Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2003/14 du mardi 5 août 2003
Délégation générale à lemploi
et à la formation professionnelle
Note de service DGEFP no 2003-14 du 25 juin 2003
relative au redéploiement 2003 des mesures de la globalisation
NOR : MESF0310060N
(Texte non paru au Journal officiel)
Référence : circulaire DGEFP no 2002-49 du 21 novembre 2002 « Prévenir lexclusion du marché du travail : action territorialisée du SPE pour 2003 ».
Pièces jointes : deux annexes.
La déléguée générale à lemploi et à la formation professionnelle à Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle ; directions régionales des affaires sanitaires et sociales [déléguées régionales aux droits des femmes]) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales du travail, de lemploi et de la formation professionnelle ; directions départementales des affaires sanitaires et sociales ; chargées de mission départementales aux droits des femmes) ; Monsieur le directeur général de lANPE ; Monsieur le directeur général de lAFPA.
Le redéploiement des mesures globalisées prévu à la mi-année 2003 sinscrit dans le cadre des orientations de la circulaire du 21 novembre 2002 qui fait de laccès à lemploi marchand une priorité.
Le suivi, en fin de premier trimestre, des cinq objectifs de résultat qui vous ont été assignés par le SPE national, met en évidence une situation tendue pour trois des indicateurs retenus, tandis que deux dentre eux sont proches de lobjectif fixé :
Sagissant de lobjectif de baisse du nombre de demandeurs demploi de plus de deux ans dancienneté, lévolution sur un an à fin mars est de - 3,9 % pour - 7,2 % attendus. De même, le taux de sortie du chômage avant un an, naugmente que dun demi point (+ 0,6), pour 2 points attendus. Enfin, la baisse du chômage des jeunes séloigne progressivement de lobjectif national pour atteindre, avec une hausse à fin mars de 5,1 %, un écart de 10 points par rapport à lattendu.
En revanche, les réalisations sont tendanciellement plus positives pour ce qui concerne lobjectif de sortie du chômage des bénéficiaires du RMI, conforme à lattendu du mois de mars (près de 140 000 sorties), et surtout lobjectif de baisse de la part des femmes dans le chômage de longue durée, avec - 2,4 points pour un objectif de baisse dun point. Cependant il convient de souligner que cette diminution de la part des femmes nest plus obtenue par une diminution du nombre de femmes DELD (+ 1,1 % à fin mars).
Cette situation trimestrielle, en France métropolitaine, se double de situations régionales très disparates.
I. - ORIENTATIONS, MOYENS ET RÉALISATIONS DU PROGRAMME GLOBALISÉ DANS LE CADRE DU REDÉPLOIEMENT2003
1. Orientations et moyens
Privilégier les mesures permettant laccès à lemploi
dans le secteur marchand
Dans un contexte économique défavorable, le succès du contrat jeune en entreprise démontre que le secteur concurrentiel continue à offrir des débouchés importants, y compris pour les publics en difficulté. Cest dans cet esprit que, face à la conjoncture, lors de la table ronde sur lemploi du 18 mars, le gouvernement a décidé de relancer le CIE en augmentant fortement le nombre demplois susceptibles dêtre encouragés dans ce cadre (de 55 000 à 80 000) et en rendant la mesure plus attractive dès le 1er janvier 2003, grâce à un versement trimestriel et non plus annuel des primes. Par ailleurs, la durée de laide passera de deux ans à cinq ans pour lembauche en CIE de demandeurs demploi de plus de cinquante ans en grande difficulté.
Laxe fort de la politique gouvernementale consistant à privilégier linsertion directe et durable des personnes en difficulté dans le secteur marchand doit vous conduire à mobiliser, lors de ce second semestre, toutes les capacités offertes par les mesures du secteur marchand inscrites dans le programme, cest-à-dire le CIE mais également le SAE, instrument pertinent dadéquation de loffre et de la demande demploi.
Il faut souligner enfin les efforts de qualité entrepris par lANPE pour mieux cibler la mesure CIE, tant sur les publics prioritaires que sur les entreprises en capacité doffrir une insertion durable du bénéficiaire. Afin que cette mesure reste un instrument efficace de lutte contre la sélectivité du marché du travail, il importe de maintenir ces efforts de ciblage.
Adapter le niveau demplois aidés
dans le secteur non marchand aux besoins dinsertion
Il sagit également de maintenir une offre dinsertion suffisante dans le secteur non marchand afin de répondre aux besoins des personnes qui ne peuvent accéder immédiatement à un emploi dans le secteur marchand.
Cest pourquoi à cette même table ronde du 18 mars, le Gouvernement a décidé daugmenter les moyens consacrés aux CES grâce au financement de 80 000 CES supplémentaires, permettant de maintenir un rythme de conventionnement de 20 000 CES par mois. De même, la possibilité dappliquer une prise en charge par lEtat à hauteur de 95 % du coût dun CES est pérennisée pour les chantiers dinsertion et les jeunes en grande difficulté (programme TRACE) dans les conditions fixées par linstruction DGEFP du 24 octobre 2002. Vous veillerez en particulier à accorder de façon prioritaire les CES aux structures dinsertion conventionnées par les CDIAE, de manière à leur garantir la stabilisation de leurs moyens.
Enfin, la dotation globale 2003 des CEC est révisée à la baisse (- 16,4 % de la programmation initiale des SPER), pour atteindre 25 000 CEC. Lattribution de cette mesure devra correspondre aux seuls publics prioritaires identifiés par le SPE local et pour les employeurs qui prévoient dès lembauche des actions de formation professionnelle permettant de garantir le retour à lemploi.
2. Réalisations à fin avril 2003
Compte tenu des éléments qui précèdent, les réalisations physiques et financières du programme globalisé à fin avril révèlent :
- un très fort taux de consommation sur la mesure CEC (41 %), accentué par la baisse des moyens, allant régionalement jusquà 70 % pour les quatre premiers mois de lannée ;
- un rythme dentrées dans la mesure CES très proche des 20 000 attendues par mois ;
- une montée en charge différée sur les SIFE collectifs (18 % des entrées, mais 50 % de taux de conventionnement), ainsi que pour les SIFE individuels ;
- un faible niveau de réalisation pour les SAE ;
- malgré une amélioration du rythme mensuel des entrées, un taux de réalisation de 22 % pour les CIE, nettement insuffisant au regard de laugmentation du nombre de places à réaliser.
Sur la base de ces éléments, lactualisation des programmes des SPE régionaux devra être effectuée en conformité avec les termes de la circulaire visée en référence, tout en tenant compte des particularités propres aux évolutions des mesures cette année. Je vous demande donc de respecter impérativement les modalités décrites ci-après.
II. - MODALITÉS TECHNIQUES DU REDÉPLOIEMENT
Le tableau joint en annexe I récapitule les moyens régionaux dont vous disposez pour procéder au redéploiement des mesures globalisées à mi-année. Il comprend les programmations initiales validées en SPEN le 10 janvier dernier, les moyens complémentaires annoncés par la table ronde du 18 mars et la baisse de 16,4 % des CEC.
Evolution des coûts moyens : les coûts moyens des CES et CIE ontévolué.
Sagissant des CES, le maintien des taux dérogatoires conduit à revaloriser le coût moyen pluriannuel à 3 396 Euro, dune façon uniforme pour lensemble de lannée. Sagissant des CIE, lévolution de la mesure à mi-année (lallongement de laide sur cinq ans pour les plus de cinquante ans) conduit à une augmentation du coût moyen pluriannuel à compter du premier juillet. Celui-ci passe de 5 644,48 Euro au cours du premier semestre à 9 008 Euro lors du second.
Fongibilité : lensemble de ces moyens peut être redéployé en fonction de lactualisation de vos plans daction, tout en respectant les orientations gouvernementales précitées. La nouvelle programmation régionale devra impérativement respecter lenveloppe financière actualisée par lintégration des nouveaux coûts.
Il convient donc de procéder au redéploiement entre mesures selon les modalités décrites en annexe II.
Ligne dactions spécifiques : concernant la LAS, laccroissement des mesures CIE et CES ne doit pas vous conduire à réviser à la hausse la dotation consacrée à la LAS. En effet, comme précisé dans la circulaire du 20 novembre 2002, « le niveau financier global régional, dune part, et départemental, dautre part, ne sera susceptible daucune révision en cours dannée ». En revanche, il vous est possible de réviser au sein de cette enveloppe la part des crédits consacrés aux différents types dactions (à laccompagnement CES-CEC notamment).
III. - PERSPECTIVES RELATIVES
AUX MESURES NOUVELLES EN 2004
Les mesures nouvelles, telles que la création du CIVIS et la fusion des CES et des CEC en un contrat unique, devraient être mises en place à compter du 1er janvier 2004 et prendront alors le relais des mesures existantes. Les instructions relatives à ces différents dispositifs vous parviendront à la fin de lannée 2003 afin danticiper leur mise en uvre pour la gestion 2004.
La création du revenu minimum dactivité (RMA) prendra place dans le cadre de la décentralisation du RMI. La gestion et le pilotage de ce nouvel outil seront confiés aux conseils généraux qui seront amenés à sappuyer en tant que de besoin sur le service public de lemploi.
Je vous remercie de faire parvenir au département animation et suivi de laction territoriale vos projets régionaux de redéploiement, dûment argumentés, avant le 30 juin. Le SPEN les examinera lors de la séance du3 juillet.
Le contrôleur financier, J.-P. Morelle |
La déléguée générale à lemploi et formation professionnelle, C. Barbaroux |
ANNEXE I
PRÉVENIR LEXCLUSION DU MARCHÉ DU TRAVAIL : ACTION TERRITORIALISÉE DU SPE POUR 2003
Mesures globalisées : moyens physiques disponibles pour le redéploiement à mi-année 2003
SIFE collectif |
SIFE individuel |
SAE | CIE | CES (1) | CEC | TOTAL | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Alsace | 1 765 | 431 | 405 | 1 554 | 4 649 | 271 | 9 075 |
Aquitaine | 3 794 | 1 051 | 834 | 4 346 | 11 862 | 1 512 | 23 399 |
Auvergne | 1 423 | 547 | 437 | 1 780 | 5 300 | 678 | 10 165 |
Basse-Normandie | 1 695 | 497 | 317 | 1 660 | 6 800 | 571 | 11 540 |
Bourgogne | 1 966 | 444 | 277 | 1 917 | 6 600 | 758 | 11 962 |
Bretagne | 2 982 | 1 379 | 781 | 3 591 | 8 493 | 800 | 18 026 |
Centre | 2 657 | 556 | 482 | 2 250 | 10 213 | 743 | 16 901 |
Champagne-Ardenne | 2 104 | 651 | 309 | 1 439 | 6 479 | 612 | 11 594 |
Corse | 363 | 123 | 99 | 562 | 478 | 196 | 1 821 |
Franche-Comté | 1 127 | 347 | 231 | 947 | 3 800 | 418 | 6 870 |
Haute-Normandie | 3 666 | 881 | 493 | 3 134 | 9 412 | 687 | 18 273 |
Ile-de-France | 17 953 | 4 637 | 2 413 | 14 198 | 23 500 | 2 091 | 64 792 |
Languedoc-Roussillon | 3 974 | 1 152 | 879 | 5 593 | 15 700 | 1 699 | 28 997 |
Limousin | 638 | 194 | 154 | 424 | 3 100 | 312 | 4 822 |
Lorraine | 2 532 | 1 032 | 670 | 2 211 | 10 350 | 961 | 17 756 |
Midi-Pyrénées | 2 817 | 1 103 | 612 | 3 996 | 12 400 | 1 366 | 22 294 |
Nord - Pas-de-Calais | 5 905 | 1 941 | 1 525 | 8 155 | 28 500 | 2 751 | 48 777 |
Pays de la Loire | 4 126 | 1 405 | 669 | 3 463 | 10 598 | 1 121 | 21 382 |
Picardie | 1 943 | 526 | 544 | 1 936 | 9 567 | 1 014 | 15 530 |
Poitou-Charentes | 1 692 | 450 | 283 | 1 555 | 9 440 | 943 | 14 363 |
Provence-Alpes-Côte dAzur | 7 832 | 3 190 | 1 233 | 8 973 | 24 036 | 3 184 | 48 448 |
Rhône-Alpes | 5 023 | 2 335 | 1 138 | 6 316 | 16 200 | 1 912 | 32 924 |
France métropole | 77 977 | 24 872 | 14 785 | 80 000 | 237 477 | 24 600 | 459 711 |
Outre-mer : | |||||||
Guadeloupe | 1 675 | 446 | 287 | 2 408 | |||
Guyane | 347 | 94 | 67 | 508 | |||
Martinique | 1 527 | 405 | 270 | 2 202 | |||
Réunion | 2 864 | 766 | 502 | 4 132 | |||
Saint-Pierre-et-Miquelon | 64 | 15 | 5 | 84 | |||
Mayotte | 280 | 69 | 349 | ||||
Ligne dactions spécifiques (2) socle national |
1 100 | 290 | 600 | 90 | |||
Ligne dactions spécifiques constitution régionale (3) |
1 757 | 1 282 | 3 393 | 1 923 | 310 | ||
Total | 87 591 | 27 949 | 19 599 | 80 000 | 240 000 | 25 000 | |
(1) : Le calcul de lenveloppe en mois-CES est à effectuer sur la base de 1 CES = 7 mois. (2) : Le prélèvement pour la constitution du socle national de la ligne dactions spécifiques correspond à 1 100 SIFE collectifs, 290 SAE, 600 CES et 90 CEC. (3) : Le prélèvement pour la constitution de la ligne dactions spécifiques par les SPER correspond à 1 757 SIFE collectifs, 1 282 SIFE individuels, 3 393 SAE, 1 923 CES et 310 CEC. |
ANNEXE II
MODALITÉS TECHNIQUES DE REDÉPLOIEMENT DES MESURES GLOBALISÉES
Pour ce qui concerne les CES, le coût pluriannuel servant de référence au redéploiement est actualisé à 3 396 Euro pour chaque convention de lannée.
Pour ce qui concerne les CIE, le coût pluriannuel servant de référence au redéploiement est celui du deuxième semestre (9 008 Euro).
Le calcul du montant financier annuel correspondant au CIE devra seffectuer selon les modalités suivantes :
Il vous est demandé destimer avant redéploiement le nombre de contrats réalisés durant le premier semestre.
Il conviendra de veiller tout particulièrement à la qualité des projections ainsi élaborées :
Au vu des résultats CIE à fin juin, en cas de surestimation de votre consommation au premier semestre, les moyens qui vous seront alloués pour le deuxième semestre ne pourront en aucun cas faire lobjet dun abondement à hauteur de la différence.
En revanche, sil savérait que lestimation de vos consommations ait été sous évaluée, il serait procédé à une déduction au réel de la différence sur votre enveloppe du second semestre.
Enveloppe CIE correspondant au premier semestre :
Estimation de la consommation à fin juin : N
Soit en financier : S 1 = N × 5 644,48 Euro
Enveloppe restante pour le deuxième semestre :
Total physique programmé annuel (cf. annexe I) : T
Reste deuxième semestre : R = T - N
Soit en financier : S 2 = R × 9 008 Euro
Montant financier annuel correspondant au CIE = S 1 + S 2
Lactualisation des coûts de ces deux mesures entraîne nécessairement une augmentation de lenveloppe financière annuelle disponible pour le redéploiement. Vous pourrez procéder au redéploiement des moyens sur lensemble du programme globalisé dans le respect lenveloppe ainsi calculée.
Le tableau générique de votre programmation devra donc comprendre deux colonnes supplémentaires pour les CIE au titre de lannée 2003.
(Voir tableau page suivante.)
SIFE collectif |
SIFE individuel |
SAE | CIE | CES | CEC | TOTAL physique |
TOTAL financier |
||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Physique | Financier | Physique | Financier | Physique | Financier | Physique | Financier | Physique | Financier | Physique | Financier | Physique | Financier | Physique | Financier | ||
3 680,10 | 852,00 | 1 545,00 | Projection à fin juin 2003 |
5 644,48 | Disponibilités à compter de juillet |
9 008,00 | TOTAL CIE | 3 396,00 | 19 630,00 | ||||||||
c1 | c2 | c3 | c4 | c5 | c6 | c7 | c8 | c9 = c11 - c7 |
c10 | c11 | c12 = c8+ c10 |
c13 | c14 | c15 | c16 | c17 = c1 + c3 + c5 + c11 + c13 + c15 |
c18 = c2 + c4 + c6 + c12 + c14 + c16 |