéant, ceux du service public de lemploi.
2.5. Quelle est lALE (agence locale pour lemploi)
compétente pour signer cette convention ?
LALE compétente est celle dont dépend lentreprise ou létablissement, lieu dexécution du contrat de travail.
2.6. Quelles sont les conditions de renouvellement
de la convention ?
Les conventions CIE peuvent être renouvelées deux fois, dans la limite de vingt-quatre mois au total.
Le renouvellement dun CIE doit être exceptionnel : il nest accordé que si lemployeur a bien rempli ses obligations et si ce renouvellement est nécessaire pour finaliser le parcours dinsertion du salarié, dans les cas dembauche en CDD dont la durée initiale na pas permis une professionnalisation suffisante.
Avant chaque renouvellement, le salarié en CIE doit avoir bénéficié dun entretien avec un conseiller ANPE. Cet entretien est destiné à faire un point détape sur sa situation au regard de laccès à un emploi non aidé et sur la réalisation des actions de formation, daccompagnement ou de tutorat qui ont éventuellement été inscrites à laconvention et mises en oeuvre par lemployeur ou le SPE. LALE détermine alors sil est opportun de renouveler la convention.
2.7. Quels sont les cas de figure justifiant
la conclusion dun avenant ?
Un avenant est nécessaire lorsque les conditions de la convention initiale sont modifiées, partiellement ou totalement. Il peut exister :
- des avenants portant la durée de la convention au-delà de la période initialement convenue (voir point 2.6) : à cette occasion, le taux daide de lEtat peut être revu si lANPE considère que lemployeur sengage à réaliser un effort significatif en matière de formation et daccompagnement et si le SPER a décidé que de tels efforts devaient donner lieu à un taux de prise en charge majoré ;
- des avenants de modification de la raison sociale de lemployeur, lorsque la structure avec laquelle avait été initialement conclue la convention fait lobjet dune modification de sa situation juridique au sens de larticle L. 122-12 du code du travail. Ce transfert de CIE auprès du nouvel employeur ne peut se faire sans laccord de lANPE et doit donner lieu à transmission au CNASEA des documents nécessaires au paiement des aides (SIRET, RIB...) ;
- des avenants de modification de la durée du travail. Laugmentation ou la diminution de la durée du travail du salarié, lorsquelle est acceptée par lANPE, doit faire lobjet dune modification de la convention. Le montant des aides sera calculé sur la base de la nouvelle durée effective en heures travaillées du salarié. La durée horaire du travail est également suivie dans le cadre de létat de présence trimestriel et des bulletins de paie qui doivent être retournés par lemployeur au CNASEA.
Dans tous les cas, les avenants aux conventions CIE nécessitent la signature des deux parties et sont rédigés sur le même formulaire que celui utilisé pour les conventions initiales. Ils font lobjet dune numérotation spécifique, générée automatiquement par le module de prescription de lextranet EUR.
2.8. Comment numéroter ces conventions ?
Les numéros de convention sont organisés de la manière suivante :
- les trois premiers caractères correspondent au numéro de département (soit 0 plus deux chiffres, ou 02A pour les ALE situées dans la zone de la DDTEFP Corse-du-Sud et 02B pour la zone DDTEFP Haute-Corse, 59L pour la zone de la DDTEFP de Lille et 59V pour la zone de la DDTEFP de Valenciennes) ;
- les deux caractères suivants correspondent au mois en cours ;
- les deux caractères suivants correspondent aux deux derniers chiffres de lannée en cours ;
- les six caractères suivants correspondent au code de lALE où est signée la convention ;
- les quatre caractères suivants correspondent à un numéro dordre séquentiel correspondant à la place occupée par la convention individuelle conclue dans lALE (soit 00001 à 9999) ;
- les deux derniers caractères correspondent à la numérotation des avenants.
Pour attribuer un numéro de convention, le prescripteur doit se connecter sur lextranet EUR (voir points 8.7 et 8-10). Cest en effet lors de la saisie du dossier sur lextranet, que lapplication attribuera un numéro de dossier fiable, unique et contrôlé.
Saisie dune convention initiale :
Dès la connection, le département et le code ALE sont reconnus. Le prescripteur devra alors renseigner le mois de signature de la convention et lannée millésime.
087 06 05 087040
Il cochera ensuite la case « contrat initial ».
Puis, il saisira les données relatives à « Numéro IDE », « Date dembauche », « Date de fin prévue », « Taux de prise en charge » et « Durée hebdomadaire ». En utilisant un bouton « Création », lapplication fournira un numéro de dossier (gestion dun compteur).
087 06 05 087040 1256 00
Le conseiller ALE devra alors reporter ce numéro sur le Cerfa qui sera transmis au CNASEA.
Saisie dun avenant :
Pour saisir un avenant, le prescripteur procédera à une recherche du dossier sur lextranet EUR. Puis, il devra indiquer la nature de lavenant quil entend enregistrer en cochant la case correspondante : avenant de renouvellement ou avenant de modification (voir point 2.7). Lapplication générera alors automatiquement un numéro de dossier.
Exemple :
- pour un premier renouvellement de convention initiale (sans quaucun autre avenant nait été conclu), le numéro généré sera 1.0 ;
- pour un deuxième renouvellement de convention initiale (sans quaucun autre avenant nait été conclu), le numéro généré sera 2.0 ;
- pour un premier avenant modificatif effectué après un premier renouvellement, le numéro davenant généré sera 1.1 ;
- pour un deuxième avenant modificatif effectué après un deuxième renouvellement, le numéro davenant généré sera 2.2.
2.9. Comment est évaluée la convention ?
Une évaluation en cours de convention est nécessaire afin de préparer la sortie du bénéficiaire de CIE lorsque celui-ci a été conclu à durée déterminée.
Pour ce faire, lALE reçoit le salarié en CIE dans les deux mois précédant la date prévue de fin de contrat, afin deffectuer un bilan de la convention et des actions complémentaires de formation ou daccompagnement ayant pu être menées et afin de définir les actions à entreprendre pour quil accède à un emploi non aidé.
Le CNASEA conduit auprès de chaque ancien salarié en CIE une enquête sur le déroulement de la convention et sa situation à lissue du CIE. Les résultats sont mis à disposition du SPE et doivent orienter son action en matière de suivi de la personne (le cas échéant) et de futur conventionnement de lemployeur (le cas échéant).
2.10. Comment contrôle-t-on lapplication de la convention ?
En signant la convention, lemployeur sengage à prendre connaissance des dispositions législatives et réglementaires applicables et accepte que les agents de lANPE ou de la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle accèdent à ses locaux pour vérifier, en tant que de besoin, la bonne exécution de la convention.
2.11. Quelles sont les voies de recours en cas de litige ?
En cas de refus de conventionnement de la part de lANPE ou pour tout litige relatif au déroulement de la convention, lemployeur ou la personne bénéficiaire (personne sans emploi ou salarié embauché) peut adresser dans un délai de deux mois lun des recours suivants :
- recours gracieux auprès de lagence locale pour lemploi ;
- recours hiérarchique auprès de la direction générale de lANPE ;
- recours contentieux devant le tribunal administratif compétent.
Lorsquelle a lintention de dénoncer la convention pour non-respect des dispositions conventionnelles, lANPE en informe lemployeur. Ce dernier dispose alors dun délai de sept jours pour faire connaître ses observations.
A lissue de ce délai, et si elle souhaite maintenir sa décision, lANPE notifie à lemployeur sa décision de dénonciation et linforme par avis recommandé des conséquences financières quelle implique. Elle informe également le CNASEA de cette décision afin quil procède au recouvrement des aides de lEtat.
Lemployeur peut exercer, dans un délai de deux mois à compter de la dénonciation prononcée par lANPE, un des recours administratifs ou contentieux dans les conditions décrites précédemment.
En cas de litige concernant le paiement de laide ou sa suspension, pendant le déroulement de la convention, ou lorsque la convention est résiliée en raison de la rupture de contrat, lemployeur peut exercer un recours gracieux auprès du CNASEA. Le recours hiérarchique sexerce auprès du ministre chargé de lemploi. Le recours contentieux sexerce devant le tribunal administratif compétent.
3. Le contrat de travail
3.1. Quelles sont les caractéristiques du contrat de travail
conclu en application de la convention CIE ?
Le contrat de travail conclu en application de la convention CIE est un contrat de travail de droit privé à durée déterminée ou indéterminée. Les CIE ancienne formule étaient conclus en majorité pour une durée indéterminée et conduisaient de ce fait le plus souvent à linsertion durable. Il est souhaitable que les nouveaux CIE soient également dans la majeure partie des cas signés pour une durée indéterminée.
Ce contrat peut être à temps partiel ou à temps complet. Il doit être conclu par écrit.
La durée du CDD ne peut excéder vingt-quatre mois. Le CIE conclu pour une durée déterminée est régi par larticle L. 122-2 du code du travail (sauf en ce qui concerne les renouvellements). Il résulte de ce texte que les dispositions de larticle L. 123-3-11 relatives au délai de carence entre deux contrats ne sont pas applicables en lespèce. Il ny a pas lieu de verser lindemnité de fin de contrat prévue à larticle L. 122-3-4 du code du travail, sauf disposition conventionnelle plus favorable.
La durée hebdomadaire de travail ne peut être inférieure à vingt heures, sauf lorsque les difficultés rencontrées par le salarié sont telles quil ne peut assurer un tel horaire.
3.2. Quelle est la rémunération en CIE ?
Les salariés en CIE sont rémunérés conformément aux dispositions conventionnelles applicables dans lentreprise ou létablissement. Cette rémunération ne peut être inférieure au SMIC.
3.3. Faut-il faire application des conventions collectives ?
Le salarié en CIE bénéficie de lensemble des stipulations des conventions et accords collectifs applicables dans lentreprise.
3.4. Le contrat de travail peut-il se cumuler
avec une autre activité rémunérée ?
Le CIE peut se cumuler avec une activité complémentaire rémunérée dans la limite de la durée maximale du travail applicable. Cependant, le CIE sadressant à des personnes ayant des difficultés à trouver un emploi, les cas de cumul doivent rester exceptionnels.
3.5. Quels sont les cas de rupture du CIE ?
Lorsque le CIE est conclu en CDI, il peut être rompu à linitiative de lemployeur (licenciement pour motif économique, licenciement pour motif personnel), à linitiative du salarié (démission), ou par accord entre les parties.
Le CIE conclu en CDD ne peut être rompu avant léchéance du terme, sauf accord entre les parties, quen cas de faute grave du salarié ou de force majeure (art. L. 122-3-8 du code du travail).
Toutefois, larticle L. 322-4-8 du code du travail prévoit un autre cas de rupture anticipée du CDD à linitiative du salarié (laccord de lemployeur nétant donc pas nécessaire) : lorsque cette rupture permet au salarié dêtre embauché en CDI, en CDD dau moins six mois ou de suivre une formation conduisant à une qualification visée aux quatre premiers alinéas de larticle L. 900-3.
La méconnaissance par lemployeur de ces dispositions ouvre droit pour le salarié à des dommages et intérêts dun montant au moins égal aux rémunérations quil aurait perçues jusquau terme de son contrat.
Toute rupture doit impérativement être signalée à lANPE et au CNASEA dans un délai de sept jours francs.
3.6. Le salarié doit-il respecter un préavis
en cas de rupture à son initiative ?
Non, le salarié na pas à respecter de préavis en cas de rupture du contrat de travail dans les cas suviants prévus à larticle L. 322-4-8 du code du travail :
- rupture du contrat à durée déterminée avant son terme pour permettre au salarié dêtre embauché par un contrat à durée déterminée dau moins six mois ou à durée indéterminée, ou de suivre une formation conduisant à une qualification telle que prévue aux quatre premiers alinéas de larticle L. 900-3 ;
- suspension du contrat de travail à la demande du salarié afin deffectuer une période dessai chez un autre employeur afin doccuper un emploi en CDI ou CDD de plus de 6 mois. Si, à lissue de la période dessai chez le nouvel employeur, le salarié est recruté, le contrat est rompu sans préavis et la convention est résiliée.
3.7. Le salarié doit-il présenter un justificatif (promesse dembauche, attestation de formation) du motif de rupture à son initiative ?
Aucune formalité nest imposée, mais lemployeur bénéficiaire de la convention de CIE peut demander au salarié de justifier la réalité de lembauche auprès du nouvel employeur, en produisant la promesse dembauche ou le contrat de travail.
3.8. Quels sont les cas de suspension du contrat ?
Les cas de suspension sont les mêmes que pour les salariés de droit commun.
Sy ajoute la possibilité, à la demande du salarié, de suspendre le contrat afin de lui permettre deffectuer une période dessai afférente à une offre demploi visant une embauche en contrat à durée indéterminée ou à durée déterminée au moins égale à six mois. En cas dembauche à lissue de cette période dessais, le contrat est rompu sans préavis.
Toute suspension doit impérativement être signalée à lANPE et au CNASEA (délai de 7 jours francs). Comme pour tous les CDD (art. L. 122-3-5 du code du travail), la suspension du CIE, pour quelque motif que ce soit, ne fait pas obstacle à léchéance du contrat.
Le versement de laide est suspendu lorsque la rémunération nest pas maintenue.
3.9. Comment sont calculés les droits à congés payés
des salariés en CIE ?
Sous réserve de dispositions conventionnelles plus favorables, le salarié en CIE a droit à un congé dont la durée est déterminée à raison de 2,5 jours par mois de travail effectif (art. L. 223-2 du code du travail).
Par ailleurs, larticle L. 212-4-2 du code du travail pose expressément le principe de légalité des droits des salariés à temps partiel avec les autres salariés : ils bénéficient donc dun congé de même durée que les salariés qui travaillent selon lhoraire applicable dans létablissement.
Lindemnité compensatrice de congés payés ne faisant lobjet daucune prise en charge par lEtat ni au titre de la rémunération ni en matière dexonération de cotisations sociales, il convient dinciter lorganisme employeur à faire bénéficier ses salariés en CIE de la totalité de leurs congés avant le terme de leur contrat.
3.10. Comment ces salariés sont-ils décomptés dans le calcul
des effectifs de létablissement ?
Pendant toute la durée de la convention initiative emploi, les bénéficiaires des contrats initiative emploi ne sont pas pris en compte dans le calcul de leffectif du personnel des entreprises dont ils relèvent pour lapplication à ces entreprises des dispositions législatives et réglementaires qui se réfèrent à une condition deffectif minimum de salariés, exception faite de celles qui concernent la tarification des risques daccidents du travail et de maladies professionnelles.
Les salariés embauchés en CIE sous contrat à durée indéterminée sont donc décomptés dans le calcul des effectifs à partir de la fin de la convention, soit au maximum au bout de vingt-quatre mois.
3.11. Les salariés en CIE peuvent-ils avoir la qualité délecteurs dans les élections de représentants du personnel ? Peuvent-ils être également éligibles ?
Oui, ces salariés ont la qualité délecteurs. Ils peuvent également être éligibles ou candidats à une élection professionnelle. La chambre sociale de la Cour de cassation précise quun salarié exclu du calcul de leffectif est électeur et éligible, dès lors quil remplit la condition dancienneté requise, pour lélection de délégués du personnel (cass. soc. 30 mai 1996, société hôtelière Paris-Clichy, hôtel Mercure Paris Montmartre c/Mahamdou).
3.12. Que se passe-t-il en cas darrêt maladie
en cours de contrat CIE ?
Lorsquun salarié en CIE est en arrêt de travail pour maladie, il peut percevoir les indemnités journalières prévues par le régime général de lassurance maladie ou par un régime spécial de sécurité sociale. Par ailleurs, les dispositions des conventions collectives qui prévoient un maintien de salaire pendant le délai de carence de trois jours ou une indemnisation complémentaire au-delà de ce délai sont applicables aux salariés en CIE.
Dans ces deux cas, le CNASEA effectue le versement de laide au vu des états trimestriels de présence indiquant le maintien ou non de la rémunération du salarié, dans les conditions suivantes :
- si la rémunération est maintenu par lemployeur pendant la période de carence de trois jours, laide de lEtat est versée dans les conditions habituelles ;
- au-delà de la période de carence de trois jours, si lemployeur verse une indemnisation complémentaire aux indemnités journalières de la sécurité sociale, cette indemnisation servira dassiette au calcul de laide, dans la limite du SMIC, avec application du taux prévu à la convention.
4. Les personnes bénéficiaires
4.1. Qui peut être embauché dans le cadre du CIE ?
Le champ des personnes éligibles au CIE est volontairement défini de manière large, permettant ainsi la mobilisation du CIE pour toute personne rencontrant des difficultés particulières daccès à lemploi.
Chaque année, le SPER propose au préfet de région darrêter les catégories de personnes éligibles au CIE, au vu du diagnostic territorial effectué et en fonction des objectifs de résultats fixés par le ministre.
4.2. Les bénéficiaires du RMI, de lASS ou de lAPI
peuvent-ils bénéficier dun CIE ?
Rien ne sy oppose mais il appartient au SPER den décider au vu du diagnostic territorial, et notamment des perspectives de recours aux dispositifs qui leur sont dédiés : le CI-RMA et le contrat davenir doivent être prioritairement mobilisés pour les allocataires de minima sociaux depuis six mois et plus.
4.3. Les jeunes sont-ils éligibles ?
Là encore, rien ne sy oppose et il appartient au SPER den décider au vu du diagnostic territorial, et notamment du recours aux dispositifs qui leur sont dédiés (SEJE, apprentissage, contrats de professionnalisation).
4.4. A-t-on lobligation dêtre inscrit à lANPE
pour être embauché dans le cadre dun CIE ?
Non, il nest pas obligatoire dêtre inscrit à lANPE pour être embauché en CIE.
La personne embauchée en CIE en contrat à durée déterminée est inscrite en catégorie 5. Elle pourra ainsi tout au long de son CIE accéder aux prestations du SPE. Les personnes embauchées en CE en contrat à durée indéterminée sont radiées de la liste des demandeurs demploi.
4.5. Les ressortissants communautaires peuvent-ils bénéficier
dun contrat initiative emploi ?
Les travailleurs communautaires déjà introduits sur le marché du travail français peuvent bénéficier dun contrat initiative emploi.
Suite à la suppression de lobligation de détention dun titre de séjour introduite par larticle 14 de la loi no 2003-119 du 26 novembre 2003, les travailleurs communautaires nont pas à produire de pièces justificatives particulières. Ils doivent pouvoir bénéficier dun CIE dès lors quils satisfont les conditions déligibilité fixées par larrêté du préfet de région.
4.6. Le salarié peut-il bénéficier
dun contrat aidé après un CIE ?
Non, sauf cas très exceptionnels, car le CIE est en soi une mesure destinée à favoriser laccès direct à un emploi durable et non à un enchaînement avec un autre contrat aidé.
4.7. Peut-on faire bénéficier dun CIE une personne
sortant dun autre contrat aidé ?
Le SPER décide des conditions déligibilité au CIE. Compte tenu de lobjectif poursuivi pour les contrats aidés (linsertion durable dans lemploi non aidé), le passage dun contrat aidé du secteur non marchand (contrat davenir ou CAE) vers un contrat aidé du secteur marchand (CIE, RMA) peut être pertinent.
Sagissant de la succession de deux contrats aidés au titre de la politique de lemploi, on considère quil ny a pas lieu dobserver un délai de carence.
5. Les employeurs
5.1. Qui peut embaucher en CIE ?
Les employeurs qui cotisent au régime dassurance chômage :
- larticle L. 351-4 vise les employeurs affiliés au régime dassurance chômage ;
- les 3o et 4o de larticle L. 351-12 visent les entreprises, sociétés et organismes en régime dauto-assurance tels les établissements publics à caractère industriel et commercial des collectivités territoriales, les sociétés déconomie mixte dans lesquelles les collectivités territoriales ont une participation majoritaire, les chambres de métiers, les services à caractère industriel et commercial gérés par les chambres de commerce et dindustrie, les chambres dagriculture ainsi que les établissements et services dutilité agricole des chambres dagriculture.
Les employeurs de pêche maritime non couverts par lesdits articles.
Les particuliers employeurs ne peuvent pas conclure de CIE.
5.2. Les associations peuvent-elles recourir au CIE ?
Oui.
5.3. Les groupements demployeurs peuvent-ils recourir au CIE ?
Oui.
5.4. Par rapport à ces conditions légales, quels employeurs
peuvent embaucher en CIE dans la région ?
LALE signe la convention au nom de lEtat. Il lui appartient :
- de vérifier que lemployeur appartient aux catégories éligibles ;
- de sassurer quil entre dans les cibles arrêtées le cas échéant par le préfet de région ;
- de veiller à ce quil remplisse les conditions favorables à linsertion professionnelle des personnes embauchées.
6. Les actions daccompagnement, de formation et de VAE
6.1. Les conventions CIE doivent-elles obligatoirement
prévoir des actions de formation ou daccompagnement ?
Les conventions CIE peuvent prévoir des actions daccompagnement, de formation professionnelle ou de validation des acquis de lexpérience.
Celles-ci ne sont pas obligatoires mais doivent être mises en oeuvre si nécessaire, notamment pour les salariés embauchés en contrat à durée déterminée.
6.2. A qui incombe leur mise en oeuvre ?
Leur mise en oeuvre incombe en premier lieu à lemployeur.
En conséquence, les employeurs doivent permettre à leurs salariés en CIE daccéder à lensemble des actions de formation articulées autour :
- du plan de formation de lentreprise ;
- du droit individuel à la formation.
Les employeurs peuvent désigner, à lintérieur de la structure, un tuteur chargé daccompagner le salarié pour la réalisation de son travail (le nom de ce tuteur devant être communiqué au salarié, par exemple dans le contrat de travail). Ils peuvent également mettre en place un accompagnement spécifique vers lemploi assuré par lentreprise ou par un organisme extérieur.
Le service public de lemploi régional peut à ce titre décider daccorder aux employeurs réalisant des efforts particulièrement significatifs en matière de formation ou daccompagnement des bénéficiaires de CIE une prise en charge majorée qui aura été préalablement définie par arrêté du préfet de région.
6.3. Le SPE peut-il également intervenir pour la mise en oeuvre
dactions de formation ou daccompagnement ?
En complément de ce qui peut être pris en charge par lemployeur, les bénéficiaires de contrats aidés doivent dorénavant avoir accès également à lensemble de loffre de service du SPER dune manière beaucoup plus systématique que par le passé, lorsque cela est nécessaire pour permettre une insertion durable.
Cest ainsi que les personnes en CIE à durée déterminée peuvent, dans le cadre de la politique définie en SPER, accéder en plus des entretiens individuels avec un conseiller à la prestation de service la mieux adaptée à leur situation et, plus particulièrement :
- les prestations daccompagnement dans lemploi, les prestations daccompagnement vers lemploi et les prestations de définition du projet professionnel ;
- les bilans de compétences approfondis ;
- les ateliers de lANPE.
Ces salariés ont accès également aux ateliers de pédagogie personnalisée (APP), ainsi quau module dinitiation à la navigation sur internet (NSI) sur prescription de lANPE ou des APP.
Le SPER a également la faculté dorganiser, en complément des actions déjà prises en charge par lemployeur ou de celles déjà proposées par lANPE, des actions daccompagnement spécifiques, pour certains types de publics en CIE et considérés comme particulièrement en difficulté. Il sagit :
- dactions financées grâce à une « réserve » prélevée sur lenveloppe unique régionale. Les DDTEF seront chargées, sous lautorité du préfet et en concertation avec le SPE local, du développement de ces actions. Une instruction complémentaire avec un modèle de convention vous sera prochainement adressée. Ces fonds ne pourront en aucun cas servir à financer des actions de formation ;
- dactions spécifiques daccompagnement en faveur de jeunes en difficulté mobilisées dans le cadre du fonds dinsertion professionnelle des jeunes (FIPJ) et des crédits conséquents dont le SPER disposera pour animer une politique active daccès à lemploi des jeunes.
Dautres prestations ne relevant pas directement du SPE peuvent également répondre aux besoins des salariés en insertion. Cest notamment le cas des actions de type ASI (appui social individualisé).
Les formations organisées par les conseils régionaux peuvent également dans certains cas contribuer à la professionnalisation des salariés en CIE. Il appartient au SPER de définir, en lien avec les collectivités concernées, les conditions dans lesquelles cette offre pourra être mobilisée.
6.4. Les formations doivent-elles être organisées
hors ou sur le temps de travail ?
Lorsquelles sont organisées et prises en charge par lemployeur, il appartient à ce dernier de déterminer les conditions de réalisation de ces formations, dans le respect du droit commun.
Lorsquelles sont prises en charge par une autre collectivité, il convient de déterminer à lavance, avec lemployeur et le salarié, les conditions de réalisation de laction.
7. Les aides de lEtat et les exonérations
patronales de sécurité sociale
7.1. Quelle est laide accordée pour lembauche en CIE ?
LEtat prend en charge une part du salaire minimum de croissance brut multiplié par le nombre dheures travaillées (dans la limite du temps de travail inscrit à la convention).
La part prise en charge par lEtat est déterminée par arrêté du préfet de région en fonction de différents éléments :
- caractéristiques des bénéficiaires permettant de déterminer leur niveau de difficulté daccès à lemploi ;
- statut de lemployeur ;
- situation du bassin demploi ;
- efforts consentis par lemployeur en matière de formation professionnelle, de tutorat, daccompagnement ou de VAE.
Cette part ne peut en tout état de cause excèder 47 % du SMIC horaire brut.
7.2. Qui procède au versement de laide de lEtat,
selon quelles modalités ?
Le CNASEA est chargé de verser aux employeurs le montant de laide de lEtat sattachant à la convention.
Le premier versement intervient dès la date deffet de la convention et au plus tard dans le mois de lembauche. Ce premier versement correspond à un mois daide. Les versements des aides se font par avance, tous les mois.
Le CNASEA adresse ensuite à lemployeur tous les trois mois un état de présence, que ce dernier lui renvoie dans un délai dun mois accompagné des bulletins de paie correspondants.
Sur la base de ces documents, le CNASEA procède aux éventuelles régularisations.
En cas de non-transmission de ces documents par lemployeur dans les délais, le CNASEA suspend ses paiements.
Lemployeur doit en tout état de cause informer lANPE et le CNASEA, dans un délai de sept jours francs, de toute suspension du contrat ou de sa rupture. Il doit fournir au CNASEA tous les justificatifs nécessaires au paiement des aides et au suivi de lapplication de la convention (états de présence et copies des bulletins de paie).
7.3. Quelles sont les exonérations
dont bénéficie lemployeur embauchant en CIE ?
Les embauches en CIE donnent droit aux exonérations de droit commun de cotisations patronales de sécurité sociale.
Seules les exonérations pour les zones franches urbaines (ZFU, loi no 96-987 du 14 novembre 1996 modifiée) et les exonérations pour les zones de redynamisation urbaine (ZRU) et les zones de revitalisation rurale (ZRR) ne sont pas cumulables avec une autre aide à lemploi : lemployeur concerné doit donc opter soit pour lexonération soit pour le CIE.
7.4. Laide de lEtat versée au titre de ces contrats
peut-elle être mobilisée en contrepartie dun financement du FSE ?
Il est possible de mobiliser les financements en provenance de lEUR destinés à la prise en charge des actions daccompagnement organisées par le SPER, ainsi que les financements accordés par les collectivités territoriales pour la prise en charge de la formation et de laccompagnement des salariés en CIE.
La participation de lEtat au titre de la rémunération ne peut être mobilisée, sauf pour les salariés en contrat aidé bénéficiaires de parcours PLIE, pour lesquels les crédits du FSE peuvent être mobilisés dans les mêmes conditions que celles qui prévalaient pour les CES et CEC.
7.5. Quels sont les cas entraînant un reversement par lemployeur des aides perçues et une remise en cause des exonérations obtenues pour une embauche en CIE ?
La résiliation de la convention, suite à la rupture du contrat de travail à linitiative de lemployeur, et la dénonciation de la convention par lANPE lorsque lemployeur na pas rempli les engagements pris dans le cadre de ladite convention, entraînent immédiatement le reversement intégral des aides déjà perçues (voir point 3.5 sur les cas de rupture) et le paiement des cotisations patronales de sécurité sociale ayant fait lobjet dexonération. Lorganisme de recouvrement des contributions et cotisations sociales est informé de la résiliation de la convention par le CNASEA ou par lANPE en cas de dénonciation.
Toutefois, le reversement de ces sommes ainsi que le paiement des cotisations ne sont pas dus dans les cas suivants :
- rupture pour faute du salarié, force majeure ou résultant dun accord clair et non équivoque des deux parties ;
- rupture anticipée dun CDD prévu à larticle L. 322-4-8 afin de permettre au salarié doccuper un emploi en CDI ou CDD de plus de six mois ou de suivre une formation conduisant à une qualification ;
- rupture du fait du salarié ;
- rupture au titre de la période dessai ;
- licenciement pour inaptitude médicalement constatée (licenciement ne pouvant être prononcé que sous réserve quil y ait impossibilité de reclassement dans la structure ou que la proposition de reclassement ait été refusée par lintéressé) ;
- lorsque le salarié a été embauché immédiatement sur un autre poste par lemployeur.
Dans les cas mentionnés ci-dessus, les aides correspondant au nombre de jours complets travaillés par le salarié dans létablissement restent acquises à lemployeur.
7.6. Pour quelle raison les aides
peuvent-elles être suspendues ?
Lorsque le contrat de travail est suspendu (voir point 3.8), les aides cessent également dêtre versées pendant la durée de cette suspension.
Cependant, si lemployeur maintient tout ou partie du salaire pendant cette suspension (notamment en cas darrêt maladie avec maintien de la rémunération), laide continuera dêtre versée au prorata des sommes effectivement versées par lemployeur.
8. La mise en oeuvre et le pilotage de la mesure
8.1. Quels sont les points
devant faire lobjet dun pilotage rapproché ?
Les objectifs de résultats fixés par le ministre et la contribution des CIE à leur réalisation.
Lexécution physico-financière de la programmation EUR par le biais du suivi des réalisations et de phases de régulation au regard des taux, des durées et des publics cible.
La sortie en emploi des bénéficiaires de CIE. Le CNASEA est chargé de réaliser une enquête en continu sur le devenir des bénéficiaires de CIE dont les résultats sont mis à dispositions du SPE.
8.2. Quel est le rôle de lALE ?
LANPE vérifie que lemployeur et la personne sans emploi remplissent les conditions fixées par le SPER pour accéder à ces contrats. Elle met en relation les employeurs et les personnes sans emploi quelle juge correspondre à ces critères.
Elle signe la convention CIE dans la limite des moyens qui lui sont attribués. Elle procède également à linstruction des demandes de renouvellement ou davenants des conventions.
Elle est responsable du traitement des recours gracieux sattachant aux décisions quelle a prises dans ce domaine. La direction générale de lANPE instruit les recours hiérarchiques quelle lui transmet.
Elle sassure du bon déroulement du contrat pour son bénéficiaire, dans le cadre des entretiens quelle conduit avec lui et en mobilisant en tant que de besoin les prestations susceptibles dassurer son insertion durable dans lemploi.
8.3. Quel est le rôle de la DDTEFP ?
Elle apporte un soutien aux conseillers des ALE sur les questions juridiques ou pratiques quils se posent.
Elle contribue à la constitution dune offre dinsertion de qualité dans le cadre des relations quelle développe avec les branches professionnelles.
Linspection du travail effectue le contrôle des organismes relevant de son champ de compétence dans les conditions prévues aux articles L. 611-1 et suivants du code du travail.
Elle prend toute mesure favorisant la mise en oeuvre du dispositif CIE par des actions dinformation et de construction de partenariat.
Elle conventionne les organismes chargés de mettre en oeuvre les prestations daccompagnement financées par lEUR, décidées par le SPER, et dont la prescription est assurée par lANPE.
8.4. Quel est le rôle de la DRTEFP ?
Elle assure, sous lautorité du préfet de région, la programmation des moyens, le pilotage et lanimation du SPER.
8.5. Quel est le rôle du SPER ?
Le service public de lemploi régional, sous lautorité du préfet de région, élabore en cohérence avec les objectifs de politique demploi définis par le ministre, et sur la base de diagnostics territoriaux partagés, notamment avec lANPE, la stratégie de mise en oeuvre de ce nouveau dispositif.
Les diagnostics territoriaux doivent être menés en parallèle à des négociations actives conduites sous lautorité du préfet de région avec les partenaires de loffre de formation et dinsertion au niveau local : le réseau des missions locales, les collectivités territoriales - notamment les conseils régionaux en matière de formation professionnelle des demandeurs demploi et des salariés ainsi que les conseils généraux concernant les actions dinsertion des bénéficiaires de RMI.
Ils sappuient sur les travaux des SEPES afin de disposer de la radiographie la plus exhaustive et qualitative possible du territoire en matière de besoin de main-doeuvre.
Il construit une offre de prestations daccompagnement des bénéficiaires de CIE et CAE, financées sur lEUR, complémentaire aux actions déjà mobilisées par les acteurs du SPER (ANPE et collectivités territoriales).
Il sassure de la disponibilité des informations permettant lévaluation de la pertinence du parcours des bénéficiaires de contrats CIE au regard des moyens mobilisés et des objectifs cibles de son territoire. Ces informations issues du suivi réalisé par lANPE, le CNASEA et les services de lEtat doivent lui permettre en tant que de besoin dadapter la stratégie territoriale définie préalablement.
8.6. Quel est le rôle du CNASEA ?
Il est chargé de la saisie des documents Cerfa.
Il est chargé du versement de laide de lEtat aux employeurs.
Il est chargé, le cas échéant, du paiement des prestations daccompagnement financées sur lEUR aux organismes conventionnés par les DTEFP.
Il est chargé de la constitution de la base de données extranet.
Il porte à la connaissance du SPE les dysfonctionnements quil constate.
8.7. Par qui sera alimenté lextranet EUR ?
Par lALE qui saisit les informations relatives aux conventionnements opérés et à leur impact financier.
Par le CNASEA qui saisit lensemble des informations du Cerfa et celles relatives à lenquête de devenir des personnes passées en CIE ou en CAE.
8.8. Comment sont prises en compte les spécificités
de chaque région en matière dEUR ?
Sur la base des éléments transmis par les DRTEFP (copie de larrêté préfectoral, grille de taux), la DGEFP informe le CNASEA des grilles de taux de subvention retenues chaque année par le préfet, afin que le CNASEA les prenne en compte pour le versement des aides aux employeurs.
Le SPER peut piloter son action grâce aux éléments disponibles sur lextranet EUR ou Syracuse (voir point 8.9), mais également grâce à un item des Cerfa CIE et CAE situé dans la partie « La prise en charge » et intitulé « Cas de prise en charge ».
Cet item permet en effet de décomposer les différents éléments ayant permis daboutir au taux finalement appliqué. Il fait lobjet dune codification, définie par le SPER avec lappui du SEPES, propre à chaque région et est saisi, comme les autres items du Cerfa, par le CNASEA. Plus cette codification sera détaillée, plus le pilotage pourra être fin.
Une région qui aurait retenu :
- deux taux de base, lun à 20 % pour les DE de plus dun an, les bénéficiaires de minima sociaux et autres publics et lun à 37 % pour les DE de plus de deux ans et les travailleurs handicapés ;
- une majoration de 5 % pour les employeurs sengageant à mettre en oeuvre des actions daccompagnement et de formation ;
- et une majoration de 5 % pour certains bassins demploi,
Pourra codifier sa grille de la manière suivante :
CRITÈRE | EXEMPLE 1 | EXEMPLE 2 | ||
---|---|---|---|---|
Taux | Codification | Taux | Codification | |
Publics ouvrant droit au taux de base de 20 % | 20 % | 01 | 20 % | 10 |
Publics ouvrant droit au taux de base de 20 % + effort employeur | 25 % | 02 | 25 % | 11 |
Publics ouvrant droit au taux de base de 20 % + bassin demploi | 25 % | 03 | 25 % | 12 |
Publics ouvrant droit au taux de base de 20 % + effort employeur + bassin demploi | 30 % | 04 | 30 % | 13 |
Publics ouvrant droit au taux de base de 37 % | 37 % | 05 | 37 % | 20 |
Publics ouvrant droit au taux de base de 37 % + effort employeur | 42 % | 06 | 42 % | 21 |
Publics ouvrant droit au taux de base de 37 % + bassin demploi | 42 % | 07 | 42 % | 22 |
Publics ouvrant droit au taux de base de 37 % + bassin demploi + effort employeur | 47 % | 08 | 47 % | 23 |
Exemple 1 : attribution linéaire des codes à chaque cas possible.
Exemple 2 :
- 1er chiffre : taux de base appliqué (1 = 20 %, 2 = 37 %) ;
- 2e chiffre : majoration appliquée (0 = aucune, 1 = employeur,2 = bassin demploi, 3 = somme des deux).
Une codification plus détaillée que celle présentée dans lexemple pourrait être choisie, qui retiendrait comme critère de codification les publics et les taux et non les seuls taux.
Par souci de confidentialité, vous veillerez à ce quaucune référence ne soit faite aux catégories de publics ne figurant pas dans le Cerfa, seule la mention « autre » étant autorisée.
8.9. Quelles sont les informations disponibles
sur le CAE et le CIE ?
Des données individuelles et nominatives permettant le suivi individuel, le pilotage et le contrôle.
Des tableaux statistiques, permettant lanalyse (les SEPES, ayant accès aux fichiers, pourront réaliser dautres tableaux en tant que de besoin).
Des données de pilotage physico-financières agrégées au niveau national, régional, départemental aux deux stades de la prescription et des paiements.
8.10. De quelle façon le SPER, le SPED, la DGEFP
et la DARES accéderont-ils à ces informations ?
Lensemble de ces données seront accessibles sur deux extranets distincts :
Lextranet EUR est spécialement conçu pour les acteurs opérationnels du SPER et permet de prescrire les mesures.
Il contient notamment des informations relatives au montant de lEUR mobilisable. Il permet également à chaque ALE daccéder à lensemble des informations contenues dans les conventions quelle a conclues.
Cet extranet, consultable à ladresse suivante : http://eur.travail.gouv.fr, sera accessible via un mot de passe communiqué chaque année aux directions régionales de lANPE et aux DRTEFP, services qui seront chargés de transmettre cette information aux personnes autorisées dans les ALE et dans les DDTEFP.
Lextranet Syracuse est dédié au pilotage de lEUR et au contrôle de gestion.
Lextranet Syracuse (http://syracuse.cnasea.fr) contiendra des informations synthétiques de niveau départemental, régional et national.
Son accès est protégé par un mot de passe communiqué chaque année aux DRTEFP qui en assurent la diffusion auprès des DDTEFP et des partenaires du SPE local.
8.11. Comment seront comptabilisées les entrées ?
Les entrées comptées par la DARES sont les conventions signées et prises en charge dans le mois : nombre de conventions initiales + nombre davenants de renouvellement.
Les entrées et les stocks seront disponibles dans les tableaux de bord mensuels.
Entrées et stocks seront calculés chaque mois à partir dun fichier comportant tous les mouvements intervenus dans le mois (convention initiale, renouvellement, rupture) et transmis par le CNASEA.
Lintranet DARES comportera des tableaux mensuels et/ou trimestriels sur des caractéristiques plus fines.
NOTICE
Instructions pour remplir
la convention et circuits des documents
1. La liasse est remplie au stylo à bille sur un support dur pour en assurer la lisibilité.
2. Lemployeur et le directeur de lAgence locale pour lemploi signent la présente convention.
3. Lemployeur fournit à lAgence locale pour lemploi un RIB ou un RIP pour le versement des aides effectué par le Centre national pour laménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA).
4. Le feuillet blanc original est transmis par lAgence locale pour lemploi au CNASEA. Le feuillet bleu est conservé par lAgence locale pour lemploi.
5. Les feuillets jaune et vert sont remis à lemployeur qui envoie le feuillet vert à lorganisme de recouvrement des cotisations et contributions sociales.
6. Le feuillet rose est remis au salarié par lemployeur.
CODIFICATION
Tableau 1 : statut de lemployeur
50. Association.
98. Groupement demployeurs.
99. Autre entreprise.
Tableau 3 : niveau de formation
70. Pas de formation allant au-delà de la fin de la scolarité obligatoire (équivalant au niveau VI de léducation nationale).
60. Formation courte dune durée maximum dun an, conduisant au certificat déducation professionnelle ou à toute autre attestation de même nature (équivalant au niveau V bis de léducation nationale).
50. Formation de niveau équivalant à celui du brevet détudes professionnelles (BEP) et du certificat daptitude professionnelle (CAP) (diplôme non obtenu).
51. Diplôme obtenu du brevet détudes professionnelles (BEP) et du certificat daptitude professionnelle (CAP) (équivalant au niveau V de léducation nationale).
40. Formation de niveau équivalant à celui du baccalauréat ou du brevet de technicien (équivalant au niveau IV de léducation nationale).
30. Formation de niveau du brevet de technicien supérieur ou du diplôme des instituts universitaires de technologie et de fin de premier cycle de lenseignement supérieur (équivalant au niveau III de léducation nationale).
20. Formation de niveau égal ou supérieur à celui de la licence ou des écoles dingénieurs (équivalant au niveau II de léducation nationale).
10. Troisième cycle ou école dingénieur (équivalant au niveau I de léducation nationale).
CONDITIONS GÉNÉRALES DE LA CONVENTION
ET DU CONTRAT INITIATIVE EMPLOI
La présente convention est conclue en vertu des articles L. 322-4-8, R. 322-16 à R. 322-16-3 du code du travail pris en aplication de la loi n° 2005-32 du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale. Lemployeur sengage à avoir pris connaissance de ces dispositions législatives et réglementaires en signant la présente convention.
Lembauche ne peut avoir lieu avant la signature de la convention.
Engagements des parties
Lemployeur sengage à respecter vis-à-vis du salarié les conditions prévues à la présente convention initiative emploi et au contrat de travail qui y est associé.
Il met en oeuvre les actions daccompagnement, de formation, de tutorat et de validation des acquis prévues par la présente convention.
Il informe le salarié de ses droits et obligations en lui fournissant une copie de cette notice.
Lemployeur accepte que les agents de lANPE ou de la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle accèdent à ses locaux pour vérifier, en tant que de besoin, la bonne exécution de la présente convention.
Le salarié sengage à suivre les actions daccompagnement, de formation, de tutorat et de validation des acquis prévues par la présente convention, et concourant à son insertion professionnelle.
Le service public de lemploi mobilise les moyens nécessaires à linsertion du salarié en contrat initiative emploi dans lemploi durable.
Nature du contrat de travail
Le CIE est un contrat de travail à durée déterminée ou indéterminée à temps partiel ou à temps complet.
Il est conclu pour une durée hebdomadaire minimale de 20 heures. Cependant, la convention peut avoir une durée moindre pour les salariés confrontés à des difficultés particulièrement importantes.
Aides de lEtat
Laide de lEtat est versée à lemployeur mensuellement par avance, par le CNASEA au titre dune embauche en contrat initiative emploi. Le montant de laide, fixé annuellement par arrêté préfectoral, est exprimé en pourcentage du SMIC horaire brut. Il figure dans la présente convention et est applicable pendant la période dexécution de la convention.
Lemployeur doit communiquer chaque trimestre au CNASEA les justificatifs attestant leffectivité de lactivité du salarié.
Rupture, suspension et modifications du contrat
et de la convention : conséquences sur le versement des aides
Lemployeur doit signaler à lANPE et au CNASEA, dans un délai de sept jours francs, toute suspension ou rupture du contrat de travail qui interviendrait avant la fin de la convention.
Lorsque le contrat de travail initiative emploi est suspendu, sans maintien de la rémunération, laide afférente à cette période nest pas versée.
Toute modification de la durée hebdomadaire du travail donne lieu à modification du contrat de travail du salarié et doit être signalée à lANPE et au CNASEA.
Laugmentation de la durée hebdomadaire du travail donne lieu à la conclusion dun avenant à la convention après que lANPE a accepté que laide de lEtat soit accordée sur la base de la nouvelle durée du travail.
La réduction de la durée hebdomadaire du travail donne systématiquement lieu à un avenant mentionnant le montant de laide sur la base de la nouvelle durée du travail effective en heures travaillées.
Sil survient une modification dans la situation juridique de lentreprise, et sil satisfait aux conditions légales, lANPE peut accepter que le nouvel employeur soit substitué dans le droit à lemployeur signataire de la convention. Le nouvel employeur reprend lensemble des droits et des obligations prévus dans la convention.
Lemployeur est informé quen cas de rupture du contrat de travail à son initiative avant la fin de la convention, ne correspondant pas aux cas mentionnés au II de larticle R. 322-16-1, celle-ci est résiliée de plein droit. Il est tenu de reverser au CNASEA lintégralité des sommes déjà perçues, et à lorganisme de recouvrement des cotisations et contributions sociales les cotisations de sécurité sociale dont il a bénéficié au titre du contrat initiative emploi.
Le reversement de ces sommes seffectue également en cas de dénonciation de la convention par lANPE pour non-respect par lemployeur des dispositions conventionnelles.
Voies de recours en cas de litige
concernant la présente convention
En cas de refus de conventionnement ou de litige portant sur la présente convention, lemployeur ou la personne bénéficiaire peut adresser dans un délai de deux mois lun des recours suivants :
- recours gracieux auprès de lAgence locale pour lemploi ;
- recours hiérarchique auprès de la direction générale de lANPE ;
- recours contentieux devant le tribunal administratif compétent.
En cas de litige concernant le paiement de laide, lemployeur peut adresser lun des recours suivants :
- recours gracieux auprès du CNASEA ;
- recours hiérarchique auprès du ministère de lemploi, du travail et de la cohésion sociale ;
- recours contentieux devant le tribunal administratif compétent.