Bulletin Officiel du Travail, de lEmploi et de la Formation Professionnelle
No 2004/24 du mercredi 5 janvier 2005
MINISTÈRE DE LEMPLOI,
DU TRAVAIL ET DE LA COHÉSION SOCIALE
Délégation générale à lemploi
et à la formation professionnelle
Sous-direction branches et entreprises
Mission Fonds national de lemploi
Circulaire DGEFP no 2004/026 du 3 novembre 2004 relative
à lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés
NOR : SOCF0410215C
(Texte non paru au Journal officiel)
Textes de référence : Article R. 351-52 du code du travail, circulaire CDE no 38-85 du 15 juillet 1985, circulaire du 18 juillet 2001, note NDE 88/35 du 17 juin 1988.
Annexe : Formulaire de demande individuelle daide aux travailleurs partiellement privés de travail pendant la fermeture de lentreprise pour congés payés et sa notice explicative.
Le ministre de lemploi, du travail et de la cohésion sociale à Mesdames et Messieurs les préfets de région ; Mesdames et Messieurs les directeurs régionaux du travail, de lemploi et de la formation professionnelle, Mesdames et Messieurs les préfets de département ; Mesdames et Messieurs les directeurs départementaux du travail, de lemploi et de la formation professionnelle.
Depuis le décret no 79-858 du 1er octobre 1979 pris en application de la loi no 79-32 du 16 janvier 1979, le dispositif du chômage partiel pour congés payés na jamais fait lobjet dune circulaire dapplication qui lui soit spécifique alors même que sa mise en uvre suscite de nombreuses interrogations.
A linverse du chômage partiel conjoncturel qui a pour objet daider les employeurs à faire face à une baisse dactivité, le chômage partiel pour congés payés est une aide qui sadresse exclusivement aux salariés : il permet de les indemniser lorsquils nont pas acquis suffisamment de jours de congés pendant la fermeture décidée par leur employeur.
A loccasion de la mise en place dune application informatique de gestion Aglaé, la présente circulaire vient clarifier les conditions de recours à cette mesure. Ainsi, elle complète les paragraphes relatifs à lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés de la circulaire CDE no 39-85 du 15 juillet 1985, de la circulaire du 18 juillet 2001 et de la note NDE 88/35 du 17 juin 1988.
Les éclaircissements apportés concernent le champ dapplication de cette mesure, la demande, le traitement de cette demande, le calcul de lallocation, son versement, les cotisations et le fonctionnement de lapplication.
SOMMAIRE
1. Le champ dapplication de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés
1.1. Le principe
1.2. Précisions concernant les salariés en contrat à durée déterminée, les salariés à temps partiel et les intérimaires
Les salariés en contrat à durée déterminée
Les salariés à temps partiel
Les intérimaires
2. Linitiative et le moment de la demande
3. Lexamen de la demande
3.1. La fermeture pour mise en congé annuel du personnel
3.1.1. Les hypothèses de fermeture ouvrant droit au bénéfice de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés
3.1.2. Les hypothèses de fermeture ne pouvant ouvrir droit au bénéfice de lallocation spécifique de chômage partiel
3.2. Le décompte des jours acquis par le salarié pendant la période de référence
3.2.1. Détermination de la période de référence suivant la prise de congé et les dates de fermeture de lentreprise
3.2.2. Lacquisition des droits à congé
3.2.3. Le décompte
4. Le calcul de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés
4.1. La formule de calcul de principe
4.2. Les aménagements apportés à cette formule
5. Le versement de lindemnité
6. Les cotisations
7. Lapplication Aglae chômage partiel pour congés payés
1. Le champ dapplication de lallocation spécifique
de chômage partiel pour congés payés
1.1. Le principe
Larticle R. 351-52 du code du travail napporte pas de restrictions aux catégories de personnel susceptibles de bénéficier de ces allocations.
Ainsi, sous réserve des points ci-dessous, tout salarié dune entreprise qui na pas suffisamment acquis de droit à congé, quel quait pu être son statut antérieur (travailleur indépendant, demandeur demploi, salarié), quelle que soit son ancienneté de lentreprise, et quel que soit le motif de la non-acquisition de jours de congés suffisants pour couvrir la période de fermeture (congé maladie, congé sabbatique), peut ouvrir droit au bénéfice de cette allocation pendant la fermeture pour congé de lentreprise qui lemploie.
La fermeture de létablissement doit être réelle. Elle doit être totale et concerner lensemble de leffectif. Seul peut être toléré le maintien dun service minimum (sécurité, maintenance interne).
Les apprentis sont admis au bénéfice de lallocation spécifique de chômage partiel dont le montant obéit à une formule de calcul spécifique à leur mode de rémunération.
1.2. Précisions concernant les salariés en contrat à durée déterminée,
les salariés à temps partiel et les intérimaires
- les salariés en contrat à durée déterminée.
Sagissant des salariés en contrat à durée déterminée, tout particulièrement pour les contrats conclus pour surcroît dactivité, ils ne peuvent bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés que lorsque la fermeture nétait pas aisément prévisible au moment de la conclusion du contrat.
Ainsi, la conclusion du contrat ou son terme ne doit pas être concomitant ou quasi concomitant à la fermeture pour congé annuel de létablissement ;
- les salariés à temps partiel.
Les salariés à temps partiel peuvent bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés.
Lexclusion mentionnée au 1o de larticle R. 351-51 du code du travail ne sapplique pas au chômage partiel pour congés payés. En effet, cet article vise exclusivement le chômage partiel conjoncturel. Par conséquent, les salariés dont le salaire hebdomadaire habituel est inférieur à 18 fois le salaire minimum horaire de croissance peuvent bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés en cas de fermeture.
- les intérimaires.
Les salariés en contrat dintérim ne peuvent bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés. En effet, ces salariés nétant liés par contrat quà lentreprise de travail temporaire, la fermeture de lentreprise utilisatrice est sans incidence sur leur situation. Dans cette hypothèse, il appartient à lentreprise de travail temporaire de faire respecter à lentreprise utilisatrice les dispositions prévues dans le contrat de mise à disposition quelles ont conclu.
2. Linitiative et le moment de la demande
En ce qui concerne lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés, cest à lemployeur, saisi dune demande du salarié en paiement des journées de chômage partiel, quil appartient de la transmettre à la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle et non au salarié deffectuer lui-même la demande (Cass. soc, 24 mars 1993, Jouret c/ Delabière et autre).
Larticle R. 351-52 du code du travail ne prévoit pas dobligation pour lemployeur de transmettre cette demande préalablement à la fermeture. Toutefois, dans un souci de bonne gestion administrative, dans la mesure où les employeurs sont tenus de payer ces indemnités à la date normale de paie, les services gestionnaires de ce dispositif doivent encourager les salariés et les employeurs à effectuer leurs demandes de chômage partiel pour congés payés préalablement à la fermeture.
Seules les demandes qui arriveraient tardivement après la fermeture et ce de manière récurrente pourraient faire lobjet dune décision de refus fondée sur limpossibilité pour ladministration de contrôler la réalité de la fermeture.
Le formulaire de demande individuelle daide aux travailleurs partiellement privés de travail pendant la fermeture de lentreprise pour congés payés accompagné de sa notice explicative peut être édité à partir de lapplication Aglae et être ensuite adressé par messagerie électronique ou sous forme papier à lemployeur.
Il est aussi disponible en ligne, accompagné de sa notice explicative, sous la rubrique « informations pratiques » sur le site du ministère www.travail.gouv.fr.
3. Lexamen de la demande
Les salariés ne peuvent prétendre à lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés quen cas de fermeture dun établissement pour mise en congé annuel du personnel et dès lors quils nont pas acquis suffisamment de jours de congés pendant la période de référence pour couvrir la période de fermeture. Par conséquent, la demande ne pourra être jugée recevable quaprès examen de la période de fermeture et décompte des jours ou indemnités acquis pendant la période de référence.
3.1. La fermeture pour mise en congé annuel du personnel
Rappel de la règle générale : les congés payés doivent être pris en deux temps : un congé principal de 4 semaines et une 5e semaine qui en principe ne doit pas être accolée aux 4 autres. Le congé principal, dau moins 12 jours ouvrables et de 24 jours ouvrables au plus, doit être pris entre le 1er mai et le 31 octobre (article L. 223-8 du code du travail).
Les congés acquis au titre de lannée de référence antérieure doivent être en principe épuisés au 30 avril de lannée en cours. En effet, le report des jours de congés dune année sur lautre nest admis que dans des cas particuliers.
Les jours fériés qui tombent un jour ouvrable doivent être retranchés du nombre de jours de fermeture de lentreprise.
3.1.1. Les hypothèses de fermeture pouvant ouvrir droit au bénéfice
de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés
Pendant la période du 1er mai au 31 octobre :
Une fermeture pour mise en congé annuel ne peut, en principe, être supérieure à 24 jours ouvrables.
Néanmoins, un accord entre lemployeur et les représentants des salariés peut prévoir que les 5 semaines seront prises daffilée (dans les établissements scolaires par exemple). Dans ce cas, une indemnisation au titre de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés de cette période de fermeture ne sera possible que dès lors que lemployeur atteste quil sagit de la seule fermeture de lannée de son établissement. En tout état de cause, une indemnisation au titre de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés ne pourra aller au-delà de 30 jours ouvrables.
Une fermeture pour mise en congé annuel peut être dune durée inférieure à 12 jours ouvrables dès lors que 12 jours sont pris en continu par les salariés entre deux repos hebdomadaires pendant la période du 1er mai au 31 octobre et que ce fractionnement a recueilli lavis conforme des délégués du personnel ou à défaut de délégués, lagrément des salariés (article L. 223-8 du code du travail). Il peut être dérogé à cette règle générale dans le cadre dun accord collectif.
Ainsi sur la période du 1er mai au 31 octobre, une entreprise peut en toute hypothèse fermer plusieurs fois :
- soit que le fractionnement ait recueilli lavis conforme des délégués ou à défaut de délégués, lagrément des salariés ;
- soit que lentreprise choisisse dutiliser tout ou partie de la 5e semaine pour fermer entre le 1er mai et le 31 octobre. Le fractionnement de la 5e semaine ne nécessite ni lavis conforme des délégués du personnel, ni laccord des salariés concernés.
En dehors de la période du 1er mai au 31 octobre :
Une fermeture peut être inférieure à 6 jours ouvrables. Dans ce cas, il peut sagir soit de jours restants au titre du congé de quatre semaines qui a été fractionné, soit de la 5e semaine qui a été fractionnée (sans que ce fractionnement ne nécessite ni lavis conforme des délégués du personnel, ni laccord des salariés concernés, lemployeur devant néanmoins en informer ses salariés dans un délai suffisant).
Elle ne peut être supérieure à 18 jours ouvrables car le salarié doit avoir bénéficié dun minimum de 12 jours ouvrables pris en continu entre deux repos hebdomadaires sur la période du 1er mai 2004 au 31 octobre.
En tout état de cause, un employeur peut fermer plusieurs fois en dehors de la période du 1er mai au 31 octobre.
3.1.2. Les hypothèses de fermeture ne pouvant ouvrir droit au bénéfice
de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés
Si lentreprise ferme pour une durée supérieure à la durée des congés légaux annuels, lindemnisation au titre de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés ne pourra aller au-delà. Il appartient alors à lemployeur, en application de larticle L. 223-15 du code du travail, de verser pour chacun des jours ouvrables excédant cette durée à son personnel, une indemnité qui ne peut être inférieure à lindemnité journalière de congés payés.
Si un employeur utilise les jours de réduction du temps de travail à son initiative prévus par un accord pour fermer son entreprise, les salariés qui nauraient pas acquis suffisamment de jours de réduction du temps de travail pour couvrir la période de fermeture ne pourront bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés, larticle R. 351-52 du code du travail ne visant que les congés annuels. Ils pourront prendre des jours de réduction du temps de travail par anticipation, dans le cas dune forfaitisation des jours de réduction du temps de travail sur lannée, si cet accord le prévoit.
Si un employeur ferme son entreprise en méconnaissance des règles relatives aux congés payés mentionnées aux articles L. 223-1 à L. 223-17 du code du travail, outre le fait que lemployeur est passible de lamende prévue à larticle R. 262-6 du code de travail, la demande du salarié de bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés doit alors être refusée. En effet, cette allocation ne peut être versée que dans lhypothèse où la fermeture ne contrevient pas à la législation des congés payés. Les salariés sont alors en droit de demander au juge réparation du préjudice subi.
3.2.1. Le décompte des jours acquis par le salarié
pendant la période de référence
Lorsquune entreprise ferme pour mise en congé annuel du personnel, les salariés qui ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier de la totalité de ce congé peuvent prétendre individuellement aux allocations spécifiques de chômage partiel pour congés payés, compte tenu des journées ou indemnités compensatrices de congés payés dont ils auraient pu bénéficier pendant la période de référence.
La période de référence commence le 1er juin de lannée civile précédente et se termine le 31 mai de lannée civile en cours. Les accords collectifs mettant en place un régime de modulation ou une réduction du temps de travail sous forme de jours de repos peuvent fixer une période de référence pour le calcul des congés payés différente de la période réglementaire 1er juin - 31 mai.
Dans les professions du bâtiment et des travaux publics et les professions relevant de caisses de congés payés, la période de référence est comprise entre le 1er avril et le 31 mars (article R. 223-1 du code du travail).
3.2.1. Détermination de la période de référence suivant la période
de prise de congé et les dates de fermeture de lentreprise
La période de référence à prendre en compte pour effectuer le décompte des jours acquis varie suivant que la période de prise du congé principal se situe avant ou après la fermeture. En effet, deux éléments sont à prendre en compte : la période à laquelle on acquiert les congés dune part et la date à partir de laquelle on pourra utiliser ces jours acquis dautre part.
Ainsi, plusieurs hypothèses peuvent être envisagées :
Hypothèse no 1 : la fermeture intervient avant le 1er mai (cf. note 1) de lannée N en cours.
Exemple no 1 :
- un salarié est embauché le 1er octobre 2003 ;
- lentreprise relève du régime général et elle ferme du 1er janvier 2004 au 10 janvier 2004 :
- la période de référence est du 1er juin 2002 au 31 mai 2003. Ce sont les jours qui auront pu être acquis pendant cette période de référence qui devront être déduits du nombre de jours de fermeture afin de déterminer le nombre de jours à indemniser au titre de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés ;
- lentreprise en question est une entreprise de bâtiment et de travaux publics, elle ferme du 1er janvier 2004 au 10 janvier 2004 :
- la période de référence est du 1er avril 2002 au 31 mars 2003. Ce sont les jours qui auront pu être acquis pendant cette période de référence qui devront être déduits du nombre de jours de fermeture afin de déterminer le nombre de jours à indemniser au titre de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés.
Hypothèse no 2 : La fermeture intervient après le 1er mai de lannée N en cours.
Exemple no 2 :
- un salarié est embauché le 1er octobre 2003 dans une entreprise relevant du régime général. Lentreprise ferme du 2 août 2004 au 31 août 2004 :
- la période de référence à prendre en compte est du 1er juin 2003 au 31 mai 2004. Ce sont les jours acquis pendant cette période qui pourront être utilisés pour couvrir la période de fermeture. Ce salarié a acquis 20 jours de congés chez son actuel employeur du 1er octobre 2003 au 31 mai 2004 qui viendront en déduction du nombre de jours de fermeture. A ces 20 jours à déduire, il conviendra de rajouter, le cas échéant, les jours quil a pu acquérir chez un autre employeur entre le 1er juin 2003 et le 30 septembre 2003.
Hypothèse no 3 : la fermeture comprend le 1er mai de lannée N en cours.
Lorsque la période de fermeture comprend le 1er mai, les jours de congés acquis qui pourront être utilisés pour couvrir cette période de fermeture devront être déterminés sur deux périodes de référence.
Exemple no 3 :
- un salarié est embauché le 1er octobre 2003 dans une entreprise relevant du régime général. Lentreprise ferme du 26 avril 2004 au 10 mai 2004.
Il convient de procéder en deux temps :
- pour couvrir la période de fermeture du 26 avril au 30 avril, on décompte les jours que ce salarié a acquis sur la période de référence du 1er juin 2002 au 31 mai 2003 ;
- pour couvrir la période de fermeture du 1er mai au 10 mai, la période de référence de manière générale est celle qui va du 1er juin 2003 au 31 mai 2004. Mais pour ce salarié plus précisément, la période de référence à prendre en compte débute à la date de son embauche le 1er octobre 2003 et se termine à la veille du jour de la fermeture cest-à-dire le 25 avril.
3.2.2. Lacquisition des droits à congé
Le salarié a droit à deux jours et demi de congés par mois de travail effectif, cest-à-dire 30 jours ouvrables de repos (5 semaines) pour une année complète de travail du 1er juin au 31 mai (art. L. 223-2 du code du travail).
Sont assimilées à un mois de travail effectif les périodes équivalentes à quatre semaines ou à 24 jours de travail chez un même employeur. Le décompte en jours ouvrables des congés seffectue suivant la règle la plus favorable au salarié sil a été absent pendant la période de référence.
Les jours fériés sont sans incidence sur lacquisition des jours de congés.
Sagissant des salariés à temps partiel, pour déterminer les droits à congés payés dont ils auraient bénéficié sur la période de référence, lhoraire de travail est sans incidence. En effet, le salarié à temps partiel a droit à un congé dont la durée, qui ne doit pas être réduite à proportion de lhoraire de travail, est égale à celle du congé dun salarié à temps plein.
3.2.3. Le décompte
Il se fait en jours ouvrables.
Il sagit de décompter les journées ou indemnités compensatrices de congés payés dont les salariés auraient pu bénéficier pendant la période de référence. Ainsi, ne doivent être décomptés que les jours acquis au titre des congés annuels.
Les journées de congés payés ou les indemnités qui ont été précédemment prises en compte au titre du calcul du délai de carence institué en matière dindemnisation du chômage total ne doivent pas être décomptées.
Exemple no 4 :
- un salarié est embauché le 1er février 2004 dans une entreprise relevant du régime général. Cette entreprise ferme quatre semaines au mois daoût 2004 :
- le nombre de journées de fermeture est de 24 jours sauf si le 15 août était tombé un jour ouvrable, dans ce cas la fermeture aurait été de 23 jours ;
- la période de référence est du 1er juin 2003 au 31 mai 2004 ;
- le salarié a acquis du 1er février 2004 au 31 mai 2004 10 jours de congés chez son actuel employeur ;
- le formulaire de demande individuelle transmis par lentreprise indique en outre que le salarié a travaillé chez un autre employeur du 1er juin au 1er août 2003, date à laquelle il a été licencié. Il sest ensuite inscrit à lAssedic et est resté six mois au chômage pendant lesquels il a perçu les allocations relevant de ce régime.
Ainsi, les 5 jours de congés acquis chez son précédent employeur ayant été pris en compte lors de lattribution à lintéressé des allocations de chômage total (délai de carence), il ny a pas lieu den tenir compte.
Au total, le nombre de jours pouvant être indemnisés au titre de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés est égal à :
24 - 10 = 14 jours.
Les salariés ayant bénéficié du statut de stagiaire de la formation professionnelle préalablement à leur embauche sont, en principe, rémunérés pendant la période de stage soit au titre de la rémunération des stagiaires versée par lEtat (art. L. 961-1 du code du travail), soit au titre de lallocation formation reclassement (art. L. 961-2 du code du travail). Le décret no 88-368 du 15 avril 1988, modifié par le décret no 91-250 du 5 mars 1991 prévoit quil inclut dans la rémunération versée aux stagiaires bénéficiaires de ces deux dispositions celui des indemnités compensatrices de congés payés visées à larticle R. 961-12 du code du travail. Par conséquent, ces personnes ne peuvent bénéficier des allocations de chômage partiel pour congés payés que, compte tenu des indemnités compensatrices de congés payés déjà perçues, au titre de larticle R. 961-12 pendant la période de référence.
Pour un travailleur à temps partiel travaillant chez plusieurs employeurs, le nombre de jours acquis doit être examiné au regard de chacun des employeurs. Ainsi, le fait par un salarié davoir épuisé lensemble de ses droits à congé chez un premier employeur ne lempêche pas de bénéficier de lallocation de chômage partiel pour congés payés chez son second employeur qui ferme pour congé annuel dès lors que chez ce dernier il na pas acquis suffisamment de jours de congé.
Lemployeur ne peut imposer aux salariés la prise anticipée de congés payés. Mais, dès lors que le salarié a pris de façon anticipée ses congés payés, chez un précédent employeur ou chez son actuel employeur, ils doivent être décomptés au titre des jours de congés payés acquis.
Le décompte se fera au vu du formulaire de demande qui aura été renseigné par lemployeur et par le salarié et au vu des documents fournis par ce dernier.
4. Le calcul de lallocation spécifique de chômage partiel
pour congés payés
Si le salarié peut bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés, une décision dattribution devra alors être adressée à lemployeur précisant le montant des allocations dont il devra faire lavance au salarié. Le calcul du montant de ces allocations pourra être effectué en utilisant lapplication Aglaé qui permettra également déditer la décision à envoyer.
A linverse, si le salarié ne peut pas bénéficier de lallocation spécifique de chômage partiel pour congés payés, une décision de refus motivée devra lui être adressée dont un modèle type figure dans lapplication.
4.1. La formule de calcul de principe
Lallocation journalière est égale à :
Durée légale hebdomadaire du travail × montant horaire de lallocation
6 jours ouvrables
4.2. Les aménagements apportés à cette formule
Concernant les salariés dont le salaire est calculé en pourcentage du salaire minimum de croissance (sachant que le salaire minimum de croissance à retenir est lensemble des éléments constitutifs du salaire minimum de croissance applicable dans lentreprise).
Lallocation journalière est égale à :
Durée légale hebdohmadaire du travail × le montant du salaire horaire
(Dans la limite du montant horaire de lallocation)
6 jours ouvrables
Cette méthode de calcul permet déviter que lattribution de lallocation ne leur permette de percevoir une rémunération à la fois supérieure à celle quils auraient perçue sils avaient continué à travailler et supérieure à celle des autres salariés.
Exemple no 5 :
Un apprenti en première année dapprentissage de moins de 18 ans travaille dans une entreprise de moins de 250 salariés et perçoit une rémunération égale à 25 % du salaire minimum de croissance. Le salaire minimum horaire de croissance applicable dans lentreprise étant égal à 7,19 Euro, son salaire horaire est égal à 1,80 Euro.
Ainsi, cet apprenti pourra prétendre à une allocation journalière égale à :
(35 × 1,80) ÷ 6 = 10,5 Euro
Un apprenti en première année dapprentissage de plus de 18 ans travaille dans une entreprise de moins de 250 salariés et perçoit une rémunération égale à 41 % du salaire minimum de croissance.
Le salaire minimum horaire de croissance applicable dans lentreprise étant de 7,19 Euro, son salaire horaire est égal à 2,9 Euro. Il est supérieur à 2,44 Euro, le montant horaire de lallocation applicable dans lentreprise.
De fait, cet apprenti pourra prétendre à une allocation journalière égale à :
(35 × 2,44) ÷ 6 = 14,23 Euro
Concernant les travailleurs à temps partiel :
Leurs allocations journalières sont calculées au prorata de leur temps de travail habituel.
Lallocation journalière est égale à :
Horaire contractuel du salarié × montant horaire de lallocation
6
Exemple no 6 :
Un salarié qui travaille 20 heures par semaine dans une entreprise de plus de 250 salariés pourra prétendre à une allocation journalière dun montant égal à :
(20 × 2,13) ÷ 6 = 7,1 Euro
Concernant les salariés employés par une entreprise appliquant une durée équivalente à la durée légale :
Lallocation journalière est égale à :
Durée équivalent à la durée légale ×
(montant horaire de lallocation*durée légale/durée équivalente
6
Exemple no 7 :
Un salarié employé dans une entreprise de moins de 250 salariés sur une base de 38 heures effectuées pour 35 heures payées nayant pas acquis suffisamment de jours de congés pour couvrir la période de fermeture de son entreprise est placé en chômage partiel pour congés payés pendant deux semaines.
Il aura droit à une allocation journalière égale à :
38 × 2,44 × 35 ÷ 38
= 14,23 Euro
6
5. Le versement de lindemnité
En application de larticle R. 351-54 du code du travail, lemployeur verse les indemnités de chômage partiel pour congés payés à la date normale de paie.
Les indemnités accordées au titre de larticle R. 351-52 du code du travail nont pas à être imputées sur le contingent annuel dheures indemnisables fixé par le décret relatif au chômage partiel conjonturel.
Le versement des allocations de chômage partiel pour congés payés exclut tout versement dun complément pour assurer une rémunération mensuelle minimale.
Lemployeur est ensuite remboursé après avoir retourné à la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle la décision dattribution dûment complétée, signée et accompagnée de la copie des bulletins de salaires.
6. Les cotisations
Les indemnités de chômage partiel pour congés payés sont uniquement soumises au jour de la parution de cette circulaire :
- à la RDS au taux de 0,5 % sur 95 % des allocations versées. Sont exonérés les salariés dont le revenu fiscal de référence est au 1er janvier 2003 inférieur à 6 938 Euro majoré de 1 851 Euro par demi-part supplémentaire ou si le prélèvement de la RDS réduit le montant de lallocation (ou le montant cumulé de lallocation et du salaire) en deçà du salaire minimum de croissance brut (le cas échéant, prélèvement à hauteur de ce montant).
- à la CSG au taux de 6,2 % sur 95 % des allocations versées (dont 2,4 % non déductible et 3,8 % déductible fiscalement) ou 3,8 % sur 95 % des allocations versées si limpôt sur le revenu est inférieur à 61 Euro mais dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 6 938 Euro majoré de 1 851 Euro par demi-part supplémentaire. Sont exonérés les salariés dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 6 938 Euro majoré de 1 851 Euro par demi-part supplémentaire ou si le prélèvement de la CSG réduit le montant de lallocation (ou le montant cumulé de lallocation et du salaire) en deçà du salaire minimum de croissance brut (le cas échéant prélèvement à hauteur de ce montant).
Les indemnités de chômage partiel pour congés payés entrent dans le net imposable et doivent apparaître sur le bulletin de salaire.
Lassiette de ces cotisations devrait évoluer au 1er janvier 2005.
7. Lapplication Aglaé chômage partiel pour congés payés
Lapplication Aglaé chômage partiel pour congés payés a été conçue pour faciliter la mise en uvre du dispositif et ce au cours de toutes les phases de la procédure, quil sagisse de linstruction de la demande individuelle daide aux travailleurs privés de travail pendant la fermeture de lentreprise pour congés payés ou de la mise en uvre de la décision.
Elle permet, tout dabord, déditer le nouveau formulaire de demande individuelle daide aux travailleurs partiellement privés demploi pendant la fermeture de lentreprise pour congés payés et sa notice explicative.
Elle permet de suivre le dossier depuis son ouverture et assure un calcul automatique du montant des allocations journalières à verser à chacun des salariés dès lors que les rubriques relatives aux dates de fermeture, à la date dembauche des salariés et aux activités quils ont pu avoir pendant la période de référence ont été renseignées. Lécran fait par ailleurs systématiquement apparaître le détail du calcul.
Lapplication permet, ensuite, déditer la décision dattribution ou de refus qui sera adressée à lemployeur soit par messagerie électronique, soit par courrier. Les courriers types insérés dans lapplication pourront être adaptés, le cas échéant, selon les situations rencontrées.
Cette application est interfacée avec GBC (cf. note 2) pour le paiement des allocations. Par conséquent, il importe que vous respectiez les grands principes de gestion financière et comptable qui viennent dêtre rappelés dans une note de gestion de la mission des affaires financières de la délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle du 9 avril 2004 diffusée à lensemble de vos services.
En outre, lapplication contient un certain nombre dindicateurs clignotants visant à aider le gestionnaire en linformant de certains faits à prendre en considération tels que la durée de la fermeture, la période de référence à prendre en compte, la manière de décompter le nombre de jours acquis sur la période de référence.
Lapplication permettra également déditer ou denvoyer par mél une fiche navette à lattention de linspecteur de travail compétent afin de linformer de la demande adressée par lentreprise.
Une formation sera dispensée aux personnes ressources du 13 au 17 décembre 2004. Lutilisation de lapplication sera indispensable à compter du premier trimestre 2005 afin notamment deffectuer un suivi statistique de cette mesure.
La déléguée générale à lemploi et à la formation professionnelle, C. Barbaroux IMAGE non répertoriée |
DEMANDE INDIVIDUELLE CHÔMAGE PARTIEL CONGÉS PAYÉS
Procédure
Létablissement doit adresser, dans les meilleurs délais, à la direction départementale du travail, de lemploi et de la formation professionnelle de son département pour chaque salarié concerné la demande individuelle daide aux travailleurs partiellement privés demploi pendant la fermeture annuelle de son entreprise pour congés payés (CP 05) en 3 exemplaires, dûment complétée, signée et accompagnée selon les cas des pièces suivantes :
- RIB de lentreprise ;
- la copie du dernier bulletin de salaire (mois précédent la fermeture de lentreprise) ;
- la copie du contrat de travail (pour les CDD et apprentis) ;
- le décompte du nombre de jours pris en charge par la caisse interprofessionnelle (salariés du BTP) ;
- les pièces justificatives des situations particulières indiquées dans la partie « salarié » du Cerfa CP 05 ;
- avis conforme des DP ou, à défaut, lavis des salariés en cas de fractionnement du congé principal.
Dès réception du dossier complet et après instruction par la DDTEFP compétente géographiquement, une décision, précisant pour chaque salariés le nombre de jours ouvrant droit à lallocation ainsi que le montant des allocations, sera communiquée à létablissement.
Le remboursement seffectuera lorsque lemployeur retournera la décision dattribution signée et accompagnée des pièces justifiant des paiements aux bénéficiaires.
Détermination du taux journalier dindemnisation
Base de référence horaire servant au calcul de lindemnisation (décret no 2001-557 du 28 juin 2001) :
- 2,44 Euro, pour les entreprises < ou = à 250 salariés ;
- 2,13 Euro, pour les entreprises > à 250 salariés.
Allocation journalière correspondant à un emploi à plein-temps :
- 14,23 Euro (base horaire 2,44 Euro) pour 35 heures hebdomadaires ;
- 12,43 Euro (base horaire 2,13 Euro) pour 35 heures hebdomadaires.
Allocation journalière correspondant à un emploi à temps partiel, calcul du taux :
2,44 (ou 2,13 Euro) × durée hebdomadaire du travail
6 jours ouvrables
Allocation journalière en faveur des apprentis : il faut retenir le taux de leur rémunération horaire si celui-ci est inférieur à 2,44 (ou 2,13 Euro).
Exemple : apprenti en 1re année âgé de seize ans, SMIC au 1er avril 2004 : 7,19 :
35 heures × (7,19 × 25 %)
= 10,50 Euro
6
Cette méthode de calcul permet déviter que lattribution de lallocation ne leur permette de percevoir une rémunération supérieure à celle quils auraient perçue sils avaient continué à travailler.
Exemple : apprenti en 1re année âgé de dix-huit ans, SMIC au 1er avril 2004 : 7,19 :
(35 heures × 2,44)
= 14,23 Euro
6
Le montant horaire de lapprenti (7,19 × 41 %) étant supérieur à laide de lEtat, cest cette allocation qui sera retenue.
Nombre de jours indemnisables
Laide financière de lEtat dans le cadre du chômage partiel congés payés ne peut excéder 24 jours ouvrables (soit 4 semaines de fermeture) sauf cas particuliers où elle peut aller jusquà 30 jours.
Période de référence et nombre de jours à indemniser
Période de référence :
Fermeture intervenant avant le 1er mai de lannée 2004 : la période de référence est du 1er juin 2002 au 31 mai 2003.
Fermeture intervenant après le 1er mai de lannée 2004 : la période de référence est du 1er juin au 31 mai 2004.
Fermeture 2004 comprenant le 1er mai de lannée 2004 : exemple de fermeture du 26 avril 2004 au 10 mai 2004.
- pour la période du 26 avril 2004 au 30 avril 2004, la période de référence est du 1er juin 2002 au 31 mai 2003 ;
- pour la période du 1er mai 2004 au 10 mai 2004, la période de référence est du 1er juin 2003 au 31 mai 2004.
Dans ce cas de fermeture, le salarié doit renseigner dans la partie « salarié » du Cerfa CP 05 ses activités sur 24 mois.
Nombre de jours à indemniser : égal à la différence entre les jours ouvrables correspondant à la fermeture de létablissement et les jours de congés payés acquis par lactivité salariée exercée pendant la période de référence.
Régime fiscal et social
Lallocation chômage partiel congés payés entre dans le net imposable et doit apparaître sur le bulletin de salaire. Elle est uniquement soumise au RDS et à la CSG.
NOTE (S) :
(1) Date à partir de laquelle le salarié peut prendre les jours de congé quil a acquis pendant la période de référence.
(2) GBC : application informatique de gestion budgétaire et comptable