Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2004/13 du mardi 20 juillet 2004
MINISTÈRE DÉLÉGUÉ
AUX RELATIONS DU TRAVAIL
DÉLÉGATION GÉNÉRALE À LEMPLOI
ET À LA FORMATION PROFESSIONNELLE
Secrétariat dEtat aux transports
et à la mer
Direction des transports terrestres
Inspection générale du travail des transports
Secrétariat dEtat au budget
et à la réforme budgétaire
Direction générale des douanes
et des droits indirects
Instruction DGEFP/DTT/IGTT/DGDDI no 2004-016 du 26 mai 2004 relative à laccompagnement des entreprises qui exercent une activité de commissionnaire en douane et qui connaîtraient des difficultés consécutives à la suppression des opérations douanières, le 1er mai 2004, dans le cadre de lélargissement de lUnion européenne à dix nouveaux membres
NOR : SOCF0410154J
(Texte non paru au Journal officiel)
Le ministre délégué aux relations du travail auprès du ministre de lemploi, du travail et de la cohésion sociale ; le secrétaire dEtat aux transports et à la mer auprès du ministre de léquipement, des transports, de laménagement du territoire, du tourisme et de la mer ; le secrétaire dEtat au budget et à la réforme budgétaire auprés du ministre de léconomie, des finances et de lindustrie à Mesdames et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelles) ; Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux du travail des transports ; Mesdames et Messieurs les directeurs interrégionaux et régionaux des douanes ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle) ; Messieurs les trésoriers-payeurs généraux.
La fédération des entreprises de transport et logistique de France (TLF), organisation représentative de la profession des commissaires en douane, a sollicité le ministère délégué aux relations du travail, le secrétariat dEtat aux transports et à la mer et le secrétariat dEtat au budget et à la réforme budgétaire sur le traitement des conséquences sociales de la suppression des opérations douanières qui interviendra le 1er mai 2004 à la suite de lélargissement de lUnion européenne à dix nouveaux Etats membres.
TLF a mené des enquêtes auprès de ses adhérents afin dapprécier limpact de lélargissement européen sur lemploi des entreprises concernées. Selon les estimations fournies, environ 1 200 emplois pourraient être supprimés, les régions les plus touchées étant lIle-de-France, Rhône-Alpes, la Picardie, le Nord, lAlsace et la Lorraine. Les difficultés affecteraient tant des PME que des entreprises employant plus de 1 000 salariés ou appartenant à des groupes de plus de 1 000 salariés.
Cette instruction a pour objet de préciser les conditions dans lesquelles les mesures du Fonds national de lemploi (FNE) pourront être mobilisées dans le cadre des plans de sauvegarde de lemploi ou des procédures de traitement des sureffectifs mis en uvre, afin de favoriser le reclassement des salariés et daccompagner les entreprises qui connaîtraient des difficultés en raison de limpact du prochain élargissement de lUnion européenne sur les activités de commissionnaire en douane.
Elle sapplique aux entreprises titulaires dun agrément en douane et qui entrent dans le champ dapplication de la convention collective des transports routiers et activités auxiliaires du transport. Elle concerne les salariés dont le poste de travail disparaît à la suite de la suppression des opérations douanières.
1. Mesures de reclassement externe
1.1. Conventions de cellule de reclassement dentreprises
Pour les entreprises qui ne sont pas soumises à lobligation de mettre en uvre un congé de reclassement, des conventions de cellule de reclassement pourront être conclues avec une prise en charge maximale par lEtat selon les règles en vigueur (soit 50 % du budget prévisionnel dans la limite du plafond de 2 000 Euro par bénéficiaire). Les entreprises en très grande difficulté qui seraient dans lincapacité dassumer la charge financière de leur contribution pourront être exonérées de leur participation, sur la base dune décision prise par le préfet après avis du trésorier-payeur général.
La conclusion de telles conventions devra saccompagner dune coordination des actions de la cellule avec celles du service public de lemploi et des ASSEDIC. La mise en uvre de conventions de coopération avec lANPE sera privilégiée.
Compte tenu de la dispersion des salariés sur le territoire, il conviendra de sassurer que les salariés pris en charge par les cellules sont en nombre suffisant pour permettre la mise en place et le fonctionnement de la cellule.
1.2. Conventions de cellule de reclassement interentreprises
En cas de concentration dans un bassin demploi dun nombre significatid dentreprises devant procéder à des licenciements pour motif économique, vous engagerez sans attendre les démarches permettant la mise en place dune cellule de reclassement interentreprises. La prise en charge par lEtat des coûts de fonctionnement de la cellule pourra sélever à 75 % maximum, dans la limite de 2 000 Euro par bénéficiaire.
Les entreprises en très grande difficulté qui seraient dans lincapacité dassumer la charge financière de leur contribution pourront être exonérées de leur participation, sur la base dune décision prise par le préfet après avis du trésorier-payeur général.
Nous vous rappelons à cet égard que la mise en place dun tel dispositif :
- ne peut être que temporaire ;
- doit donner lieu à une convention de collaboration avec lANPE ;
- suppose un porteur de projet bien identifié et impliqué dans la démarche ;
- que les salariés pris en charge soient en nombre suffisant.
Lavis de la délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle devra être préalablement sollicité.
1.3. Conventions dallocations temporaires dégressives
Les conventions dallocations temporaires dégressives pourront être mobilisées selon les règles habituelles, au taux maximal de 75 % dans la limite de 153 euros par mois (hors pôle de conversion) pendant vingt-quatre mois.
2. Mesures dâge
2.1. Conventions dallocations spéciales du FNE (ASFNE)
Des conventions dASFNE pourront être conclues dans les conditions réglementaires en vigueur, telles que précisées par la circulaire du 5 mai 2002 et la note du 24 janvier 2003. La mesure pourra ainsi être mobilisée dans le cadre de licenciements mis en uvre dans les PME, ou dans des entreprises en très grande difficulté (redressement ou liquidation judiciaire) ou situées dans des bassins demploi particulièrement fragilisés et dans lesquels les conditions de reclassement sont difficiles.
2.2. Conventions de préretraite progressive (PRP)
Le dispositif de préretraite progressive pourra être mobilisé selon les règles en vigueur.
3. Formation
Des conventions de FNE-formation pourront être mobilisées pour favoriser ladaptation et le maintien dans lemploi et permettre le reclassement interne des salariés. Les actions de formation financées, qui devront bénéficier en priorité aux PME et aux salariés de premier niveau de qualification, seront mises en uvre dans les conditions prévues par la circulaire du 6 mai 1996. Lattribution de laide est conditionnée notamment par le maintien dans lemploi des salariés formés pendant la totalité de la durée des actions prévues et, au-delà pendant une durée qui ne peut être inférieure à un an.
Dans les cas qui justifieraient une mise en commun dobjectifs et de moyens afin de faciliter laccès de plusieurs PME à ce dispositif, un accord-cadre pourra être conclu conformément aux dispositions de la circulaire précitée.
Les salariés concernés par les prestations daide au retour à lemploi pendant le préavis pourront bénéficier des prestations de bilans de compétences et dorientation professionnelle prévues par le dispositifs du PARE anticipé.
4. Suivi des dossiers et conclusion des conventions
4.1. Instauration dune concertation
entre les services déconcentrés de lEtat
Compte tenu du caractère particulier des restructurations annoncées, il conviendra que le suivi des dossiers fasse lobjet dune concertation, au niveau départemental, entre les services déconcentrés du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, les services du ministère des transports et les services des douanes. Nous vous invitons, dans cet esprit, à nommer au sein de chaque département concerné une personne-ressource qui sera à même dinformer les entreprises des dispositions de la présente instruction et de les conseiller dans leurs démarches.
Il conviendra de faire connaître à la délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle (mission des interventions sectorielles) les coordonnées de la personne désignée dans les départements concernés.
4.2. Instruction et conclusion des conventions du FNE
Linstruction et la conclusion des conventions du FNE seront assurées selon les règles habituelles par les services déconcentrés du travail, de lemploi et de la formation professionnelle.
Pour tout projet de convention concernant des établissements répartis dans plusieurs départements, il conviendra de saisir la délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle qui pourra déconcentrer linstruction et le suivi de certains de ces dossiers.
Vous voudrez bien saisir la délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle des éventuelles difficultés dapplication de la présente instruction.
Le ministre délégué aux relations du travail, Gérard Larcher |
Le secrétaire dEtat aux transports et à la mer, François Goulard |
Le secrétaire dEtat au budget et à la réforme budgétaire, Dominique Bussereau |